Situation générale: Cette sablière inactive se situe à la limite septentrionale de la cuesta sinémurienne, sur la rive droite de la Semois; elle a été creusée dans une butte peu élevée constituée de sables sinémuriens de la Formation de Luxembourg.
Description du site: Cette sablière de près de 2 ha s'étend le long de la route Etalle-Chantemelle. Elle comprend deux secteurs contigus:
- vers l'ouest, le secteur A, le plus ancien de la sablière, qui est entièrement comblé par des terres (au moins) et couvert d'une friche herbeuse et par un boisement pionnier;
- vers l'est, le secteur B plus récent, dont le caractère sableux, encore bien net en 1994-95, est en 2007 très réduit. Ce secteur comprend:
+ le fond de l'exploitation (B1): sauf dans une petite partie qui a été recouverte de terres sur une faible épaisseur, le sable y était apparent en 1994-95 sur plus de la moitié de la surface; la végétation herbacée caractéristique des milieux sableux y était déjà de plus en plus envahie de ligneux; en période pluvieuse, la partie la plus basse du fond, couverte de saules, est sous eau (zone restant plus ou moins humide selon les conditions climatiques de l'année);
+ le niveau 1 (B2), qui correspond à la zone découverte, s'étend vers le nord-est seulement.
Les deux secteurs du site sont séparés par un talus arboré en pente vers B.
Fréquentation du site: Faible (chasse). En 1994, le site était encore fermé par une clôture en barbelé en mauvais état; depuis 1995, le site a été plus fréquenté, notamment pour le déversement occasionnel de déchets. En 2007, l'accès au site est bloqué par un tas de terre.
Présence de déchets: Pratiquement dépourvu de déchets récents. Toutefois, après la disparition de la clôture à l'entrée, davantage de dépôts clandestins (tas de pommes de terre dans la mare, inertes).
Environnement du site: Boulaie-chênaie acidophile, prés, champs. D'autres sites sableux existent à proximité: Lx/686/01 et 03 (même zone d'extraction sur le plan de secteur).
Le secteur A, au sol assez irrégulier (anciennes ornières), est couvert d'une friche envahie par de nombreux saules. Les arbres forment par endroits un boisement pionnier (saules surtout) assez riche en ronces et en jeunes Picea abies. Sous le couvert poussent les deux espèces de pyrole (Pyrola minor et Pyrola rotundifolia), ainsi qu'Epipactis helleborine. Dans la partie encore ouverte, la végétation herbacée, mésophile à hygrophile, comprend, outre diverses graminées (e.a. Arrhenatherum elatius, Dactylis glomerata, Holcus lanatus, Festuca arundinacea, Agrostis capillaris, Calamagrostis epigejos, Deschampsia cespitosa), Ranunculus repens, Urtica dioica, Stellaria graminea, Lychnis flos-cuculi, Cardamine pratensis, Primula veris, Potentilla anserina, Medicago lupulina, Vicia spp., Melilotus sp., Lathyrus pratensis, Lotus corniculatus, Heracleum sphondylium, Angelica sylvestris, Veronica chamaedrys, Galium mollugo, Knautia arvensis, Leucanthemum vulgare, Centaurea jacea, Pulicaria dysenterica, Cirsium palustre, des joncs (Juncus inflexus, J. effusus, J. compressus), des laîches (Carex flacca, Carex hirta, Carex panicea, Carex nigra), Colchicum autumnale, etc. Une station de Dactylorhiza fuchsii est répartie dans ce secteur et dans la petite friche du secteur B (site suivi dans le cadre de la surveillance de l'état de l'environnement wallon pour les orchidées - par exemple, plus de 200 pieds en 1994).
La partie sèche du fond du secteur B présente, sur une surface de plus en plus faible d'année en année, une végétation apparentée à une pelouse sur sol siliceux, rapidement colonisée par Pinus sylvestris. On y trouve diverses mousses, Rumex acetosella, Erophila verna, Hypericum perforatum, Lotus corniculatus, Ornithopus perpusillus, Trifolium arvense, T. campestre, Campanula rotundifolia, Thymus pulegioides, Hypochaeris radicata, Hieracium pilosella, Senecio jacobaea, Erigeron acer, Luzula campestris, diverses graminées (e.a. Festuca filiformis, Deschampsia flexuosa, Agrostis capillaris).
La petite friche sur terres apportées montre une végétation herbeuse avec Daucus carota, Torilis japonica, Hypericum perforatum, Lotus corniculatus, Achillea millefolium, Leucanthemum vulgare, Tragopogon pratensis, Centaurea jacea, Tanacetum vulgare,...
La zone la plus humide de la sablière, où l'eau se maintient plus ou moins longtemps selon les années, est envahie par de nombreux Salix spp. mais aussi par des pins et bouleaux. La strate herbacée comprend des joncs (Juncus bufonius, J. articulatus, J. compressus, J. tenuis) et des laîches.
Le niveau 1 est une sarothamnaie dense et âgée, avec des pins et bouleaux dispersés, où les touffes de Calluna vulgaris survivent difficilement; dominant le talus près de la rampe, une zone plus dégagée permet à un lambeau de lande à Calluna vulgaris, Genista pilosa et Carex pilulifera de se maintenir.