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Présentation de l'inventaire des SGIB

L'inventaire des sites de grand intérêt biologique (SGIB) a pour but de recenser (identifier, localiser et déscrire) les espaces naturels ou semi-naturels terrestres ou aquatiques remarquables en Wallonie. Il rationalise le recueil et la gestion de nombreuses données biologiques (faune, flore, habitats) et constitue un outil fondamental de la connaissance scientifique du patrimoine naturel. Il apporte une information technique sur la nature aux gestionnaires du territoire et constitue une base de réflexion pour l'élaboration d'une politique de protection de la nature, en particulier pour les milieux les plus sensibles.

Hoscheit

1. Historique des inventaires biologiques en Wallonie

Plusieurs projets d'inventaires des données relatives à des sites d'intérêt biologique ont été lancés au cours des dernières décennies en Wallonie. Les nombreuses données accumulées se sont alors trouvées dispersées dans des rapports dont la diffusion est souvent restée confidentielle. On recense actuellement une demi-douzaine d'inventaires de sites d'intérêt biologique, qui sont loin d'être comparables les uns aux autres, que ce soit en termes de structure ou de contenu.

Ces inventaires faisaient suite aux travaux de pionnier réalisés par Jean Massart en 1912 et ceux lancés à l'initiative de l'Administration de l'Urbanisme et de l'Aménagement du territoire au début des années 60 ( Survey National ). En 1980, l'inventaire ISIWAL des sites de très grand intérêt écologique était produit en vue de répondre aux besoins de la mise en place des plans de secteurs. Il était suivi en 1991 par l'inventaire des sites CORINE réalisé dans le cadre de l'application de la Directive européenne CE/79/409 concernant les oiseaux.

En parallèle, des travaux de cartographie du territoire ont été lancé mais sans description plus ou moins détaillée ou sans récolte de données biologiques. Les premiers travaux sont ceux de la Carte d'évaluation biologique initiés en Belgique en 1978 mais malheureusement interrompus en Wallonie lors de la régionalisation en 1985. Des travaux de cartographie du réseau écologique ont été relancés ensuite avec le Centre Marie-Victorin et d'autres opérateurs. Ce projet a lui aussi été interrompu en cours de route pour lancer la cartographie des Habitats sensibles dans les ZPS pour tenter de répondre aux obligations de la Directive européenne CE/92/43 concernant les habitats. L'absence d'informations biologiques détaillées ou descriptives n'a pas permis de valoriser ces travaux de cartographie dans le temps.

Au début des années 1990, à l'initiative de la Direction de la Conservation de la Nature du DNF, un projet visant à rassembler et intégrer le maximum d'informations concernant les réserves naturelles a été lancé. Un groupe de travail a élaboré une fiche descriptive reprenant les informations les plus utiles. Le modèle élaboré a servi de guide au Prof. Noirfalise (FUSAGx) et à J. Saintenoy-Simon (AEF), qui ont alors rassemblé et homogénéisé suivant le canevas commun les informations disponibles, les complétant par des visites sur le terrain. Ces données ont à l'époque été enregistrées sur support informatique dans un traitement de texte.

2. La mise en place de la base de données SGIB et des supports cartographiques

Vu le nombre et la diversité des inventaires, le fait qu'ils n'existaient que sur support papier, la nécessité de la mise en place d'un véritable système de gestion de l'information s'est toutefois imposée rapidement. Une première version d'une base de données Filemaker Pro a été développée en 1993 dans le cadre d'une convention à l'UCL (M. Dufrêne) où le concept de sites de grand intérêt biologique, indépendant du statut de protection, a été défini pour mieux organiser l'information (Dufrêne, 1997 , 2000 , 2001 ).

Les descriptions se devaient de dépasser le cadre très limité des zones protégées pour intégrer toutes les zones intéressantes, quelque soit leur statut. Le concept de SGIB était indispensable pour synthétiser les informations biologiques venant de nombreuses sources différentes dans une couche unique destinée aux gestionnaires du territoire. Le système proposé permettait d'établir des relations directes avec les bases de données biogéographiques décrivant la répartition des espèces d'un coté et la cartographie des biotopes avec les premiers systèmes d'informations géographiques de l'autre. L'objectif était réellement d'identifier dans les SIG des adminsitrations des périmètres où tout projet allait nécessairement poser des problèmes si on ne prenait pas en compte le patrimoine biologique lors de son élaboration. Dès 1995, les informations étaient ainsi directement disponibles sur la première version du Serveur d'Informations sur la Biodiversité.

Depuis cette période, la base de données a été progressivement complétée et s'est enrichie de nombreuses informations par le biais de conventions d'abord avec l'UCL (M. Dufrêne, L. Wargé - transférés à la Région wallonne en 1998 pour établir les bases de l'OFFH), puis avec la FUSAGx (J.Y. Baugnée, E. Bisteau - transférés à la Région wallonne en 2010). Depuis la fin 2010, l'ensemble des informations sont actuellement gérés dans une base de données PostgreSQL en interaction directe avec le portail biodiversité.

3. Définitions

Le but de la base de données est de rassembler dans un seul système toutes les informations décrivant l'intérêt biologique des sites. Il reprend donc toutes les informations de la fiche descriptive élaborée début 1990 et y ajoute d'autres informations de manière à obtenir une fiche standard la plus complète possible. Ce masque descriptif est appliqué à tous les inventaires existants pour qu'ils puissent être rassemblés dans une seule base de données. Certains inventaires sont toutefois trop peu détaillés, trop anciens ou trop vastes pour être incorporés directement comme fiches SGIB. Ils sont alors stockés dans des fichiers spécifiques auxquels les fiches SGIB détaillées peuvent faire référence.

A quoi correspond un SGIB ?
Un SGIB correspond à unité géographique englobant un ensemble d'unités d'habitat ou de biotope homogènes adjacentes ou relativement proches (de l'ordre de 500 à 600 m maximum, pour autant que la réalité terrain assure une certaine « continuité », par exemple, des sites localisés dans un même bassin versant, sites ouverts non isolés les uns des autres par une matrice difficilement pénétrable par les espèces, ...).
Quand peut-on définir un SGIB ?
On définit un SGIB s'il abrite au moins UNE DOC espèce rare, menacée ou protégée (DOC-170 ko) , et/ou au moins UN DOC habitat rare, menacé ou protégé (DOC-102 ko) . Des sites ne présentant aucune espèce ni aucun habitat rare, menacé ou protégé pourront néanmoins être proposés sur base d'un justificatif (critère contextuel). Il s'agit par exemple de sites particulièrement bien représentatifs de l'une ou l'autre station d'une espèce ou association végétale remarquables pour la région (même si à l'échelle nationale, l'espèce ou l'habitat ne sont pas si rares) en excellent état de conservation.
Comment représente-t-on un SGIB ?
Un contour SGIB peut se représenter dans un SIG sous la forme d'un seul polygone ou de plusieurs polygones. L'intégration des unités d'habitat ou de biotopes (UH) au sein du SGIB se justifie par leur intérêt biologique avéré ou potentiel (espèces et habitats rares, menacés, protégés, ou simplement jugés intéressants). Ces UH peuvent elles-mêmes être regroupées en zones homogènes au sein du SGIB, en fonction de leur état de conservation (intérêt biologique avéré ou potentiel) et de leur éventuelle vocation économique (zones centrales et zones de développement de la Structure Ecologique Principale) . Sensu stricto, un SGIB correspond aux concepts de zones centrales caractéristiques ( ZCc ) mais il est souvent nécessaire d'y intégrer des zones centrales restaurables ( ZCr ) et des zones de développement ( ZD ) pour obtenir un périmètre écologiquement ou géographiquement cohérent.
Quelle est la taille minimale d'un SGIB ?
Plus les SGIB sont petits, plus ils sont nombreux et plus il faut en décrire. Evitez de prendre en compte des éléments trops petits qui relèvent plus de petits éléments paysagers participant au maillage écologique local. En milieu ouvert comme en milieu fermé, un SGIB devra donc couvrir une surface minimale de 1000 m², à l'exception des cavités souterraines ou autres sites à chauves-souris, qui font l'objet d'une fiche descriptive individuelle, et pour lesquels un contour doit par conséquent être délimité (contours de l'orifice ou un contour standard au minimum), et des mares. Un seuil minimal de 200 m² a été fixé pour ces « mini-polygones ». Pour ce qui est des éléments allongés (abords d'un ruisseau par exemple), il conviendra de considérer des sites dont la largeur moyenne sera de 20 mètres au moins (tout en conservant le seuil de surface minimum de 1000 m²).
Quelle est la taille maximale d'un SGIB ?
Plus les SGIB sont grands, moins l'information devient précise et pertinente. Actuellement plus de 100 sites, soit près de 7% des sites recensés dans la base de données, couvrent des surfaces supérieures à 100 ha (essentiellement des vallées et des massifs forestiers). Les contours de la plupart de ces sites devront être affinés et éventuellement subdivisés. Un cas particulier est celui des domaines militaires de Lagland, Elsenborn et Marche, couvrant chacun plus de 2000 ha. Ces sites forment des ensembles homogènes de grand intérêt biologique avec un statut particulier, caractérisés par des modalités d'accès très limitées, voir interdites.

4. En pratique

En l'absence d'un référentiel wallon disponible pour toutes les opérations de cartographie du territoire rural, on utilise le TOP10V - Landuse comme couche de référence. Cela signifie qu'en pratique, on part de la couche landuse du TOP10V pour bénéficier de limites de polygones de référence pour les éléments qui structurent le paysage comme les routes, les chemins, les limites entre milieux ouverts et milieux forestiers, ...

Ce sont les polygones de cette couche qui sont alors si nécessaire subdivisés ou fusionnés (à éviter) pour définir trois types de contours qui s'emboitent l'un dans l'autre :

- une cartographie des biotopes/habitats en se basant sur la typologie WalEUNIS et la méthodologie de cartographie des Unités d'habitats dans les sites Natura2000. Cette cartographie définit des Unités d'Habitats (UH) correspondant aux plus petits ensembles homogènes de végétation ou de combinaison homogènes de végétation. En absence de cartographie précise des biotopes, on utilise les polygones de la couche landuse avec ses affectations.

- une définition de la typologie du réseau écologique en associant chaque UH à soit une zone centrale caractéristique ( ZCc ), une zone centrale à restaurer ( ZCr ) ou une zone de développement ( ZD ). Il s'agit donc d'un simple code affecté à chaque UH.

- le périmètre du SGIB qui intègre donc les UH dans un ensemble géographique cohérent auquel correspond une fiche descriptive. On affecte aux UH le code du SGIB dans lesquelles elles sont incluses.

Les informations de la fiche descriptive décrivent l'intérêt biologique de l'ensemble de la zone couverte par le périmètre SGIB.