Le site de Landelies se trouve sur la rive gauche de la Sambre un peu en aval du village de Landelies. Il comprend un plateau et des versants d'orientations variées, mais exposés principalement à l'est. Il est longé par le ruisseau des Wespes qui s'engouffre dans un chantoir. Jadis, une importante résurgence (avec flore fontinale) existait près du confluent de ce ruisseau avec la Sambre.
Géologiquement les environs de Landelies sont extrêmement intéressants et fort complexes. En effet, on peut y observer le charriage du bassin de Dinant sur le bassin de Namur et la grande faille du Midi qui sépare ces deux bassins. Au nord de Landelies, un lambeau de poussée important dit 'de la Tombe' composé de terrains anciens allant du Frasnien au Houiller 1B, repose sur un socle plus récent de Houiller 2. Ce socle est d'ailleurs visible dans la 'fenêtre de Landelies' au coeur du village (MOREAU 1990).
Dans ce site protégé, on rencontrera donc :
- des calcaires du Frasnien moyen et du Frasnien supérieur;
- des grès du Famennien;
- des calcaires noirs avec bancs de cherts du Tournaisien inférieur; des calcschistes de Maredsous, calcaires de Landelies et schistes du Pont d'Arcole appartenant au Tournaisien moyen; des calcaires dolomitiques du Tournaisien supérieur;
- des calcaires oolithiques du Viséen;
- des fragments de grès landénien;
- des dépôts de limons pléistocènes.
Les biotopes sont variés et d'après DUVIGNEAUD & VANDEN BERGHEN (1948) et CORBISIER-HAGON et al. (1988), on y rencontre:
- une chênaie à charme calcicole riche en Ilex aquifolium et Hyacinthoides non-scripta (Carici-Carpinetum) ;
- une chênaie à charme à Hyacinthoides non-scripta sur les colluvions de bas de pente (Endymio-Carpinetum) ;
- une chênaie-frênaie à Mespilus germanica sur les placages limoneux du plateau, riche en espèces hygrophiles (Athyrium filix-femina, Dryopteris carthusiana,...) (Fraxino-Carpinion) et dans laquelle les espèces acidophiles comme Epilobium angustifolium, Digitalis purpurea ou Senecio ovatus peuvent devenir abondantes lorsque les limons ont disparu ;
- une chênaie-frênaie à Corydalis solida, Hyacinthoides non-scripta et Lathraea squamaria sur les colluvions de bas de pente (Primulo-Carpinetum corydaletosum) ;
- une érablière de ravin à Acer pseudoplatanus,Tilia platyphyllos, T. x hollandica, Ulmus glabra, Asplenium scolopendrium,... (Fraxino-Aceretum) ;
- des fragments d'aulnaies à Stellaria nemorum (Stellario-Alnetum) ou à Humulus lupulus et hautes herbes du Filipendulion, le long de la Sambre. C'est dans cette frange que l'on peut remarquer Acorus calamus et Angelica archangelica (Macrophorbio-Alnetum) ;
- des groupements de manteau ou de recolonisation forestière appartenant aux Prunetalia (Cornus sanguinea, Crataegus monogyna, Crataegus laevigata, Ligustrum vulgare et Lonicera xylosteum naturalisé) ou au berberidion (Buxus sempervirens, Cotoneaster integerrimus), sur les terrasses des rochers calcaires ;
- des groupements d'ourlet à Brachypodium sylvaticum, Origanum vulgare, Calamintha clinopodium, où pointent également quelques pieds d'Atropa belladona (Trifolion medii) ;
- un groupement fragmentaire à Arrhenatherum elatius le long des sentiers (Arrhenatherion) ;
- des lambeaux de pelouses à Bromus erectus, Sesleria caerulea, Inula conyza, Arabis turrita,... (Seslerio-Xerobromion ) ;
- une pelouse à Festuca pallens, Sisymbrium austriacum subsp. austriacum,... (Festucion pallentis) ;
- des suintements à Chrysosplenium oppositifolium, Cardamine amara,... (Cardamino-Montion).