Le site du Rejet de Rhosnes n'a apparemment pas encore fait l'objet d'une étude botanique et faunistique détaillée. Des relevés préliminaires effectués en septembre 2003 (obs. J. Simar – SPW/DEMNA) ont permis de reconnaître les biotopes suivants:
- un fossé à Glyceria maxima avec Urtica dioica, Phalaris arundinacea, Solanum dulcamara, Phragmites australis, Scutellaria galericulata, ...
- un fossé inondé à Phragmites australis, Lycopus europaeus, Solanum dulcamara, Lythrum salicaria, Calystegia sepium, Epilobium palustre, Salix alba, Iris pseudacorus, Phalaris arundinacea, ...
- une prairie humide pâturée dans laquelle on trouve également une zone de source et un fossé, avec Equisetum fluviatile, Persicaria hydropiper, Persicaria lapathifolia, Juncus effusus, Juncus inflexus, Lathyrus pratensis, Ranunculus repens, Ranunculus acris, Phalaris arundinacea, Cardamine pratensis, Trifolium repens, Glyceria maxima, Plantago major, ....
- une prairie de fauche traversée par des fossés, avec Galium palustre, Lychnis flos-cuculi, Phragmites australis, Achillea ptarmica, Lythrum salicaria, Hottonia palustris, Taraxacum sp. , Myosotis cespitosa, Lysimachia nummularia, Epilobium palustre, Juncus effusus, Symphytum officinale, Ranunculus flammula, ...
- une ancienne peupleraie avec une alternance de mégaphorbiaies, fossés et roselières, avec Glyceria maxima, Solanum dulcamara, Typha angustifolia, Symphytum officinale, Persicaria lapathifolia, Epilobium hirsutum, Galeopsis tetrahit, Myosotis scorpioides, Phragmites australis, Juncus effusus, Lythrum salicaria, etc.
- un réseau de fossés, mégaphorbiaies et roselières avec Epilobium parviflorum, Myosoton aquaticum, Myosotis scorpioides, Juncus articulatus, Filipendula ulmaria, Iris pseudacorus, etc.
D'après SCHELDEMAN et al. (2019), «les prairies du Vivier sont caractérisées par la présence du populage des marais (Caltha palustris) qui témoigne d'une inondation prolongée. Malgré le fait que ces parcelles étaient jusqu'à l'année dernière soumises à une gestion agricole conventionnelle, annuellement amendées par une quantité (heureusement limitée) d'engrais, ces prairies sont restées remarquablement riches en espèces: aux côtés de la flouve odorante (Anthoxanthum odoratum), une graminée typique des praires maigres, on peut y observer entre autres le lychnis fleur de coucou (Lychnis flos-cuculi), la laiche distique (Carex disticha), l'achillée sternutatoire (Achillea ptarmica), le pigamon jaune (Thalictrum flavum), l'oenanthe fistuleuse (Oenanthe fistulosa), etc.».
D'après les mêmes auteurs, le réseau de fossés a un grand intérêt historique mais aussi botanique. On y note la présence de la laiche vésiculeuse (Carex vesicaria), de la véronique à écussons (Veronica scutellata), ainsi que de la prêle des eaux (Equisetum fluviatile) et de l'hottonie des marais (Hottonia palustris) qui confirment l'alimentation du site par les eaux des nappes phréatiques, riches en minéraux, mais pauvres en nutriments, ce qui permet de maintenir la qualité biologique de la zone humide.
Sur le plan ornithologique, le site renferme plusieurs espèces intéressantes en période de nidification: gorgebleue à miroir blanc (Luscinia svecica), coucou gris (Cuculus canorus), rousserolle verderolle (Acrocephalus palustris), rousserolle effarvatte (Acrocephalus scirpaceus), bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus), tourterelle des bois (Streptopelia turtur).
Durant l'hiver ou en période de migrations, d'autres espèces y font régulièrement halte, parfois en nombre important, comme la bécassine des marais (Gallinago gallinago), le râle d'eau (Rallus aquaticus), le pipit spioncelle (Anthus spinoletta) mais aussi quelques individus de la très discrète bécassine sourde (Lymnocryptes minimus).
Un micromammifère très discret a été noté récemment au bord d'un fossé: il s'agit de la musaraigne aquatique (Neomys fodiens).
Dans le rayon des insectes, encore très peu inventoriés à ce jour, on y a observé diverses espèces peu communes dans la région, comme la coccinelle des roseaux (Anisosticta novemdecimpunctata) (obs. M. Derume, 2005), la cétoine dorée (Cetonia aurata), l'aromie musquée (Aromia moschata), le petit paon de nuit (Saturnia pavonia), le criquet ensanglanté (Stethophyma grossum), etc.