La Heid des Gattes compte parmi les sites naturels les plus prestigieux de Wallonie, notamment en tant que localité unique de la fameuse joubarbe d'Aywaille, réputée seule plante endémique belge. Au sens strict, la Heid des Gattes correspond à la réserve naturelle administrée depuis plusieurs décennies par Ardenne et Gaume et qui avait pour but de protéger de l'appétit des carriers l'un des tous derniers affleurements naturels de la vallée de l'Amblève. En 2011, la réserve naturelle historique (8 ha) a été fortement étendue et englobe à présent les anciennes carrières du Goiveux et de la Falize. Le site et ses innombrables richesses biologiques ont été documentés à de multiples reprises dans la littérature (e.a. DARIMONT, 1945; DUVIGNEAUD & SAINTENOY-SIMON, 1988; SAINTENOY-SIMON & DUVIGNEAUD, 1989; voir aussi JANSSEN, 2014).
La présente fiche regroupe donc la Heid des Gattes au sens strict, la carrière du Goiveux (anc. SGIB 1626 et 1627) ainsi que la carrière de la Falize (anc. SGIB 1285) qui constituent donc la RNA actuelle, mais également les secteurs périphériques hors réserve (coteau de la Corniche et bocage de la Redoute) soit un périmètre porté à plus de 116 ha. Outre le grand intérêt biologique de l'ensemble, ce regroupement est aussi justifié pour des raisons administratives, géologiques et géographiques. Ce périmètre héberge une richesse floristique exceptionnelle, tant par le nombre d'espèces recensées à ce jour (> 360 spp. de plantes vasculaires) que par la proportion d'éléments à haute valeur patrimoniale. La cartographie des différents biotopes actuellement reconnus dans les limites de la RNA est détaillée par BONNET & DARCIS (2018).
Heid des Gattes
Il s'agit d'une imposante falaise rocheuse naturelle dominant d'une cinquantaine de mètres la rive droite de l'Amblève et constituée principalement de grès à ciment calcaire finement stratifié. Ces roches marquent ici la limite sud du Condroz. Ils portent plusieurs habitats rares et d'une grande valeur patrimoniale.
Les pelouses qui occupent les fissures et les étroits replats de la falaise sont d'un intérêt absolument exceptionnel. Artemisia campestris, Lychnis viscaria, Aster linosyris, Festuca heteropachys y sont très abondants parmi une flore à la base déjà riche et diversifiée (Koelerio-Phleion phleoidis). Les fissures de la roche abritent également les fougères Ceterach officinarum, Asplenium septentrionale, A. adiantum-nigrum (Asplenietea rupestris).
Les replats sont occupés par Sedum album, Lepidium campestre, Barbarea intermedia, Sedum telephium subsp. fabaria et les rochers qui se trouvent au pied et à l'ouest de la Heid des Gattes sont couverts de peuplements de Sempervivum funckii var. aqualiense, taxon endémique dont ce site constitue l'unique station au monde.
Les pentes sèches qui se trouvent au sommet de la falaise portent des chênaies thermophiles à Poa nemoralis dans lesquelles Mespilus germanica est abondant. Pyrus pyraster, Sorbus torminalis, Cotoneaster integerrimus apparaissent là où la roche est riche en carbonates. Ce dernier arbuste forme des fourrés en lisière de la forêt, sur le sommet des rochers (Berberidion).
Les éboulis de bas de versant, le long de la route de Sougné-Remouchamps à Aywaille, sont occupés par des taillis dominés par Corylus avellana. Les éboulis les plus instables sont envahis par Clematis vitalba qui tend à se substituer aux espèces des pelouses et qui souligne l'évolution progressive du milieu vers une recolonisation forestière.
Des fourrés de Prunus spinosa et de Cytisus scoparius envahissent localement les pelouses qui annoncent un début de recolonisation forestière. Rosa tomentosa et Rosa spinosissima apparaissent çà et là (Prunetalia, Franguletalia). Ces fourrés évoluent au cours du temps vers des futaies mélangées à Tilia platyphyllos, Fraxinus excelsior, Acer pseudoplatanus, etc., dont la strate herbacée est dominée par Hedera helix avec aussi, dans la lisière, la rarissime Campanula patula.
En bordure nord du site, au sommet du versant, s'étendent des pâtures qui jouent le rôle de zone tampon, dans la direction du hameau de Sur la Heid. Elles sont entourées d'intéressantes haies de composition floristique variée. D'anciennes terrasses jadis pâturées ou cultivées sont recolonisées par des bois où abondent les espèces nitrophiles.
Plusieurs ravins creusés dans le versant sont occupés par une futaie mélangée à Acer campestre, Ulmus glabra, Tilia platyphyllos, Fraxinus excelsior, etc. (Fraxino-Aceretum).
Enfin, des suintements sont occupés par une frênaie riche en Athyrium filix-femina et Dryopteris carthusiana (Fraxino-Carpinion).
Le joyau du site, Sempervivum funckii var. aqualiense, la fameuse joubarbe d'Aywaille, a fait l'objet de recherches récentes, notamment par VAN ROSSUM et al. (2017) qui ont étudié la dynamique démographique pendant six ans (densité de rosette, production florale, succès reproductif, germination des graines et recrutement de semis), la pollinisation (insectes visiteurs et pollinisateurs potentiels) et la diversité génétique en utilisant des marqueurs ISSR de cette population exceptionnelle.
Outre les végétaux vasculaires, A. et O. SOTIAUX (1994) dressent un aperçu des mousses et hépatiques de la Heid des Gattes, dont la richesse en fait un des haut-lieu de la bryologie belge. De nombreux spécialistes s'y sont succédés, dès la fin du 19ème siècle. Une centaine d'espèce de bryophytes ont ainsi été recensées à ce jour. Les espèces les plus remarquables sont Grimmia ovalis, Grimmia affinis (non retrouvée récemment), Tortula atrovirens, Tortula canescens et Bryum elegans.
Carrière de Goiveux
Cette ancienne carrière ouverte à l'ouest de la Heid des Gattes a été décrite comme suit par A. Remacle, dans le cadre de l'inventaire des carrières et sablières désaffectées de Wallonie.
L'ancien radier de la carrière, qui forme un grand replat allongé sur le versant, est peu colonisé par les ligneux: Betula pendula, B. pubescens, Salix purpurea subsp. lambertiana, Alnus incana, Populus tremula, Crataegus monogyna, Cornus sanguinea, Cytisus scoparius, Clematis vitalba,... Les ligneux recépés au cours des années précédentes montrent toutefois de nombreuses repousses.
Sur ce replat au substrat compacté croît une végétation herbacée formant une friche où dominent les poacées Calamagrostis epigejos, Poa compressa et, aux endroits plus humides, Molinia caerulea, accompagnée d'abondants Carex demissa. Aster linosyris, plante rarissime en Wallonie mais bien présente à la Heid des Gattes et à la carrière de la Falize voisine, est abondante par endroits. On peut aussi y observer diverses espèces de pelouses, éventuellement calcicoles, des plantes prairiales et des espèces d'ourlets, mais aussi des pionnières des milieux anthropiques: globalement Helleborus foetidus, Helianthemum nummularium (très peu abondant), Sanguisorba minor, Potentilla neumanniana, Lotus corniculatus, Ononis repens, Melilotus albus, Linum catharticum, Polygala vulgaris, Pimpinella saxifraga, Daucus carota, Centaurium erythraea, Vincetoxicum hirundinaria, Echium vulgare, Origanum vulgare, Thymus pulegioides, Prunella vulgaris, Plantago lanceolata, Euphrasia sp., Veronica officinalis, Campanula rotundifolia, Galium mollugo, Hieracium pilosella, H. bauhinii, H. sabaudum, H. murorum, Carlina vulgaris, Erigeron acer, Leucanthemum vulgare, Centaurea jacea, Tanacetum vulgare, Eupatorium cannabinum, Picris hieracioides, Leontodon hispidus, Solidago virgaurea, Tussilago farfara, Carex flacca, Festuca sp., Brachypodium sylvaticum, les orchidées Orchis militaris, Ophrys apifera et Neottia ovata,...
Duvigneaud et Saintenoy-Simon (1988) y soulignaient la dominance de Brachypodium sylvaticum; actuellement elle ne semble plus être la poacée dominante sur le replat d'exploitation.
Les parties les plus humides du replat (partie occidentale), qui incluent les suintements et les petites mares, présentent une végétation herbacée composée de Juncus inflexus, J. articulatus, Typha latifolia (quelques tiges), Phragmites australis (une plage), Carex demissa, C. flacca, C. pendula, Isolepis setacea, Equisetum palustre, Eupatorium cannabinum, Cirsium palustre, Epilobium hirsutum, Dactylorhiza fuchsii,..., ainsi qu'une characée.
Les fronts d'exploitation montrent une végétation ligneuse très éparse: Betula pendula, Salix caprea, Cornus sanguinea, Corylus avellana, Rosa canina, mais aussi Clematis vitalba, Cytisus scoparius et des ronces. La végétation herbacée envahit très lentement les irrégularités de la roche, micro-replats et fissures: entre autres Sedum album, Teucrium scorodonia, Carlina vulgaris, Aster linosyris, Inula conyzae, Senecio inaequidens, Melica ciliata et les fougères Asplenium ruta-muraria et A. trichomanes.
Sur les hauteurs de la carrière du Goiveux, sur le rebord du plateau situé à l'ouest du hameau Sur la Hé, s'étend un terril carrier (anc. SGIB 1626) qui a été décrit comme suit par A. Remacle, dans le cadre de l'inventaire des carrières et sablières désaffectées de Wallonie.
Ce terril allongé est colonisé par divers ligneux arborescents et arbustifs, en particulier sur son flanc nord et dans une moindre mesure sur son sommet: Quercus robur, Corylus avellana, Prunus avium, Fraxinus excelsior, Cornus sanguinea, Prunus spinosa, Rosa canina, Hedera helix, Lonicera periclymenum, Cytisus scoparius,... La pente méridionale, encore bien ouverte, est envahie par d'abondantes Clematis vitalba.
La végétation herbacée est dispersée sur les pentes pierreuses, au contraire du replat sommital où elle peut être localement continue. Le pied du terril, le long du chemin, est colonisé par diverses espèces de friches. La strate herbacée globale comprend notamment: Dianthus armeria, Hypericum perforatum, Arabis hirsuta, Sedum album, S. telephium, Fragaria vesca, Agrimonia eupatoria, Sanguisorba minor, Rubus sp., Melilotus albus, Lotus corniculatus, Vicia cracca, V. sepium, Lathyrus pratensis, Trifolium arvense, T. pratense, T. campestre, T. repens, Geranium columbinum, Linum catharticum, Pimpinella saxifraga, Daucus carota, Vincetoxicum hirundinaria (plusieurs plages sur le replat sommital), Echium vulgare, Pulmonaria montana (sommet), Verbena officinalis, Galeopsis angustifolia, Teucrium scorodonia, Thymus pulegioides, Origanum vulgare, Clinopodium vulgare, Linaria vulgaris, Campanula trachelium, C. rapunculus, Galium mollugo, Centhranthus ruber, Valeriana repens, Dipsacus fullonum, Carlina vulgaris, Hieracium pilosella, H. bauhinii, H. murorum, H. lachenalii, Leucanthemum vulgare, Inula conyzae, Tanacetum vulgare, Senecio inaequidens, S. jacobaea, S. viscosus, Picris hieracioides, Artemisia vulgaris, Eupatorium cannabinum, Poa compressa, P. nemoralis, Melica ciliata, Festuca sp., Arrhenatherum elatius, Bromus sterilis, Trisetum flavescens, Brachypodium sylvaticum, Neottia nidus-avis (replat) et les fougères Dryopteris filix-mas, Polypodium vulgare et Asplenium trichomanes, surtout cantonnées au flanc nord.
Coteau de la Corniche
Prolongeant la Heid des Gattes vers l'ouest, jusqu'au ravin de Nierbonchera, le coteau de la Corniche est entièrement inscrit dans le réseau Natura 2000 mais seule la portion orientale, en contact avec la carrière du Goiveux, est comprise dans la réserve naturelle agréée. Les informations présentées ci-après proviennent pour l'essentiel des relevés floristiques effectués pour la cartographie du site Natura 2000 (O. Schott, 2007).
Ce versant tourné vers le sud est entièrement couvert de forêts, essentiellement des hêtraies et des chênaies-charmaies acidophiles à neutrophiles, seulement interrompues par quelques petits massifs de résineux.
Les différents groupements sont mélangés ce qui complique la caractérisation du couvert forestier. De façon schématique, selon les endroits on peut reconnaître les habitats suivants:
- chênaies-frênaies subatlantiques neutrophiles (substitution à la hêtraie), chênaies-charmaies subatlantiques acidoclines (substitution à la hêtraie), chênaies-charmaies schisteuses à stellaire et chênaies-charmaies subatlantiques calciphiles, avec principalement, dans la strate arborée Quercus petraea, Acer pseudoplatanus, Castanea sativa, Fagus sylvatica, Carpinus betulus, Acer platanoides, Acer campestre et, en sous-bois Lonicera periclymenum, Hedera helix, Luzula sylvatica, Teucrium scorodonia, Carex sylvatica, Arum maculatum, Cornus sanguinea, ...
- hêtraies acidophiles médio-européennes et hêtraies neutrophiles médio-européennes à mélique, avec Fagus sylvatica, Quercus robur, Prunus avium, Fraxinus excelsior, Ilex aquifolium, Ribes uva-crispa, Corylus avellana, Polygonatum multiflorum, Luzula luzuloides, Melica uniflora, Dryopteris filix-mas, etc.
En bas de versant, certaines espèces calciphiles des frênaies alluviales peuvent abonder localement, comme Corydalis solida. On observe également en plusieurs points la fougère Polystichum aculeatum.
Carrière de la Falize
Contrairement à la falaise naturelle de la Heid des Gattes, cette vaste et ancienne carrière de la Falize abrite des milieux davantage influencés par les activités humaines mais non dénués d'intérêt, autant d'un point de vue scientifique que pédagogique. Des zones très contrastées y sont observées, telles par exemple la pelouse steppique, unique en Belgique, qui se développe sur le palier supérieur, les éboulis à végétation pionnière ou encore les dépressions marécageuses. D'autre part, la carrière abrite encore un ilot intact de rochers psammitiques non touché par les carriers et couvert de pelouses xériques. Les différents habitats rencontrés sont décrits succinctement ci-dessous, d'après SAINTENOY et DUVIGNEAUD (1989).
- Les affleurements psammitiques naturels portent une végétation diversifiée assez semblable à celle de la Heid des Gattes. On y rencontre l'association des rochers calcaires à Ceterach officinarum, l'association des rochers siliceux à Asplenium septentrionale et A. adiantum-nigrum, le groupement à Polypodium vulgare, un groupement ouvert à Sedum album, etc. En outre, la pelouse à Festuca heteropachys y est particulièrement développée. Il s'agit d'une zone relativement accessible et donc d'intérêt didactique.
- Le replat supérieur est colonisé localement par une pelouse ouverte sur substrat artificiel relativement récent, qui évolue très peu du fait de la nature compacte du sol et du pâturage régulier par des chèvres sauvages. Il s'agit d'une pelouse 'steppique' unique en Belgique, très proche de l'association à Festuca heteropachys des falaises siliceuses et fort pauvre en espèces annuelles; elle renferme des espèces du Koelerio-Phleion phleoidis dont Festuca heteropachys, Artemisia campestris, Carlina vulgaris, Aster linosyris, Lychnis viscaria, des espèces de sols compacts comme Carex flacca et Leontodon autumnalis, des espèces calcicoles thermophiles telles que Echium vulgare, Sanguisorba minor, Helianthemum nummularium, Origanum vulgare, Fragaria viridis, et des espèces de friches dont Galium mollugo, Plantago lanceolata, Lotus corniculatus, Hieracium bauhinii, H. piloselloides, Inula conyzae, etc.
- Les fronts d'exploitation de la carrière, formés de roches récemment mises à jour, portent une maigre végétation pionnière à Carex flacca, Tussilago farfara (e.a.), en particulier au niveau de suintements.
- Quelques zones marécageuses se sont formées sur les anciens paliers d'exploitation. Selon la profondeur de l'eau et le degré d'inondation, on observe deux types de colonisation végétale: une typhaie fragmentaire à Typha angustifolia, et une cariçaie basse à Carex flacca accompagné de C. demissa ainsi que de diverses mousses (Philonitis fontana,...).
- Les éboulis instables sont colonisés en premier lieu par un groupement à Rumex scutatus, auquel succède une colonisation préforestière due à Clematis vitalba; ces zones accueillent également des espèces comme Hieracium bauhinii, Helleborus foetidus, Melica ciliata, Carduus nutans, Vincetoxicum hirundinaria,.... La forêt est annoncée par plusieurs essences pionnières comme Salix caprea, S. purpurea et Betula pendula.
- Les replats schisteux et les éboulis portent des pelouses ouvertes à Sedum album, Erophila verna subsp. verna, Cerastium pumilum subsp. pallens, etc. ainsi que des pelouses à Vulpia myuros, Crepis polymorpha, Crepis foetida, Minuartia hybrida, Arenaria serpyllifolia, Poa compressa, Apera interrupta (pelouses du Thero-Airion fragmentaires).
- À l'est de la carrière est présent, le long des sentiers, un groupement assez clairsemé à Potentilla argentea, Dianthus armeria,...
Les chèvres sauvages, qui parcourent l'ensemble de la Heid des Gattes de façon tout à fait indépendante et autonome, participent à l'entretien naturel des différentes végétations du site.
La carrière de la Falize héberge nombre d'autres richesses et notamment des orchidées sauvages. Signalons par exemple Ophrys apifera, orchidée calcicole bien connue pour son caractère pionnier et appréciant donc particulièrement les carrières, peut fleurir en masse ici lors de certaines années favorables, comme ce fut le cas en 1996 où plus de 2000 pieds furent comptés par J. Berteau!
Du point de vue cryptogamique, signalons la découverte en février 2016 de Teloschistes chrysophthalmus, un lichen considéré comme disparu depuis plus d'un siècle du territoire belge. La réapparition de cette espèce thermophile-héliophile pourrait s'expliquer par la combinaison de deux facteurs: d'une part la réduction de la pollution atmosphérique acide depuis deux décennies, et d'autre part le réchauffement climatique (STECKX et CORHAY, 2016).
Plateau Sur la Heid
Au sommet du versant, un chemin longe le rebord du plateau en traversant un paysage bocager particulièrement attrayant, constitué d'une succession de prairies, de bosquets, de haies et d'arbres isolés. Une partie de cette zone a été intégrée dans la réserve naturelle agréée de la Heid des Gattes.
Plusieurs prairies sont de banales pâtures intensives, mais certaines renferment un cortège floristique intéressant et diversifié. C'est le cas de parcelles situées au sud du chemin, entre le crassier et le haut de la carrière du Goiveux, occupées par des éléments de prairies de fauche de basse altitude peu fertilisées. Les relevés réalisés en 2012 pour la cartographie N2000 (D. Kever) et en 2020 par Natagriwal (S. Rouxhet) comportent plus d'une cinquantaine d'espèces herbacées dont Anthoxanthum odoratum, Achillea millefolium, Pimpinella saxifraga, Agrostis capillaris, Veronica chamaedrys, Rumex acetosa, Rumex acetosella, Trifolium pratense, Bromus hordeaceus, Hypericum maculatum, Leucanthemum vulgare, Festuca rubra, Ranunculus bulbosus, Hypochaeris radicata, Galium verum, Trisetum flavescens, Luzula campestris, Centaurea jacea, Dactylorhiza maculata, Leontodon autumnalis, Senecio jacobaea, Malva moschata, Cynosurus cristatus, Origanum vulgare, Arrhenatherum elatius, Galium mollugo, etc.
Vallon et bocage de La Redoute
Le vallon forestier de la Redoute - dit encore de Trottinfosse - correspond à l'extrémité orientale de la Heid des Gattes et est bien distincte en matière de biotopes du reste du versant. Cette zone se distingue en outre par la présence de plusieurs ruisselets intermittents et chantoires (pertes).
La végétation forestière est principalement formée de chênaies-charmaies subatlantiques acidoclines à neutrophiles selon les endroits, avec Quercus robur, Quercus petraea, Vaccinium myrtillus, Teucrium scorodonia, Sorbus aucuparia, Anemone nemorosa, Ranunculus ficaria, Polygonatum multiflorum, Viola riviniana, Digitalis purpurea, Poa nemoralis, Fraxinus excelsior, Athyrium filix-femina, Crataegus monogyna, Stellaria alsine, Urtica dioica, Alnus glutinosa, Geum urbanum, Ajuga reptans, Adoxa moschatellina, Oxalis acetosella, Alliaria petiolata, Lamium galeobdolon, Polytrichastrum formosum, Lathyrus linifolius, etc.
Faune de la Heid des Gattes
L'intérêt faunistique de la Heid des Gattes et de l'ensemble du versant droit de l'Amblève est tout aussi exceptionnel que sa végétation et sa flore, et des investigations visant des groupes taxonomiques très variés y sont menées depuis de nombreuses années.
Parmi les travaux pionniers, citons par exemple ceux de JACQUEMART (1967) pour les collemboles; LECLERCQ (1945) pour les zoocécidies, LECLERCQ (1954) pour les gastéropodes, LECLERCQ (1953) pour les Diptères. Citons aussi, quelques décennies plus tard, LITT (2001) qui fournit une liste d'hyménoptères de la carrière de la Falize, ainsi que les différentes contributions publiées dans la revue Parcs & Réserves d'Ardenne et Gaume, dont ceux consacrés aux oiseaux (DUMOULIN, 2009), à l'herpétofaune (e.a. HERMANNS, 2013; HERMANNS et al., 2013), aux punaises (STECKX, 2013 et 2018).
Au cours de ces vingt dernières années, la réputation du site a attiré un nombre toujours plus élevé de naturalistes dont les observations cumulées permettent d'établir des listes d'espèces impressionnantes, par exemple pour les hémiptères, les hyménoptères, les papillons, diverses familles de coléoptères et de diptères, etc. Depuis que la réserve naturelle est agréée par la Région wallonne, les observations les plus significatives sont présentées dans un rapport annuel rédigé par les conservateurs de la réserve. De plus, avec l'avènement des différents portails naturalistes à portée régionale (Observations.be, DEMNA, Biogeonet, ...), d'innombrables données biologiques sont maintenant consultables facilement. Grace à ces outils interactifs de science citoyenne, l'inventaire est donc devenu continu et évolutif si bien que de nouvelles espèces sont sans cesse notées sur le site et ses alentours.
Une page est consacrée sur le web aux richesses naturelles de la Heid des Gattes: https://www.heiddesgattes.be/richesses.php