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3479 - Carrière d'Opprebais

Site de Grand Intérêt Biologique (SGIB)

Communes :Incourt
Cantonnements DNF :Nivelles
Surface : ha
Coordonnées :X Lambert : 180810 - Y Lambert : 153050
Voir la localisation avec la cartographie dynamique
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué.

Intro

Brève description

La Carrière d'Opprebais est située au cœur de la Hesbaye brabançonne, au sein d'un paysage typique au relief légèrement ondulé et voué essentiellement à l'agriculture, où les prairies ne subsistent plus que le long des ruisseaux et aux abords des villages et où les étendues boisées sont rares et exiguës. Cette vaste excavation ennoyée d'environ 6 hectares pour une profondeur de 20 mètres trouve son origine dans l'extraction de quartzite dit pierre d'Opprebais. Pendant deux siècles, on en a fait des pavés pour les routes et des moellons pour la construction. Le site était d'ailleurs appelé par les riverains "la carrière aux pavés". Plusieurs bâtiments remarquables de la région témoignent de cet usage, comme le donjon-porche du château-ferme d'Opprebais, daté du 12ème siècle. Après l'abandon de la carrière et son rachat par la SWDE au début des années 1990, le plan d'eau accueille diverses activités comme la plongée et la pêche sportive. La flore aquatique comprend notamment le nénuphar jaune (Nuphar lutea). Il présente également un certain intérêt pour l'avifaune, avec en particulier la reproduction du grèbe huppé (Podiceps cristatus) et la présence régulière du martin-pêcheur d'Europe (Alcedo atthis). On y observe également des friches thermophiles avec l'oedipode à ailes bleues (Oedipoda caerulescens) et l'écaille chinée (Euplagia quadripunctaria). Le secteur est en outre fréquenté par plusieurs espèces de chauves-souris durant la période estivale. Le site bénéficie implicitement du statut de protection conféré aux espèces protégées qui y sont présentes.

Carto

Régions naturelles

  • D1 - Hesbaye occidentale

Limites administratives

Ancienne(s) commune(s)SurfaceNouvelle(s) commune(s)Province(s)
OpprebaisINCOURTBRABANT

Cantonnements DNF

Cantonnement(s)SurfaceDirection(s)
NivellesMons

Mentions dans d'autres inventaires de sites

A compléter

Propriétaire(s)

SWDE

Privé(s) Non  ONG Non  Communes Non  Région Non  Autres publics Oui

Gestionnaire

SWDE

Espèces

Espèces de valeur patrimoniale

TaxonStatut de protectionListe rougeStatutAnnéeRep*ProtectionSource
Animaux - Vertébrés - Mammifères
Eptesicus serotinusOuiOuizone de chasse2014D. Sevrin
Myotis daubentoniiOuiOuizone de chasse2015D. Sevrin
Pipistrellus pipistrellusOuiOuizone de chasse2015D. Sevrin
Animaux - Vertébrés - Oiseaux
Alcedo atthisOuiNon2016B. Nef
Podiceps cristatusOuiNonNicheur2016Divers obs.
Invertébrés - Insectes - Papillons nocturnes
Euplagia quadripunctaria2020V. Engelbos
Invertébrés - Insectes - Orthoptères
Oedipoda caerulescens2020V. Engelbos
Invertébrés - Insectes - Hyménoptères
Andrena vaga2014D. Sevrin
Plantes - Plantes supérieures
Nuphar lutea2010A. Remacle, B. Nef

Commentaires sur la faune

Mammifères (données D. Sevrin 2014-2018): Eptesicus serotinus, Myotis daubentonii, Ondatra zibethicus, Oryctolagus cuniculus, Pipistrellus pipistrellus, Sciurus vulgaris.

Oiseaux (données divers obs. 2010-2020): Actitis hypoleucos, Aegithalos caudatus, Alcedo atthis, Alopochen aegyptiaca, Anas clypeata, Anas crecca, Anas platyrhynchos, Anser anser, Ardea cinerea, Aythya ferina, Aythya fuligula, Branta canadensis, Branta leucopsis, Certhia brachydactyla, Chloris chloris, Chroicocephalus ridibundus, Columba oenas, Columba palumbus, Cyanistes caeruleus, Dendrocopos major, Erithacus rubecula, Fringilla coelebs, Fulica atra, Gallinula chloropus, Garrulus glandarius, Hirundo rustica, Mareca penelope, Mareca strepera, Motacilla cinerea, Parus major, Phalacrocorax carbo, Phylloscopus collybita, Phylloscopus trochilus, Pica pica, Picus viridis, Podiceps cristatus, Regulus regulus, Sitta europaea, Spinus spinus, Sylvia atricapilla, Tachybaptus ruficollis, Troglodytes troglodytes, Turdus iliacus, Turdus merula, Turdus pilaris.

Reptiles (données V. Engelbos, 2020): Trachemys scripta.

Amphibiens (données D. Sevrin, 2012): Bufo bufo.

Poissons (données divers obs. 2009-2016): Acipenser sp., Cyprinus carpio, Esox lucius, Oncorhynchus mykiss, Perca fluviatilis, Rutilus rutilus.

Papillons (données V. Engelbos, 2020): Anthocharis cardamines, Anthophila fabriciana, Araschnia levana, Autographa gamma, Bembecia ichneumoniformis, Celastrina argiolus, Euplagia quadripunctaria, Idaea fuscovenosa, Inachis io, Leucoptera spartifoliella, Macroglossum stellatarum, Maniola jurtina, Pammene aurana, Papilio machaon, Pararge aegeria, Pieris napi, Pieris rapae, Pyrausta despicata, Pyronia tithonus, Vanessa atalanta.

Libellules (données B. Nef, 2010; V. Engelbos, 2020): Ischnura elegans, Libellula depressa, Orthetrum cancellatum, Platycnemis pennipes.

Orthoptères (données V. Engelbos, 2020): Chorthippus biguttulus, Chorthippus brunneus, Leptophyes punctatissima, Oedipoda caerulescens, Pholidoptera griseoaptera.

Hyménoptères (données D. Sevrin, 2014; V. Engelbos, 2020): Abia sp., Ammophila sabulosa, Andrena flavipes, Andrena vaga, Apis mellifera, Arge melanochra, Arge ustulata, Athalia rosae, Bombus lucorum, Bombus pascuorum, Bombus terrestris, Cerceris sp., Ectemnius sp., Eumenes sp., Lasioglossum calceatum, Philanthus triangulum, Vespula vulgaris.

Diptères (données V. Engelbos, 2020): Bombylius major, Chlorops sp., Chrysogaster solstitialis, Dioctria hyalipennis, Episyrphus balteatus, Eristalis arbustorum, Eristalis arbustorum/abusiva, Graphomya maculata, Helophilus trivittatus, Myathropa florea, Stomorhina lunata, Stratiomys potamida, Syritta pipiens, Syrphus sp., Volucella zonaria, Xylota segnis.

Coléoptères (données V. Engelbos, 2020): Adalia bipunctata, Chrysomela vigintipunctata, Coccinella septempunctata, Cryptocephalus pusillus, Harmonia axyridis, Lagria sp., Oedemera lurida/virescens, Propylea quatuordecimpunctata, Sitona regensteinensis.

Hémiptères (données V. Engelbos, 2020): Campyloneura virgula, Corizus hyoscyami, Deraeocoris ruber, Dolycoris baccarum, Gonocerus acuteangulatus, Kleidocerys resedae, Orthops basalis, Palomena prasina, Piezodorus lituratus.

Commentaires sur la flore

Plantes supérieures (données A. Remacle 2005 + divers obs. 2010-2020): Acer campestre, Acer platanoides, Acer pseudoplatanus, Aegopodium podagraria, Agrostis capillaris, Alnus glutinosa, Angelica sylvestris, Arrhenatherum elatius, Artemisia vulgaris, Asplenium ruta-muraria, Asplenium scolopendrium, Bellis perennis, Berberis (= Mahonia) aquifolium, Betula pendula, Buddleja davidii, Calamagrostis epigejos, Cardamine hirsuta, Carpinus betulus, Cirsium arvense, Cirsium vulgare, Cornus sanguinea, Corylus avellana, Cotoneaster hjelmqvistii, Crataegus laevigata, Crataegus monogyna, Cytisus scoparius, Dactylis glomerata, Daucus carota, Deschampsia cespitosa, Dryopteris dilatata, Dryopteris filix-mas, Epilobium angustifolium, Epilobium hirsutum, Epipactis helleborine, Eupatorium cannabinum, Fagus sylvatica, Fragaria vesca, Fraxinus excelsior, Galium aparine, Galium mollugo, Geranium robertianum, Geum urbanum, Glechoma hederacea, Hedera helix, Heracleum mantegazzianum, Heracleum sphondylium, Hieracium sp., Hypericum perforatum, Hypochaeris radicata, Ilex aquifolium, Iris pseudacorus, Juglans regia, Juncus effusus, Linaria vulgaris, Lonicera periclymenum, Lycopus europaeus, Melilotus officinalis, Mentha sp., Nuphar lutea, Oenothera deflexa, Petasites hybridus, Plantago lanceolata, Plantago major, Poa annua, Poa nemoralis, Polypodium vulgare s.l., Prunus avium, Prunus laurocerasus, Prunus serotina, Prunus spinosa, Quercus robur, Ranunculus ficaria, Ranunculus repens, Ribes rubrum, Ribes uva-crispa, Rosa canina s.l., Rumex obtusifolius, Salix caprea, Salix alba, Salix cinerea, Sambucus nigra, Scrophularia auriculata, Sorbus aucuparia, Stachys sylvatica, Tanacetum vulgare, Trifolium arvense, Tussilago farfara, Ulmus minor, Urtica dioica, Valeriana officinalis, Viburnum opulus, Vicia sepium.

Espèces exotiques

Animaux: Alopochen aegyptiaca, Branta canadensis, Chrysomela vigintipunctata, Oncorhynchus mykiss, Ondatra zibethicus, Trachemys scripta.

Plantes: Berberis (= Mahonia) aquifolium, Buddleja davidii, Cotoneaster hjelmqvistii, Heracleum mantegazzianum, Juglans regia, Oenothera deflexa, Prunus laurocerasus, Prunus serotina

Conservation

Détails

Description physique

La Carrière d'Opprebais est située dans la moitié orientale de la province de Brabant wallon, entre les villages d'Opprebais et d'Incourt. Elle s'inscrit dans un paysage typique de la Hesbaye brabançonne, au relief légèrement ondulé, à l'altitude faible (100 m) et voué essentiellement à l'agriculture. Les champs y sont largement prédominants tandis que les prairies ne subsistent plus que le long des ruisseaux et aux abords des villages. Les étendues boisées y sont rares et très limitées. La ville la plus proche, Wavre, est située à 13 km à l'ouest.

Cette vaste carrière ennoyée a permis l'extraction de quartzite dit d'Opprebais ou de Dongelberg. Pendant deux siècles, on en a fait des pavés pour les routes et des moellons pour la construction. Le site était d'ailleurs appelé par les riverains "la carrière aux pavés". Plusieurs bâtiments remarquables de la région témoignent de cet usage, comme le donjon-porche du château-ferme d'Opprebais, daté du 12ème siècle.

L'excavation, inondée depuis au moins les années 1980, mesure 485 m dans sa plus grande longueur (axe sud-ouest/nord-est) pour une largeur moyenne de 125 m. La superficie de la masse d'eau est d'environ 6 ha et sa profondeur atteint 20 m par endroits.

L'endroit est longé à l'ouest par l'Orbais, petit cours d'eau de 4,1 km de longueur se jettant dans la Grande Gette près de Jodoigne et donc rattaché au bassin hydrographique de l'Escaut.

Du point de vue biogéographique, le site appartient à la région atlantique et au district phytogéographique brabançon.

Propriété de la SWDE, la carrière d'Opprebais comprend un ancien bâtiment rénové accueillant des clubs de pêche et de plongée ainsi que la Maison de la Nature installée depuis la fin de 2004. Une carte des aménagements destinés aux plongeurs est disponible sur le site internet du Club de Plongée Nature d'Opprebais (http://www.cpno.be/www/index.php). Le site est accessible par la rue de la Bruyère et un chemin permet d'en faire le tour complet.

Actuellement, le site est très "vert" avec ses rives en grande partie boisées. Ce paysage verdoyant se prolonge vers le nord par la zone humide du marais de l'Orbais.

Description biologique

La carrière d'Opprebais a été reprise à l'inventaire des carrières désaffectées de la Région wallonne sous le code Bt/403/04. Toutefois, l'intérêt biologique du site était très insuffisamment documenté à l'époque. Une seule visite fort partielle a néanmoins permis les observations suivantes (A. Remacle, 2005):

- La strate ligneuse comprend notamment Salix caprea, Betula pendula, Salix cf. alba, Alnus glutinosa, Acer pseudoplatanus, Prunus avium, Corylus avellana, Sorbus aucuparia, Crataegus monogyna, Sambucus nigra, Cytisus scoparius. Les ronces sont abondantes localement.

- Dans et autour du plan d'eau: Nuphar lutea, Iris pseudacorus, Juncus effusus, Scrophularia auriculata, Lycopus europaeus, Epilobium hirsutum, Eupatorium cannabinum, Mentha sp.

- La végétation herbacée comprend entre autres Trifolium arvense, Hypochaeris radicata, Hieracium sp., Agrostis capillaris, Epipactis helleborine, diverses plantes de friches. Parmi les fougères, Asplenium scolopendrium en faible nombre, Polypodium vulgare, Dryopteris dilatata, D. filix-mas.

Plus récemment, les observations floristiques sont demeurées éparses et réalisées par quelques naturalistes généralement de passage. A ce jour, on y a recensé un peu moins de 100 espèces de plantes supérieures.

Du point de vue faunistique, les données disponibles restent peu nombreuses malgré l'avènement des plateformes naturalistes sur internet. De leur consultation, il ressort que le site attire globalement peu de naturalistes.

D'après des observations récentes (D. Sevrin, 2014-2015), la carrière et ses environs se révèlent attractifs pour les chauves-souris en période estivale. Trois espèces au moins y ont été identifiées: la sérotine commune (Eptesicus serotinus), la pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus), le murin de Daubenton (Myotis daubentonii). Les informations sont extrêmement fragmentaires pour les autres groupes de mammifères.

Une quarantaine d'espèces d'oiseaux ont été notées sur le site au cours de la dernière décennie (2010-2020). L'intérêt du site s'illustre surtout en hiver et durant les passages migratoires puisque divers oiseaux d'eau y font halte, comme le fuligule morillon (Aythya fuligula), le fuligule milouin (Aythya ferina), le canard colvert (Anas platyrhynchos), .... Durant la période de nidification, on notera surtout la présence du grèbe huppé (Podiceps cristatus) qui a niché à plusieurs reprises, ainsi que celle de la foulque macroule (Fulica atra), de la gallinula poule d'eau (Gallinula chloropus), du martin-pêcheur d'Europe (Alcedo atthis) ou encore de la bergeronnette des ruisseaux (Motacilla cinerea).

Les reptiles ne semblent représentés que par une tortue aquatique exotique, la tortue de Floride (Trachemys scripta). En ce qui concerne les amphibiens, on ne signale que le crapaud commun (Bufo bufo) mais la présence d'autres espèces est probable.

L'entomofaune reste pour une très large part à inventorier. Les connaissances jusqu'en 2020 font état de la présence de 20 espèces de papillons dont l'écaille chinée (Euplagia quadripunctaria), 4 libellules, 5 orthoptères dont l'oedipode à ailes bleues (Oedipoda caerulescens), une quinzaine d'hyménoptères et une trentaine d'espèces appartenant à d'autres groupes d'insectes.

Histoire du site

Les premières carrières apparaissent à Opprebais vers le milieu du 19ème siècle. Sur la carte du Dépôt de la Guerre (vers 1865) figurent en effet deux petites excavations à l'extrémité sud-ouest de la carrière actuelle, la plus grande, d'une centaine de mètres de longueur, étant déjà inondée.

Durant les années 1970, la carrière s'étendait davantage (+/- 10 ha), surtout dans la moitié sud, et ne s'étirait pas encore autant en direction du nord-est, vers la route N91 (distante de 145 m actuellement, contre 240 m à l'époque).

Par la suite, certaines parties furent remblayées et bâties, en particulier au nord de la rue de la Bruyère.

La carrière d'Opprebais est propriété de la SWDE depuis 1991.

Biblio

Divers

Date de la dernière modification de la fiche

2020-08-19