Au sud de la région liégeoise, aux confins de l'Ardenne et du Condroz, entre les vallées de l'Ourthe et de l'Amblève, la propriété de Grimonster s'étend au vaste domaine forestier qu'entoure le château du même nom et son parc (Province de Liège; Commune de Ferrières).
Le site repose sur les assises schisto-gréseuses de l'Eodévonien (Couvinien : grès et schistes; Emsien supérieur : poudingues, grès, schistes; Emsien moyen : schistes et quartzites; Emsien inférieur : grès et schistes; Siegenien supérieur : psammites, schistes, quartzites) qui donnent naissance à des sols bruns acides. Il est traversé par la partie la plus septentrionale de la faille de Rouge-Minière. L'alternance de roches résistantes (grès, quartzites) et de roches plus tendres (schistes) est à l'origine de la diversité géomorphologique et donc de la diversité paysagère du site. La propriété est traversée par deux ruisseaux qui dévallent du plateau (ruisseau du Pourceau et ruisseau du Pouhon, affluents de la Limbrée qui se jette dans l'Ourthe, rive droite) et qui ont entamé diversement le substrat, y créant des versants plus ou moins escarpés et d'orientation variée. Dans les roches les plus tendres, les vallons sont évasés, entraînant l'apparition de plaines alluviales relativement larges où les sols peuvent présenter d'importants phénomènes d'hydromorphie; dans les roches dures, les vallons sont très encaissés. Une multitude de petits ruisselets, souvent asséchés en été, existent également. Leur cours est perpendiculaire à ceux des ruisseaux principaux.
Le site comporte une zone de parc, quelques pâturages (7ha) et surtout des bois composés de feuillus principalement et de quelques 11ha de résineux.
La zone de parc montre quelques espèces intéressantes comme Acer rubrum, Catalpa bignonioides, Cercis siliquastrum, Gleditsia triacanthos, Liquidambar styraciflus, Liriodendron tulipifera, Ptelea trifoliata, Sophora japonica, Araucaria araucana, Cryptomeria japonica, Ginkgo biloba, Pinus griffithii, P. strobus, Sequoiadendron giganteum, Taxodium distichum (STEIN, 1982).
D'après STEIN (1983), les forêts de Grimonster présentent à la fois un caractère atlantique marqué et un caractère submontagnard (présence de Polygonatum verticillatum et Luzula luzuloides). On y rencontre :
- une hêtraie à Luzula luzuloides (Luzulo-Fagetum, CORINE 41.11) de peu d'étendue qui occupe une partie des sols des plateaux et des pentes. Cette hêtraie est souvent remplacée par des groupements de substitution (chênaie sessiliflore ou chênaie-charmaie) apparus à la suite de sa dégradation ou de sa surexploitation séculaire (bois de chauffage, écorçage, charbonnage,...);
- une chênaie sessiliflore à bouleau (Luzulo-Quercetum petraeae, CORINE 41.5), présente sous trois variantes :
- la chênaie à Leucobryum glaucum sur les sols les plus superficiels (Luzulo-Quercetum leucobryetosum);
- la chênaie sessiliflore typique (Luzulo-Quercetum typicum) à Deschampsia flexuosa et Vaccinium myrtillus généralement implantée sur les plateaux ou sur les versants exposés au sud où l'on note la présence de Mespilus germanica;
- la chênaie à coudrier établie sur les colluvions de bas de pente ou sur les replats colluvionnés dans les versants exposés au sud (Luzulo-Quercetum coryletosum). On y trouve diverses espèces de l'humus doux (Polygonatum multiflorum, Anemone nemorosa, Milium effusum,...). Une variante à Luzula sylvatica peuple les versants très encaissés et frais;
- une chênaie-charmaie (Querco-Carpinetum, CORINE 41.2), sur les versants exposés au nord et sur les banquettes alluviales bien drainées dans laquelle on trouve Prunus avium, Acer pseudoplatanus, Lamium galeobdolon subsp. montanum, Viola riviniana, Phyteuma spicatum, etc. A côté de la variante typique, cette chênaie-charmaie présente une variante à Festuca altissima et Polystichum aculeatum sur les versants ombreux;
- une frênaie à laîches (Carici remotae-Fraxinetum, CORINE 44.31) sur les alluvions minérales régulièrement inondées lors des crues. on y trouve Carex pendula, C. remota, Lysimachia nemorum, Impatiens noli-tangere,...
Localement existent des prairies à Filipendula ulmaria (Filipendulion, CORINE 37.1). A côté de la reine des prés, on y observe Phalaris arundinacea, Cirsium palustre, Phleum pratense, Juncus effusus, Angelica sylvestris, Scirpus sylvaticus, lychnis flos-cuculi, Myosotis scorpioides, Deschampsia cespitosa, Juncus acutiflorus ainsi que Poa pratensis, Holcus lanatus, Rumex acetosa, Galium mollugo et quelques espèces transgressives des bas-marais comme Ranunculus flammula, Epilobium palustre, Viola palustris.
L'eau des étangs porte Ranunculus peltatus et Lemna minor.
Les champignons sont nombreux. Citons Craterellus cornucopiodes, C. cinereus, Sparassis crispa, Centharellus cibarius, Boletus aurantiacus, B. sereus, Amanita citrina, A. muscaria, Lactarius vellereus, Lepiota rhacodes.