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176 - Marais de Vance

Site de Grand Intérêt Biologique (SGIB)

Communes :Etalle
Cantonnements DNF :Arlon
Surface :15.38 ha
Coordonnées :X Lambert : 244649 - Y Lambert : 40922
Voir la localisation avec la cartographie dynamique
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué.

Intro

Brève description

Le marais de Vance est situé en Lorraine et fait partie du complexe des marais de Haute Semois. Il se localise à l'Est du village du même nom, dans le commune d'Etalle. Les principaux milieux qui le caractérisent sont un complexe de bas-marais alcalin et acide, des éléments de tourbière bombée à sphaignes, une vaste aulnaie marécageuse, une saulaie pionnière ainsi qu'un ensemble de pelouse sèche établie sur sable acide. Cette dernière partie du site est gérée par pâturage au moyen de bovins rustiques depuis 1997. Le site présente un grand intérêt ornithologique et entomologique. L'essentiel du marais de Vance appartient à la commune d'Etalle en collaboration avec qui les RNOB ont créé une réserve naturelle depuis 1965. (Auteur : Joëlle Huysecom, 01/12/1998).

Carto

Régions naturelles

  • M0 - Lorraine belge
  • M1 - Gaume

Limites administratives

Ancienne(s) commune(s)SurfaceNouvelle(s) commune(s)Province(s)
Vance15.38 haETALLELUXEMBOURG

Cantonnements DNF

Cantonnement(s)SurfaceDirection(s)
Arlon15.38 haArlon

Mentions dans d'autres inventaires de sites

A compléter

Site classé

Site non classé.

Propriétaire(s)

Commune de Vance.

Privé(s) Non  ONG Non  Communes Oui  Région Non  Autres publics Non

Gestionnaire

Conservateur : Julien Noël (tél. : 063/23.72.46)

Sites protégés

Code du siteNom du siteSurface
6712Marais de Vance11,5 ha

Espèces

Espèces de valeur patrimoniale

TaxonStatut de protectionListe rougeStatutAnnéeRep*ProtectionSource
Animaux - Vertébrés - Oiseaux
Acrocephalus palustrisOuiNon
Acrocephalus scirpaceusOuiNon
Emberiza citrinellaOuiNon
Emberiza schoeniclusOuiOui
Locustella naeviaOuiNon
Rallus aquaticusOuiNon
Streptopelia turturOuiOui
Animaux - Vertébrés - Reptiles
Coronella austriacaOuiOui
Natrix natrixOuiOui
Invertébrés - Insectes - Papillons diurnes
Apatura irisNonNon
Aporia crataegiNonNon
Argynnis paphiaNonNon
Boloria aquilonarisOuiOui2009GT Lycaena (div. obs.)
Boloria eunomiaOuiOuiB
Boloria seleneNonNon2004CGT Lycaena (div. obs.)
Brenthis inoNonNonC
Callophrys rubiNonNon
Carterocephalus palaemonNonNon
Coenonympha arcaniaNonOui
Cyaniris semiargusNonNon
Erebia medusaOuiOui
Issoria lathoniaOuiNon
Lycaena helleOuiOuiB
Lycaena hippothoeNonOui
Lycaena tityrusNonNon
Melanargia galatheaNonNon
Melitaea diaminaNonNonC
Neozephyrus quercusNonNon
Papilio machaonNonNon
Plebejus argusNonOui
Pyrgus malvaeNonOui
Satyrium pruniNonNon
Invertébrés - Insectes - Papillons nocturnes
Zygaena viciae
Invertébrés - Insectes - Libellules
Aeshna junceaOuiNon
Gomphus pulchellusNonNon
Ischnura pumilioNonNonA
Lestes sponsaNonNon
Libellula quadrimaculataNonNon
Orthetrum brunneumNonNonA
Orthetrum coerulescensOuiNonA
Somatochlora flavomaculataOuiOuiA
Sympetrum danaeNonNonB
Sympetrum flaveolumNonNonB
Invertébrés - Insectes - Orthoptères
Chorthippus montanus
Chrysochraon dispar
Conocephalus dorsalis
Nemobius sylvestris
Omocestus viridulus
Stethophyma grossum
Invertébrés - Insectes - Diptères
Tropidia scita2004J.-Y. Baugnée
Plantes - Plantes supérieures
Berula erecta
Carex appropinquata
Carex flava
Carex lasiocarpa
Carex lepidocarpa
Carex pulicaris
Comarum palustre
Dactylorhiza maculata
Dactylorhiza majalis
Dactylorhiza praetermissa
Dianthus deltoides
Drosera rotundifolia
Epipactis palustris
Eriophorum angustifolium
Eriophorum vaginatum
Menyanthes trifoliata
Parnassia palustris
Pedicularis palustris
Ranunculus lingua
Selinum carvifolia
Sparganium natans
Succisa pratensis
Triglochin palustris
Utricularia minor
Vaccinium oxycoccos
Vaccinium uliginosum
Viola palustris
Plantes - Mousses
Sphagnum spp.

Commentaires sur la faune

Mammifères :
Le renard (Vulpes vulpes), la taupe commune (Talpa europaea), le chevreuil (Capreolus capreolus) et le sanglier (Sus scrofa) sont régulièrement notés.

Avifaune :
Site potentiel pour la nidification du busard cendré et de la marouette ponctuée.
Acrocephalus schoenobaenus, nichent dans le site. Circus pygargus y a niché jadis.
Divers oiseaux ont été observés : Circus cyaneus, LAcrocephalus arundinaceus, Alcedo atthis, Lanius excubitor, Coccothraustes coccothraustes, Nucifraga caryocatactes, Porzana porzana, Milvus milvus.
Parmi les espèces nicheuses régulières, on trouve la locustelle tachetée (Locustella naevia), le bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus), le bruant jaune (Emberiza citrinella), la rousserolle verderolle (Acrocephalus palustris), la rousserolle effarvate (Acrocephalus scirpaceus), le râle d'eau (Rallus aquaticus), le pic épeiche (Dendrocopus major), la mésange à longue queue (Aegithalos caudatus), la fauvette grisette (Sylvia communis), la tourterelle des bois (Streptopelia turtur), le canard colvert (Anas platyrhynchos), ...
En migration-hivernage, le site est utilisé par divers fringilles et bruants, mais aussi par la bécassine des marais (Gallinago gallinago) et le pipit spioncelle (Anthus spinoletta). Des troupes de tarin des aulnes (Carduelis spinus), et plus sporadiquement de chardonneret (Carduelis carduelis) et de sizerin flammé (Acanthis flammea) sont observées en hiver.

Herpétofaune :
La grenouille verte (Rana esculenta), la renouille rousse (Rana temporaria), le crapaud commun (Bufo bufo),Coronella austriaca. et la couleuvre à collier (Natrix natrix) ont été notés.

Orthoptères (données J. Vermander) :
Chorthippus parallelus, Chorthippus brunneus, Chorthippus montanus, Chrysochraon dispar, Pholidoptera griseoaptera, Nemobius sylvestris, Omocestus viridulus, Conocephalus dorsalis, Mecosthetus grossus.

Odonates (inventaires par R.-M. Lafontaine et P. Goffart) :
Lestes sponsa, Pyrrhosoma nymphula, Ischnura elegans, Ischnura pumilio, Coenagrion puella, Gomphus pulchellus, Anax imperator, Aeshna cyanea, Aeshna juncea, Somatochlora flavomaculata, Libellula depressa, Libellula quadrimaculata, Orthetrum brunneum, Sympetrum danae, Sympetrum flavoleum, Sympetrum sanguineum, Sympetrum striolatum, Sympetrum vulgatum.

Lépidoptères rhopalocères (données demande d'agrément 1998 et GT Lycaena: P. Goffart, Y. Valenne, P. Taymans, 1990-2009):
Aglais urticae, Anthocharis cardamines, Apatura iris, Aphantopus hyperantus, Aporia crataegi, Araschnia levana, Argynnis paphia, Boloria aquilonaris, Brenthis ino, Callophrys rubi, Carterocephalus palaemon, Boloria selene, Coenonympha arcania, Coenonympha pamphilus, Erebia medusa, Gonepteryx rhamni, Inachis io, Issoria lathonia, Lasiommata megera, Leptidea sinapis, Lycaena helle, Lycaena hippothoe, Lycaena phlaeas, Lycaena tityrus, Maniola jurtina, Melanargia galathea, Melitaea diamina, Neozephyrus quercus, Ochlodes sylvanus, Papilio machaon, Pararge aegeria, Pieris brassicae, Pieris napi, Pieris rapae, Plebejus argus, Polygonia c-album, Polyommatus icarus, Cyaniris semiargus, Boloria eunomia, Pyrgus malvae, Satyrium pruni, Thymelicus lineola, Thymelicus sylvestris, Vanessa atalanta, Vanessa cardui.

Lépidoptères hétérocères (données demande d'agrément 1998):
Apoda limacodes, Lasiocampa quercus, Tyria jacobea, Zyganea filipendulae, Zygaena viciae.

Commentaires sur la flore

Site suivi pour les orchidées. Sphagnum div. sp. (S. palustre, S. fimbriatum, S. nemorosum, S. rubellum, S. contortum, S. subsecundum).
Berula erecta, Carex acutiformis, Carex appropinquata, Carex echinata, Carex lasiocarpa, Carex lepidocarpa, Carex panicea, Carex pulicaris, Comarum palustre, Dactylorhiza majalis, Dactylorhiza maculata, Dactylorhiza praetermissa, Drosera rotundifolia, Epipactis palustris, Eriophorum angustifolium, Eriophorum vaginatum, Menyanthes trifoliata, Parnassia palustris, Pedicularis palustris, Ranunculus lingua, Scutellaria galericulata, Selinum carvifolia, Sparganium natans, Succisa pratensis, Triglochin palustre, Utricularia minor, Vaccinium oxycoccos
(source : dossier de demande d'agrément, 1998)

Espèces exotiques

A compléter

Conservation

Objectifs de conservation

Les objectifs de conservation dans le marais de Vance sont, comme c'est la cas pour les autres réserves de Haute Semois sensu stricto, la conservation des intérêts botaniques, faunistiques (entre autres ornithologiques et entomologiques), culturels et historiques du site, et en particulier la préservation des zones les plus précieuses, à savoir les zones à végétations de bas-marais et de tourbière, qui sont présents sur des surfaces non négligeables.

Menaces

Les mesures de restauration et d'entretien qui sont appliquées sur le site depuis deux décennies ont permis de rajeunir les végétations de bas-marais oligotrophe et de redévelopper les populations d'espèces animales et végétales associées. Une relative fermeture des suintements et des points d'eau est toutefois observée depuis deux ans dans le marais. La population de Cordulie à taches jaunes semble néanmoins stable. Une expérience de pâturage extensif par vaches Galloway a par ailleurs démarré en 1998 sur une partie du site (d'après Goffart, Mars 1999: Rapport ISB).

Recommandations

Contenir le boisement progressif du site.
La poursuite des travaux de gestion est indispensable afin d'entretenir le caractère ouvert du milieu: la fauche des roseaux doit être régulièrement renouvelée afin de contrecarrer leur vieillissement et l'atterrisement des points d'eau. Les résultats de l'expérience de pâturage sont à suivre attentivement afin de prévenir les effets d'un surpâturage (d'après Goffart, Mars 1999: Rapport ISB).

Plan de gestion

Les objectifs principaux de la gestion dans la réserve naturelle du marais de Vance sont, d'une façon générale, le maintien et la restauration d'une mosaïque de végétations fortement diversifiées et des populations animales spécialisées des marais, notamment les oiseaux et certains groupes d'invertébrés, avec, en particulier:
- la restauration et l'extension des végétations de tourbières et de bas-marais alcalin et acide et des espèces qui s'y trouvent,
- le maintien d'une séquence de végétations de prairies dont la pelouse sèche acidocline sur sable, la prairie à molinie, la prairie à reine des prés, etc.,
- le maintien d'une forêt marécageuse d'évolution naturelle.
La jeune boulaie tourbeuse sera rabotée et éclaircie (coupe des jeunes arbres, avec conservation des grands arbres remarquables pour des raisons ornithologiques et esthétiques) ; les recrus ligneux (bouleaux, aulnes, saules, excepté le saule rampant qui doit être préservé) qui envahissent la pelouse acidophile, les roselières, les cariçaies et les prairies à bistorte et à filipendule seront éliminés chaque fois que le besoin s'en fera sentir ; les suintements et plans d'eau libres oligo-mésotrophes encore présents dans le marais seront dégagés (fauchage, débroussaillage) ; quelques fosses pourront être creusées, notamment là où des dépressions sont visibles, pour permettre la réinstallation de la végétation colonisatrice des eaux libres, et pour offrir des habitats notamment pour les batraciens et les odonates.
Traditionnellement, l'étrépage n'a jamais été pratiqué dans les marais de la Haute Semois. Toutefois, il s'agit d'un mode de gestion très intéressant pour régénérer rapidement des types de végétations où un abandon prolongé du fauchage a provoqué l'extension des grandes espèces prairiales sociales et l'accumulation d'une abondante litière. Toutes ces conséquences négatives de l'abandon du fauchage peuvent être éliminées d'un seul coup; le sol dénudé permet au stock grainier des anciennes prairies, conservé dans le sol, de s'exprimer rapidement et de reconstituer très vite une végétation des plus intéressantes.
En matière de gestion récurrente, le fauchage estival en rotation puriannuelle sera pratiqué dans les mégaphorbiaies et les zones de bas-marais et de tourbière. Les zones à sphaignes seront fauchées avec précaution de manière à ne pas décapiter les touffes de sphaignes. Dans les zones à bas-marais et à tourbières très envahies par Phragmites australis, il sera nécessaire dans un premier temps de faucher annuellement, toujours en été; une fois que le roseau sera sous contrôle, le fauchage pourra passer à un rythme plus lent, tous les deux ou trois ans, en rotation par plusieurs lots. La roselière proprement dite (dans la partie nord-ouest) sera conservée en roselière dense par un fauchage hivernal en rotation par blocs.
Depuis 1998, la partie méridionale du site située le long de la route Arlon-Etalle, plus sèche, fait l'objet d'un pâturage hivernal extensif à l'aide d'animaux rustiques (Galloways) appartenant aux RNOB de manière à maintenir la végétation ouverte. Toutefois, il y est veillé à ce que les plages de bistorte soient épargnées (exclos, pâturage en dehors de la période de floraison de Persicaria bistorta).
Les modalités prévues pour la mise en oeuvre des mesures de gestion explicitées ci-dessus sont les suivantes:
Ž l'intervention régulière des bénévoles lors de chantiers de gestion organisés dans la région par les RNOB,
Ž appel à des entreprises de travaux forestiers pour des travaux d'abattage trop lourds,
Ž la mise en place dans les parties les plus sèches du marais d'une expérience de pâturage extensif avec un troupeau de bovins rustiques propriété des RNOB, nécessitant la pose d'un enclos.

Accès du public

L'accès au public de la réserve naturelle sera limité dans le cadre de visites guidées, lors des chantiers de gestion ou toute autre activité organisée dans le site et avalisée par la commission de gestion.

Les véhicules motorisés et vélos tout terrain ne seront pas admis dans la réserve, à l'exception des engins agricoles et autres destinés à la gestion du site (fauche, débroussaillage, ...).

Les études scientifiques seront suscitées et menées après accord de la commission de gestion.

Pour des motifs de sécurité publique, de protection d'espèces ou de travaux de gestion, la commission de gestion peut interdire temporairement certains accès.

Le marais de Vance est traversé par un sentier accessible au public. Aucune entrave ne sera apportée à cette circulation par les RNOB dans la mesure où aucune dégradation n'est apportée aux parcelles érigées en réserve naturelle.

Détails

Description physique

Le marais de Vance (Belgique, province du Luxembourg, commune d'Etalle, anciennement Vance) est situé en Lorraine belge, dans la vallée de la Semois à l'est d'Etalle, et fait partie du complexe des marais de la Haute Semois. Elle s'intercale entre les marais de Sampont et de Chantemelle.
Le marais de Vance occupe la dépression de la Semois au pied de la Cuesta Sinémurienne. Cette localisation topographique particulière est caractéristique de l'ensemble des marais de la Haute Semois sensu stricto (Heinsch, Fouches, Sampont, Vance, Chantemelle).
Une bonne partie du marais sur la rive gauche de la Semois est constituée d'une tourbière engendrée par la combinaison de suintements d'eau carbonatée issus de la Cuesta des sables et grès calcarifères sinémuriens et du niveau imperméable constitué par les marnes hettangiennes: son sol consiste en une lentille tourbeuse, peu épaisse à sa marge et atteignant localement 3 mètres d'épaisseur vers le centre. A sa marge sud, le marais occupe des sols minéraux (sables de la Cuesta) et au nord, au-delà de la rivière, il s'étend sur des alluvions de la Semois.
L'altitude au niveau du marais de 342 mètres en moyenne.
Le marais de Vance est une des zones noyaux de la Zone de Protection Spéciale Sinémurienne désignée en application de la directive européenne 79/409 relative à la protection des oiseaux sauvages et de leurs habitats.
Le marais de Vance a également été proposé par la Région Wallonne comme Zone Spéciale de Conservation en application de la Directive européenne 92/42 (Directive Faune-Flore-Habitats).

Description biologique

Les marais de la zone située entre Vance et Sampont sont célèbres pour leur richesse floristique. Il est assez malaisé de savoir ce qui se trouve exactement dans les limites de la réserve naturelle. D'après DUVIGNEAUD (1948), HUBERT (1979) et nos observations personnelles du 18-07 et du 22-08-1990, on peut observer dans le site :
- des phragmitaies (Phragmition) à Phragmites australis, Juncus acutiflorus, Lysimachia vulgaris, Galium uliginosum, Filipendula ulmaria, Persicaria bistorta, Cirsium palustre, Juncus conglomeratus, Viola palustris, Epilobium ciliatum, E. palustre, Lotus pedunculatus, Eupatorium cannabinum, Selinum carvifolia, et Sphagnum div. sp. C'est dans cette formation que l'on peut admirer Ranunculus lingua;
- des moliniaies (Molinion) à Molinia carulea, Lysimachia vulgaris, Juncus acutiflorus, J. conglomeratus, Dactylorhiza majalis, D. maculata, Scutellaria galericulata;
- des bombements couverts de Sphagnum div. sp., envahis par Vaccinium oxycoccos et Drosera rotundifolia;
- des suintements à végétation mosaïquée avec Carex lepidocarpa, Triglochin palustris, Equisetum palustre, E. fluviatile, Eriophorum angustifolium, Carex panicea, Comarum palustre, Valeriana dioica, Mentha aquatica, Berula erecta, Carex echinata, C. pulicaris, Alisma plantago-aquatica, Menyanthes trifoliata, Caltha palustris, en bordure desquels poussent Parnassia palustris et Pedicularis palustris. C'est à ces endroits qu'a été signalé Carex lasiocarpa, Eriophorum vaginatum (Caricetalia fuscae, Caricion lasiocarpae);
- des recolonisations forestières à Frangula alnus, Betula pendula, B. pubescens, Cytisus scoparius, Crataegus monogyna, Picea excelsa, Quercus robur, Salix cinerea, S. aurita, Sorbus aucuparia, Alnus glutinosa,... (Franguletalia, Salicion cinereae);
- des buttes plus sèches couvertes d'une pelouse à Nardus stricta, Potentilla erecta, Galium saxatile, Carex ovalis, Calluna vulgaris, Luzula multiflora var. congesta, Deschampsia flexuosa,... (Nardo-Galion).
D'après la fiche RNOB, 1999 :
Le marais de Vance est localisé dans le district phytogéographique lorrain. Ce district occupe au sud de l'Ardenne la zone d'extension des terrains sédimentaires jurassiques de la bordure septentrionale du Bassin de Paris, qui s'appuient et se terminent en biseau sur le massif primaire ardennais quelques kilomètres seulement au nord. Il est caractérisé par une continentalité du climat. Les principales caractéristiques du site sont :
- la présence d'une lentille tourbeuse au pied de la Cuesta Sinémurienne, qui accueille une mosaïque de groupements végétaux liée aux conditions de sols particulières (inclinaison, influence des suintements du pied de la Cuesta Sinémurienne et de la nappe phréatique). Ces groupements végétaux comptent des associations végétales rares ou devenues rares, notamment celles des bas-marais acide et alcalin et des tourbières, dont le bas-marais acide à Comarum palustre et Menyanthes trifoliata, la cariçaie turfigène à Carex lasiocarpa (Caricetum lasiocarpae), la tourbière bombée à Sphaignes, et le bas-marais alcalin à Epipactis palustris; ces végétations hébergent à leur tour des espèces animales particulières, ces dernières étant le plus souvent inféodées aux précédentes, à distribution restreinte ou qui présentent en Lorraine belge des populations disjointes ou en limite de leur aire de distribution;
- une phragmitaie dense (Scirpeto-Phragmitatum) envahie par endroit par une saulaie pionnière;
- dans les zones moins mouilleuses, des prairies à molinie et des mégaphorbiaies à reine des prés;
- des éléments de lande et de pelouse sèche acidocline à mésophile sur sable;
- de la boulaie tourbeuse;
- une aulnaie marécageuse eutrophe déjà âgée.
Sur le chemin d'accès à la réserve, quelques touffes de Dianthus deltoides sont présents. Une mousse extrêmement rare existe à Vance, Cinclidium stygium.

Monument naturel

Etang situé au nord du site à l'emplacement d'anciennes carrières.

Monument historique

La région est riche de vestiges gallo-romains à cause de la proximité de la route romaine Reims-Trèves.

Histoire du site

Au cours des siècles, la Semois a subi une série d'aménagements et de rectifications, et ces travaux successifs ont transformé la rivière en un chenal rectiligne profondément encaissé, qui influence à présent peu le marais.
Comme les autres marais de la Haute Semois, le marais de Vance a été largement utilisé au cours des siècles précédents dans le cadre de l'économie pastorale. La partie la plus importante du marais (lieu-dit "Grand Roz") était un terrain communal, utilisé par les populations locales comme pré de fauche à foin ou à litière suivant les conditions du milieu. Ces activités qui faisaient partie de l'agriculture qualifiée d'extensive étaient en fait intenses et régulières, de sorte que le paysage de ces marais était très ouvert et la végétation relativement basse. Du fait qu'il s'agissait de terrains communaux, il y a eu peu d'extraction de la tourbe à Vance, contrairement aux marais de Sampont et de Chantemelle. Ces activités traditionnelles ont été abandonnées pour le marais de Vance durant le vingtième siècle suite à la modernisation de l'agriculture, provoquant la recolonisation d'une partie du marais par des végétations plus élevées (mégaphorbiaies) et parfois rudérales et par des groupements forestiers (saulaies, boulaies, aulnaies).
Le marais de Vance est menacé par les tentatives de remblai, en particulier le long de la route. Des zones d'une très grande diversité biologique ont ainsi été remblayées le long de la route Vance - Chantemelle.

Biblio

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Sources

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