A. REMACLE (2003): Le site est formé de deux anciennes carrières de calcaire contiguës creusées à flanc de coteau contre la ville de Namur. La Sambre passe à environ 650 m au sud du site et la gare de Namur se trouve à moins de 1.000 m. On y a exploité du calcaire viséen (pour la production de chaux).
L'excavation ouest comprend:
+ les anciens fours à chaux et un vaste terre-plein dammé vers la rue de l'Industrie;
+ un terril de chaux dont la partie supérieure plane est encore assez peu colonisée par la végétation; cette zone qui se signale par sa couleur blanche, est accessible par un chemin aboutissant au replat intermédiaire nord;
+ un replat intermédiaire qui se prolongeait vers l'est, mais actuellement le passage est devenu impossible (amas de blocs de pierre à l'extrémité).
+ le fond de carrière plat et dammé (après remblayage), couvert d'une friche et sillonné (jusqu'au début des années 2000) de pistes de motos. Un chemin permet d'atteindre le palier intermédiaire.
+ des falaises, limitant l'excavation au nord et à l'ouest. Ces falaises, partiellement éboulées, atteignent une hauteur de 40 m. Dans la partie orientale de la falaise nord, un pan de falaise a été aménagé dans le but de limiter les éboulements.
La carrière orientale, plus altérée et plus refermée que l'excavation ouest, comprend:
+ des falaises hautes de 30-40 m, subverticales à éboulées selon les endroits;
+ les anciens fours à chaux;
+ un petit terrain de football vers la rue des Carrières;
+ des zones couvertes de friches;
+ un replat à végétation discontinue le long de la falaise nord où se trouve un petit abri sous roche.
Cette carrière a été altérée par d'anciens dépôts de déchets que la voisine. La partie la plus basse du fond, jadis occupée par une pièce d'eau, a été en partie remblayée. Un sentier traverse le site du sud au nord pour atteindre l'angle nord-ouest et le petit replat précité. La partie supérieure, au-dessus des falaises, est au moins partiellement clôturée (peu prospectée).
La partie dominant la falaise nord est parcourue par un sentier menant vers l'ouest, par une sorte de crête (butte Berlacomine), à un belvédère récemment édifié sur l'initiative d'un instituteur de l'école Saint-Joseph toute proche des carrières. Vers l'est, le sentier longe des fourrés avec des zones herbeuses résiduelles, puis des champs.
La pente située entre les deux excavations est parcourue par un sentier qui rejoint le chemin supérieur et est couverte d'une fruticée discontinue entrecoupée de petites zones ouvertes.
Fréquentation du site: vu la proximité du centre urbain et d'un quartier résidentiel sur le plateau, cette carrière est très fréquentée par les promeneurs (nombreux chiens), enfants, cyclistes,... Point de vue sur la ville de Namur à partir du nouveau kiosque construit sur la butte Berlacomine.
Environnement du site: vers le sud, quartier densément bâti (rue de l'Industrie); vers le nord, terrains agricoles (en zone d'habitat) et proximité d'un quartier récent sur le Haut de Bômel. Passage à l'ouest de l'ancienne voie ferrée Namur-Louvain, transformée aujourd'hui en piste cyclable (RAVeL) et présence d'une pente boisée (petite zone forestière).
A. REMACLE (2003):
La grande excavation ouest est globalement peu colonisée par les ligneux. Il s'agit surtout d'arbustes et de jeunes arbres qui poussent sur les secteurs éboulés des falaises, la zone dominant la falaise nord et certaines parties du fond: nombreux Crataegus monogyna, Rosa gr. canina, Prunus spinosa, Buddleja davidii, Sambucus nigra, Cornus sanguinea, Cornus mas (obs. Ph. Martin, 1987), Ligustrum vulgare, Cotoneaster horizontalis, Cotoneaster salicifolius, Fraxinus excelsior, Salix caprea, Betula pendula, Prunus avium, Rubus sp., Clematis vitalba (abondante), ...
Des plantations arbustives ont été réalisées en plusieurs endroits: e.a. Viburnum opulus, Viburnum rhytidophyllum, Buxus sempervirens (bas du terril), Corylus avellana,... Effectuées sur sol très pierreux, elles se développent mal.
La végétation herbacée est relativement clairsemée, sauf dans la friche occupant une partie du fond du secteur oriental et dans l'une ou l'autre zone périphérique. Elle comprend:
- de nombreuses espèces pionnières des milieux anthropiques ou perturbés (dans la friche et un peu partout ailleurs): e.a. Fallopia japonica, Rumex crispus, Reseda lutea, Potentilla anserina, Melilotus albus, Melilotus officinalis, Oenothera biennis, Geranium pyrenaicum, Malva sylvestris, Verbena officinalis, Verbascum thapsus, Veronica hederifolia, Echium vulgare, Galium aparine, Dipsacus fullonum, Tussilago farfara, Carduus crispus, Cirsium arvense, Artemisia vulgaris, Tanacetum vulgare, Juncus inflexus, Vulpia myuros, ...
- des espèces de prairies: Daucus carota, Pastinaca sativa (abondant), Galium mollugo, Plantago lanceolata, Knautia arvensis, Centaurea jacea s.l., Achillea millefolium, Leucanthemum vulgare, Tragopogon pratensis, Taraxacum sp., Crepis biennis, Dactylis glomerata, Arrhenatherum elatius, ...
- des plantes forestières ou de lisières: Geranium robertianum, Origanum vulgare, Teucrium scorodonia, Hieracium lachenalii, Hieracium murorum, Solidago virgaurea, Inula conyzae, Lapsana communis, ...
- des espèces de pelouses sèches et xérophiles: Arenaria serpyllifolia, Cerastium semidecandrum, Erophila verna, Arabis hirsuta, Sedum acre, Sedum album, Saxifraga tridactylites, Sanguisorba minor, Potentilla neumanniana, Lotus corniculatus, Vicia sativa, Erodium cicutarium, Pimpinella saxifraga, Teucrium botrys (> 100 pieds sur le palier intermédiaire), Euphrasia stricta, Veronica arvensis, Plantago media, Scabiosa columbaria, Leontodon hispidus (obs. Ph. MARTIN - AEF), Hieracium pilosella, Carlina vulgaris, Picris hieracioides, Poa compressa, Allium sp. (falaise nord), ...
- des plantes poussant dans les fentes des rochers et les éboulis: Asplenium ruta-muraria, Asplenium trichomanes, Centranthus ruber, Rumex scutatus, Erysimum cheirii.
L'extrémité du palier intermédiaire du secteur ouest (vers le centre de l'excavation) est le seul endroit, d'après nos prospections, qui présente un groupement proche d'un Alysso-Sedion avec e.a. Teucrium botrys, Arenaria serpyllifolia, Erophila verna, Saxifraga tridactylites, Cerastium div. sp., Sedum album, ...
L'excavation orientale, globalement plus refermée, comprend plusieurs zones occupées par des friches riches en plantes pionnières des milieux anthropiques, telles que Fallopia japonica, Echium vulgare, Malva sylvestris, Campanula rapunculus, Ballota nigra, Dipsacus fullonum, Tanacetum vulgare, Carduus crispus, Cirsium arvense, Artemisia vulgaris, Arctium sp., Pastinaca sativa, Leucanthemum vulgare et diverses poacées. L'ancien versage est couvert d'une friche à Urtica dioica (dans le fond), ainsi que de nombreux Buddleja davidii, accompagnés de Salix caprea, Sambucus nigra, Clematis vitalba, Cotoneaster salicifolia, Ligustrum ovalifolium, ...
Sur la falaise poussent Sedum album, Sedum acre, Sedum rupestre, Potentilla neumanniana, Rumex scutatus, Asplenium ruta-muraria, Polypodium vulgare (ombre), ...
Le petit replat au pied de la falaise nord est colonisé par une végétation rase discontinue proche d'un Alysso-Sedion: Arenaria serpyllifolia, Erophila verna, Saxifraga tridactylites, Cerastium sp., Sedum album, Sedum acre, Erodium cicutarium (absence de Teucrium botrys), avec aussi Potentilla neumanniana, Sanguisorba minor, Lotus corniculatus, Carlina vulgaris, Hieracium pilosella, Viola hirta, Echium vulgare, Origanum vulgare, Hypericum perforatum, ... On y observe la présence de plusieurs Cotoneaster horizontalis et d'un Pyracantha coccinea.
La pente à l'ouest est en partie couverte d'un fourré arbustif en progression (Crataegus monogyna, Prunus spinosa, Rosa canina, Ligustrum vulgare,...), au détriment de petites zones plus ou moins herbeuses où l'on observe Ononis repens en plusieurs endroits, Lotus corniculatus, Veronica officinalis, Hieracium pilosella, ainsi que Agrimonia eupatoria, Campanula rapunculus, Knautia arvensis, Tanacetum vulgare, Arrhenatherum elatius, Holcus lanatus, ... Ont aussi été observés Symphytum officinale, Eupatorium cannabinum, Lathyrus latifolius. Les poacées Sesleria caerulea et Melica ciliata n'ont pas été recensées.
Pour l'ensemble du site, Ph. MARTIN (AEF - 1987) mentionne notamment Cerastium pumilum, Silene vulgaris, Anthyllis vulneraria, Helianthemum nummularium et Thymus pulegioides.
Une liste de 187 espèces végétales recensées de 1997 à 2001 figure dans la brochure publiée conjointement par le Comité scientifique de la Conservation de la Nature et de la Protection des Eaux asbl. et de la Ville de Namur.
La faune a été l'objet de recensements partiels jusqu'à présent. Parmi les vertébrés, il faut souligner la présence d'une remarquable population de lézard des murailles (Podarcis muralis) et d'orvet (Anguis fragilis).
Le site est fréquenté par un oiseau emblématique: le hibou grand-duc (Bubo bubo). Les fourrés sont favorables à divers sylvidés comme la fauvette babillarde (Sylvia curruca).
Les invertébrés sont représentés par de nombreuses espèces dont plusieurs sont d'un grand intérêt régional. Parmi les lépidoptères rhopalocères (ou papillons de jour), il faut citer plus particulièrement:
* le thécla du prunier (Satyrium pruni), espèce très rare au nord du sillon sambro-mosan, liée aux haies et fourrés de prunellier;
* le némusien (Lasiommata maera), papillon lié aux espaces rocheux découverts, inconnu à ce jour au nord de ce même sillon (mais déjà signalé aussi aux rochers des Grands Malades) et classé comme vulnérable dans la liste rouge des papillons menacés de Wallonie (FICHEFET et a., 2008).
Ces deux espèces ont été observées sur le site en 2009 (J.-Y. BAUGNEE, G. SAN MARTIN et al.).
Un microlépidoptère très rare, le Pyralidae Ancylosis cinnamomella, est présent sur les pelouses ouvertes à orpins. Ces pelouses ouvertes sont également fréquentées par un petit criquet géophile et thermophile, Tetrix tenuicornis.