Une règle générale et des mesures particulières
La localisation des espèces protégées est un préalable à la réalisation des plans de fauchage qui devront faire apparaître les zones concernées par des prescriptions spécifiques en matière de fauchage.
Les propositions faites en matière de gestion des bords de routes constituent la règle générale des fauchages, sur laquelle viennent se greffer des mesures particulières adaptées aux exigences précises de certaines espèces.
En certains endroits, il est probable que la richesse qualitative ou quantitative des bords de routes résulte de formes de gestion déterminées, ayant été pratiquées durant de nombreuses années dans un but qui n'est pas toujours volontairement écologique. Celles-ci sont à considérer comme des sources de diversification biologique.
Attendre la fin du cycle biologique pour faucher
Il y a toujours lieu de faucher après la floraison et la formation des graines. Si ce n'est pas le cas, les plantes empêchées de fleurir ou de fructifier, vont disparaître au profit d'autres. Le recours au fauchage tardif après la date du 1er août permet à un grand nombre de plantes d'achever leur cycle biologique et, dès lors, leur donne une chance de pouvoir se maintenir.
Pour favoriser les animaux, il est déconseillé de faucher durant la période de floraison des plantes. Il est même conseillé de ne pratiquer aucun fauchage avant le début du mois d'août pour les espèces fortement ou exclusivement liées aux couverts herbacés afin de ne pas détruire les sites de nidification et de nourrissage.
Chaque fauchage porte atteinte aux effectifs des espèces animales présentes. Ces effectifs mettent d'autant plus de temps à se rétablir, que les fauchages sont fréquents.
Effets de la fauche sur les champignons
Les mycologues préconisent de ne pas faucher les talus riches en champignons durant les périodes de fructifications, correspondant aux périodes humides d'avril à juillet pour certaines espèces, de septembre à novembre pour d'autres. Ils préconisent également de ne pas faucher trop bas afin de ne pas endommager le mycélium et de ramasser les foins dans les stations importantes de champignons mycorhiziens.
Parfois, ne pas faucher
Beaucoup de gestionnaires des bords des routes utilisent des faucheuses à fléaux. Afin d'éviter le bris des fléaux, ils ont tendance à débarrasser les accotements de tous les objets durs qui s'y trouvent. De la sorte, ils dégagent également toutes les pierres présentes à la surface du sol, éliminant les solariums de nombreux animaux ou les abris de ceux qui préfèrent les conditions qui règnent en dessous des pierres.
La suppression des fauchages annuels ne s'applique que dans quelques cas particuliers :
pour les bords de routes où on veut passer du stade herbacé au stade boisé en profitant du dynamisme de la végétation. Un fauchage saisonnier de la zone herbeuse empêche en effet l'envahissement par les plantes ligneuses.
pour les bords de routes à bruyères ou à bugrane rampante (Ononis repens): dans ces cas, le fauchage se fait tous les 5 à 7 ans.
Exemples
Un fauchage fréquent favorise les plantes à faible développement et/ou pouvant se multiplier par voie végétative comme le trèfle rampant (Trifolium repens) ou capable de produire rapidement des fleurs comme la chicorée sauvage (Cichorium intybus).
L'épipactis à larges feuilles (Epipactis helleborine) profite pleinement du fauchage tardif, car fleurit de juillet à septembre.
Parmi les espèces présentes, il y a, la renoncule bulbeuse (Ranunculus bulbosus - 1), l'acéras homme pendu (Aceras anthropophorum - 2) et l'orchis bouc (Himantoglossum hircinum - 3) dont les époques de floraison se succèdent généralement de la manière suivante: avril-mai, mai-juin et juin-juillet.