D'après le PCDN de Hannut (TAYMANS, 2009), l'ensemble du vallon du Henri Fontaine (ou Sept Fontaines), entre Avernas et Grand-Hallet, est d'un grand intérêt biologique. On y observe de nombreux éléments de végétation qui ont disparu partout ailleurs sur le territoire de la commune. Ceux-ci sont les témoins de ce que l'on pouvait observer dans la plupart des fonds de vallée il y a moins d'un siècle, avant l'intensification à outrance de l'utilisation des sols: prairies humides, mégaphorbiaies, magnocariçaies, aulnaies alluviales, etc.
La description suivante est entièrement tirée du rapport final du PCDN (TAYMANS, 2009).
Peupleraies et mégaphorbiaies
Ces éléments de végétation constituent la zone noyau du site des Sept Fontaines. Ceux-ci consistent en des lambeaux de prairies alluviales humides converties il y a quelques dizaines d'années en plantations de peupliers hybrides (Populus x canadensis). Bien que ces peupliers, actuellement fort vieillissants, aient tendance à assécher et à eutrophiser le milieu par enrichissement excessif en éléments nutritifs, on observe encore de nombreuses plantes typiques des prairies humides notamment au niveau de certaines clairières. Néanmoins, une partie importante de la strate herbacée des peupleraies est dominée par la grande ortie (Urtica dioica). Le sous-bois de ces peupleraies, ainsi que certaines zones n'ayant pas fait l'objet de plantations, sont colonisés par des ligneux tels que saules blancs (Salix alba), aulnes glutineux (Alnus glutinosa) et frênes (Fraxinus excelsior). Quelques vieux saules têtards témoignent encore du passé de prairie de cette zone.
On note également quelques dépressions inondées, de grand intérêt pour la faune aquatique (batraciens et insectes aquatiques).
Les bords du ruisseau de Henri Fontaine, canalisé à cet endroit, sont envahis par une végétation nitrophile en raison de la mauvaise qualité des eaux du ruisseau.
Le cortège floristique de ces zones comprend Caltha palustris, Mentha aquatica, Carex acutiformis, Symphytum officinale, Epilobium hirsutum, Urtica dioica, Persicaria hydropiper, Lychnis flos-cuculi, Equisetum palustre, Glyceria fluitans, Rumex acetosa, Cirsium palustre, Calystegia sepium, Lotus pedunculatus, Cardamine pratensis, Cirsium oleraceum, Poa trivialis, Myosotis scorpioides, Lycopus europaeus, Alliaria petiolata, Ranunculus repens, Prunella vulgaris, Phalaris arundinacea, Valeriana repens, Solanum dulcamara, Carex hirta, Heracleum sphondylium, Veronica beccabunga, Cardamine flexuosa, Juncus effusus, Scrophularia umbrosa, Silene dioica, Juncus inflexus, Scirpus sylvatica, etc.
Magnocariçaies
La partie abandonnée des cressonnières des Sept Fontaines est d'un très grand intérêt. Les anciens bassins ont été recolonisés par une vaste magnocariçaie à laîche des marais (Carex acutiformis). L'Orchis de mai (Dactylorhiza majalis), une orchidée protégée, aurait été observée sur le site précédemment. La flore y est similaire à celle des mégaphorbiaies décrites ci-dessus, mais dominée par la laîche des marais. On y observe également la massette à larges feuilles (Typha latifolia) au niveau des fossés de drainage, ainsi que la laîche distique (Carex disticha).
Prairies humides des Sept Fontaines
Ces prairies humides relativement extensives, actuellement pâturées par des bovins, sont dominées par le vulpin des prés (Alopecurus pratensis) et renferment également la cardamine des prés (Cardamine pratensis), la laîche hérissée (Carex hirta), des prêles (Equisetum spp.) et le vulpin genouillé (Alopecurus geniculatus).
Pâture à chevaux de la Triche des Bois
Prairie pâturée par des chevaux, relativement peu intensifiée. Malgré une végétation assez nitrophile (orties), on y note quelques éléments de végétations maigres où poussent l'achillée millefeuille (Achillea millefolium), la rubéole des champs (Sherardia arvensis) et la menthe (Mentha cf. arvensis). Présence d'une essence exotique: le cerisier tardif (Prunus serotina).
Bassin de rétention d'Avernas
Ce site, géré par la Province de Liège, fait office de zone de retenue des eaux du ruisseau du Henri Fontaine lors des épisodes de crues. Il est situé dans la plaine alluviale de ce ruisseau, en rive sud. Le bassin s'assèche progressivement en période estivale et ne présente plus alors le moindre point d'eau. Celui-ci est bordé à l'ouest par la Nationale 64, au nord par une pâture, à l'est et au sud par une peupleraie, caractérisée à l'est par l'abondance de fourrés de saule blanc.
La végétation du bassin de rétention est dominée par la renouée amphibie (Persicaria amphibia) qui forme des plages de végétation très étendues. Les quelques zones de vases exondées découvertes sont quant à elles colonisées notamment par le cresson des bois (Rorippa sylvestris), le poivre d'eau (Persicaria hydropiper) et la renouée persicaire (Persicaria maculosa). On observe également par endroits le panic pied-de-coq (Echinochloa crus-galli). Quelques pieds d'iris des marais (Iris pseudacorus) et de massette à larges feuilles (Typha latifolia) font leur apparition progressive. Quelques bouquets de phragmites (Phragmites australis) témoignent d'un début de colonisation de la zone par la roselière. Les bordures du bassin sont occupées par une végétation dense de baldingères (Phalaris arundinacea). Notons encore la laîche hérissée (Carex hirta), la patience crépue (Rumex crispus), la patience à feuilles obtuses (Rumex obtusifolius), le dactyle aggloméré (Dactylis glomerata), la renoncule scélérate (Ranunculus sceleratus), la prêle des champs (Equisetum arvense) ainsi que la laîche distique (Carex disticha), rare dans la région.
Le caractère ouvert du site semble menacé à terme par la colonisation amorcée par des ligneux tels que le saule blanc (Salix alba).
Sur la rive droite du Henri Fontaine, on observe une belle zone de suintements, mais celle-ci est fortement piétinée par le bétail. Elle est colonisée par quelques plantes intéressantes: glycérie (Glyceria sp.), renoncule scélérate (Ranunculus sceleratus), véronique aquatique (Veronica anagallis-aquatica), véronique des ruisseaux (Veronica beccabunga), petite berle (Berula erecta),… Cette zone de source est colonisée, à l'est par un fourré d'aulne blanc (Alnus incana), espèce exotique.
Sous la jeune peupleraie en amont du bassin de rétention se développe une végétation dominée par l'ortie et la baldingère, mais celle-ci présente un potentiel de restauration en pré de fauche humide.
En amont, le ruisseau est bordé par une frênaie alluviale, comprenant également Salix alba, Corylus avellana et Sambucus nigra. La strate herbacée est dominée par l'ortie.
La plaine alluviale est occupée par une prairie relativement humide à vulpin des prés. Ensuite, en remontant vers Avernas, et juste avant la station d'épuration, on observe une petite zone humide constituée d'une mare et de prés humides.
Le long du sentier longeant le ruisseau s'est développée une population de renouée du Japon (Fallopia japonica), une espèce invasive à éliminer.
Le cortège floristique de cette dernière zone comprend Persicaria amphibia, Rorippa sylvestris, Persicaria hydropiper, Persicaria maculosa, Echinochloa crus-galli, Iris pseudacorus, Typha latifolia, Phragmites australis, Phalaris arundinacea, Carex hirta, Rumex crispus, Rumex obtusifolius, Dactylis glomerata, Ranunculus sceleratus, Equisetum arvense, Carex disticha, Glyceria sp., Veronica anagallis-aquatica, Berula erecta, Urtica dioica, Aegopodium podagraria, Heracleum sphondylium, Galium aparine, Galeopsis tetrahit, Cirsium palustre, Cirsium oleraceum, Apium nodiflorum, Glechoma hederacea, Lamium galeobdolon.