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661 - Sablière de Gentissart

Site de Grand Intérêt Biologique (SGIB)

Communes :Villers-la-Ville
Cantonnements DNF :Nivelles
Surface :41.54 ha
Coordonnées :X Lambert : 164201 - Y Lambert : 140086
Voir la localisation avec la cartographie dynamique
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué.

Intro

Brève description

Située en Brabant wallon au sud du village de Mellery, cette vaste sablière, dont l'exploitation a pris fin en 1995, a été érigée en réserve naturelle provinciale dix ans plus tard. On y trouve plusieurs plans d'eau plus ou moins profonds, des mares temporaires, des talus sableux, des friches sur remblais, etc. La végétation est intéressante et son évolution est suivie depuis l'abandon de la carrière. Au fil des ans et des épisodes climatiques, diverses plantes rares ont fait leur apparition sur le site, les plus remarquables étant sans nul doute l'orchis incarnat (Dactylorhiza incarnata) et l'ophioglosse vulgaire (Ophioglossum vulgatum), deux espèces en situation critique en Région wallonne. La faune demeure mal connue, en dehors des libellules qui font l'objet de recensements annuels et sont représentées par près de trente espèces. Les zones sableuses sont potentiellement accueillantes pour l'entomofaune arénicole, notamment les hyménoptères aculéates fouisseurs. Parmi les vertébrés se distinguent l'hirondelle de rivage (Riparia riparia) dont une petite colonie subsiste sur une falaise sableuse, et le crapaud calamite (Bufo calamita) qui est présent dans les environs de la réserve.

Carto

Régions naturelles

  • C0 - Brabant limoneux

Limites administratives

Ancienne(s) commune(s)SurfaceNouvelle(s) commune(s)Province(s)
Marbais26.29 haVILLERS-LA-VILLEBRABANT
Mellery15.25 haVILLERS-LA-VILLEBRABANT

Cantonnements DNF

Cantonnement(s)SurfaceDirection(s)
Nivelles41.54 haMons

Mentions dans d'autres inventaires de sites

A compléter

Site classé

A compléter

Propriétaire(s)

Province de Brabant wallon.

Privé(s) Non  ONG Non  Communes Non  Région Non  Autres publics Oui

Gestionnaire

Service public de Wallonie, Département de la Nature et des Forêts, Cantonnement de Nivelles, avenue Jean Monnet, 12 Bte 2A, 1400 Nivelles (Tél. : 067/88.42.90 - Fax : 067/88.42.99).

Sites protégés

Code du siteNom du siteSurface
6730Gentissart25,06 ha

Espèces

Espèces de valeur patrimoniale

TaxonStatut de protectionListe rougeStatutAnnéeRep*ProtectionSource
Animaux - Vertébrés - Oiseaux
Anthus trivialisOuiNonNicheurC. et N. Percsy
Charadrius dubiusOuiNonNicheurC. et N. Percsy
Circus aeruginosusOuiOuiPassageC. et N. Percsy
Emberiza citrinellaOuiNonNicheurC. et N. Percsy
Lymnocryptes minimusOuiNonPassage (1-3 ex.)2010C. Paquet, C. et N. Percsy
Riparia ripariaOuiNonNicheur (15-30 couples)2013Aves, C. et N. Percsy
Streptopelia turturOuiOuiNicheurC. et N. Percsy
Animaux - Vertébrés - Amphibiens
Bufo calamitaOuiOuiZHIB + bassin d'orage2013C. et N. Percsy, A. Laudelout
Invertébrés - Insectes - Papillons nocturnes
Siona lineata2007C. et N. Percsy
Invertébrés - Insectes - Libellules
Anax parthenopeNonNonex. isolés2006N. et C. Percsy
Calopteryx splendensNonNonex. isolés2004N. et C. Percsy
Crocothemis erythraeaNonNonrégulier2006N. et C. Percsy
Ischnura pumilioNonNonmax. 5 ex.2003N. et C. Percsy
Lestes barbarusNonNon1 ex.2004N. et C. Percsy
Lestes virensOuiOui1 ex.2003N. et C. Percsy
Sympecma fuscaOuiNonmax. 7 ex.2004N. et C. Percsy
Sympetrum flaveolumNonNonmax. 5 ex.2005N. et C. Percsy
Sympetrum fonscolombiiNonNonrégulier depuis 1997 (reproduction)2006N. et C. Percsy
Invertébrés - Insectes - Orthoptères
Oedipoda caerulescensmax. 10 ex.2007C. et N. Percsy
Phaneroptera falcatamax. 8 ex.2006C. et N. Percsy
Plantes - Plantes supérieures
Aira caryophyllea2011M. Tanghe, C. et N. Percsy
Aira praecox2011M. Tanghe, C. et N. Percsy
Anacamptis pyramidalis2011M. Tanghe, C. et N. Percsy
Catapodium rigidum2011M. Tanghe, C. et N. Percsy
Centaurium erythraea2011M. Tanghe, C. et N. Percsy
Cerastium semidecandrum2011M. Tanghe, C. et N. Percsy
Dactylorhiza fuchsii2011M. Tanghe, C. et N. Percsy
Dactylorhiza incarnata2011M. Tanghe, C. et N. Percsy
Dactylorhiza maculata2011M. Tanghe, C. et N. Percsy
Epipactis helleborine2011M. Tanghe, C. et N. Percsy
Listera ovata2011M. Tanghe, C. et N. Percsy
Minuartia hybrida2011M. Tanghe, C. et N. Percsy
Ophioglossum vulgatum2011M. Tanghe, C. et N. Percsy
Ophrys apifera2011M. Tanghe, C. et N. Percsy
Poa palustris2011M. Tanghe, C. et N. Percsy
Pyrola minor2011M. Tanghe, C. et N. Percsy
Rosa rubiginosa2011M. Tanghe, C. et N. Percsy
Rosa tomentosa2011M. Tanghe, C. et N. Percsy
Rumex maritimus2011M. Tanghe, C. et N. Percsy
Typha angustifolia2011M. Tanghe, C. et N. Percsy
Veronica anagallis-aquatica2011M. Tanghe, C. et N. Percsy

Commentaires sur la faune

Oiseaux (données Aves + divers obs. 2000-2014): Anthus trivialis, Ardea alba, Ardea cinerea, Branta canadensis, Charadrius dubius, Circus aeruginosus, Emberiza citrinella, Fulica atra, Lymnocryptes minimus, Oenanthe oenanthe, Phalacrocorax carbo, Riparia riparia, Streptopelia turtur.

Orthoptères (données A. Remacle 1996; C. Percsy et al. 2000-2014): Chorthippus biguttulus, Chorthippus brunneus, Chorthippus parallelus, Leptophyes punctatissima, Meconema thalassinum, Oedipoda caerulescens, Phaneroptera falcata, Pholidoptera griseoaptera, Tetrix undulata, Tettigonia viridissima.

Lépidoptères rhopalocères (données A. Remacle 1996; C. Percsy et al. 2000-2014): Aglais urticae, Anthocharis cardamines, Aphantopus hyperantus, Colias croceus, Inachis io, Lasiommata megera, Lycaena phlaeas, Maniola jurtina, Ochlodes sylvanus, Papilio machaon, Pararge aegeria, Pieris brassicae, Pieris napi, Pieris rapae, Polyommatus icarus, Pyronia tithonus, Vanessa atalanta, Vanessa cardui.

Odonates (données C. et N. Percsy et al. 1997-2014): Aeshna cyanea, Aeshna mixta, Anax imperator, Anax parthenope, Calopteryx splendens, Coenagrion puella, Cordulia aenea, Crocothemis erythraea, Enallagma cyathigerum, Erythromma lindenii, Erythromma najas, Gomphus pulchellus, Ishnura elegans, Ischnura pumilio, Lestes barbarus, Lestes sponsa, Lestes viridis, Libellula depressa, Libellula quadrimaculata, Orthetrum cancellatum, Platycnemis pennipes, Pyrrhosoma nymphula, Sympecma fusca, Sympetrum flaveolum, Sympetrum fonscolombii, Sympetrum sanguineum, Sympetrum striolatum, Sympetrum vulgatum.

Hyménoptères Aculéates: Andrena flavipes, Andrena humilis, Mellinus arvensis.

Commentaires sur la flore

Données à compléter.

Espèces exotiques

Plantes: Conyza canadensis, Fallopia japonica.

Animaux: Branta canadensis, Pelophylax ridibundus.

Conservation

Objectifs de conservation

Protection d'une ancienne sablière abritant un ensemble de plans d'eau, mares temporaires, talus secs, pré de fauche et bosquets, dont l'intérêt provient en particulier de la présence d'une faune aquatique remarquable (libellules, oiseaux, amphibiens). Exploitation de son intérêt didactique (groupes scolaires, ...).

Menaces

A compléter

Recommandations

A compléter

Plan de gestion

Le site est géré par la Province de Brabant wallon, sur base des propositions du comité de gestion rassemblant divers représentants politiques et scientifiques.
Dans le cadre de ce plan de gestion, plusieurs mares de tailles variées mais mais de profondeurs modérées (30-50 cm) ont été creusées dans la partie orientale, en 2001 et 2007, afin de favoriser la reproduction du crapaud calamite.
D'autres mesures de gestion ont été appliquées également, comme le contrôle de la recolonisation par les saules et l'envahissement des massettes.

Accès du public

Le site, propriété de la Province de Brabant wallon, est entièrement clôturé. Son accès est possible uniquement sur demande auprès du comité de gestion de la réserve.

Deux postes d'observation ont été cependant aménagés, l'un au niveau de la route Mellery-Tilly, au niveau de la clôture, ouvert à tout un chacun, l'autre à l'intérieur du site et accessible aux seules personnes autorisées.

Un cd-rom consacré à la réserve de Gentissart est sorti en fin 2007. Il peut être obtenu auprès du Service de l'Aménagement du Territoire de la Province de Brabant wallon, Bâtiment Archimède, Avenue Einstein, 2, B-1300 Wavre.

Détails

Description physique

Le site de Gentissart, qui couvre une superficie de 26,1939 hectares, est situé sur la commune de Villers-la-Ville, à proximité de la décharge de Mellery. La sablière proprement dite, qui représente près de 13 hectares, a été expropriée par la Province en 1996, afin de contrer un projet de lotissement. Les autres terrains, cédés par la société Cockerill-Sambre, sont composés d'anciens terrains cultivés, de prés de fauche, de friches plus ou moins reboisées et d'anciennes zones de stockage des terres de remblais (utilisés pour la réhabilitation de la décharge voisine). La zone centrale du site est constituée de plusieurs étangs, séparés par des remblais sableux. La qualité de l'eau est bonne et laisse espérer un développement normal des populations aquatiques tant animales que végétales. La nappe aquifère logée dans les sables du Bruxellien, est exploitée (hors site) par la Société wallonne de distribution d'eau.

Cette sablière a été creusée dans le versant ouest du relief qui sépare le ruisseau de Gentissart du Ri du Grand Pré. Elle est localisée entre Mellery et Tilly, à l'est de la route reliant ces deux villages. On y a exploité des sables tertiaires du bruxellien.

Cette vaste sablière, qui semblait arrêtée en septembre 1995, a débuté au nord-est puis a été poursuivie en face de la ferme de Gentissart. Elle est accessible via un chemin partant de la route Mellery-Tilly, à proximité de la ferme. Une autre entrée se situe au nord-est, au niveau de la partie déjà remblayée. Un chemin reliant les deux entrées traverse le site dans l'axe nord-est/sud-ouest; par ailleurs, un chemin asphalté rejoint la partie sous eau, exploitée en dernier lieu.

Les falaises, qui atteignent 15 m à certains endroits, sont éboulées, plus ou moins herbeuses et arborées dans les secteurs anciens et subverticales dans la partie la plus récemment exploitée, vers la route Mellery-Tilly.

Le fond de l'excavation peut se diviser de façon simplifiée en quatre secteurs:
- vers le nord-est, secteur partiellement remblayé et cultivé de part et d'autre du chemin;
- vers le sud, au sud du chemin, partie ancienne (A) colonisée par les ligneux. Le sable y est encore apparent par endroits, surtout dans l'angle sud, moins arboré; en 1996, la plus grande partie de A est utilisée comme dépôt d'argile et de sable drainant pour la réhabilitation de la sablière Marcha Etoile de Mellery;
- au centre du site, au nord du chemin (entre le chemin asphalté descendant vers la zone inondée et le terrain remis en culture), partie au relief irrégulier (B);
- tout le reste du site (C) correspond au secteur le plus récent de l'exploitation; il est en grande partie sous eau, mais comprend des "plages " sableuses étendues.

Fréquentation du site: En fin d'été 1995, le site semblait inactif (hormis la présence de sauterelles sur le chemin). Dans le secteur A, des pistes de motos récentes sont visibles. Depuis le classement du site en réserve naturelle provinciale, l'ensemble de la sablière est clôturée et son accès est interdit sans autorisation.

Présence de déchets: Pratiquement rien de visible.

Environnement du site: au nord, une zone de parc d'intérêt paysager (domaine de château); ailleurs, cultures et des habitations vers le sud.

Description biologique

A. REMACLE, sur base d'observations effectuées en 1996 dans le cadre de l'inventaire des carrières et sablières désaffectées de Wallonie, a décrit la flore de la sablière de Gentissart comme suit: les secteurs A et B sont colonisés par de nombreuses plantes pionnières, telles que Tussilago farfara, Conyza canadensis, Picris hieracioides, Artemisia vulgaris, Cirsium arvense, Tanacetum vulgare, Dipsacus fullonum, Melilotus albus, Vicia sp., Geranium dissectum, Oenothera sp., Fallopia japonica, Urtica dioica, Linaria vulgaris,..., mais aussi Epilobium angustifolium, Daucus carota, Heracleum sphondylium, Hypochaeris radicata, Taraxacum sp., Eupatorium cannabinum. De tout le site, c'est le secteur A qui était biologiquement le plus intéressant: la partie nord-est de ce secteur est fort arborée: nombreux Salix div. sp., avec Betula pendula; dans la partie sud-ouest, au sol encore plus ou moins dénudé, poussent de très jeunes Betula pendula et de nombreux Melilotus albus, ainsi que Trifolium arvense. Cette friche est presque complètement détruite en 1996. Les étendues sableuses hors eau du secteur C commencent à être envahies par diverses plantes pionnières des milieux anthropiques, comme Matricaria maritima subsp. inodora, Tussilago farfara, Artemisia vulgaris, Melilotus sp., etc. Les pièces d'eau, qui semblent profondes, sont dépourvues de végétation.

Les groupements végétaux caractéristiques de la réserve naturelle de Gentissart ont été décrits plus en détail par TANGHE (2011) sur base de relevés phytosociologiques étalés sur une période de 15 ans. Le texte ci-après est une version adaptée de ce travail.

Le couvert végétal de cette sablière, abandonnée depuis le milieu des années 1990, est encore jeune et en pleine évolution. Cela explique en partie que la plupart des espèces caractéristiques des associations végétales citées s'avèrent rares ou absentes du site de Gentissart. En l'absence de stock grainier ou de banque de graines conservée dans le sol, la majeure partie de la flore de la réserve naturelle est d'origine exogène et récente, par le biais de la dissémination anémochore et zoochore (plantes des friches, prairies et stades initiaux du reboisement, essentiellement). Dans ce paysage végétal relativement neuf, les groupements sont distribués en mosaïque et sont constitués sur base de la flore locale, relativement banale.

Végétation herbacée

1. Pelouse rase, ouverte, annuelle et xérophile à Erophila verna, Geranium molle et Sedum acre, sur substrat superficiel des bords de voirie, renfermant des espèces peu communes comme Saxifraga tridactylites, Cerastium semidecandrum, Minuartia hybrida, Catapodium rigidum. Cette association présente un développement surtout vernal et regroupe des espèces à cycle biologique très court (éphémerophytes) et d'autres espèces succulentes accumulant de l'eau dans leurs feuilles épaissies. La relative pérennité du groupement est assurée par des conditions écologiques extrêmes (sol très superficiel, meuble et aride).

2. Pelouse basse et fermée, xérocline et méso-oligotrophe à Festuca rubra, Agrostis capillaris et Luzula campestris, sur sols sableux ou sablo-limoneux assez secs à moyennement humides, avec aussi Campanula rotundifolia, Lotus corniculatus, Catapodium rigidum, etc.

Ce groupement présente plusieurs variantes selon les endroits: pelouse dominée par Festuca rubra; pelouse dominée par Luzula campestris et Hieracium spp.; variante riche en espèces de friches comme Tanacetum vulgare.

3. Prairie haute et fermée, mésohygrophile et mésotrophe, à Arrhenatherum elatius, Dactylis glomerata, Holcus lanatus et Leucanthemum vulgare, sur sols sableux à argilo-limoneux, profonds, moyennement humides à assez secs et bien drainés. On observe également une variante calciphile et xérocline sur sables calcarifères, à Medicago lupulina, Trifolium campestre et Origanum vulgare, dans laquelle apparaît l'orchidée Anacamptis pyramidalis. Il s'agit d'une prairie typiquement riche en dicotylédones pérennes à fleurs.

4. Prairie moyennement haute et fermée, mésohygrophile à hygrocline et mésotrophe, à Holcus lanatus, Festuca rubra, Vicia sativa, Trifolium repens, T. pratense et T. hybridum des replats étendus aux sols argilo-limoneux ou argilo-sableux bien drainés. Plusieurs variantes se distinguant surtout par la codominance de l'une ou l'autre espèce de trèfle. Contrairement au groupement précédent, ce type de prairie, très homogène, est assez pauvre en dicotylédones à fleurs à l'exception des légumineuses, trèfles et vesces. Localement, la prairie à houlque laineuse est parsemée de petites dépressions plus humides où domine Ranunculus repens, parfois accompagnée d'Eleocharis palustris et de Juncus effusus, d'où le qualificatif d'hygrocline. En l'absence de fauche, cette praire est susceptible d'évoluer vers la friche.

5. Prairie basse et fermée, mésohygrophile et mésotrophe, à Lolium perenne, Trifolium repens, Plantago major et Ranunculus repens, des sols de texture variée et piétinés.

6. Friche haute et fermée, mésohygrophile et mésotrophe, à Artemisia vulgaris, Tanacetum vulgare, Holcus lanatus, Rumex obtusifolius et Cirsium arvense, sur sol sablo-argileux bien drainé.

7. Friche haute et fermée, mésohygrophile et eutrophe ou nitrophile, à Urtica dioica, Galium aparine, Calystegia sepium, Silene dioica et Geranium pyrenaicum. On note aussi une variante humide à Ranunculus repens et Juncus effusus dans le fond du «canyon», qui accueille une plante peu commune, Pyrola minor, ainsi que la nitrophile Stellaria nemorum.

8. Friche moyennement haute et fermée, annuelle et bisannuelle, mésohygrophile à hygrocline et nitrophile, à Melilotus albus, Persicaria maculosa, Epilobium hirsutum, Lycopus europaeus, Cirsium arvense et Urtica dioica des îlots et berges exondés, fréquentés par les oiseaux d'eau et enrichis en azote par leurs déjections. Bidens tripartita, Centaurium erythraea et l'hépatique Marchantia polymorpha sont présents de manière locale et erratique. A Gentissart, ce groupement est marginal et ne couvre qu'une surface très restreinte, avec un caractère plutôt rudéral.

9. Groupement bas, ouvert, annuel et amphibie, à Juncus bufonius, Ranunculus sceleratus, Veronica anagallis-aquatica et Rorippa palustris, des grèves sableuses ou argilo-sableuses temporairement exondées. Renfermant également des espèces caractéristiques comme Veronica beccabunga, Rumex maritimus ou encore Chenopodium rubrum, le groupement est bien présent dans le site, mais de surface limitée et particulièrement erratique, la plupart de ses espèces annuelles apparaissant au gré de l'exondation des grèves et plages des étangs et mares.

On observe une variante typique ouverte, à base d'espèces annuelles et une variante correspondant à un stade plus évolué du groupement initial et envahi d'espèces pérennes comme Agrostis stolonifera et Juncus articulatus qui lui confèrent une allure de prairie rase.

10. Prairie moyennement haute et fermée à semi-ouverte, hygrophile et mésotrophe à dystrophe, à Juncus effusus, Juncus articulatus, Salix alba et S. cinerea des dépressions et berges inondable, avec comme espèces remarquables Centaurium erythraea, Typha angustifolia, Poa palustris et Dactylorhiza incarnata.

Quatre variantes sont présentes dans le site : 1) variante des berges raides et argileuses d'étangs, inondées ou inondables, à Juncus effusus et Typha latifolia ; 2) variante des stations subhorizontales à sol sableux humide et non calcarifère, à Juncus effusus et Lycopus europaeus ; 3) variante à Juncus articulatus, Holcus lanatus, Betula pendula, Salix alba et S. cinerea des dépressions sableuses calcarifères à niveau phréatique peu profond ; à allure de lande herbeuse en raison de la dominance des saules et bouleaux maintenus à l'état sous-arbustif par la fauche régulière, et à cause de la dominance du Juncus articulatus, plutôt neutrocline, ce groupement pourrait être érigé en une association distincte ; 4) variante à Juncus effusus et Ranunculus repens, pauvre en espèces et d'apparition récente.

11. Prairie basse et fermée, mouillée et mésotrophe, à Phleum pratense, Ranunculus repens, Alopecurus geniculatus et Eleocharis palustris, sur le sol argileux des dépressions inondables. Composée exclusivement d'espèces pérennes, et soumise à une inondation récurrente par les eaux superficielles de ruissellement, ainsi qu'à la fauche annuelle, cette prairie est très stable, puisque, hormis l'extension de la phléole, sa composition floristique n'a guère changé en une dizaine d'années.

12. Roselière très haute, ouverte, subaquatique et mésotrophe, à Typha latifolia, Salix alba, Epilobium hirsutum, Eleocharis palustris et Lycopus europaeus, des berges sableuses à argileuses, inondées ou inondables. En raison de la grande amplitude écologique de Typha latifolia, la composition floristique de ce groupement varie surtout en fonction de la présence et de la profondeur de l'eau, la massette étant quasiment exclusive en eau profonde (0,5 à 1 m), avec des hydrophytes comme Potamogeton pectinatus et P. pusillus. En eau peu profonde et surtout sur les berges exondées, le nombre d'espèces s'accroît fortement, mais celles-ci se recrutent surtout parmi la flore terrestre non spécialement liée aux milieux humides, soit des espèces opportunistes qui profitent des substrats dénudés par la baisse estivale du niveau de l'eau.

13. Roselière très haute et fermée, subaquatique ou atterrie et mésotrophe, à Phragmites australis, Salix alba, Typha latifolia, Lycopus europaeus, en eau plus ou moins profonde au bord des mares ou dans des dépressions humides en absence d'eau libre. L'apparition de cette roselière sur le site est assez récente et son extension y fut rapide puisque l'une d'elle (située dans le secteur H2 de la réserve) est passée de 1 m² à 150 m² en 7 ans.

14. Magnocariçaie haute et fermée, atterrie, hygrophile et mésotrophe à Carex acutiformis des berges argileuses des étangs et des dépressions humides. Ce groupement occupe des surfaces très restreintes dans le site, au plus quelques m² en bordure d'étang, sur la partie de la berge hors eau.

15. Groupement subaquatique et mésotrophe à Glyceria fluitans et Eleocharis palustris, des mares en eau quasi permanente. A noter que Glyceria fluitans est une espèce caractéristique des eaux plus ou moins courantes avec Veronica beccabunga, Sium erectum et Apium nodiflorum, ces deux dernières absentes du site de Gentissart; colonisant une mare artificielle aux eaux stagnantes, la glycérie flottante est donc un peu hors de son contexte écologique habituel.

Végétation ligneuse

16. Fourré épineux ouvert ou fermé, de recolonisation forestière ou de lisière, à Crataegus monogyna, Rosa canina et Cornus sanguinea. Le groupement renferme deux rosiers rares: Rosa rubiginosa, Rosa tomentosa.

17. Bois feuillu élevé et fermé, mésohygrophile et mésotrophe, à Salix caprea, Betula pendula, Holcus lanatus, Hieracium laevigatum et Epipactis helleborine, sur remblais argilo-limoneux bien drainés. Dans ce bois pousse deux orchidées, Dactylorhiza fuchsii et Listera ovata, ainsi que Pyrola minor.

Plusieurs variantes sont observées: 1) variante typique, mésohygrophile, des sommets et pentes ensoleillées des buttes; 2) variante hygrosciaphile des talus ombragés, exposés au nord-ouest et au nord-est, à Dryopteris filix-mas, Dryopteris dilatata et Dryopteris carthusiana; 3) variante clairiérée, héliophile et xérocline à Poa nemoralis, des talus exposés à l'ouest; 4) variante hygrocline, à sous-bois riche en ronces et localement à Carex acutiformis.

Le flore herbacée de ce boisement de recolonisation se compose, en proportions sensiblement égales, d'espèces héliophiles des friches et des prairies témoignant toutes, non seulement d'un stade fugace de friche herbacée précédant le boisement, mais aussi de la grande difficulté d'implantation d'une flore typiquement forestière en dehors de Dryopteris filix-mas, Geum urbanum, Hedera helix (dont les modes de dissémination anémochore et zoochore facilitent grandement leur arrivée dans le sous-bois). La majeure partie des espèces sylvatiques sont ligneuses au stade arbustif ou sous-arbustif, comme Cornus sanguinea, Ribes uva-crispa, Ribes rubrum, Sorbus aucuparia, Quercus robur, Fagus sylvatica, Carpinus betulus, Fraxinus excelsior, Acer pseudoplatanus, Acer platanoides, etc.

18. Bois feuillu élevé et fermé, hygrophile à subaquatique, à Salix alba, Salix cinerea et Salix viminalis, des berges inondables et dépressions à niveau phréatique peu profond et inondables.

La saulaie à saules blanc et cendré est présente sur la partie inférieure des berges de l'ensemble des étangs de la partie occidentale du site ainsi que dans la dépression humide du secteur H2 ; dans cette dernière zone, en particulier, la saulaie en question se confondait avec la roselière à massette lors de la période d'inondation (2001 à 2003); depuis l'assèchement de la mare, elle est toujours bien présente en raison de la faible profondeur de la nappe aquifère, mais maintenue à l'état sous-arbustif par la fauche annuelle.

La faune de la sablière de Gentissart est imparfaitement connue et seuls quelques rares groupes ont été recensés à ce jour.

Les libellules font l'objet de suivis réguliers depuis 1997 (PERCSY & PERCSY, 2008) et ce sont certainement les insectes les mieux connus du site. Parmi les 27 espèces observées jusque 2008, 19 sont considérées comme régulières et s'y reproduisent certainement (ou du moins probablement): Lestes sponsa, Lestes viridis, Coenagrion puella, Pyrrhosoma nymphula, Ischnura elegans, Enallagma cyathigerum, Aeshna cyanea, Aeshna mixta, Anax imperator, Gomphus pulchellus, Cordulia aenea, Libellula depressa, Libellula quadrimaculata, Orthetrum cancellatum, Crocothemis erythraea, Sympetrum fonscolombii, Sympetrum sanguineum, Sympetrum striolatum, Sympetrum vulgatum. Les autres espèces semblent plus occasionnelles ou d'apparition relativement récente, mais peuvent s'y reproduire temporairement, comme par exemple Lestes barbarus, Anax parthenope, Crocothemis erythraea, Ischnura pumilio, Sympecma fusca, Erythromma najas. Notons aussi une observation exceptionnelle de Lestes virens en 2003, à une époque où l'espèce était encore pratiquement inconnue en Wallonie en dehors de vieilles occurrences historiques. D'autres espèces ont encore été ajoutées depuis cette synthèse, notamment Erythromma lindenii en 2011 (obs. C. et N. Percsy) et Platycnemis pennipes (en 2010 et 2011, obs. B. Nef et J. Taymans), cette dernière espèce ayant cependant déjà été mentionnée par LENAERTS (2002).

Les données disponibles pour les autres groupes entomologiques sont beaucoup plus fragmentaires. Parmi les Orthoptères, citons par exemple Oedipoda caerulescens, Phaneroptera falcata et des espèces plus banales comme Tettigonia viridissima, Chorthippus parallelus, C. brunneus, etc. Les Hyménoptères Aculéates ont été peu recensés à ce jour alors que le site présente de belles opportunités pour les espèces fouisseuses. Les parties sableuses hébergent par exemple les abeilles solitaires Andrena flavipes et A. humilis, ainsi que le sphécide Mellinus arvensis.

L'avifaune comprend en particulier l'hirondelle de rivage (Riparia riparia): durant les années 1990, ce fut la seule colonie subsistant dans cette partie du Brabant avec 85-90 couples en 1995-96. Actuellement, le nombre de nid semble avoir diminué. On y a aussi constaté la nidification du petit gravelot (Charadrius dubius), du pipit des arbres (Anthus trivialis), du bruant jaune (Emberiza citrinella) et de la tourterelle des bois (Streptopelia turtur). Les plans d'eau constituent une halte migratoire pour divers oiseaux (anatidés, limicoles, ...). La bécassine sourde (Lymnocryptes minimus) peut y être notée en migration.

La présence d'une petite population de crapaud calamite (Bufo calamita) est signalée dans le bassin d'orage de la décharge de Mellery, au voisinage immédiat du site de Gentissart.

Monument naturel

A compléter

Monument historique

A compléter

Histoire du site

Avant l'exploitation du sable (qualité m-béton et maçon), le site était occupé par des cultures. Cette exploitation a débuté au début des années 1970 et a pris fin en septembre 1995. L'exploitant durant les années 1990 était la S.P.R.L. Les Sablières Réunies, basée à Sart-Risbart-Opprebais. Le site appartenait en partie à Cockerill Sambre.

Suite à l'arrêt des activités, il était prévu un retour à l'agriculture après remblayage partiel (rapport ADESA, 1988). Toutefois, seule une partie a été remblayée et cultivée, avant l'expropriation (en 1996) puis le rachat (en 1998), par la Province de Brabant wallon, d'une surface de 12 ha, à laquelle s'est ajoutée une parcelle de 14 ha offerte par Cockerill Sambre. L'objectif de ce rachat était la création d'une réserve naturelle à vocation didactique. C'est effectif depuis 2004, date de l'agrément de la réserve par la Région wallonne (il s'agit d'ailleurs de la première réserve gérée par la Province).

Divers

Sources

SABLIERES
RESNAT

Répondants de l'information

A. REMACLE (FUSAGx) et J.-P. JACOB (AVES).

C. et N. PERCSY, Chemin du Bon Air, 12, 1380 Ohain.

Date de la dernière modification de la fiche

2015-03-27