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1472 - Les Phosphates [sud]

Site de Grand Intérêt Biologique (SGIB)

Communes :Mons
Cantonnements DNF :Mons
Surface :19.84 ha
Coordonnées :X Lambert : 125123 - Y Lambert : 125944
Voir la localisation avec la cartographie dynamique
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué.

Intro

Brève description

Ce site, inclus dans le réseau Natura 2000 ('Vallée de la Haine en amont de Mons'), fait partie d'une vaste zone d'extraction où la craie phosphatée fut exploitée en souterrain puis à ciel ouvert jusque dans les années 1950. La plus grande partie du site est occupée par une pièce d'eau divisée en deux par un étroit relief, le reste étant majoritairement boisé. De nombreux pontons de pêche et cabanons sont installés sur les berges. Le plan d'eau subit de fortes fluctuations du niveau d'eau. Sur les vastes plages exondées apparaissent en cours d'été une végétation nitrophile caractéristique (Bidention), composée notamment de Ranunculus sceleratus, Chenopodium rubrum, Rumex maritimus, Alopecurus aequalis, Myosoton aquaticum, Rorippa palustris et, en faible densité, Bidens spp.; l'astéracée Tephroseris palustris y a été détectée en 2005. La présence actuelle du Triton crêté devrait être confirmée.

Carto

Régions naturelles

  • E3 - Le Centre

Limites administratives

Ancienne(s) commune(s)SurfaceNouvelle(s) commune(s)Province(s)
Saint-Symphorien19.84 haMONSHAINAUT

Cantonnements DNF

Cantonnement(s)SurfaceDirection(s)
Mons19.84 haMons

Mentions dans d'autres inventaires de sites

A compléter

Site classé

Site non classé.

Propriétaire(s)

Privé(s) Oui  ONG Non  Communes Non  Région Non  Autres publics Non

Biotopes

Biotopes Corine

CodeNomReprésentativitéSurfaceSource
22.1Etangs et lacs permanents
22.3231Gazons de joncs des crapauds

Espèces

Espèces de valeur patrimoniale

TaxonStatut de protectionListe rougeStatutAnnéeRep*ProtectionSource
Animaux - Vertébrés - Oiseaux
Alcedo atthisOuiNon2005A. Remacle
Charadrius dubiusOuiNon3 couples2006V. Leirens (Aves)
Cuculus canorusOuiOui2005A. Remacle
Larus canusOuiOui1 couple2006V. Leirens (Aves)
Oriolus oriolusOuiOuiNicheur2005A. Remacle
Streptopelia turturOuiOuiNicheur2005A. Remacle
Tachybaptus ruficollisOuiNon2005A. Remacle
Animaux - Vertébrés - Amphibiens
Bufo bufoOuiNon2009P. Dupriez , A. Remacle
Pelophylax kl. esculentusOuiNon2005A. Remacle
Rana temporariaOuiNon2009P. Dupriez , A. Remacle
Triturus cristatusOuiOui1993C. et N. Percsy
Invertébrés - Insectes - Libellules
Sympetrum flaveolumNonNon2005A. Remacle
Invertébrés - Insectes - Orthoptères
Conocephalus fuscus2005A. Remacle
Plantes - Plantes supérieures
Alopecurus aequalis2005A. Remacle
Epipactis helleborine2009P. Dupriez , A. Remacle
Gnaphalium luteoalbumQuelques pieds sur chemin2009CP. Dupriez , A. Remacle
Kickxia elatine2009P. Dupriez , A. Remacle
Listera ovata2009P. Dupriez , A. Remacle
Lythrum portula2009P. Dupriez
Neottia nidus-avisQuelques pieds2009P. Dupriez , A. Remacle
Ophrys apifera2009P. Dupriez
Rumex maritimusAbondant2005A. Remacle
Rumex palustris2005P. Dupriez
Tephroseris palustris2 pieds peu vigoureux2005A. Remacle

Commentaires sur la faune

Oiseaux
Reproduction possible du Grèbe huppé et du Grèbe castagneux (au moins cantonnés en 2005); reproduction en 2006 d'un couple de Goéland cendré et de 3 couples de Petit gravelot. Zone de chasse du Martin-pêcheur (reproduction?). Faible intérêt comme halte migratoire et site d'hivernage par rapport à d'autres zones humides de la région. Une quantité importante de canards (plusieurs centaines) avaint été introduits en 2005 et étaient abondamment nourris par les chasseurs.
Les boisements périphériques hébergent le Loriot, le Coucou, des pics (notamment le Pic noir) et autres cavernicoles qui profitent de l'existence d'arbres morts.

Reptiles
La présence de la Tortue de Floride (Trachemys scripta subsp. elegans), espèce exotique, a été mise en évidence en 2003; son introduction pourrait s'avérer problématique.

Amphibiens
Le Triton crêté a été observé en 1992-93 près de l'étang sud (C. et N. Percsy). L'Alyte a été entendu le long de l'étang sud. La présence du Crapaud calamite, signalée dans le rapport du Centre scientifique d'Harchies de 1998, n'avait pas été mise en évidence en 1992 et 1993; aucune donnée ne figure dans la base de données Aves-Raînne pour cet étang et pour l'ensemble du site des Phosphates.

Insectes
- Orthoptères: notamment Conocephalus fuscus (sauterelle en nette expansion).
- Odonates: une espèce vulnérable: Sympetrum flaveolum (au moins 2 mâles le 08/09/2005). Autres espèces observées: Platycnemis pennipes, Ischnura elegans, Anax imperator, Aeshna cyanea, Orthetrum cancellatum.
- Lépidoptères Rhopalocères: aucune espèce de la liste rouge observée jusqu'à présent. Diverses espèces non menacées: e.a. Araschnia levana, Pyronia tithonus, Polyommatus icarus.
- Hyménoptères Aculéates: Anthidium manicatum et Megachile spp.

Commentaires sur la flore

Espèces intéressantes non citées dans le tableau: Asplenium scolopendrium, Chenopodium glaucum et Pentaglossis sempervirens, aussi présent dans le bois d'Havré.
Un rapport sur le site des Phosphates rédigé par le Centre scientifique d'Harchies (1998) mentionnait, pour l'ensemble du site, une liste d'observations botaniques remarquables datant - semble-t-il - des années 1950. Cette liste comprenait notamment Lathyrus nissolia, Anagallis arvensis subsp. foemina (= A. caerulea), Apera interrupta et Ranunculus circinatus.
L'observation fin mai 2005 de deux pieds peu robustes de l'astéracée Tephroseris palustris (= Senecio congestus) présage peut-être de l'installation de cette plante protégée dans le site, également trouvée en 2005 dans la réserve naturelle de Thieu-Havré (Sirjacq, 2006).

Espèces exotiques

Coronopus didymus, Duchesnea indica,

Conservation

Objectifs de conservation

Conservation d'une zone humide inscrite en zone naturelle au plan de secteur et intégrée au réseau Natura 2000, dont l'intérêt reste important malgré la forte pression anthropique due à l'activité halieutique et à la chasse aux canards.

Menaces

- Accroissement possible de la pression anthropique suite à un changement de propriétaire.
- Pollution du site par des déchets divers.
- Arrivée d'eau polluée: dans la partie boisée entre le chemin faisant la limite nord du périmètre et la partie orientale de l'étang passe un ruisselet d'eau polluée (forte odeur d'égout).
- Réduction de la quiétude de la pièce d'eau: la partie sud-ouest jouit d'une tranquillité relative, vu le faible nombre de pontons présents.
- Charge en poissons forte, en particulier celle en poissons brouteurs (aucune végétation aquatique apparente actuellement): l'absence d'exutoire pour l'eau risque de poser un problème de gestion de cette faune.
- Difficulté d'éliminer les massettes en cas de développement excessif (leur développement au cours de la saison de végétation 2005 présage leur installation massive si le niveau d'eau ne fluctue pas trop).

Recommandations

A compléter

Plan de gestion

Sans objet actuellement (le site fait toutefois partie du réseau Natura 2000).

Accès du public

Accès interdit sauf aux pêcheurs locataires.

Détails

Description physique

Situation générale: Le site des Phosphates considéré dans son ensemble se trouve à environ 4 km à l'est de la ville de Mons, dans le prolongement méridional de la Forêt Domaniale indivise du Bois d'Havré. La partie du site faisant l'objet de cette fiche correspond à l'étang sud qui est limité vers le nord par un chemin qui relie le chemin d'Havré à l'est à la rue Jules Antheunis à l'ouest.
Le site des Phosphates a fait l'objet d'une extraction de craies phosphatées d'abord en souterrain puis à ciel ouvert.
Description du site: La pièce d'eau est divisée en deux par un étroit relief s'abaissant du sud vers le nord:
+ la partie occidentale est la plus étendue; elle se caractérise vers l'est par des 'plages' périodiquement inondées;
+ la partie orientale est étroite et allongée dans l'axe nord-sud. Le talus limitant l'extrémité sud est particulièrement abrupt.
Des pontons et cabanons adjacents sont installés sur une partie du pourtour de cet étang. L'occupation des berges par ces constructions dépend notamment du profil de la rive: elle est faible ou même nulle là où les berges sont soit trop abruptes, soit planes et inondables. Les berges de la moitié sud de la partie occidentale sont ainsi quasiment dépourvues d'installations de pêche.
Les 'plages' exondées ou actuellement hors eau correspondent à une surface non négligeable de l'étang. L'étang est bordé à certains endroits de parcelles boisées: plantations de pins et mélèzes à l'est, boisement de recolonisation, peupleraie au nord-ouest. De plus, il subsiste une petite saulaie qui semblait plus étendue il y a une dizaine d'années (cf. carte topographique de 1995).
Le niveau d'eau a subi des modifications assez fortes, comme le montre la comparaison de la carte I.G.N. de 1980 et du PPNC. L'élévation du niveau d'eau a entraîné l'intégration dans le plan d'eau (partie ouest) d'un ancien alignement de pontons de pêche, bien visible au milieu de l'étang sur le PPNC. La profondeur du plan d'eau actuel est par conséquent faible entre cette ligne d'anciens pontons et la bande exondée vers l'est. Il y a quelques années (1999?), l'eau a atteint une hauteur inhabituelle (environ 1,5-2 m plus haut que le niveau actuel), inondant un certain nombre de cabanons dont une partie n'a pas été réoccupée après la descente des eaux. L'élévation du niveau d'eau a aussi provoqué la mort d'arbres et arbustes (surtout des saules le long de cet étang) et a vraisemblablement modifié quelque peu la composition et surtout la répartition spatiale de la végétation herbacée.
Fréquentation du site: Nombreux pontons et cabanons.
Présence de déchets: Un ancien dépotoir avec ferrailles (fûts notamment), encombrants ménagers,… près du sentier descendant vers le mirador; un autre le long du chemin reliant d'ouest en est la rue Jules Antheunis et le chemin d'Havré; nombreux fûts en fer ou en plastiques dispersés (provenant d'anciens pontons); vestiges d'anciens pontons et cabanons, ainsi que plusieurs cabanons abandonnés.
Environnement du site: Site d'extraction en activité et autre étang de pêche (Ht/458/13) vers le nord; site Ht/458/14 et maisons vers l'est; habitations vers le sud; prés puis maisons vers l'ouest.

Description biologique

L'étang semble dépourvu de végétation flottante et immergée; de plus, le profil des berges ne permet pas l'installation de la végétation rivulaire sur une partie du pourtour. Vu la baisse du niveau d'eau au cours de la saison de végétation 2005, la surface exondée s'est accrue de façon importante, ce qui a entraîné le développement de grandes plages de végétation hygrophile.
Sous le couvert des saules (au moins Salix alba) se développe une végétation exubérante composée notamment d'herbacées hygrophiles de taille assez élevée: Juncus effusus y est abondant et y croît avec Ranunculus sceleratus, Urtica dioica, Veronica anagallis-aquatica, Persicaria maculosa, P. lapathifolia, Rumex maritimus, R. conglomeratus, Myosoton aquaticum, Lysimachia vulgaris, Lotus pedunculatus, Lythrum salicaria, Epilobium parviflorum, E. hirsutum, Lycopus europaeus, Mentha aquatica, Scrophularia auriculata, Eupatorium cannabinum, Cirsium palustre, Juncus articulatus, Carex pseudocyperus (touffes dispersées), C. cuprina (très peu représenté),…
Plus près de l'eau, notamment dans la zone à buissons de saules (en partie morts), la végétation, toujours exubérante, se caractérise actuellement par la forte abondance et la grande vigueur des mélilots Melilotus albus et M. altissimus, qui sont accompagnés des plantes citées ci-dessus.
En bordure du plan d'eau, la végétation est en général plus basse et peut être rattachée au Bidention (code CORINE 22.33 'communautés à bidents'). La strate herbacée est principalement composée de Ranunculus sceleratus, Veronica anagallis-aquatica, Juncus articulatus, Lythrum salicaria, Rumex maritimus, R. palustris (obs. P. Dupriez - 2005), Bidens cernua et B. tripartita (peu abondants), Carex pseudocyperus (jeunes plants), Persicaria spp., Epilobium parviflorum, Typha latifolia (en progression rapide), Rorippa palustris, Alopecurus aequalis.
Le long de l'eau, dans la zone fraîchement exondée, apparaissent surtout des pieds épars de Ranunculus sceleratus et de Chenopodium rubrum.
Très localement, certaines petites plages plus riches en Juncus bufonius se rapprochent de la 'communauté naine à jonc des crapauds' (code CORINE 22.3231).
Il faut signaler la luxuriance des floraisons estivales sur la partie basse de l'avancée séparant les deux parties de l'étang. Les fabacées y sont abondantes (Melilotus albus, M. altissimus, Vicia cracca, V. sativa, V. tetrasperma, Lotus pedunculatus, Medicago lupulina, Trifolium repens, T. pratense, Lathyrus sylvestris, L. pratensis,...), ainsi que quelques grandes herbacées hygrophiles comme Lythrum salicaria.
Les berges de l'étang sud sont donc, à l'heure actuelle, dépourvues de plages des grands hélophytes Phragmites australis (observé ici sous forme de minuscules plages près de cabanons) et Typha latifolia. La dynamique de la végétation au cours des prochaines années dépendra des variations du niveau d'eau qui peuvent présenter une amplitude de 1,5-2 m. Parmi les plantes vivaces, Typha latifolia, Carex pseudocyperus, Lythrum salicaria et Salix spp. semblent particulièrement bien en place. Le développement massif de ligneux (nombreuses plantules de saules) est probable.
Les talus arborés limitant la pièce d'eau hébergent entre autres les orchidées Epipactis helleborine et Listera ovata, ainsi que des fougères dont quelques touffes d'Asplenium scolopendrium.
Le site héberge aussi diverses plantes étrangères à notre flore, parmi lesquelles Galega officinalis, Duchesnea indica, Potentilla norvegica, Artemisia annua (un pied sur le chemin séparant le site du secteur oriental Ht/458/14 - obs. P. Dupriez) et Coronopus didymus (bord du chemin), ainsi que Pentaglottis sempervirens, probablement non indigène (Lambinon et al., 2004).

Monument naturel

Intérêt géologique: non traité.

Monument historique

A compléter

Histoire du site

Occupation du site avant exploitation: ?
Matériau(x) extrait(s): craies phosphatées.
Déroulement de l'exploitation: le site des Phosphates considéré dans son ensemble a fait l'objet d'une extraction de craies phosphatées d'abord en souterrain, ensuite à ciel ouvert jusque dans les années 1950. Actuellement, un ancien bassin de décantation est toujours en cours d'exploitation (à l'ouest entre les deux grands étangs) par la société Phocasol, productrice d'amendements.
Réaffectation effective: étang de pêche, chasse aux canards.

Divers

Sources

SABLIERES

Répondants de l'information

A. REMACLE(FUSAGx)