La flore et les groupements végétaux présents actuellement sur l'ensemble du site du Pré du Duc n'ont pas encore été décrits en détail. Il ne semble pas exister de données historiques ni bibliographiques. Les informations présentées ci-après sont basées sur des relevés botaniques ponctuels effectués en novembre 2012 (J.-Y. Baugnée - SPW-DEMNA) et en début juillet 2015 (J. Taymans - Natagora).
Flore et végétation
1) La réserve naturelle du Pré du Duc
Située juste au sud du hameau du Ponceau, cette zone humide est traversée du sud au nord par le ruisseau de Thorembais. Cette propriété communale d'environ 3,1 ha est depuis 2019 une réserve naturelle dont la gestion a été attribuée à l'asbl Natagora.
La moitié sud, à la sortie de la peupleraie, comprend une prairie plus ou moins humide, tandis que la partie septentrionale est essentiellement boisée. Des relevés botaniques effectués en juillet 2015 (J. Taymans - Natagora) permettent de se faire une première idée de la végétation en place.
Le relevé en prairie rassemble Cruciata laevipes, Lychnis flos-cuculi, Alopecurus pratensis, Carex acutiformis, Carex disticha, Carex hirta, Cirsium arvense, Cirsium palustre, Epilobium hirsutum, Festuca arundinacea, Filipendula ulmaria, Galeopsis tetrahit, Galium aparine, Galium mollugo, Galium palustre, Heracleum sphondylium, Holcus lanatus, Lotus pedunculatus, Juncus effusus, Phragmites australis, Poa trivialis, Scirpus sylvaticus, Stellaria graminea, Valeriana officinalis, Arrhenatherum elatius, Persicaria amphibia.
Le bois humide est constitué principalement de Salix alba dans la strate arborée avec, dans le sous-bois Humulus lupulus, Athyrium filix-femina, Carex acutiformis, Cirsium palustre, Filipendula ulmaria, Caltha palustris, Calystegia sepium, Phragmites australis, Poa trivialis, Ribes nigrum, Ribes rubrum, Scirpus sylvaticus, Scrophularia auriculata, Urtica dioica, ...
2) La peupleraie
De forme vaguement hexagonale, ce bois privé de près de 18 ha est installé sur d'anciennes prairies lesquelles, à la fin du 19ème siècle, occupaient toute la vallée du ruisseau de Thorembais depuis sa source jusqu'au hameau de Ponceau. Le site forme à présent un ilot boisé au sein d'un paysage de grandes cultures.
Le peuplement est dominé par des peupliers hybrides (Populus x canadensis) qui ont été plantés probablement durant les années 1960 ou un peu avant, en partie sur terrain humide voire marécageux. Un certain nombre d'entre eux sont en cours de dépérissement ou déjà morts sur pied, ce qui a provoqué la formation de petites clairières ici et là.
Dans la strate arbustive abonde l'exotique Prunus serotina, en compagnie de Sambucus nigra, Ribes nigrum, Crataegus monogyna, Rubus fruticosus s.l., Rubus idaeus, Salix caprea, Salix cinerea, ainsi que diverses herbacées souvent nitrophiles tels que Alliaria petiolata, Silene dioica, Geranium robertianum, Glechoma hederacea, Stachys sylvatica, Urtica dioica, Geum urbanum, etc.
Aux endroits les plus humides s'installe une aulnaie à Alnus glutinosa avec en sous-bois Carex acutiformis, Juncus effusus, Deschampsia cespitosa, Phragmites australis, Filipendula ulmaria, Solanum dulcamara, Athyrium filix-femina, ... Localement, la strate arborescente peut être dominée par Salix alba, en particulier dans la partie centrale du bois.
Sur les lisières s'observent notamment, outre les ligneux précités: Heracleum sphondylium, Cirsium arvense, Corylus avellana (rare), Myosoton aquaticum, Lamium album, Dactylis glomerata, Calamagrostis epigejos, Phragmites australis, Galium aparine, Salix viminalis, Prunus spinosa, etc.
3) Le ruisseau de Thorembais
S'inscrivant dans un contexte défavorable de par son environnement de grandes cultures, le tronçon du ruisseau de Thorembais depuis le talus de l'autoroute E411 jusqu'à son entrée dans la peupleraie ne paraît pour autant pas dépourvu d'intérêt du point de vue biodiversité. L'impact des champs y est atténué par l'aménagement de bandes herbeuses jouant le rôle de zones tampons.
Ce ruisseau de 2ème catégorie à courant lent possède des eaux eutrophes. Le lit est envahi, surtout dans sa portion aval, par des herbiers de Nasturtium officinale, Apium nodiflorum, Veronica beccabunga, Veronica anagallis-aquatica, Callitriche sp., tandis qu'un cortège varié de plantes hygrophiles et prairiales colonise les berges: avec entre autres Heracleum sphondylium, Cirsium arvense, Cirsium palustre, Symphytum officinale, Calystegia sepium, Carex hirta, Dryopteris filix-mas, Hypericum tetrapterum, Iris pseudacorus, Juncus effusus, Galeopsis tetrahit, Lycopus europaeus, Lythrum salicaria, Epilobium hirsutum, Epilobium parviflorum, Phragmites australis, Dactylis glomerata, Poa trivialis, Festuca arundinacea, Phleum pratense, Persicaria amphibia, Ranunculus repens, Filipendula ulmaria, Cruciata laevipes, Scrophularia auriculata, Linaria vulgaris, etc.
Au niveau de la Ferme de la Sarte, cette végétation est davantage rudéralisée comme en témoigne la présence de Tanacetum vulgare, Artemisia vulgaris, Sonchus oleraceus, Lactuca serriola, Sambucus nigra, Calystegia sepium, Equisetum arvense, Geranium robertianum, Juglans regia, Stachys germanica (échappé de jardin), Elymus repens, etc.
Intérêt faunistique
Le peuplement faunistique de la zone considérée n'a jusqu'ici fait l'objet d'aucun inventaire particulier, les données disponibles étant issues essentiellement d'observations naturalistes courantes.
Le site du Pré du Duc ainsi que la plaine agricole environnante est fréquenté par une avifaune typique de ce type de paysage pourvu de vastes espaces ouverts entrecoupés de bosquets et autres petits éléments bocagers: citons entre autres le bruant jaune (Emberiza citrinella), la rousserolle verderolle (Acrocephalus palustris), la fauvette grisette (Sylvia communis), l'alouette des champs (Alauda arvensis), le faisan de colchide (Phasianus colchicus), le faucon crécerelle (Falco tinnunculus), l'effraie des clochers (Tyto alba), la caille des blés (Coturnix coturnix) durant la période de reproduction, le busard des roseaux (Circus aeruginosus) lors du passage migratoire, le busard Saint-Martin (Circus cyaneus) et la bécassine sourde (Lymnocryptes minimus) durant l'hiver.
Des espèces plus nettement forestières sont cantonnées dans la peupleraie, comme le pic épeiche (Dendrocopos major), le pic épeichette (Dendrocopos minor), l'épervier d'Europe (Accipiter nisus), ...
Certains oiseaux migrateurs peuvent faire étape sur le site pour s'alimenter: épinglons par exemple en février 2012, un hibou des marais (Asio flammeus) observé en chasse dans la prairie communale, ou encore, début mars 2019, un groupe d'une dizaine de cigognes blanches (Ciconia ciconia) s'alimentant dans le ruisseau de Thorembais près de la ferme de la Sarte (obs. B. Marchal).
Parmi les mammifères, les espèces aperçues le plus souvent sont le lièvre d'Europe (Lepus europaeus), le renard roux (Vulpes vulpes) et le chevreuil (Capreolus capreolus), et ce toute l'année. La présence du rat musqué (Ondatra zibethicus) est notée en bordure du ruisseau.
L'entomofaune, qui représente la part majeure de la biodiversité de nos régions, reste en grande partie à inventorier. A ce jour, seule une petite centaine d'espèces d'insectes sont signalées sur le site, auxquelles s'ajoutent quelques araignées ainsi que, parmi les autres invertébrés, quinze espèces de mollusques.