Résumé : | L'objectif de cette étude est double: 1) réaliser un inventaire des reptiles sur les pelouses calcaires dont les plus méconnues (sur le plan herpétologique) du dinantais et du bassin du Viroin ; 2) objectiver l'abondance d'une espèce cible, la coronelle lisse, qui est le prédateur le plus typique des pelouses calcaires dans nos régions, en comparant des sites témoins (non gérés), fauchés et paturés, ceci afin d'évaluer l'impact du type de gestion sur cette espèce.Quinze pelouses calcaires situées dans le dinantais et le bassin du Viroin ont fait l'objet de 10 passages. Les prospections ont été effectuées le long de 328 transects de 20m de long chacun équipé d'une plaque à reptiles. Les individus de coronelle ont fait l'objet d'une opération de capture marquage-recapture en vue d'estimer l'effectif présent. Cinq espèces de reptiles ont été décelées. La vipère péliade, autrefois présentes sur certains des sites inventoriés, en a disparu. Certaines pelouses pâturées se sont avérées fort pauvres avec seulement deux espèces présentes et un nombre d'individus relativement faibles. La quinzaine de sites étudiés héberge un effectif estimé à environ 200 coronelles adultes dont au moins 20% présents sur le seul site de la Montagne de la carrière à la Vaucelles (commune de Doische). Les densités estimées sont sensiblement différentes entre d'une part les sites de carrières et les pelouses témoins qui abritent en moyenne 7 individus/ha et d'autre part les pelouses pâturées qui hébergent 1 individu/ha. Ce résultat est particulièrement interpellant : les pelouses calcaires pâturées, qui, pour la plupart, bénéficient du statut de réserve naturelle et sont réputées être des habitats optimaux pour la coronelle lisse, s'avèrent bien plus pauvre en individus que les pelouses non protégées et non gérées abritant cette espèce ! Ces résultats ne remettent cependant pas en cause le pâturage comme mode de gestion en tant que tel, mais ils interpellent quant aux pertes de micro-habitats indispensables aux reptiles sur les sites pâturés, pertes consécutives aux modalités de mise en oeuvre de la gestion actuelle sur la majeure partie des pelouses étudiées. |
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