Le site appartient au secteur écologique Ardenne méridionale limitrophe du secteur lorrain ou jurassique (Pays gaumais + Lorraine belge). Sur la commune de Bouillon, il est situé de part et d'autre de la route N83, entre les km 53 et 54 et se partage entre une propriété communale et deux propriétés privées localisées au sud-ouest de la nationale.
Oro-hydrographie
Comme l'indique la feuille 67/1-2 Bouillon – Dohan au 1:25.000 (1e édition 2008), le Pré Lamquin occupe un fond de vallon évasé, en pente douce orientée nord-ouest et drainé par le cours supérieur du Ruisseau des Mambes, affluent de la Semois. L'altitude moyenne du site est de 400 m. La carte topographique fait état de deux petits plans d'eau ou mares alimentés par le ruisseau.
Occupation et utilisation du sol
D'après les indications de la carte topographique datant de 2008, le couvert végétal du Pré Lamquin proprement dit se répartit entre trois types de formations végétales : herbages, peuplement arbustif et taillis feuillu. Quant à la végétation forestière qui encadre le site sur les pentes du vallon, elle consiste en plantations monospécifiques d'épicéa.
L'utilisation des herbages du Pré Lamquin devait consister dans le pâturage ovin de la prairie rase et éventuellement la production de foin pour les prairies humides et hautes. Quant aux pessières artificielles, elles se sont probablement substituées dès la fin du 19e et au début du 20e siècle à des landes parcourues elles aussi par les moutons ou à des chênaies – boulaies et des landes essartées.
(Tiré du rapport de visite de la CCGRND, M. TANGHE 2020)
Flore (tiré du projet de PpG - SPW, 2020) :
La réserve est constituée de lambeaux d'anciennes prairies sèches et humides qui s'étendent de part et d'autre du ruisseau des Mambes (affluent de la Semois) au niveau de son cours supérieur. L'utilisation historique des herbages du Pré Lamquin devait consister dans le pâturage ovin de la prairie rase et éventuellement la production de foin pour les prairies humides et hautes.
Un inventaire botanique partiel de la réserve a permis d'inventorier près de 80 espèces herbacées dont plus des deux tiers sont caractéristiques des milieux oligotrophes, les autres plantes appartenant à des milieux mésotrophes. Ceci corrobore le fait que les herbages du Pré Lamquin n'ont plus été exploités et sont abandonnés depuis plusieurs décennies.
Les zones les plus humides sont aujourd'hui occupées par le bas-marais acide où fleurissent le Comaret ( Comarum palustre ), l'Agrostis des chiens ( Agrostis canina), la Laîche étoilée ( Carex echinata ), l'Epilobe des marais ( Epilobium palustre ), la Linaigrette à feuilles étroites ( Eriophorum angustifolium ), l'Hydrocotyle vulgaire ( Hydrocotyle vulgaris ) et la Renoncule flamette ( Ranunculus flammula ).
Le versant en pente faible et au sol bien drainé côté Sud est couvert par la nardaie, habitat remarquable dont les plus belles et vastes zones - attenantes - se trouvent en dehors de la réserve, de part et d'autre de la route régionale RN83. Le cortège floristique de la nardaie est très bien représenté avec le Nard raide ( Nardus stricta ), le Gaillet de Hartz ( Galium saxatile ), la Potentille érectile ( Potentilla erecta ), la Luzule champêtre ( Luzula campestris ), la Bétoine ( Stachys officinalis ), la Bistorte ( Polygonum bistorta ), la Jonquille ( Narcissus pseudonarcissus ) et le Polygale commun ( Polygala vulgaris). La présence de plusieurs espèces typiques de la nardaie atteste de son bon état de conservation. Malgré une longue période d'abandon, les pelouses maigres ne se sont pas boisées spontanément et manifestent donc une grande stabilité dans le temps. Celle-ci pourrait s'expliquer par l'action du gibier qui, par le pacage, assure en quelque sorte la gestion écologique.
Parmi les autres groupes socio-écologiques, on trouve principalement :
- l a prairie marécageuse mésotrophe où poussent notamment le Caltha des marais ( Caltha palustris), le Crépide des marais (Crepis paludosa), le Lychnis fleur de coucou (Lychnis flos-cuculi), le Lycope d'Europe (Lycopus europaeus) et la Lysimaque commune ( Lysimachia vulgaris) ;
- la prairie humide et maigre où s'épanouissent l'Orchis maculé ( Dactylorhiza maculata ), l'achillée sternutatoire ( Achillea ptarmica), le Bugle rampant ( Ajuga reptans ) , le Cirse des marais (Cirsium palustre), le Millepertuis maculé ( Hypericum maculatum ) et le Sélin à feuilles de cumin ( Selinum carvifolia ) ;
- des fragments de lande herbeuse acidiphile (en bordure de forêt côté Nord) avec la Bruyère commune ( Calluna vulgaris ), le Genêt à balais ( Cytisus scoparius ), la Canche flexueuse ( Deschampsia flexuosa ), le Gaillet de Hartz ( Galium saxatile ) et la Fougère aigle (Pteridium aquilinum ).
On trouve aussi des éléments de quelques autres habitats comme le pré à joncs aux bords du ruisseau et la mégaphorbiaie à Reine-des-prés ( Filipendula ulmaria ). Deux petites mares occupent le fond du vallon. Quelques massifs de saules ( Salix spp .) sont présents çà et là. En périphérie du site s'étend un cordon arboré discontinu.
Faune (tiré du projet de PpG - SPW, 2020) :
Bien que les données naturalistes du site demeurent partielles, le site présente un intérêt faunistique évident notamment au niveau des groupes suivants :
- les oiseaux : Pie-grièche grise ( Lanius excubitor ), Bergeronnette des ruisseaux (Motacilla cinerea), Hibou moyen-duc ( Asio otus ), Bécasse des bois ( Scolopax rusticola ), Cigogne noire ( Ciconia nigra ), Hirondelle rustique ( Hirundo rustica ) et de fenêtre ( Delichon urbicum ). De nombreux passereaux fréquentent également le site et plusieurs s'y reproduisent ;
- les chauves-souris : Barbastelle ( Barbastella barbastellus ), Sérotine ( Eptesicus serotinus ), Vespertillon de bechstein ( Myotis bechsteinii ), Grand murin ( Myotis myotis ), Vespertillon de natterer ( Myotis nattereri ), Pipistrelle de nathusius ( Pipistrellus nathusii ), Pipistrelle commune ( Pipistrellus pipistrellus ) et Oreillard gris ( Plecotus austriacus ) ;
- les papillons : Cuivré écarlate ( Lycaena hippotoe ), Petit collier argenté (Boloria selene), Mélithée noirâtre ( Melithea diamina ) et Nacré de la ronce ( Brethis daphne ) ;
- les libellules ;
- les orthoptères.