Le site comprend deux carrières principales, initialement décrites de manière distincte par A. Remacle dans le cadre de la convention "Carrières".
Carrière Fivet
Cette ancienne carrière de grès a été creusée dans le versant droit de la vallée du Bocq, au niveau d'un méandre dont le relief intérieur a été exploité à deux autres endroits, en particulier dans la grande carrière de Bas Stiè (Na/534/07) dont la falaise orientale rejoint presque la falaise ouest de ce site (crête de quelques mètres de large). Le village de Dorinne est situé à environ 1 km au SE de cette carrière, celui de Purnode à près de 2 km au SW. On y a extrait du grès famennien (grès bleu calcarifère à coquilles - cf. fiche ULg n° 166/45).
Aménagée en terrain de tir puis en site de sports-aventure, cette carrière se présente sous forme d'un rectangle plus ou moins perpendiculaire au chemin longeant la rive droite du Bocq. Le site est délimité de trois côtés (au nord, à l'ouest et au sud) par des falaises hautes au maximum de 40-50 m. A l'exception de l'un ou l'autre secteur peu pentu et plus arboré (en particulier vers le sud), les falaises sont (sub)verticales avec certaines parties irrégulières et assez riches en végétation herbacée. Des éboulis se forment localement au pied des falaises. Le fond de la carrière est caillouteux et damé et présente en général une végétation éparse, fort piétinée au cours de la saison touristique. Il a tout d'abord été aménagé en terrain d'entraînement pour le tir à balles: bande arborée le long du chemin, division du fond en deux couloirs de tir longitudinaux par un merlon pierreux, petit merlon perpendiculaire à la falaise sud, hangar tunnel et plusieurs abris, toilettes,... Actuellement, une place à feu entourée de bancs rudimentaires se trouve près de la paroi où ont lieu les activités; plusieurs aires ont été recouvertes de graviers exogènes.
Les haldes de cette carrière sont situées au nord du site, comme celles de la petite carrière voisine (Na/534/22): ce grand pierrier en pente vers le chemin longeant la rivière est parcouru vers le sud par un petit sentier sinueux menant d'abord à un réservoir de la CIBE puis au sommet du relief; il a été intégré à la carrière voisine Na/534/22.
Le site est accessible par le chemin carrossable de la rive droite du Bocq; il est longé par un haut treillis. On note une forte fréquentation humaine pendant la saison touristique. Pas de déchets observés. L'environnement du site est essentiellement forestier. Le Bocq coule à proximité.
Carrière du Gîte rural "La Turbine"
Cette ancienne carrière de grès entaille le versant droit de la vallée du Bocq, au niveau d'un méandre dont le relief intérieur a été exploité à deux autres endroits, en particulier dans la carrière Fivet (Na/534/23) dont le flanc occidental rejoint presque le flanc oriental de ce site (crête de quelques mètres de large). Le village de Dorinne est situé à environ 1 km au SE de cette carrière, celui de Purnode à près de 2 km au SW. On y a extrait du grès famennien pour la confection de pavés, moellons et concassés (grès calcareux fossilifère - cf. fiche ULg n° 166/32).
Cette carrière exploitée à flanc de coteau présente un ancien front de taille sinueux, long d'environ 300 m; plus ou moins parallèle au cours du Bocq, cette falaise est globalement orientée vers le SW (certains secteurs orientés vers le sud et l'ouest). Le fond du site comprend plusieurs bâtiments (habitations à la limite sud et hangar le long du chemin au NW), des pelouses dans la partie habitée, des zones ouvertes à côté de zones arborées et, à l'ouest, entre le chemin carrossable et le Bocq, des dépôts de haldes. Dans la partie nord, d'anciens distributeurs de concassés (grands murs de grès) sont surmontés de bâtiments d'exploitation; une rampe (sentier actuellement) permet de monter jusqu'à ceux-ci. L'excavation principale présente à un endroit une dépression réniforme profonde de quelques mètres. La falaise verticale à subverticale s'élève à plus de 50 m et montre une structure assez irrégulière.
La fréquentation du site est importante car le site est habité à sa limite sud (une maison d'habitation et le gîte rural "La Turbine"); plusieurs hangars sont présents. Le chemin longeant la rive droite du Bocq traverse tout le site. Globalement les déchets sont peu abondants: un tas de ferrailles assez important à l'extrémité NW du site, tas de terre, de pavés et d'inertes à plusieurs endroits. En 2007, une zone dans le fond couverte de tas colonisés par des orties et des ronces. L'environnement est forestier.
Le site dénommé "Carrières du Cul du Four" comprend deux carrières principales, initialement décrites de manière distincte par A. Remacle dans le cadre de la convention "Carrières".
Carrière Fivet
Falaises et éboulis en bas de pente
Les jeunes ligneux qui colonisent progressivement les falaises sont composés de Betula pendula, Salix caprea, Fraxinus excelsior, Acer pseudoplatanus, Rosa canina, Corylus avellana,..., accompagnés de Clematis vitalba et Rubus sp.
Sur les falaises diversement orientées croissent des plantes caractéristiques des parois rocheuses et éboulis, comme Melica ciliata, Rumex scutatus, Sedum rupestre et les petites fougères Asplenium ruta-muraria et A. trichomanes, ainsi que Dryopteris filix-mas, Athyrium filix-femina, Polystichum aculeatum (quelques touffes), Polypodium interjectum, Hypericum perforatum, Arabis hirsuta subsp. hirsuta, Geranium robertianum, Solanum dulcamara (éboulis), Teucrium scorodonia, Galium mollugo, Centranthus ruber, Inula conyzae, Hieracium murorum, H. lachenalii, Solidago virgaurea, Mycelis muralis,...
Fond de l'excavation
Les arbres qui forment écran le long du chemin sont surtout des bouleaux et des saules, avec des ronces et Clematis vitalba. Quelques Cytisus scoparius en bordure du fond.
La strate herbacée, presque partout discontinue, est composée d'un mélange de plantes pionnières des milieux anthropiques, de plantes de lisières, de prairies et de pelouses sèches: Ranunculus repens, Dianthus armeria, Herniaria glabra, Cerastium semidecandrum, C. fontanum, Hypericum perforatum, Arabis hirsuta subsp. hirsuta, Erophila verna, Anagallis arvensis, Sedum rupestre, Fragaria vesca, Potentilla argentea, Lotus corniculatus, Lathyrus linifolius, Trifolium dubium, Linum catharticum, Daucus carota, Centaurium erythraea, Echium vulgare, Origanum vulgare, Clinopodium vulgare, Prunella vulgaris, Acinos arvensis, Plantago lanceolata, Linaria vulgaris, Euphrasia stricta, Veronica chamaedrys, V. officinalis, Verbascum sp., Campanula rapunculus, Galium mollugo, Valeriana repens, Leucanthemum vulgare (abondant), Carlina vulgaris, Hieracium pilosella, H. murorum, H. lachenalii, H. glaucinum (quelques plants en 1997), H. sabaudum, H. cf. laevigatum, Solidago virgaurea, Bellis perennis, Leontodon saxatilis (abondant), L. autumnalis, Inula conyzae, Erigeron acer, Centaurea jacea, Achillea millefolium, Tragopogon pratensis, Conyza canadensis, Picris hieracioides, Taraxacum sp., les poacées Festuca filiformis, Poa compressa, Vulpia myuros, Melica ciliata (près des falaises) et Brachypodium sylvaticum,... Un néophyte semble apparu depuis 1997: une espèce de Hieracium du sous-genre Pilosella.
Filago vulgaris, espèce devenue très rare en Wallonie, pousse à différents endroits dans le fond de la carrière (plusieurs centaines de pieds en 2007, observés avant la saison touristique); le devenir de cette station, qui existait déjà en 1996, est incertain dans ce site maintenant très fréquenté. A proximité (entre Chansin à l'est et Purnode à l'ouest), cette plante n'est connue qu'à deux autres endroits.
Carrière du Gîte rural "La Turbine"
La falaise longue et sinueuse présente des secteurs diversement orientés; les ligneux y sont en général assez dispersés: Betula pendula, Salix caprea, Acer pseudoplatanus, Fraxinus excelsior, Cornus sanguinea, Viburnum lantana, Clematis vitalba,... Cytisus scoparius, Rubus sp. et Calluna vulgaris (quelques touffes visibles à la partie supérieure) s'y développent par endroits. La végétation herbacée poussant sur les irrégularités et dans les fissures est composée notamment des fougères Asplenium ruta-muraria, A. trichomanes, Polypodium vulgare s.l. et Dryopteris filix-mas, de Hypericum perforatum, Sedum rupestre, Geranium robertianum, Vincetoxicum hirundinaria, Origanum vulgare, Teucrium scorodonia, Galium mollugo, Hieracium murorum, Leucanthemum vulgare, Solidago virgaurea, Mycelis muralis, Inula conyzae, ainsi que de la graminée Melica ciliata (abondante) et de Rumex scutatus qui poussent aussi sur les hauts murs et les éboulis.
Les ligneux sont relativement abondants en bordure de falaise et dans le fond, formant des zones arborées séparées par des aires ouvertes au sol souvent damé: e.a. Betula pendula, Salix caprea, Populus tremula, Quercus robur, Fraxinus excelsior, Acer pseudoplatanus, Pinus sylvestris, Cornus sanguinea, Corylus avellana, Rosa canina, Salix purpurea subsp. lambertiana.
La strate herbacée, où se côtoient des espèces de pelouses sèches et des plantes d'ourlets mais aussi des pionnières des milieux anthropiques, montre un spectre spécifique diversifié, comme le montre la liste floristique suivante (non exhaustive): Ranunculus acris, R. bulbosus, Dianthus armeria, Minuartia hybrida, Arabis hirsuta, Sedum rupestre, S. album, Potentilla argentea, Sanguisorba minor, Trifolium hybridum, Epilobium lanceolatum, Euphorbia amygdaloides, E. cyparissias, E. exigua, Linum catharticum, Centaurium erythraea, Myosotis ramosissima, Echium vulgare, Origanum vulgare, Veronica officinalis, Euphrasia stricta, Stachys officinalis, Campanula persicifolia, les épervières Hieracium murorum, H. lachenalii, H. pilosella, H. bauhinii et H. sabaudum, Leucanthemum vulgare, Erigeron acer, Solidago virgaurea, Carlina vulgaris, Tanacetum vulgare, Leontodon saxatilis, Picris hieracioides, Eupatorium cannabinum, Luzula sylvatica, Carex muricata subsp. lamprocarpa, les poacées Poa compressa, Brachypodium sylvaticum, Festuca filiformis, Festuca du groupe de F. rubra, Deschampsia flexuosa, Vulpia myuros, Digitaria ischaemum, Melica ciliata, Aira caryophyllea (assez abondant localement), Arrhenatherum elatius,... Dans les endroits plus ombragés poussent en abondance Succisa pratensis. Les lichens sont très couvrants en différents points du site.
Il faut en outre signaler la présence de Filago vulgaris, espèce pionnière menacée d'extinction en Région wallonne qui forme quelques petites plages dans les zones ouvertes du fond, et de celle de Centaurea montana, espèce protégée déjà notée dans cette vallée, dont un unique pied a été observé en 2007 sur la rampe.
Comme pour la plupart des sites, la faune demeure mal connue et aucun recensement exhaustif n'a été effectué au sein de la carrière. Les données présentées ci-dessous ont donc un caractère très fragmentaire!
Oiseaux:
Le grand-duc d'Europe (Bubo bubo) est régulièrement contacté dans la carrière depuis au moins les années 1990. La nidification a notamment été constatée en 1996 et en 1998 (comm. C. Rousseau), et ensuite à plusieurs reprises. Il y a encore eu des observations en 2015 et l'on peut supposer que l'espèce s'y reproduit toujours.
Plusieurs autres espèces plus communes sont signalées, comme le rougequeue noir (Phoenicurus ochruros), nicheur en falaise, et le pic vert (Picus viridis).
Reptiles:
La carrière se trouve dans un secteur de la vallée du Bocq bien connu pour sa richesse en reptiles. On y recense au moins le lézard des muraille (Podarcis muralis), particulièrement abondant malgré la fréquentation humaine du site, et l'orvet (Anguis fragilis). D'autres espèces doivent s'y trouver, comme la couleuvre à collier (Natrix natrix) et la coronelle (Coronella austriaca).
Insectes
Pour cet énorme pan de la biodiversité, on ne dispose que de données fragmentaires, rassemblées principalement par A. Remacle en 1998 et 2007 (convention «Carrières»).
Quelques espèces d'Orthoptères sont signalées, la plus rare étant le criquet noir ébène (Omocestus rufipes), typique des pelouses et ourlets thermophiles. Le grillon des bois (Nemobius sylvestris) est également bien présent.
Les Lépidoptères rhopalocères, ou papillons de jour, comportent une vingtaine d'espèces: outre divers éléments banals, on peut mentionner le petit nacré (Issoria lathonia), une espèce vulnérable mais très mobile, le collier de corail (Aricia agestis), l'argus vert (Callophrys rubi), l'hespérie de la mauve (Pyrgus malvae), le demi-deuil (Melanargia galathea) ou encore le grand mars changeant (Apatura iris).
Trois abeilles solitaires peu communes et thermophiles ont été observées sur lotier corniculé: il s'agit des Mégachilides Trachusa byssina, Anthidium punctatum et Anthidium oblongatum, les deux premières étant légalement protégées en Région wallonne.