Abandon de la gestion traditionnelle extensive : accumulation de litière et vieillissement de la lande, prolifération des fourrés de saules, fermeture du paysage par enrésinement de la lande, remblayage ou draînage des prés humides, amendement et intensification agricole ...
La pression de chasse au Schartenknopf est intense, les chasseurs locaux étant connus pour être particulièrement irrespecteux de la législation en vigueur (tirs de grues en migration etc.)
Plusieurs projets de construction d'éoliennes existent à proximité immédiate du site, leur impact sur l'avifaune est difficile à estimer.
Cueillette de têtes florales d'arnica.
Le site du Schartenknopf n'est pas intégré au réseau Natura 2000 mais il comprend néanmoins au minimum 5 habitats d'intérêt communautaire:
- landes humides atlantiques septentrionales à Erica tetralix (4010)
- landes sèches européennes (4030)
- formations à nard riches en espèces sur substrats siliceux des zones submontagnardes de l'Europe continentale (6230*)
- prairies à molinie sur sols calcaires, tourbeux ou argilo-limoneux (6410)
- pelouses maigres de fauche de basse altitude (6510)
Tenant évidemment compte de la présence de ces habitats remarquables, le plan de gestion de la réserve est détaillé dans la demande d'agrément rédigée pour le compte de Natagora. En résumé, les objectifs sont:
- conserver et restaurer la diversité des habitats prairiaux d'intérêt patrimonial, en particulier des nardaies et des landes, tant au niveau des surfaces existantes que dans des parcelles dégradées
- conserver et améliorer les populations des espèces végétales rares et menacées des milieux prairiaux
- conserver et améliorer l'habitat de l'avifaune nicheuse et migratrice des prairies bocagères
- conserver et restaurer la diversité des végétations ligneuses notamment les lisières progressives et les éléments linéaires comme les haies
- préserver et favoriser l'entomofaune et notamment les papillons de jour par le maintien des habitats patrimoniaux et une diversification de la structure de la couverture végétale
- maintenir voire améliorer l'intérêt paysager du site
- assurer un rôle dans l'approche de la nature et la sensibilisation du public aux enjeux de conservation de la nature.
Les modalités de gestions varient selon les types de végétations. En résumé:
- pour les prairies maigres, une fauche annuelle tardive (à partir de la mi-juillet) accompagnée de l'exportation du foin est la plus indiquée, en excluant bien sûr toute utilisation de fertilisant ou produit phytosanitaire et en ménageant des zones refuges pour la petite faune (y compris des arbres et buissons isolés). Le recours au pâturage du regain peut être envisagé mais toujours de façon extensive (charge de bétail < 0,25 UGB/ha/an).
- les landes humides en bon état de végétation peuvent être maintenues par une fauche tardive ou un pâturage extensif par des moutons (Roux ardennais, par ex.) ou des bovins rustiques (Highlands ou Galloway). La charge de bétail recommandée pour ce type d'habitat est généralement de 0,35 UGB/ha mais elle peut être modulée si nécessaire. Un contrôle des ligneux peut éventuellement être entrepris localement, là où le développement arbustif s'avère important.
- les landes dégradées envahies par la molinie demandent une étape de restauration nécessaire à un retour progressif vers la lande à bruyère quaternée. Celle-ci fera appel à la technique du mulchage permettant la limitation de la molinie et l'élimination de ses touradons. Cette étape peut prendre du temps en fonction du sol et de l'état de dégradation. Par la suite, une gestion d'entretien par pâturage sera mise en place selon les modalités prédéfinies.
- les fourrés de saules seront limités mais pas éliminés car ils sont importants pour la faune et comme éléments du paysage.
- des éléments linéaires comme des haies et des bandes boisées de largeurs et hauteurs variées seront installés sur le pourtour de la réserve et le long des chemins. Seuls des ligneux indigènes locaux seront utilisés pour ces aménagements.
Le site a fait l'objet de travaux de restauration dans le cadre du projet LIFE Papillons en 2010, notamment.
La réserve naturelle du Schartenknopf est située à la pointe la plus orientale de la Wallonie, dans une région assez isolée et peu peuplée. Elle est longée à l'est par la route de Kehr et au sud par une route secondaire, ces deux voiries faisant frontière avec le Land allemand de Rhénanie-Palatinat.
L'accès au public de la réserve naturelle est limité dans le cadre de visites guidées, lors des chantiers de gestion ou toute autre activité organisée dans le site et avalisée par la commission de gestion.
Les véhicules motorisés et vélos tout terrain ne sont pas admis dans la réserve, à l'exception des engins agricoles et autres destinés à la gestion du site (fauche, débroussaillage, ...).
Les études scientifiques seront suscitées et menées après accord de la commission de gestion.
Pour des motifs de sécurité publique, de protection d'espèces ou de travaux de gestion, la commission de gestion peut interdire temporairement certains accès.