Le site est composé de plusieurs éléments bien différenciés et plus ou moins isolés les uns des autres:
1) La zone principale est une prairie à bistorte et à canche cespiteuse d'une surface d'environ 0,6 hectare. Elle est située en amont, juste en dessous du gué amont. Cette zone, dominée par la bistorte et la canche, ne montrait toutefois que très peu de bistortes fleuries en 1993, la plupart étant en très mauvais état et largement consommées par les larves d'un coléoptère. Les papillons adultes étaient d'ailleurs pratiquement absents du site mais se nourrissaient un peu plus bas, dans la coupe replantée. Comme la présence de petits canaux en attestait la possibilité, on a décidé en 1994 d'inonder cette prairie pendant 3 semaines, au début du printemps. Le résultat a été très net, deux mois plus tard l'ensemble du site était couvert de bistortes en fleurs. Depuis cette date, la population de Boloria eunomia n'a pas cessé d'augmenter pour atteindre un niveau proche de 100 individus.
2) En aval de cette prairie, une plantation de résineux occupe le même type de milieu sur environ 100 mètres, ceux-çi sont plantés jusqu'au bord du ruisseau. Un étang, bordé d'une caravane abandonnée leur succède. Plus en aval, un fossé est occupé par un bas-marais. Vu le nombre d'oeufs d'amphibiens dans cet étang, celui-ci joue un rôle important pour leur dynamique locale.
3) De l'autre côté du ruisseau se trouve une ancienne petite coupe d'épicéas, replantée d'une vingtaine de peupliers. Ce site est tout à fait extraordinaire car le fond a été recolonisé en moins de 4 ans par des Sphaignes, les deux Dactylorhiza, Menyantes trifoliata, Comarum palustre, ... Ceci démontre le potentiel de la zone, si on élimine les plantations des endroits où de toute manière, elles ne sont pas rentables.
4) Plus en aval, du même côté du ruisseau de la Belle-Meuse, se trouve une prairie occupée par une caravane et un peu plus bas, un étang. Dans la prairie, on a pu observer depuis 1994 des plants d'Arnica montana mais ceux-ci sont régulièrement tondus. L'intérêt biologique de ce deuxième étang, devrait être évalué.
5) En dessous de cette prairie, une coupe a été draînée et plantée de jeunes épicéas. Hors, une bande d'environ 10 m de large, qui va de la prairie au ruisseau, est d'un grand intérêt biologique : groupement à Sphaignes et à Carex nigra, Dactylorhiza maculata, Persicaria bistorta, ... et il mériterait d'être conservé voir étendu légèrement vers l'amont, puisque les épicéas sont là pratiquement inaccessibles vu l'état très fangeux du sol.
6) Les bords du ruisseau de la Belle-Meuse mériteraient d'être dégagés des plantations d'épicéas, jusqu'au gué aval, pour y laisser se développer le potentiel des milieux.
7) Il existe enfin encore une petite zone, située sur un petit affluent de la Belle-Meuse, juste après le gué aval qui est occupée par un bas-marais acide et une mégaphorbiaie à Angélique. Les espèces de papillons observées dans les autres parties y sont toujours présentes.
L'ensemble de ces milieux semi-naturels est d'un grand intérêt biologique et mériterait une protection efficace.