Les différents plans d'eau du parc d'Enghien ont été inventoriés durant les années 1990 par J. Saintenoy-Simon et l'AEF.
A. Le canal
Le canal est orienté d'abord du nord-est vers le sud-ouest, puis fait un angle droit et file vers le nord-ouest.
Le bras oriental du canal est en grande partie atteri. On y trouve une roselière inondée et une roselière plus sèche à Phragmites australis (5.5), Carex acutiformis (1.2), Symphytum officinale (1.2), Cirsium palustre (1.2), Iris pseudacorus (+), Solanum dulcamara, ...
La prairie qui borde le canal est riche en Symphytum officinale, Ajuga reptans, Mentha aquatica, Cirsium palustre, Cruciata laevipes, Potentilla anserina, Glechoma hederacea, Angelica sylvestris, Alopecurus pratensis, Veronica chamaedrys,... Elle peut être envahie par d'épais ronciers qui sont gérés par fauchage. On notera la présence d'un chêne énorme, multiséculaire.
Cette partie du parc est interdite au public et très tranquille. La roselière est propice à l'installation des oiseaux palustres.
En outre, les berges sont occupées par des roselières plus ou moins importantes à Glyceria maxima et des magnocariçaies à Carex acutiformis avec une galerie d'Alnus glutinosa, Acer pseudoplatanus, Fraxinus excelsior, Salix x rubens, Crataegus monogyna... Quelques espèces hygrophiles y poussent également comme Cirsium oleraceum, Valeriana repens, Filipendula ulmaria, Iris pseudacorus, ... Nuphar lutea se développe dans l'eau.
Au nord-ouest, le canal est bordé de bois, très artificiels, mais de belle venue. En contrebas du canal, la plaine alluviale du ruisseau d'Odru est occupée par une peupleraie riche en frêne, envahie par Athyrium filix-femina, Dryopteris filix-mas, Primula elatior, Myosotis sylvatica, Carex remota, C. sylvatica, Arum maculatum, Cardamine flexuosa, etc.
B. L'étang du Moulin
Il s'agit plutôt d'un canal prolongé vers l'extérieur du parc par la Dodane. Son dessin et son orientation sont à peu près les mêmes que ceux du canal, mais ses dimensions sont plus modestes.
Dans l'eau flottent Nuphar lutea et Persicaria amphibia.
Un relevé linéaire le long des berges montre, outre quelques ligneux (Alnus glutinosa, Acer pseudoplatanus, Crataegus monogyna), des espèces des roselières, des mégaphorbiaies et des prairies humides comme Glyceria maxima, Phalaris arundinacea, Phragmites australis, Iris pseudacorus, Lythrum salicaria, Symphytum officinale, Solanum dulcamara, Filipendula ulmaria, Lysimachia vulgaris, Angelica sylvestris, Rumex acetosa, Achillea millefolium, Cardamine pratensis, Urtica dioica, etc.
L'extrémité ouest de cet étang est occupé par une saulaie.
C. L'étang du Miroir
Les berges de cet étang de pêche, en demi-cercle, sont presque entièrement engazonnées. Elles sont tondues ou broutées par les canards et ne présentent guère d'intérêt botanique. Seules de rares plantes hygrophiles y poussent.
D. L'étang des Canards
C'est un étang elliptique, situé un peu à l'écart du précédent et laissé à l'état sauvage. C'est un fouillis de saules, aulnes, frênes, dont certains abattus, entremêlés de hautes herbes hygrophiles telles Solanum dulcamara, Typha latifolia, Lysimachia vulgaris, Symphytum officinale pour ne citer que les principales. Cet étang doit constituer un excellent havre pour les oiseaux d'eau comme son nom le laisse supposer.
On notera encore la présence des lentilles d'eau Lemna minor et Spirodela polyrhiza dans la pièce d'eau entourant le pavillon des Sept Etoiles, ses murs portant également la fougère Cystopteris fragilis.
Les parties boisées ainsi que les prairies mériteraient d'être étudiées plus en détail. Au printemps, les sous-bois sont parsemés de milliers de jacinthes (Hyacinthoides non-scripta). Le parc est planté de plus de 40 espèces ornementales. Medicago arabica est répandue dans les pelouses situées entre le Canal et l'étang du Moulin.
Ensemble figurant sur la liste du patrimoine exceptionnel (ou patrimoine majeur) de Wallonie.
Château: E. de SEYN (1933) nous apprend que Le château construit vers 1166, était une véritable forteresse qui fut détruite par Baudouin V, comte de Hainaut. Reconstruit au début du XIIIe siècle, il brûla en partie en 1645. Il fut pillé et saccagé par les sans-culottes français et démoli en 1806 - tant il était abîmé ! - par ordre du propriétaire, le duc Louis-Engelbert. La chapelle est le reste le plus important de l'ancien manoir, auquel elle était autrefois attenante. Un nouvau château fut édifié au XIXe siècle.
Parc: le parc d'Enghien était primitivement surtout forestier. C'est à partir du XVIIe siècle que le parc commença à être aménagé de la manière que nous lui connaissons actuellement. "La végétation du parc est luxuriante; les statues, les vases décoratifs du plus beau marbre de Gènes abondent. les allées sont bordées de bancs de pierre, de piédestaux portant les bustes de princes, souvent d'un grand mérite et qui sont comme un souvenir des goûts artistiques des princes de la maison d'Arenberg. De nombreux bâtiments disséminés dans le parc contribuent à son embellissement". (DE SEYN, 1933).
Pièces d'eau: "Le souci de coller aux réalités du terrain et de tirer parti des eaux naturellement fournies par le réseau hydrographique local amena Charles d'Arenberg à créer un vaste réseau hydraulique. D'une part l'Odru coule sur le versant sud et alimente le Canal. D'autre part, le versant est ramène les eaux dans un immense réservoir qui borde la chaussée Brunehaut, appelé étang Munoz du nom du chanoine hydraulicien de Mons qui conçut le système. Il se situe légèrement plus haut que le bassin des Sept Etoiles qu'il alimente. C'est dans ce vallon que prend place l'étang des Balustres qui approvisionne au point haut les fossés de la ville. Avec le temps, d'autres aménagements hydrauliques viendront prendre place à l'est et surtout au sud de l''Estang': barrages, bassins, canaux, vannes, siphons permettent de contrôler tout en contribuant à leur salubrité". (BAVAY et al., 1993).
L'ensemble du parc et du château a été acheté par la ville d'Enghien en 1986 et est depuis lors ouvert au public.