Le site de Gulpen considéré ici est constitué d'un ensemble de prairies, de haies, de fourrés et de bois s'étendant sur le versant droit de la vallée de la Gulp (nettement plus escarpé que le flanc opposé), entre la rivière et la route qui la longe et le Bois de Hees (ou Heesbusch). La flore et la végétation de ce versant ne semblent pas avoir été décrites à ce jour et la description suivante se base essentiellement sur des données inédites recueillies en 2007 par des agents du SPW-DEMNA.
On y observe principalement des pâtures permanentes plus ou moins intensives à la flore relativement banale mais certains secteurs plus extensifs montrent un cortège nettement plus intéressant, en particulier au sein de la réserve naturelle Natagora, avec entre autres Centaurea jacea, Lotus corniculatus, Pimpinella saxifraga, Hieracium pilosella, Primula veris, Plantago media, Leontodon autumnalis.
Des prairies de fauche de basse altitude peu à moyennement fertilisées s'observent à plusieurs endroits du versant. Ce type de prairie, en forte diminution un peu partout, accueille souvent une flore riche en dicotylées. C'est le cas d'une prairie enclavée au sud du lieu-dit Gulpermöleberg, inventoriée en 2007 (obs. V. Fiévet – N2000) et qui renferme pas moins de 40 espèces herbacées dont Hypochaeris radicata, Ranunculus acris, Leucanthemum vulgare, Trifolium pratense, Trifolium repens, Prunella vulgaris, Cynosurus cristatus, Centaurea jacea, Lotus corniculatus, Festuca pratensis, Pimpinella major, Trisetum flavescens, Daucus carota, Agrostis capillaris, Rumex acetosa, Festuca rubra, Crepis biennis, Carex flacca, Bromus hordeaceus, Anthoxanthum odoratum, Knautia arvensis, Plantago media, Lathyrus pratensis, Achillea millefolium, Medicago lupulina, Sanguisorba minor, Agrimonia eupatoria, Leontodon hispidus, ...
Sur certaines parcelles, notamment dans le sud du site, d'autres plantes typiques des prés de fauche apparaissent, comme Tragopogon pratensis ou Galium verum.
Au bord de la Gulp poussent diverses hygrophiles telles que Epilobium parviflorum, Equisetum palustre, Veronica beccabunga, Filipendula ulmaria, Lychnis flos-cuculi, Agrostis stolonifera, Poa trivialis, Glyceria fluitans, ...
Dans la partie sud de la réserve naturelle Natagora, le bas du versant en contact avec le fond de vallée renferme une parcelle de prairie humide intéressante. Un relevé réalisé en 2007 (obs. V. Fiévet – N2000) rassemble ainsi Carex hirta, Potentilla anserina, Carex disticha, Juncus inflexus, Caltha palustris, Mentha aquatica, Phalaris arundinacea, Juncus acutiflorus, Carex ovalis, Epilobium hirsutum, Eleocharis palustris, Lotus pedunculatus, Glyceria fluitans.
Au sud-est de la réserve, s'étend l'une des parcelles les plus intéressantes du site: il s'agit d'une prairie de fauche non amendée très riche du point de vue floristique incluant divers éléments des pelouses calcicoles mésophiles et même l'une ou l'autre espèce acidophile. D'après un relevé datant de 2007 (obs. J.-L. Gathoye – DEMNA), on y observe notamment Pimpinella major, Leucanthemum vulgare, Stellaria graminea, Vicia cracca, Veronica officinalis, Galium saxatile, Hieracium laevigatum, Agrostis capillaris, Heracleum sphondylium, Deschampsia flexuosa, Geum urbanum, Galium mollugo, Cytisus scoparius, Plantago media, Hypericum perforatum, Bromus hordeaceus, Luzula campestris, Rumex acetosella, Senecio jacobaea, Festuca rubra, Crepis capillaris, Knautia arvensis, Avenula pubescens, Teucrium scorodonia, Linum catharticum, Primula veris, Briza media, Veronica chamaedrys, Trifolium dubium, etc.
Remarquons ici la présence de Galium saxatile, espèce des nardaies et des pelouses acidophiles très localisée au Pays de Herve où elle se trouve en limite de son aire (centrée surtout sur l'Ardenne).
Au sud-est de Bellevue, une vaste prairie enclavée occupant un versant exposé au sud est également digne d'intérêt. Elle comporte une quarantaine d'espèces dont Hypericum dubium, Veronica chamaedrys, Vicia cracca, Arrhenatherum elatius, Agrostis capillaris, Centaurea jacea, Heracium pilosella, Trifolium medium, Lathyrus pratensis, Rumex acetosella, etc.
Deux petits plans d'eau sont présents à l'extrémité nord du site. Il s'agit d'anciens bassins d'orage colonisés par une végétation assez intéressante. En mai 2018, le bassin oriental était en cours de curage. Un relevé rapide effectué sur le bassin occidental (obs. J.-Y. Baugnée et E. Hugo) comprenait Solanum dulcamara, Filipendula ulmaria, Calystegia sepium, Urtica dioica, Epilobium hirsutum, Lythrum salicaria, Salix alba, Silene dioica, Cirsium palustre, Alnus glutinosa, Mentha aquatica, Lycopus europaeus, Apium nodiflorum, Galium aparine, Typha latifolia, Carex paniculata, Scirpus sylvaticus, Carex hirta, Catabrosa aquatica, Juncus effusus, Juncus inflexus, Petasites hybridus. La station de Catabrosa aquatica est particulièrement intéressante, cette graminée hygrophile des sols humides et plutôt basiques, figurant sur la liste rouge comme vulnérable (SAINTENOY-SIMON et al. 2006), est rare en Pays de Herve où elle a nettement régressé, comme dans d'autres régions de Wallonie.
On soulignera par ailleurs la présence de sources calcaires incrustantes, ou tufs, dans un bosquet s'étendant vers le bas de versant, un peu au nord de la propriété sise au n°185 (coord. Lambert X 259650, Y 155767).
Les parties boisées correspondent essentiellement au Bois de Hees qui abrite une flore très variée incluant des espèces acidophiles, neutrophiles ou calciphiles selon les endroits. Sur la lisière sud-est de ce bois, en contact avec la petite route longeant le golf, le cortège forestier comporte par exemple Acer platanoides, Festuca gigantea, Mycelis muralis, Rosa arvensis, Viburnum opulus, Viola reichenbachiana, Arum maculatum, Clematis vitalba, Sanicula europaea, Bromus ramosus, Veronica montana, Neottia ovata, Cephalanthera damasonium, etc. (obs. L. Bailly 2004 et 2014 – convention bords de routes)
L'intérêt faunistique local reste à documenter, seules quelques rares données sont disponibles, essentiellement d'ordre ornithologique.