Intro
Brève description
Ces deux cavités qui ont une terrasse commune s'ouvrent à la base d'un affleurement rocheux situé sur la rive gauche de la Magne, 20m au-dessus du ruisseau. Creusées dans une roche appartenant au Viséen inférieur (calcaire carbonifère), ces deux cavités étaient fortement obstruées et comblées par des sédiments avant les premières fouilles archéologiques et paléontologiques. Les fouilles ont grandement contribué à dégager ces deux conduits et à leur donner leur dimension et leur développement actuel (dossier CSIS, CWEPSS).
Conservation
Objectifs de conservation
Protection d'un site d'intérêt archéologique, géologique, et géomorphologique et chiroptérologique.
Menaces
Fouilles et visites sauvages.
Feux.
Recommandations
Protéger le site contre le vandalisme et le dérangement.
Plan de gestion
Dépollution.
Mise en place d'une fermeture des accès.
Accès du public
Les accès sont interdits au public.
Détails
Description physique
La grotte de Gauche, la plus à l'ouest (en faisant face au massif), est la plus spacieuse et la plus sèche. Vidé de ses sédiments, le porche présente une vaste ouverture de 3m de haut et de 2,5m de large. Un couloir relativement rectiligne de 20m de long dénommé salle Hamal-Nandrin débouche sur une salle terminale relativement spacieuse (salle Schmerling) aux plafonds de 3,5m de haut. Au total, cette cavité présente un développement de 40m, le sol y est composé d'une argile contenant des cailloutis fins et moyens. La cavité est très sèche ce qui a probablement favorisé la conservation des gisements archéologiques qui y ont été découverts.Les observations (notamment de Rutot en 1909) faites dans la cavité au début de sa désobstruction révèlent que le plafond de celle-ci était constellé de petites concrétions qui descendaient presque contre les sédiments meubles de remplissage. Seules quelques coulées stalagmitiques dans la salle terminale sont encore observables aujourd'hui.
La grotte de Droite, séparée d'une dizaine de m de la précédente, à une ouverture située au Nord. Cette cavité, plus petite et beaucoup plus humide, s'est révélée moins riche du point de vue de ses fouilles. La cavité est formée d'une salle prolongée par un couloir. Elle se développe sur une distance totale de 25m et se caractérise par la présence d'une cheminée qui remonte jusqu'à la surface et qui amène la lumière du jour dans le fond de la cavité. La cheminée a une hauteur de 10m, le plafond de la grotte est oblique et descend vers la droite suivant la stratification du massif (dossier CSIS, CWEPSS).
Description biologique
Les deux cavités tout en étant géographiquement très proches l'une de l'autre diffèrent au niveau micro climatique: la cavité de droite (la plus petite) se caractérisant par une humidité plus importante et surtout par la présence d'un puits de lumière du à la cheminée qui en perce le plafond.
La faune 'contemporaine' des Grottes de Fonds de Forêt a été étudiée de manière relativement approfondie une première fois en 1929-1930 par Leruth et ensuite de façon détaillée par J. Leclercq en 1958. Les grottes ayant fait l'objet de plusieurs relevés scientifiques au niveau de la microfaune sont relativement rares dans le bassin de la Vesdre (dossier CSIS, CWEPSS).
Enfin, des relevés anciens et récents réalisés par l'IRScNB-CRC, révèlent dans les deux cavités la présence de 4 espèces de chiroptères dont 2 de l'Annexe II de la directive Habitats.
Monument naturel
Monument historique
Histoire du site
Des recherches anciennes (Schmerling 1830) ont été réalisées dans ces cavités, elles ont permis de vider une partie des sédiments dans la cavité de gauche. Ces premières recherches s'intéressaient surtout au contenu paléontologique des deux grottes et en particulier aux ossements de mammifères. Les ossements récoltés par Schmerling et ses successeurs montrent une faune représentée par des ours, des hyènes et des lions des cavernes ainsi que le mammouth, le rhinocéros, le renne, le bouquetin, le chamois, le cheval, le sanglier…
Les recherches se poursuivent encore aujourd'hui sous la direction du Professeur Dewez. Sur les 28 couches identifiées, 7 au minimum présentent des occupations préhistoriques allant du Néolithique au Paléolithique moyen (plus de 42.000 ans). Les autres couches contiennent de très nombreux vestiges paléontologiques (ours et lion des cavernes).Il s'agit d'un site de référence au niveau archéologique (dossier CSIS, CWEPSS).