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Invasions biologiques

De plus en plus d'espèces exotiques sont introduites dans nos contrées. Certaines d'entre elles se montrent très envahissantes, causent différents dommages. On les appelle espèces exotiques envahissantes ou espèces invasives.

Définition

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Les espèces exotiques envahissantes sont des espèces végétales ou animales qui ont été introduites par l'homme en dehors de leur aire d'origine et qui constituent une menace pour la biodiversité et les services fournis par les écosystèmes (production végétale, épuration de l'eau, pollinisation, etc.). Elles peuvent aussi causer d'importantes nuisances socio-économiques.





Une source de nuisances environnementales

Nos espèces indigènes sont très vulnérables face au développement de ces espèces venues d'ailleurs, à l'encontre desquelles elles ne disposent souvent pas de moyens de défense efficaces. Les espèces exotiques envahissantes sont généralement plus compétitives et plus voraces que les espèces indigènes; certaines sont en outre porteuses de nouveaux agents pathogènes qui peuvent s'avérer fatals pour les espèces avec lesquelles elles sont appelées à cohabiter dans leur aire d'introduction. Elles peuvent également affecter le fonctionnement des écosystèmes en modifiant les propriétés du sol ou de l'eau.

Les plantes et les vertébrés exotiques les plus dommageables pour l'environnement en Belgique sont répertoriées au travers d'une liste noire (= espèces très nuisibles) et d'une liste de surveillance (= espèces potentiellement nuisibles) disponibles sur le site de la Plateforme belge de la Biodiversité.

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Les espèces exotiques envahissantes peuvent nuire à l'environnement, à la santé publique et à l'économie. Photo : Etienne Branquart, Mumbling Mountain et Stéphan Adant

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Quelques chiffres

En Europe

Environ 12 000 espèces exotiques ont été observées jusqu'à ce jour dans l'Union européenne. Toutes ne posent pas problème. De 10 à 15% d'entre elles sont toutefois considérées comme envahissantes et sont susceptibles d‘occasionner des dommages à l‘environnement. On les retrouve dans la plupart des groupes taxonomiques, depuis les micro-organismes jusqu'aux mammifères en passant par les algues, les plantes supérieures, les invertébrés, les poissons ou les oiseaux.

En Wallonie

Le nombre exact d'espèces exotiques naturalisées en Wallonie n'est pas connu mais on sait qu'il se compte en centaines d'espèces. Ce nombre s'est fortement accru depuis le début du19ème siècle comme le montrent les deux figures suivantes. Le nombre de plantes vasculaires naturalisées est très élevé, mais seule une faible proportion d'entre elles est source de dommages environnementaux (liste noire). A l'inverse, le nombre de vertébrés naturalisés est bien plus faible, mais beaucoup d'entre eux représentent une menace pour la biodiversité.



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Evolution du nombre d'espèces exotiques naturalisées en Wallonie. Extrait du rapport analytique de l'environnement en Wallonie 2006-2007.

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Populations

Les espèces envahissantes sont dotées à la fois d'une forte capacité de reproduction et d'une très bonne aptitude à la dispersion. Ces atouts leurs permettent d'accroître très rapidement leurs effectifs et de coloniser des surfaces importantes en un laps de temps réduit.

La progression des espèces envahissantes peut être fulgurante ; la coccinelle asiatique a par exemple envahi l'entièreté du territoire de la Belgique en 5 ans à peine (voir carte) !

Chez la plupart des espèces, cette progression rapide est toutefois précédée par une phase d'émergence ou de latence durant laquelle l'espèce envahissante reste très discrète et n'occupe qu'un nombre réduit de localités ; on estime qu'il a fallu environ 50 ans pour que la berce du Caucase entre dans sa phase d'invasion proprement dite.

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Dynamique de dispersion de la coccinelle asiatique (gauche) et de la berce du Caucase (droite) en Belgique. Données de la carte : groupe de travail Coccinula. Photo : Gilles San Martin

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Milieux envahis

Les espèces exotiques envahissantes se retrouvent préférentiellement dans les milieux perturbés ou pollués dans lesquelles elles prolifèrent facilement. Leur développement y est souvent favorisé par une forte disponibilité en ressources alimentaires conjuguée à un déficit d'ennemis naturels.

Certaines espèces peuvent toutefois coloniser les habitats naturels en bon état de conservation et constituent dès lors une menace importante pour ceux-ci. Tel est le cas de certaines plantes comme l'ailante, le cotonéaster horizontal et le mahonia faux-houx qui prospèrent dans les milieux rocheux ainsi que du faux-arum et des spirées nord américaines qui envahissent les tourbières.

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Les talus, les berges de rivière et les eaux polluées constituent les milieux les plus fréquemment colonisés par les plantes invasives. Les habitats naturels sont toutefois également touchés (à droite, cotonéaster horizontal sur un affleurement rocheux). Photos : Etienne Branquart & Julien Piqueray.

En Wallonie, les districts brabançon et mosan dans lesquelles se concentrent les grandes villes et qui sont très impactés par l'activité humaine sont considérablement touchés par les espèces exotiques envahissantes. Une plus faible proportion de ces espèces se rencontre dans les districts ardennais et lorrain.

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Plantes supérieures
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Proportion des espèces exotiques envahissantes reprise sur la liste noire et la liste de surveillance naturalisées dans chaque district phytogéographique en Wallonie.

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En savoir plus

Harmonia (site en anglais). Depuis 2007, la plate-forme belge de la biodiversité met régulièrement à jour un système d'information sur les espèces invasives en Belgique, appelé Harmonia, avec le concours de nombreux experts en matière d'invasion biologique.  Les plantes supérieures et les vertébrés exotiques dommageables à la biodiversité y sont répertoriés dans un système de listes. Des analyses de risque détaillées sont aussi disponibles pour certaines espèces.

AlterIAS. Un code de conduite sur les plantes ornementales invasives a été élaboré avec l'ensemble du secteur horticole belge dans le cadre d'un projet Life+, cofinancé par la Commission européenne et les différentes administrations responsables de la gestion de l'environnement en Belgique (2010-2013). Plusieurs centaines de producteurs de plantes et de gestionnaires d'espaces verts ont adhéré à ce code.

Etat de l'environnement wallon. Des informations synthétiques concernant la situation des espèces invasives sur le territoire wallon et l'apparition de nouvelles espèces sont régulièrement publiées et mises à jour dans le cadre du suivi de l'état de l'environnement wallon. Un dossier scientifique détaillé a été produit dans ce cadre lors de l'élaboration du rapport analytique 2006-2007.

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