• L8 - Ardenne occidentale

A compléter

Site non classé.

Natagora (partim)

Privé(s)   ONG   Communes   Région   Autres publics 

Service public de Wallonie, Département de la Nature et des Forêts, Cantonnement de Beauraing, Rue Vieille, 58, 5570 Baronville (Tél.: 082/64.36.10 - Fax: 082/71.43.99).

Conservatrice de la RNA: Joelle Huysecom - Natagora (Joelle.huysecom@natagora.be)

https://www.natagora.be/reserves/vallee-de-la-hulle

Protection des sites de haut intérêt biologique du massif de la Croix Scaille.

Pas de menaces prévisibles.

A compléter

Pas de plan de gestion, mais on prévoit le fauchage des prairies avec exportation du foin, le débroussailage, la coupe d'épicéas, le dégagement des arbres tombés dans la Hulle et formant barrage, le brûlage des branches de résineux jonchant certaines parcelles.

Accès du public limité aux visites guidées. Visites pour groupes organisées sur demande. Accès des scientifiques soumis à autorisation.

Localisé en Ardenne occidentale à 2 km à l'ouest du village clairière de Willerzie (Gedinne), le site des Prés à l'Eau correspond au tronçon de la vallée de la Hulle compris entre le point de conjonction des ruisseaux des Rousseries et du Moulin, jusqu'au Pont Collin, sur la frontière française, soit un trajet de 2,5 kilomètres de long.

La Hulle est un affluent de la Houille et donc tributaire du bassin de la Meuse. Elle est le résultat de la confluence du ruisseau des Rousseries, dont les sources se trouvent sur le plateau de la Croix Scaille aux alentours de 500 m d'altitude, et du ruisseau du Moulin qui lui-même se forme au sud de Willerzie par la conjonction de deux petits ruisselets issus l'un du plateau de Rienne vers 360 m d'altitude (le ruisseau des Durets), et l'autre du Gros Bois (le ruisseau du Chemin de Louette).

La vallée de la Hulle, à cet endroit, est étroite et encaissée, le lit de la rivière se trouvant à 300 m d'altitude tandis que les flancs culminent à 360 m, voire plus. La plaine alluviale a une largeur maximale de 210 m mais elle se réduit localement à quelques mètres. Le cours d'eau, large de 3-4 m en moyenne, s'écoule essentiellement du sud vers le nord et reçoit les eaux de quelques petits affluents latéraux, la plupart anonymes.

Ici, les fonds de vallées sont habituellement inondés en hiver par les crues et les sols y sont fortement gleyifiés. Le sous-sol est formé des assises du Gedinnien (Gb : quartzophyllades et schistes fossilifères de Mondrepuits) recouvertes par des alluvions (Alm : alluvions modernes des vallées).

La vallée de la Hulle s'inscrit dans un environnement essentiellement forestier constitué surtout de massifs feuillus sur les pentes et les plateaux et de plantations d'épicéas en fond de vallée (la plupart ont été éliminées récemment). A l'est, les crêtes boisées sont en contact avec la clairière de Willezie dont le paysage est largement agricole (champs et prairies).

Du point de vue biogéographie, le site se trouve en région continentale et fait partie du district phytogéographie ardennais.

La vallée de la Hulle, à hauteur des Prés à l'Eau et des Prés de Hulle, regroupe une mosaïque remarquable d'habitats typiques des fonds de vallée ardennais. On revient cependant de loi : en effet, les anciennes prairies de fauche, exploitées traditionnellement jusqu'à la première moitié du 20^ème siècle puis abandonnées, ont été largement enrésinées si bien que, jusqu'au milieu des années 2000, les plantations d'épicéas étaient majoritaires et ne laissaient plus guère de place aux milieux ouverts, alors réduits à l'état de petites clairières. La restauration de ces prairies alluviales a vraiment débuté avec le LIFE Croix Scaille et les importants déboisements qui ont été menés à partir de 2007. Les parcelles les plus intéressantes sont à présent englobées dans la réserve naturelle agréée de la vallée de la Hulle, gérée par Natagora.

L'état de la végétation au début des années 1990 est schématisé ci-après sur base du dossier de demande d'agrément (ANONYME, 1992) et des observations de terrain réunies par J. Saintenoy-Simon le 26/08/1992.

Le site est formé d'anciennes prairies de fauche laissées à l'abandon et de coupes réalisées récemment dans des plantations de résineux. On y observe:

- une prairie humide à Filipendula ulmaria, Persicaria bistorta, Cardamine pratensis, Ranunculus flammula, Lychnis flos-cuculi, Lysimachia vulgaris, Mentha aquatica, Juncus effusus var. compactus, Achillea ptarmica, Cirsium palustre, Scirpus sylvaticus, Scutellaria galericulata,... (Filipendulion);

- une prairie située en lisière de la forêt avec Molinia caerulea, Succisa pratensis, Carex panicea, Dactylorhiza maculata, Anemone nemorosa, Narcissus pseudonarcissus,... (Molinion);

- des dépressions humides à Comarum palustre, Viola palustris, Carex rostrata, Carex nigra, Carex echinata, Wahlenbergia hederacea, Potamogeton polygonifolius, Sphagnum div. sp., (bas-marais acides);

- des fragments de phalaridaies ;

- des fragments de prés secs ou de nardaies à Potentilla erecta, Galium saxatile, Jasione montana, Campanula rotundifolia, Cytisus scoparius (Nardo-Galion fragmentaire)

- des saussaies marécageuses avec mares colonisées par Caltha palustris;

- un liseré de saules et d'aulnes étriqués - car jadis enserrés dans les plantations d'épicéas - le long de la rivière;

- des groupements de coupes forestières où, à côté des espèces hygrophiles, on note diverses espèces de clairières et d'ourlet comme Senecio sylvaticus, Senecio ovatus, Digitalis purpurea, Epilobium angustifolium, Sedum telephium subsp. telephium, Linaria vulgaris, Galeopsis tetrahit,... Ces groupements sont recolonisés par Rubus sp., Rubus idaeus, Cytisus scoparius, Betula pubescens, Salix aurita, Salix caprea, Viburnum opulus, Alnus glutinosa,... Les coupes sont encombrées de branchages et le couvert végétal y est très hétérogène;

- dans les ruisselets et les drains, des peuplements de Sparganium erectum, Glyceria fluitans, Apium nodiflorum, Veronica beccabunga, Veronica scutellata, Cardamine amara, Juncus articulatus, Lemna minor;

- un groupement d'ornières ou de grèves humides oligotrophes sur les sentiers humides, avec Gnaphalium uliginosum, Juncus bufonius, Juncus bulbosus, Isolepis setacea, Carex demissa, etc.

A partir de 2007, les vastes travaux d'élimination des pessières menés par le LIFE Croix Scaille ont permis de rouvrir très largement le fond de vallée. En quelques années, le paysage s'est métamorphosé, retrouvant son aspect d'antan. Par la même occasion, de nombreuses mares ont été créées afin de favoriser le redéploiement de la vie aquatique.

La vallée de la Hulle étant intégralement inscrite dans le réseau Natura 2000 (BE35040 – Vallée de la Hulle), la cartographie précise des habitats a été réalisée en 2012 selon la typologie Waleunis, par le DEMNA. Parmi les principaux habitats d'intérêt patrimonial identifiés en fond de vallée figurent notamment:

- Végétation oligotrophe acidophile des ruisseaux de source;

- Bas-marais à Carex nigra, Carex canescens et Carex echinata;

- Nardaies méso-hygrophiles;

- Prairies de fauche de basse altitude peu à moyennement fertilisées;

- Prairies humides oligotrophes;

- Mégaphorbiaies rivulaires à reine des prés;

- Saussaies marécageuses;

- Frênaies-aulnaies des ruisselets et des sources;

- Aulnaies-frênaies des cours d'eau rapides;

- Boulaies tourbeuses à sphaignes;

La végétation des versants de la vallée est composée essentiellement de chênaies-frênaies subatlantiques neutrophiles, de chênaies-charmaies subatlantiques acidoclines de substitution de la hêtraie, de chênaies acidophiles médio-européennes non thermophiles. On trouve également, en un point, un fragment d'érablaie des coulées pierreuses, à l'endroit d'une ancienne carrière en rive droite de la Hulle, ainsi que, dans le même secteur, une végétation des fentes de rochers siliceux.

Aucun monument.

Aucun monument.

Prés de fauche avec abîssage. D'après DUVIGNEAUD 1976, 'La Vallée de la Hulle, si difficilement accessible et si peu fréquentée aujourd'hui, a connu jadis une certaine activité. De nombreuses prairies, reliées aux villages voisins par des chemins d'exploitation, s'y rencontraient. Elles occupaient les zones où la plaine alluviale s'élargit considérablement ainsi que quelques bas de versant. Elles étaient irriguées par de petits canaux qui allaient prendre, bien en amont, l'eau de la rivière ou d'un affluent. Ces prairies recevaient donc l'irrigation nécessaire en période de sécheresse. Mais cette pratique entraînait également un certain alluvionnement de la prairie et son enrichissement en sels minéraux. Les chemins d'accès qui permettaient l'évacuation des foins vers les villages étaient larges et construits solidement... Les anciennes prairies sont couvertes de végétations denses d'épicéas'.
D'après Ferraris, le site était occupé par des prairies.

Natagora

DEMNA-N2000

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