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Mortalités d'animaux domestiques

Quelle est la responsabilité du loup dans les attaques contre les animaux domestiques et sauvages ? Avant de répondre à cette question, il est important de souligner qu'un grand nombre d'attaques ne peuvent être attribuées avec certitude à un chien ou à un loup, en raison de l'absence de preuves génétiques fiables. En effet, il est difficile d'extraire de l'ADN lorsque la mort de la proie remonte à plus de 24-48 heures, lorsque des charognards sont passés sur la dépouille, lorsque les blessures ont fortement saigné, lorsqu'il a plu sur la carcasse, etc. Dans certains cas, il est également difficile de confirmer si la mort de l'animal est liée à une prédation ou à une cause naturelle.

Mis à jour le 19/03/2025 (DEMNA / SPW)

Bilan en graphes

Remarque préliminaire :

Ces bilans sont présentés selon la localisation du signalement . Lorsqu'ils ne sont pas présentés pour toute la Wallonie, ils concernent soit la Zone de Présence Permanente ou "ZPP" (zone où sont installés les individus, couples ou meutes), soit la zone extérieure à la ZPP (soit le reste de la Wallonie, concernée par les loups dispersants).

Les diagnostics posés varient selon un degré de certitude. Ainsi :

  • Loup certain : L'attaque a été commise avec une totale certitude par un loup. Dans la plupart de ces cas, la génétique a confirmé ce verdict.

  • Loup non exclu : Il n'est pas possible de confirmer avec certitude que l'attaque a été commise par un loup, mais les critères relevés lors de l'expertise ne permettent pas de l'exclure. Dans ces cas, les analyses génétiques n'ont pas donné de résultat.

  • Loup exclu - chien : L'attaque a été commise avec une totale certitude par un chien. Dans la plupart de ces cas, la génétique a confirmé ce verdict.

Evolution du nombre d'attaques sur proies domestiques (toutes espèces confondues)

nb_attaques

Evolution du nombre d'attaques sur ovins

nb_attaques_ovins

Evolution du nombre d'attaques sur bovins

nb_attaques_bovins

Bilan global

Bilan des attaques sur proies domestiques en Wallonie (toutes proies confondues)

Loup certain Loup non-exclu Chien
2016201
2017011
2018115
2019202
2020433
202114414
202224618
202322528
2024482442
2025114
TOTAL11845118

Bilan des attaques sur proies domestiques en Zone de Présence Permanente (ZPP) et hors ZPP

EN ZPP

HORS ZPP

Loup certain Loup non-exclu ChienLoup certain Loup non-exclu Chien
20160002001
2017000011
2018100015
2019200002
2020210223
20217327112
202281016518
2023103312225
2024821402241
2025011103
TOTAL381178034111

Bilan par type de bétail

Bilan des attaques sur OVINS en ZPP et hors ZPP

OVINS

EN ZPP

HORS ZPP

Loup certainLoup non-excluChienLoup certainLoup non-excluChien
2016000201
2017000011
2018100013
2019200002
2020100213
20216217112
202281013216
202390011216
2024200251330
2025001102
TOTAL2942612186

Bilan des attaques sur BOVINS en ZPP et hors ZPP

BOVINS

EN ZPP

HORS ZPP

Loup certainLoup non-excluChienLoup certainLoup non-excluChien
2016000000
2017000000
2018000000
2019000000
2020110010
2021001000
2022000322
2023032107
20242111289
2025000000
TOTAL354161118

Bilan des attaques sur EQUINS en ZPP et hors ZPP

EQUINS

EN ZPP

HORS ZPP

Loup certainLoup non-excluChienLoup certainLoup non-excluChien
2016000000
2017000000
2018000000
2019000000
2020000000
2021000000
2022000000
2023001000
2024000101
2025000000
TOTAL001101

Bilan des attaques sur d'autres types de proies domestiques en ZPP et hors ZPP

AUTRES (alpagas, cervidés d'élevage ...)

EN ZPP

HORS ZPP

Loup certainLoup non-excluChienLoup certainLoup non-excluChien
2016000000
2017000000
2018000001
2019000000
2020000000
2021000000
2022000010
2023000000
2024410201
2025010001
TOTAL420213

Quel prédateur ?

Le Gouvernement ayant pour volonté d'indemniser les éleveurs lésés par des attaques de loup, il est essentiel de redoubler d'efforts pour distinguer avec la plus grande certitude possible les attaques de chiens de celles de loup. Les conseils qui suivent ne permettent pas de se substituer à l'expertise des membres du Réseau Loup, qui sont les seuls habilités à opérer une autopsie, à prélever des échantillons, et/ou à intervenir en vue d'une éventuelle indemnisation. Ils permettent toutefois d'acquérir les bons réflexes avant de contacter le Réseau loup.

La première étape consiste à préserver les lieux afin de ne pas altérer la "scène du crime". Il convient dès lors de

  • ne pas piétiner excessivement la zone

  • d'isoler de la zone le reste du troupeau

  • de couvrir la carcasse sans la déplacer

  • de la stocker dans un lieu frais en cas de forte chaleur. Dans ce cas, des photos de la zone d'attaque doivent être prises avant le déplacement de la dépouille.

La deuxième étape vise à déterminer s'il y a eu prédation ou non. Pour ce faire, il est important d'analyser une dépouille fraîche et d'analyser l'environnement immédiat. La carcasse peut ensuite être analysée.

Analyser une dépouille fraîche
Analyser l'environnement

En cas de mort naturelle, la cause du décès peut être brouillée très rapidement par la consommation exercée par les charognards (corvidés, renards, sangliers, mustélidés,...). Pour établir la prédation, il faut donc :

  • que le délai entre le décès et l'analyse de la dépouille soit le plus court possible : au-delà de 24 heures, le diagnostic se complique sérieusement pour devenir quasiment impossible après 48 heures.

  • regarder la couleur de la chair, qui est un bon indicateur de la fraîcheur : plus elle est rouge et sanguinolente, plus la carcasse est fraîche. Ensuite la chair blanchit pour devenir brunâtre et sèche.

Pour établir la prédation, il faut :

  • chercher des traces de lutte et d'attaque ;

  • chercher des indices de présence de canidés tels que des excréments, des empreintes ou des poils. En cas de présence de l'un de ces indices, il convient de le photographier et de le protéger ;

  • éventuellement recueillir les témoignages d'éventuels voisins quant à la présence de chiens errants et/ou l'heure présumée du décès ;

  • questionner le propriétaire sur l'état de santé initial de l'animal.

Les trois premières étapes franchies, l' analyse de la carcasse peut débuter. Réalisée obligatoirement par un membre du Réseau Loup, elle permettra de déterminer si la prédation est avérée (en cas de présence de morsures avec hématomes), et la nature du prédateur. Certains critères sont typiques du loup, d'autres du chien. La combinaison de plusieurs facteurs permettra de faire pencher la balance vers l'un ou l'autre.

Les critères davantage « typés  loup » 
Les critères davantage « typés grand chien »
  • Présence de plusieurs morsures "profondes" avec hématome à la gorge expliquant la mise à mort ;

  • Ouverture de la cage thoracique entre les antérieurs, et la consommation des viscères thoraciques (poumons et cœur) en délaissant systématiquement les viscères abdominales ;

  • Quantité de viande consommée : entre 2 et 5 kg pour un animal isolé ;

  • Consommation relativement "prioritaire" au niveau des antérieurs et des postérieurs (souvent jusqu'à l'os) sans nécessairement disloquer les membres ;

  • Si les membres sont en déconnexion anatomique, la peau y est souvent retournée "en chaussette" ;

  • Carcasse retournée ou déplacée pour consommer les meilleures parties des 2 faces ;

  • Peau souvent retournée "en chaussette" au niveau des pattes ;

  • Os longs éventuellement brisés.

  • Morsures à divers endroits et parfois au cou (mais souvent aussi à la nuque, sur le dos, etc...) ;

  • Viscères thoraciques parfois consommées et la cavité thoracique non ouverte entre les antérieurs ;

  • Si consommation des gigots, l'os n'est pas souvent décharné (il est mordillé) ;

  • Dans le cas d'un mouton, de la laine est éparpillée dans certains cas.

L' ultime étape consiste à collecter de l'ADN dans l'espoir d'identifier le prédateur.

Pour en savoir plus sur le sujet, lire l'article paru dans Forêt.Nature (www.foretwallonne.be) : " PDF Entre chiens et loups (PDF-1773 ko) " (Référence complète : Fichefet, V., Della Libera, F., Licoppe, A., Schockert, V. (2018) Entre chiens et loups. Forêt.Nature n°146, 36-41 pp.)