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2347 - Terril de l'Epine

Site de Grand Intérêt Biologique (SGIB)

Communes :Charleroi
Cantonnements DNF :Nivelles
Surface :28.47 ha
Coordonnées :X Lambert : 157363 - Y Lambert : 122356
Voir la localisation avec la cartographie dynamique
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué.

Intro

Brève description

Le terril de l'Epine est situé dans la vallée de la Sambre, en périphérie sud de Charleroi. Constitué dès 1890 par accumulation de schistes houillers issus de l'exploitation du charbon, ce terril fut arrêté en 1958. Cependant, dans les années 1980, le site a fait l'objet d'une récupération de charbon qui a conduit à un remodelage et une verdurisation du terril. Actuellement, il présente un sommet tronqué (plateau) limité par des versant irréguliers et, au nord, par un bourrelet marginal. Contrairement à d'autres terrils voisins, l'Epine montre encore de vastes zones ouvertes peu colonisées par les ligneux. Il renferme une diversité remarquable de groupements végétaux dont certains ont un très grand intérêt patrimonial. En effet, outre les friches et les pelouses sèches colonisant habituellement les secteurs découverts, on y observe un cron actif, exceptionnel pour la région, ainsi que des jonçaies à Juncus compressus et des prairies basses à Puccinellia distans. Sur le plateau s'étendent en outre plusieurs mares à Zannichellia palustris subsp. palustris, plante rare des eaux fortement minéralisées.

Carto

Régions naturelles

  • E0 - Sillon sambro-Mosan

Limites administratives

Ancienne(s) commune(s)SurfaceNouvelle(s) commune(s)Province(s)
Montignies-sur-Sambre28.47 haCHARLEROIHAINAUT

Cantonnements DNF

Cantonnement(s)SurfaceDirection(s)
Nivelles28.47 haMons

Mentions dans d'autres inventaires de sites

A compléter

Site classé

A compléter

Propriétaire(s)

Privé(s) Oui  ONG Non  Communes Non  Région Non  Autres publics Non

Espèces

Espèces de valeur patrimoniale

TaxonStatut de protectionListe rougeStatutAnnéeRep*ProtectionSource
Animaux - Vertébrés - Oiseaux
Anthus trivialisOuiNon2007H. Vincezi
Animaux - Vertébrés - Amphibiens
Alytes obstetricansOuiNon1993J. Leurquin
Invertébrés - Insectes - Papillons diurnes
Leptidea sinapisNonNon2009Interreg Terrils
Plantes - Plantes supérieures
Brassica nigra2002J. Leurquin
Cerastium pumilum2002J. Leurquin
Crepis foetida2002J. Leurquin
Juncus compressus2002J. Leurquin
Zannichellia palustris subsp.palustris2002J. Leurquin

Commentaires sur la faune

Amphibiens (données J. Leurquin, 1993):
Alytes obstetricans.

Oiseaux (H. Vicenzi, 2007):
Anthus trivialis, Corvus corone, Corvus monedula, Erithacus rubecula, Parus coeruleus, Parus major, Passer domesticus, Pica pica, Picus viridis, Turdus iliacus, Turdus merula.

Lépidoptères rhopalocères (Interreg Terrils, 2009):
Leptidea sinapis, Polyommatus icarus.

Commentaires sur la flore

Phanérogames (données J. Leurquin, 1993 et 2002; H. Vicenzi, 2007):
Acer pseudoplatanus, Achillea millefolium, Agrostis capillaris, Alisma plantago-aquatica, Alopecurus geniculatus, Arenaria serpyllifolia, Arrhenatherum elatius, Artemisia vulgaris, Asparagus officinalis (naturalisé), Atriplex patula, Atriplex prostrata, Betula pendula, Brassica nigra, Buddleja davidii, Calystegia sepium, Cerastium fontanum subsp. vulgare, Cerastium glomeratum, Cerastium pumilum, Chenopodium album, Chenopodium glaucum, Chenopodium rubrum, Cirsium arvense, Cirsium vulgare, Crataegus monogyna, Crepis capillaris, Crepis foetida, Dactylis glomerata, Daucus carota, Dryopteris filix-mas, Echium vulgare, Elymus repens, Equisetum arvense, Eupatorium cannabinum, Fallopia japonica, Festuca arundinacea, Festuca rubra, Festuca stricta subsp. trachyphylla, Geranium dissectum, Glyceria declinata, Heracleum sphondylium, Hieracium bauhinii, Hieracium lachenalii, Hieracium murorum, Holcus lanatus, Juncus articulatus, Juncus compressus, Lactuca serriola, Leucanthemum vulgare, Lolium perenne, Lotus corniculatus, Melilotus albus, Melilotus officinalis, Phragmites australis, Picris hieracioides, Pinus sylvestris, Plantago lanceolata, Plantago major, Poa annua, Poa compressa, Poa trivialis, Polygonum aviculare, Potentilla anserina, Prunus avium, Prunus spinosa, Puccinellia distans, Robinia pseudoacacia, Rosa canina, Rosa nitidula, Rumex crispus, Salix caprea, Sambucus nigra, Senecio inaequidens, Senecio jacobaea, Sonchus arvensis, Tanacetum vulgare, Tilia cordata, Trifolium campestre, Trifolium pratense, Trifolium repens, Tussilago farfara, Typha latifolia, Urtica dioica, Vicia hirsuta, Vicia sativa, Vicia sepium, Vicia tetrasperma, Vicia villosa subsp. villosa, Vulpia myuros, Zannichellia palustris subsp. palustris.
Algues (données J. Leurquin, 1993 et 2002):
Rhizoclonium riparium, Chara vulgaris var. vulgaris.

Espèces exotiques

Fallopia japonica, Hieracium bauhinii, Robinia pseudoacacia, Senecio inaequidens, Vicia villosa subsp. villosa

Conservation

Objectifs de conservation

A compléter

Menaces

A compléter

Recommandations

A compléter

Plan de gestion

A compléter

Accès du public

A compléter

Détails

Description physique

Le terril de l'Epine est situé en rive gauche de la Sambre, dans la périphérie sud de Charleroi. Commencée en 1890, l'accumulation de schistes houillers s'est terminée en 1958. Il présentait à l'origine plusieurs cônes, totalisant un volume de 3200000 mètres cubes couvrant une surface de 18,3 ha.

De 1981 à 1985, le site a fait l'objet d'une récupération de charbon par la S.A. Ryan-Europe. Le remodelage et la verdurisation du terril ont immédiatement suivi.

Actuellement, le terril présente un sommet tronqué (plateau) et des versant irréguliers avec, au nord, un bourrelet marginal contre lequel est adossé le mur du cimetière de la Neuville.

Une source pérenne et quelques suintements localisés à la base du flanc ouest du terril ont été étudiés par LEURQUIN (1993). Ils alimentent une zone mouilleuse établie sur un replat et participent ensuite à la formation d'un tuf calcaire de versant (cron). Les eaux diffuses collectées par des rigoles d'écoulement disparaissent dans une bouche d'égout de la rue pavée située en contrebas.

Ces eaux sont très dures (> 30° fr) et très minéralisées à charge minérale totale de 4g/l environ. Elles présentent une très grande dureté carbonatée, leur haute teneur en carbonates acides (e.a. hydrogénocarbonate de calcium) conférant à ces eaux une très grande qualité biotique. Elles sont également alcalines (avec des teneurs en sodium voisines de 1200 mg/l et en potassium de 40 mg/l), très sulfatées et à peine chlorurées.

Description biologique

Le terril de l'Epine a été décrit par LEURQUIN (1993) et il fut ensuite parcouru à plusieurs reprises notamment par les Naturalistes de la Haute Lesse (LEURQUIN, 2002).
Ce terril jadis constitué de plusieurs cônes d'accumulation de schistes houillers, a été réexploité entre 1981 et 1985 en vue d'une récupération de charbon par la S.A. Ryan-Europe. Ont suivi un remodelage important du site ainsi que sa verdurisation.
Actuellement, le terril a une forme largement tronquée et présente un plateau sommital, des versants et, au nord, un bourrelet marginal qui borde le cimetière de la Neuville.
Le bourrelet marginal porte sur les replats une arrhénatheraie primaire mésophile non influencée par la fauche. Elle rassemble Arrhenatherum elatius, Holcus lanatus, Poa trivialis, Festuca rubra, Dactylis glomerata, Daucus carota, Senecio jacobaea, Achillea millefolium, Hieracium bauhinii, Cerastium fontanum subsp. vulgare, Brassica nigra, Vicia sativa, Vicia sepium, Vicia tetrasperma, Vicia hirsuta, Vicia villosa subsp. villosa, ...
Des zones plus ouvertes au sein de cette friche herbeuse portent un groupement de pelouse à Vulpia myuros, Cerastium pumilum, Cerastium glomeratum, Arenaria serpyllifolia, Crepis foetida, Geranium dissectum, Trifolium campestre, etc.
En bordure des chemins secs, le groupement xérothermophile à Poa compressa sépare la friche mésophile de la pelouse rase des sols piétinés à Poa annua et Plantago major.
Par endroits, on observe une fruticée composée surtout de Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Rubus sp., Rosa canina s.l., Sambucus nigra, Salix caprea.
LEURQUIN (1993; 2002) y signale également la présence étonnante d'un cron actif en base de versant occupant la partie inférieure du bourrelet, sous la forme d'une semelle de 15 m de long, 8 m de large et 1 m d'épaisseur. Les eaux issues du terril alimentent le cron après leur traversée de la fruticée qui le sépare du replat supérieur du versant. La forte alcalinité des eaux et leur teneur importante en sulfates empêchent le développement des groupements bryophytiques du Cratoneurion commutati caractéristiques des tufs calcaires. Ici la formation du tuf est due à l'action d'algues bleues et surtout d'une algue verte filamenteuse, Rhizoclonium riparium. Cette algue est broutée en abondance par une petite espèce d'escargot originaire de Nouvelle-Zélande: Potamopyrgus antipodarum.
La partie supérieure du cron est occupé par une phragmitaie et une prairie à Festuca arundinacea qui ont succédé à des groupements plus pionniers que sont la prairie basse à Puccinellia distans, et le groupement à Atriplex prostrata. Ce cron irrigué par des eaux au débit de plus en plus faible, se fossilise sur ses marges, facilitant la colonisation par les fourrés arbustifs.
Un suintement, situé dans la partie sud-ouest du terril, produit un couloir de diffusion des eaux où l'on observe une phytocénose très caractérisique des terrils, à savoir:
- une bande centrale large d'une dizaine de mètres, humide en permanence, portant une jonçaie basse à Juncus compressus mélée de pieds isolés de Puccinellia distans;
- une bande marginale plus sèche occupée par une prairie à Festuca arundinacea et d'une prairie plus basse à Lolium perenne.
Les versants du terril ont été verdurisés en 1986 et comportent selon LEURQUIN (2002) les groupements suivants:
* une pelouse à Festuca stricta subsp. trachyphylla (semé), très bien développée surtout sur la face sud;
* une friche à Arrhenatherum elatius, Lotus corniculatus (semé), Trifolium pratense, Trifolium repens, Plantago lanceolata, Tussilago farfara, Picris hieracioides, Leucanthemum vulgare, Daucus carota, Eupatorium cannabinum, Echium vulgare, Senecio inaequidens, Hieracium murorum, Hieracium lachenalii, Hieracium bauhinii, ...;
* une friche rudérale à Melilotus albus, Melilotus officinalis, Lactuca serriola, Cirisum arvense, Artemisia vulgaris, etc.;
* une colonisation ligneuse à base de Robinia pseudoacacia, Prunus avium, Acer pseudoplatanus, Betula pendula, Salix caprea, etc.
L'asperge (Asparagus officinalis) y est signalée comme naturalisée.
Le sommet tronqué du terril accueillent plusieurs mares creusées lors du remodelage du site. Elles renferment un herbier aquatique à Zannichellia palustris subsp. palustris ainsi que l'algue Chara vulgaris var. vulgaris indicatrice des eaux eutrophes. On observe en outre de petits peuplements de Typha latifolia et d'Alisma plantago-aquatica, des prairies basses à Alopecurus geniculatus et Puccinellia distans, et des jonçaies basses à Juncus compressus et Juncus articulatus.

Monument naturel

A compléter

Monument historique

A compléter

Histoire du site

A compléter

Divers

Sources

OFFH

Répondants de l'information

J. LEURQUIN et M.-T. ROMAIN (Lotissement Coputienne, 10, 6920 Wellin).