Cette vaste carrière désaffectée est située sur la rive droite de la Meuse, presque au niveau du pont. Elle a été creusée à flanc de coteau dans le bois de Dave. On y a exploité du grès de l'emsien (formation de Wépion) pour la fabrication de moellons et de concassés.
Le site est relativement complexe et certains secteurs (pentes couvertes de déblais) sont difficilement accessibles. On y accède par un chemin d'abord asphalté (fermé par une barre basculante) partant de la route N947 longeant la rive droite de la Meuse (rue de Lustin). Ce chemin monte jusqu'à un premier replat en partie asphalté où subsistent plusieurs bâtiments en ruine. Le chemin permet ensuite d'atteindre d'autres replats successifs où se trouvent l'une ou l'autre ruine, d'anciennes aires de stockage et, à flanc de versant, deux ou trois petites excavations. Certaines zones vers le nord ont visiblement servi de versages (déchets inertes et asphalte surtout). Entre 1998 et 2002, des parties de replats ont fait l'objet de nouveaux dépôts: accumulation importante de terres et inertes, tas de déchets divers, dépôts de branches,...
L'extrémité nord du replat supérieur (avec un petit bâtiment en ruine) est occupée par une petite zone humide (environ 3 ares) formée par l'étalement du ruisselet qui sort du fond humide de la grande excavation; une autre petite zone humide est visible sur un replat situé juste sous le précédent. En 2002, des traces d'un engin et quelques tas de déchets divers sont visibles au niveau de cette petite zone humide.
Un sentier, extrêmement discret, pénètre dans la grande excavation au niveau du ruisselet et permet d'atteindre la falaise nord vers l'angle NE. Cette cavité est limitée vers l'est par une falaise très élevée (>= 60 m), subverticale et pauvre en végétation. La falaise nord, en dalle inclinée (± 60°) assez fissurée par endroits, est davantage colonisée par la végétation, de même que la falaise sud.
Le fond de l'excavation est humide et boisé (arbres d'une dizaine d'années maximum); il présente une topographie irrégulière: nombreux tas de pierres/terre, accumulations de blocs, petites zones humides et trous d'eau. Près de l'entrée, à droite du sentier, se trouve la plus grande des pièces d'eau (environ 3 ares) entourée de blocs rocheux (poissons). Ailleurs, d'autres mares souvent peu profondes et assez petites sont présentes à plusieurs endroits. Le fond est difficile à parcourir (un seul sentier) suite à l'accumulation de blocs rocheux et à la présence de trous d'eau (les ronces, abondantes en 1997-98, ont régressé).
Par un ancien chemin qui monte dans le bois au sud de l'excavation et passe à côté de deux anciens bâtiments en pierre (il débute à proximité de la petite zone humide), on peut arriver à un étroit replat intermédiaire (au niveau de la falaise sud) et, en continuant à monter dans la chênaie, à un replat très étroit qui longe la falaise est et est limité vers l'extérieur par un talus peu élevé.
De vastes pentes de déblais (pierres et terre), avec parfois des accumulations de gros blocs, se trouvent à plusieurs endroits: au nord et au NW de la cavité principale, ainsi qu'à l'ouest et au sud, près de la limite communale (le secteur sud n'a pas été prospecté). Ces pierriers sont plus ou moins colonisés par les ligneux et la végétation herbacée y est plus ou mons discontinue selon les endroits.
Fréquentation du site: La grande excavation qui est parcourue par un petit sentier plus ou moins entretenu semble peu fréquentée. Ailleurs, au niveau des replats parallèles à la vallée, la fréquentation est plus forte: utilisation du replat inférieur comme quai à bois occasionnel, dépôts assez récents de terre et de graviers sur le replat intermédiare où se trouve la petite zone humide inférieure, dépôts çà et là de déchets.
Présence de déchets: La partie septentrionale a visiblement servi de versage (surtout déchets inertes), mais la grande excavation est dépourvue de tout déchet. Quelques tas de déchets récents (inertes surtout, branches, déchets de gazon) se trouvent à plusieurs endroits sur les replats, ainsi qu'une accumulation de terres et inertes.
Environnement du site: La carrière et ses pentes couvertes de haldes sont entourées de bois: bois de Dave et, vers le sud, bois des Acremonts. La route Jambes-Dinant (N947) longe la partie inférieure du site vers l'ouest.
La végétation des terre-pleins formant replats, plus ou moins discontinue, est assez peu intéressante, composée notamment de plantes pionnières des milieux anthropiques: outre des bryophytes, Cerastium semidecandrum, C. fontanum, Hypericum perforatum, Erophila verna, Cardamine hirsuta, Anagallis arvensis, Sedum acre, Fragaria vesca, Potentilla reptans, Aphanes sp., Lotus corniculatus, Epilobium parviflorum, Geranium annuels, Centaurium erythraea, Myosotis arvensis, Echium vulgare, Prunella vulgaris, Clinopodium vulgare, Origanum vulgare, Veronica serpyllifolia, V. arvensis, V. officinalis, Euphrasia stricta, Dipsacus fullonum, Hieracium pilosella, Leontodon saxatilis, Iris germanica (2 m²),..., avec, en bordure, des ligneux pionniers comme Salix caprea, Betula pendula, Buddleja davidii. Ce secteur des replats a été altéré entre 1998 et 2002, ce qui a conduit à une certaine perte de diversité.
Les pentes entres les replats, assez humides par endroits, sont envahies de ligneux: e.a. Salix div. sp. (S. caprea dominant), Betula pendula, Alnus glutinosa, Quercus robur, Acer campestre, A. pseudoplatanus, Robinia pseudoacacia, Ligustrum vulgare, Buddleja davidii, Cornus sanguinea, Clematis vitalba, Rubus sp. On y trouve des massifs de Fallopia japonica, Urtica dioica, Valeriana repens, Carex pendula (assez abondant le long du chemin d'accès), Pteridium aquilinum, Dryopteris filix-mas, D. dilatata, Epilobium hirsutum, Angelica sylvestris, Lythrum salicaria, Lycopus europaeus, Eupatorium cannabinum,...
La station d'Hypericum androsaemum décrite par SAINTENOY-SIMON (1983), à moins de 100 m de la route (à gauche du chemin qui monte à la carrière), avait été retrouvée en 1997: trois pieds malingres et non florifères y subsistaient, dans une zone d'environ un are couverte de Carex pendula, Fallopia japonica, Pteridium aquilinum, Eupatorium cannabinum et de ronces, et ombragée par les ligneux environnants (pieds non retrouvés en 2002).
La petite zone humide du replat supérieur (sur sol caillouteux), où s'étale le ruisselet issu de l'excavation principale, se prolonge vers la vallée au niveau d'un ancien versage d'inertes et sous les fourrés de saules et bouleaux. Les plantes suivantes y ont été recensées: Lemna minor, Lysimachia nummularia, Nasturtium officinale, Lythrum salicaria, Epilobium hirsutum, Solanum dulcamara, Lycopus europaeus, Mentha sp., Scrophularia auriculata, S. nodosa, Veronica beccabunga, Galium palustre, Cirsium palustre, Eupatorium cannabinum, Pulicaria dysenterica, Molinia caerulea, Scirpus sylvaticus, Isolepis setacea, Sparganium erectum neglectum, Juncus effus, J. articulatus, J. conglomeratus, J. inflexus, J. tenuis, Carex remota (abondant), Carex pendula, quelques Typha latifolia, Equisetum palustre, E. arvense, Alisma plantago-aquatica, Iris pseudacorus (petite station sur le replat humide en contrebas). Près de l'entrée de l'excavation, présence d'une station de Dactylorhiza fuchsii.
Le fond de l'excavation principale est envahi de ligneux pionniers: Salix caprea, Salix purpurea lambertiana, Salix sp., Betula pendula, Betula pubescens, Acer pseudoplatanus, Carpinus betulus, Crataegus monogyna, Sorbus aucuparia, Ribes uva-crispa, Sambucus nigra, S. racemosa, Buddleja davidii,...; les ronces sont abondantes dans certaines parties et il y subsiste quelques Cytisus scoparius (morts ou presque). Les fougères, apparemment de plus en plus abondantes, y sont représentées par Dryopteris filix-mas, D. dilatata, D. carthusiana, D. affinis (> 10 pieds), Athyrium filix-femina et Polystichum setiferum (assez abondante). Elles sont accompagnées par Urtica dioica, Hypericum hirsutum, Pyrola minor (plusieurs minuscules stations), Primula veris, Epilobium lanceolatum, Euphorbia amygdaloides, Angelica sylvestris, Valeriana repens, Eupatorium cannabinum, Carlina vulgaris, Carex sylvatica, Epipactis helleborine (quelques hampes florales), Dactylorhiza fuchsii (± 25 hampes florales),...
La plus grande des pièces d'eau présente une bordure très discontinue de Typha latifolia et de quelques touffes de Juncus effusus, avec Lycopus europaeus, Alisma plantago-aquatica, Solanum dulcamara, Scirpus sylvaticus, Equisetum palustre, Eupatorium cannabinum; quelques Potamogeton crispus sont visibles dans l'eau. Au niveau des autres mares poussent e.a. Carex pendula, C. remota, Scirpus sylvaticus, Juncus effusus, Typha latifolia, Equisetum arvense, E. palustre, E. fluviatile, Lemna minor, Potamogeton cf. natans (peu), Phragmites australis, Nasturtium officinale, Solanum dulcamara, Lythrum salicaria, Lycopus europaeus, Scrophularia auriculata, Valeriana repens, Eupatorium cannabinum, Cirsium palustre, Epilobium hirsutum.
La falaise nord, en dalle inclinée, est la mieux ensoleillée; elle est colonisée par Clematis vitalba, de jeunes Betula pendula, quelques Pinus sylvestris, Buddleja davidii, Acer pseudoplatanus, Fraxinus excelsior, avec Teucrium scorodonia, Rumex scutatus, Geranium robertianum, Hieracium lachenalii, H. murorum, Veronica officinalis, Fragaria vesca, Epilobium angustifolium,...
Le pierrier (pierres et terre) situé juste contre la falaise nord a été en partie exploré; il est colonisé par de nombreux arbres âgés de moins de 10 ans: Betula pendula accompagné de Salix div. sp. (surtout Salix caprea), Quercus, Acer pseudoplatanus, Fraxinus excelsior, Populus tremula, Carpinus betulus, ainsi que par Buddleja davidii, Clematis vitalba, des ronciers et quelques touffes de Calluna vulgaris. La végétation herbacée y est très dispersée: à côté de bryophytes et de lichens, Teucrium scorodonia, Origanum vulgare, Centaurium erythraea, Epilobium angustifolium, Veronica officinalis, Hypericum perforatum, Fragaria vesca, Deschampsia flexuosa,... C'est à proximité de l'ancienne rampe actuellement embroussaillée qu'a été découvert sur la pente un pied florifère d'Hypericum androsaemum, retrouvé en 2002.
L'étroit replat dominant la falaise sud est colonisé par de jeunes Betula pendula, avec Salix caprea, Sorbus aucuparia, Pinus sylvestris, Buddleja davidii et Calluna vulgaris. La végétation herbacée comprend Polytrichum sp., Cladonia sp., Pyrola minor (plusieurs petites plages), Centaurium erythraea, Veronica officinalis, Carlina vulgaris, Luzula multiflora, Hieracium murorum,... Quant au replat longeant la falaise est, il est en partie couvert de Calluna vulgaris et envahi de Betula pendula, Sorbus aucuparia, Pinus sylvestris et Salix caprea.