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2242 - Grotte de Remouchamps

Site de Grand Intérêt Biologique (SGIB)

Synonymes :Grotte des Sottais / Grotte du Rubicon
Communes :Aywaille
Cantonnements DNF :Aywaille
Surface :0.32 ha
Coordonnées :X Lambert : 245379 - Y Lambert : 130803
Voir la localisation avec la cartographie dynamique
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué.

Intro

Brève description

Située dans la vallée de l'Amblève, la grotte de Remouchamps est un haut lieu de l'archéologie et de la préhistoire en Belgique : le site est en effet occupé depuis plus de 10 000 ans et de tres nombreux vestiges y ont été découverts. Il présente en outre un grand intérêt géologique, minéralogique et chiroptérologique.

Carto

Régions naturelles

  • F0 - Condroz

Limites administratives

Ancienne(s) commune(s)SurfaceNouvelle(s) commune(s)Province(s)
Sougné-Remouchamps0.32 haAYWAILLELIEGE

Cantonnements DNF

Cantonnement(s)SurfaceDirection(s)
Aywaille0.32 haLiège

Mentions dans d'autres inventaires de sites

A compléter

Site classé

Site classé au ' Patrimoine exceptionnel ' de Wallonie dès le 31/12/1941

Propriétaire(s)

Commune d'Aywaille.

Privé(s) Non  ONG Non  Communes Oui  Région Non  Autres publics Non

Gestionnaire

Service public de Wallonie, Département de la Nature et des Forêts, Cantonnement d'Aywaille, rue de la Reffe, 9, 4920 Remouchamps (Tél. : 04/247.99.90 - Fax : 04/384.82.77).

Sites protégés

Code du siteNom du siteSurface
6846Réseau sauvage de la grotte de Remouchamps0,32 ha

Biotopes

Biotopes WalEUNIS

CodeNomReprésentativitéSurfaceSource
H1.2bGrottes (intérieurs des grottes exploitées par le tourisme)

Espèces

Espèces de valeur patrimoniale

TaxonStatut de protectionListe rougeStatutAnnéeRep*ProtectionSource
Animaux - Vertébrés - Mammifères
Myotis daubentoniiOuiOui< 5 i.2007GT Plecotus
Myotis mystacinus/brandtii> 10 i.J. Fairon
Myotis nattereriOuiOui< 5 i.2007GT Plecotus
Plecotus sp.OuiOui< 5 i.J. Fairon

Nombre d'espèces confidentielles en plus de celles citées ci-dessus : 2

Commentaires sur la faune

Le pouvoir thermo-régulateur de la rivière souterraine et la ventilation générée par l'étagement constituent des conditions particulièrement favorables à l'installation des chauves-souris en hivernage. Dès les années 1940, le suivi de celles-ci a été entrepris. Début des années 1950, Freschkop (1955) y a bagué les grand et petit Rhinolophes, le grand Murin, le Vespertilion des Marais et la Barbastelle (Lamotte, 2007).

Commentaires sur la flore

Données à compléter.

Espèces exotiques

A compléter

Conservation

Objectifs de conservation

Protection d'un site d'intérêt biospéléologique, archéologique, minéralogique, géologique, hydrologique et chiroptérologique.Intérêt biospéléologique : Dans la grotte de Remouchamps, les biotopes aquatiques souterrains sont particulièrement bien représentés (rivière souterraine du Rubicon ou vasques d'eaux moins profondes et beaucoup plus calmes que l'on peut observer dans certaines salles). Dans ces eaux les crustacés sont relativement abondants et notamment différentes espèces de Niphargus qui ont pu être observées dans ce site.

La grotte a fait l'objet (dans ces réseaux pré-siphon) d'un inventaire de la microfaune relativement complet dès 1934 par R. LERUTH. D'après les observations de l'époque, c'est surtout la faune des argiles et la faune cavernicole aquatique qui est remarquable dans cette cavité

Intérêt chiroptérologique

Intérêt archéologique : La grotte de Remouchamps fut occupée dès -10.000 avant JC; les premières fouilles y ont été réalisées par Schmerling en 1830. Cette occupation préhistorique s'est surtout limitée à la salle d'entrée dans laquelle les nombreuses fouilles ont permis de mettre à jour deux foyers d'occupation tardenoisienne ainsi que plusieurs objets d'industrie microlithique et osseuse.

Intérêt minéralogique : Le niveau supérieur et inférieur (réseau 'actif') présentent un concrétionnement abondant et très bien conservé. Les concrétions restent en grande partie alimentées par les infiltrations d'eaux depuis la surface. On retrouve dans cette cavité toutes les formes de corrosion et de précipitation du calcaire (dont des perles des cavernes) en abondance et en excellent état.

Intérêt géologique : La Grotte de Remouchamps est la seule cavité en Belgique ayant fait l'objet d'une 'carte géologique souterraine'. Ce levé géologique sur toute la longueur de la cavité permet de voir dans quel type de calcaire elle s'est creusé, permet de relever en de nombreux points, le pendage, les accidents tectoniques et les failles dans la cavité.

Intérêt hydrologique : La grotte de Remouchamps est la terminaison hydrogéologique de tout le vallon des chantoirs. Il s'agit donc d'une unité hydrologique exceptionnelle qui a fait l'objet de nombreuses études mais qui n'est encore que très partiellement connue.

Menaces

Dérangement de la faune chiroptérologique

Recommandations

Amélioration des aménagements des entrées de la grotte en faveur des chiroptères

Plan de gestion

Amélioration des aménagements des entrées de la grotte en faveur des chiroptères

Accès du public

Une partie du réseau fait l'objet d'une exploitation touristique.
Sous réserve de l'accord du gestionnaire, la DNF a prévu d'installer un panneau d'information relatif aux CSIS dans le porche d'entrée de la grotte.

Détails

Description physique

Cette cavité est composée de deux niveaux distincts et superposés :

La galerie supérieure principale qui est fossile et constituée par des couloirs spacieux donnant accès à des salles de grandes dimensions richement concrétionnées. Cette galerie haute a été creusée par le Rubicon à l'époque ou celui-ci coulait à cette altitude.

La galerie inférieure est elle active : elle est parcourue par l'importante rivière souterraine du Rubicon et est d'ailleurs empruntée en barque lors des visites touristiques de la grotte (pour le retour). Cette rivière souterraine se jette dans l'Amblève à quelques m en dessous de l'entrée touristique de la cavité. Entre les deux réseaux superposés il y a, sur tout le parcours de la cavité, plusieurs puits et cheminées qui relient les deux étages.

Les deux réseaux fusionnent pour former en amont dans la cavité (terminaison de la visite touristique) la 'Salle de la Cathédrale'. Celle-ci présente une hauteur totale de 40m et a été formée par éboulement de la voûte. Le sol est donc jonché de blocs énormes. Des évaluations et des mesures topographiques récentes ont permis de démontrer que le plafond de la Cathédrale se situait à moins de 8m de la surface.

En amont de la cathédrale, les explorations importantes ont permis de découvrir plus de 700m de galeries. Celles-ci sont entièrement ou partiellement inondées par la rivière souterraine et seuls les plongeurs spéléologues ont donc pu faire ces explorations. A l'heure actuelle et en tenant compte de la progression qui a pu être faite depuis le chantoir de Béron Ry vers l'aval; il reste un peu plus d'un km pour permettre de faire la jonction la plus importante de Belgique !
(dossier CSIS, CWEPSS).

Description biologique

La grotte de Remouchamps est un site présentant un grand intérêt biospéléologique.
Les biotopes aquatiques souterrains sont particulièrement bien représentés: rivière souterraine, vasques d'eaux, flaques temporaires, dont les eaux abritent de nombreux crustacés (dont différentes espèces de Niphargus).
Dès 1934, la grotte a fait l'objet d'un inventaire de la microfaune relativement complet par R. LERUTH. D'après ces observations, la faune des argiles et la faune cavernicole aquatique constituent les éléments les plus remarquable de cette cavité.
Sur le plan chiroptérologique, le site accueille en hiver différentes espèces de nos jours dont le vespertilion de Daubenton (Myotis daubentoni) et le vespertilion à moustaches/de Brandt (Myotis mystacinus/brandti).

Monument naturel

Grotte.

Monument historique

Site préhistorique.

Histoire du site

Cette grotte est connue de tout temps. Sa galerie d'entrée a été occupée depuis environ 10.000 avant Jésus-Christ, et de très beaux et nombreux vestiges d'occupation humaine préhistorique ont été mis à jour. Au siècle passé, elle a servi de cave à vin à un habitant de Remouchamps. En 1832, Scholfs publie un premier plan partiel de l'étage supérieur. Vers 1850, après quelques explorations, la majeure partie du réseau 'classique' de l'étage supérieur était connue. Quelques parties de l'étage inférieur figurent aussi sur la topographie de Delhasse, publiée en 1851.
Dès cette époque, la cavité est exploitée, d'abord de façon occasionnelle, puis de façon systématique et structurée. Au début de ce siècle, Rahir fait sauter à la poudre les différentes voûtes formant siphon à l'étage inférieur afin de réaliser, pour l'époque, la plus longue navigation souterraine touristique. Il essaie aussi, en faisant sauter les voûtes, de franchir le siphon amont, point terminal des explorations. Après avoir avancé de plusieurs mètres, ne voyant pas la voûte noyée se relever, découragé, il abandonne à quelques mètres à peine de la 'Salle des Otaries', qui sera découverte par les plongeurs un demi-siècle plus tard.
Cependant, il aura la joie de trouver, en remontant des cheminées de plafonds, l'énorme 'Salle de la Cathédrale'. Actuellement, les explorations des plongeurs ont permis, au-delà de la 'Salle des Otaries', de franchir le plus long siphon connu de Belgique et d'aboutir dans un réseau dénoyé en cours d'exploration. Il semble que les explorations soient actuellement arrêtées, à la suite d'incidents de plongée, par la volonté du propriétaire ou de l'exploitant de la cavité .
Le réseau touristique se fait à l'aller par l'ancien lit supérieur de la rivière. Après la galerie d'entrée, on recoupe un grand effondrement entre l'étage fossile et l'étage actif. Ensuite, on continue de suivre l'étage supérieur comportant une série de belles salles concrétionnées et de vastes galeries. On rejoint ensuite l'étage actif afin de rejoindre les cheminées montant vers la 'Salle de la Cathédrale'.
La sortie de la 'Salle de la Cathédrale', par le 'Pont des Titans', est aérienne et spectaculaire. Le retour se fait en barque en suivant la rivière libérée de ses siphons par les travaux de Rahir. Cette navigation dans des galeries à dimensions humaines, et par endroit très concrétionnées (le 'Palmier'), est très agréable. Sur les 3.383 mètres que compte la cavité, environ 1.100 mètres sont parcourus par les touristes, dont 430 mètres pour la navigation. Plus de 100.000 touristes visitent chaque année la cavité (dossier CSIS, CWEPSS)

Divers

Sources

Convention A&G

Répondants de l'information

S. LAMOTTE (SPW/DGARNE/DNF/DN B-5000 Namur).