• F2 - Condroz ardennais

A compléter

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Fermeture des pelouses sèches et du talus du chemin des Meuniers par développement de la végétation ligneuse.

Ré-ouverture du chemin des Meuniers à hauteur de l'ancien cimetière, de manière à mettre en lumière le talus rocheux (habitat du lézard des murailles).

Le site de Trihay est localisé en Ardenne condruzienne (ou Condroz ardennais), sur l'ancienne commune de Vaux-sous-Chèvremont, entre Embourg et Chaudfontaine. Il s'agit d'une colline dominant la rive gauche de la Vesdre, au niveau du méandre de Hauster. Son axe est orienté grossièrement ouest-est, le flanc nord donnant directement sur la Vesdre, le versant sud dominant le vallon d'un petit affluent, le ruisseau du Fond des Cris. Les pentes sont fortes, avec un dénivellé de près de 90 m pour une altitude maximale de 180 m. Le socle géologique est constitué de grès, lesquels affleurent en divers endroits, parfois sous forme de dalles rocheuses de plusieurs mètres carrés.

La partie nord du site est limitée par un vallon boisé comprenant une petite carrière de calcaire décrite brièvement par A. REMACLE dans le cadre de l'inventaire des sablières et carrières de Wallonie (Lg/426/17). L'excavation comprend deux niveaux accessibles par des sentiers. Des accumulations de gros blocs se trouvent au pied de la falaise supérieure où une sorte d'échelle permet d'atteindre une petite cavité karstique et où d'anciens escaliers en troncs mènent probablement à une autre petite cavité.

Le bas du flanc sud est longé par un sentier, le chemin des Meuniers, permettant un accès à l'ancien cimetière ainsi qu'au plateau d'Embourg. Le talus qui surplombe le sentier présente de fréquents affleurements rocheux.

Le site est peu connu et ne semble pas avoir été l'objet d'une description botanique. Il a été récemment mentionné par GRAITSON (2005) pour son intérêt herpétologique.

Quelques observations floristiques et faunistiques ont été réalisées lors d'une visite en octobre 2011 (obs. J.-Y. Baugnée). La végétation est très contrastée, entre le versant nord, frais, et le versant sud, nettement thermophile:

- Le versant nord, non parcouru à cette occasion, est occupé notamment par une chênaie acidophile riche en myrtille (Vaccinium myrtillus), avec aussi Polypodium vulgare, Dryopteris filix-femina, Frangula alnus, Betula pubescens, etc.

- Le versant sud est principalement forestier avec une zone de pelouse sèche près de la crête vers l'est du site.

L'extrémité occidentale du versant sud porte une chênaie acidophile assez basse et claire à Quercus robur, avec aussi Betula pendula, Deschampsia flexuosa, Agrostis capillaris, Festuca sp., Molinia caerulea, Sorbus aucuparia, Ilex aquifolium, Moehringia trinervia, Polygonatum multiflorum, Cytisus scoparius, etc.

Sa partie centrale est plantée de résineux - Picea abies et Pinus nigra essentiellement - et ne présente guère d'intérêt botanique, la strate herbacée étant quasi nulle.

La portion orientale du flanc sud est la plus intéressante. Vers son sommet s'étend une pelouse silicicole difficile à classer d'un point de vue phytosociologique. Elle renferme principalement Deschampsia flexuosa, Agrostis capillaris, Festuca filiformis, Rumex acetosella, Molinia caerulea. La présence de cette dernière graminée, considérée comme une pseudométallophyte, indique peut-être que le site fut jadis soumis aux fumées des usines de Prayon mais beaucoup moins fortement que d'autres versants plus exposés de la vallée de la Vesdre (aucune espèce calaminaire n'y a été observée). Au fil des années, la pelouse se referme progressivement et est actuellement piquetée de différents ligneux: Quercus spp., Ilex aquifolium, Pinus sylvestris, Betula spp. La pelouse est interrompue par quelques dalles rocheuses colonisées par des lichens crustacés.

Vers le bas s'observe une chênaie acidophile à Quercus robur, Quercus petraea, Acer pseudoplatanus, Carpinus betulus et, en sous-bois, Ilex aquifolium, Luzula luzuloides, Calamagrostis arundinacea, cette dernière espèce étant indicatrice du caractère continental du site.

Le chemin des Meuniers qui longe le pied du versant sud présente un talus rocheux très escarpé par endroits. Au niveau des dernières maisons, se développe un massif de l'invasive Fallopia japonica. On y observe en outre Carex pendula, Juncus inflexus, ainsi que diverses plantes rudérales comme Melilotus albus, Setaria verticillata, Geum urbanum, Alliaria petiolata, Urtica dioica, Robinia pseudoacacia, etc. A hauteur du cimetière, le talus rocheux accueille Galeopsis angustifolia, Hypericum perforatum, Asplenium trichomanes et même Scrophularia nodosa.

Sur le plan faunistique, la présence de trois espèces de reptiles mérite d'être soulignée: l'orvet (Anguis fragilis), discret mais commun dans la région, la coronelle lisse (Coronella austriaca), nettement plus rare, et le lézard des murailles (Podarcis muralis), dont une population assez isolée est cantonnée au niveau du chemin des Meuniers et du vieux cimetière voisin (GRAITSON, 2005).

Parmi les invertébrés figurent entre autres la mygale indigène Atypus affinis, les orthoptères Omocestus rufipes et Nemobius sylvestris, le carabe Notiophilus germinyi dont l'habitat préférentiel est la lande à bruyère, ainsi que deux hémiptères Aphrophoridae liés aux pelouses sèches, Neophilaenus minor et Neophilaenus campestris.