Le site du Martinet est constitué de deux terrils et de zones de friches industrielles situées à leur pied.
Localisé à l'ouest, le grand terril a une longueur de 400 m et un volume de 5.041020 mètres cubes. Son altitude est d'environ 215 m et sa hauteur de 85 m. Il fut alimenté de 1900 à 1976.
Le petit terril, de forme conique, est composé de deux dômes culminant à 185 m d'altitude. Son volume atteint 1.951350 mètres cubes et sa hauteur 56 m. C'est le plus vieux des terrils, les déversements ayant débuté en 1766 pour se terminer en 1936.
Pour d'autres détails, voir: http://www.quartierdumartinet.be/
Les terrils du Martinet ont fait l'objet d'une étude botanique détaillée par LEURQUIN (1990). Le site a été de nouveau parcouru 12 ans plus tard par les Naturalistes de la Haute Lesse (LEURQUIN, 2002).
Le site abandonné depuis 1962, est actuellement largement colonisé par un boisement spontané dominé par Betula pendula mélé d'autres espèces ligneuses comme Quercus robur, Acer pseudoplatanus, Salix caprea, Robinia pseudoacacia, etc.
La plaine occupée anciennement par le triage-lavoir central constitue un vaste espace vierge de toute activité humaine. On y observe une mosaïque de groupements herbacés, notamment des pelouses ouvertes à Myosotis discolor, Myosotis arvensis, Sedum acre, Cerastium glomeratum, Cerastium pumilum, Senecio inaequidens, Epilobium tetragonum subsp. tetragonum, Epilobium ciliatum, etc.
Sur les étendues de schlamms, substrats à granulométrie fine à bonne rétention en eau, on note la présence de Prunella vulgaris, Montia minor, Agrostis capillaris, Veronica serpyllifolia, Centaurium erythraea, Epilobium parviflorum, Pulicaria dysenterica, ...
Une mare, alimentée par un suintement de talus, est localisée à la limite nord de cette plaine. Un groupement assez envahissant à Apium nodiflorum était largement dominant en 2002. La surface de l'eau est couverte par Lemna minor. Sur les berges se développent en petites formations Iris pseudacorus, Phragmites australis, Mentha aquatica, Epilobium hirsutum, Juncus effusus, Juncus inflexus, Carex cuprina, Carex flacca.
Le grand terril est notamment caractérisé par la présence d'une série de dunes noires, issues d'un déversement assez récent daté de 1975. Ces dunes sont composées d'éléments fins, instables et très mobiles qui limitent très fortement la colonisation végétale.
Les principales espèces pionnières de ce milieu très particulier et aride sont Epilobium lanceolatum et Sedum acre. Dans les creux, où l'humidité est plus marquée et où un horizon humifère peut se former, on note l'installation d'Arenaria serpyllifolia, Carlina vulgaris, Fragaria vesca, Poa compressa, Myosotis arvensis, Poa nemoralis et même Pyrola minor.
Dans le bas du versant nord du grand terril s'est installée une boulaie à Betula pubescens avec dans le sous-bois Poa nemoralis et Pyrola minor, celle-ci formant des tapis étendus comptant plusieurs dizaines de milliers de pieds (alors qu'elle était beaucoup plus rare et localisée au début des années 1990).
Le site du Martinet trouve son origine au 18ème siècle, avec la création du petit terril en 1766. La fondation officielle du charbonnage date de 1806, époque à laquelle les frères Martin achetèrent 318 ha de terrain en vue d'une exploitation. Cette concession fut rachetée par la Société Monceau-Fontaine, le charbonnage étant alors répertorié comme Puits n° 4. En 1929 est construit un triage-lavoir central auquel est associé une fabrique de boulets. Le site est alors connu sous le nom 'Triage Lavoir Central ancien n°4' (TLC Anc. n°4).
Après une histoire laborieuse et particulièrement glorieuse, le site déclina progressivement, la fin des déversements houillers ayant eu lieu dans les années 1930 pour le petit terril et à la fin des années 1940 pour le grand terril.
La mine ferma définitivement ses portes en 1962, bien que la fabrique de boulets subsista jusqu'en 1978.
A partir de 1976, la S.A. Ryan-Europe, société galloise, envisage de réexploiter les terrils wallons, dont le site du Martinet.
Cependant, celui-ci est progressivement retourné à l'état sauvage constituant un havre de verdure et de calme très apprécié par les habitants de cette région fortement peuplée et industrialisée. Afin de défendre ce site remarquable, un comité de défense très actif est créé dans le quartier du Martinet, sous la houlette de Jacques COUPEZ et Pierre VANDEVORDE. Ce comité obtient ainsi une protection temporaire du site, pour une période de 10 ans. En 1988 cependant, Ryan-Europe récidive et la défense s'intensifie.
Ce n'est qu'en 1995 que les terrils du Martinet est enfin classé par la Région wallonne, devenant propriété de la commune de Charleroi en 1997.
Une partie du site est actuellement géré par les Réserves naturelles RNOB.
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