Sur base de divers relevés botaniques effectués au cours des 50 dernières années (voir notamment DUVIGNEAUD et SAINTENOY-SIMON, 1997), on peut observer les groupements suivants :
A) Dans le bas du versant droit de la vallée de l'Ourthe, sur éboulis calcaires, se développe une forêt neutrophile et nitrophile à la fois.
B) Le versant boisé, généralement exposé au sud, porte une chênaie-charmaie thermophile avec Carex digitata, Primula veris, Mercurialis perennis, Melica nutans, etc., en contact avec des fragments relictuels de la hêtraie calcicole.
C) La lisière thermophile est bien développée avec Cotoneaster integerrimus, Rosa rubiginosa, Rosa spinosissima, Pyrus pyraster, Ligustrum vulgare, Origanum vulgare; Cotoneaster horizontalis, échappé de cultures ornementales, y est parfois naturalisé.
D) Les fissures des falaises calcaires portent Festuca pallens, Dianthus gratianopolitanus, Biscutella laevigata subsp.varia, Hieracium vogesiacum, Hieracium glaucinum, Silene nutans var. amblevana (Festucion pallentis).
E) Les rochers sur calcaires assez compacts sont occupés par une pelouse calcicole xérique dominée par Sesleria caerulea, Melica ciliata, Hippocrepis comosa, Seseli libanotis, Sanguisorba minor, Scabiosa columbaria, Potentilla neumanniana, ... Les pelouses à orpins sont représentées par Sedum album, Arabis hirsuta, Arenaria serpyllifolia, Acinos arvensis, Inula conyzae, etc.
F) Sur les pentes plus faibles apparaissent des pelouses calcicoles mésophiles à Bromus erectus, Festuca lemanii, ... Deux fétuques sont donc présentes sur les rochers calcaires tournaisiens et viséens des Tartines : Festuca pallens, inféodé aux fissures de la roche, de coloration glauque, très rare dans nos régions, et Festuca lemanii, de coloration verte, abondamment représenté dans toutes les pelouses calcicoles de Belgique.
G) Vers l'amont, le versant calcaire est entaillé par un vallon encaissé et frais, occupé par une frênaie-érablière de ravin, avec Asplenium scolopendrium, Polystichum aculeatum, Actaea spicata, et, dans le bas de ce vallon, sur des éboulis très frais et aux abords de la plaine alluviale, Lunaria rediviva en peuplements très denses.
H) Dans le bas du versant, les abords du sentier qui descend au travers de l'ancien parc présente entre autres Prunus padus, vraisemblablement planté ici et parfaitement naturalisé.
I) La plaine alluviale de l'Ourthe porte une forêt nitrophile à Aegopodium podagraria. Un ancien bras de la rivière, recoupé lors des travaux d'implantation de la voie ferrée, voit ses berges envahies peu à peu par une forêt de type aulnaie ainsi que par des peuplements denses de Fallopia japonica.
J) Au pied du versant rocheux, contre la plaine alluviale, apparaissent des formations tuffeuses en rapport avec un suintement d'eau riche en hydrogénocarbonate de calcium. Ce tuf (ou cron ) très important a été étudié dans le passé. Des bryophytes spécialisés y ont été mentionnés : Cratoneuron filicinum, Conocephalum conicum, Riccardia pinguis, Mnium undulatum, ...
L'intérêt des Tartines pour la flore cryptogamique, et notamment les lichens, est très important et a été étudié récemment par ERTZ (2003). Cet auteur y distingue actuellement :
- une association de crêtes rocheuses ornithocoprophiles à Aspicilia calcarea, Caloplaca chalybaea, Lobothallia radiosa, etc.;
- un groupement de rochers éclairés à Toninia tumidula, Mycobilimbia lurida, Psorotichia schaereri, Squamarina cartilaginea, Verrucaria compacta, ...;
- de grandes parois abritées des précipitations à Dirina stenhammarii, Opegrapha mougeotii, Lecanora pruinosa, ...;
- un groupement de rochers ombragés à Acrocordia conoidea, Gyalecta jenensis, Porina linearis, Thelidium papulare, Verrucaria elaeina, Verrucaria dolosa, etc.;
- un groupement de pelouse xérique à base de Peltigera rufescens, Diploschistes muscorum, Endocarpon pusillum, Placidium pilosellum, Staurothele hymenogonia (sur les petits cailloux);
- un groupement de tuf calcaire actif, au pied du site, avec les mousses Eucladium verticillatum, Cratoneuron filicinum et, dans la partie asséchée, Conocephalum conicum, Pellia endiviifolia et les lichens Lecania rabenhorstii, Caloplaca flavescens, Dirina stenhamerii, Diploicia canescens;
- un groupement corticole colonisant les 'troncs' de lierre à la base des falaises avec notamment Anisomeridium polypori et Opegrapha vermicellifera.
Toujours selon ERTZ (2003), Myxobilimbia lobulata est sans doute l'espèce la plus remarquable du site.