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Lynx (Lynx lynx)

Taxonomie

Synonymes :
Latin : Felis lynx
Français : Lynx
Anglais : Lynx
Néerlandais : Lynx
Allemand : Luchs
Groupe biologique :Animaux / Vertébrés / Mammifères / Carnivores

Intro

Synthèse

Le lynx est un des trois grands prédateurs sauvages recolonisant progressivement plusieurs régions d'Europe, parfois grâce au concours de réintroductions organisées par les autorités. Si quelques individus sont réapparus de façon improbable dans l'Est de la Belgique dans les années 90, leur présence ne semblait toutefois pas due à une recolonisation naturelle. Chez cette espèce en effet, la dispersion des jeunes s'effectue de proche en proche, les nouveaux espaces occupés par des individus en dispersion apparaissant à la frange d'un noyau de population existant ou dans un ancien territoire inoccupé de la population. Les observations d'il y a 20 ans dans l'Est de la Belgique ont fini par s'étioler, ramenant le lynx au rang des espèces absentes en Région wallonne. Depuis le printemps 2020, un individu semble cependant présent dans la vallée de la Semois. L'origine de ce lynx est pour l'instant indéterminée mais sa localisation est très éloignée des premiers foyers connus de cette espèce (Rhénanie-Palatinat ; 250 km). Des investigations sont en cours pour connaître sa provenance. Prédateur spécialisé du chevreuil, pouvant toutefois se contenter de plus petites proies (lièvres, campagnols...), c'est un chasseur à l'affût. Sa discrétion est son atout majeur et sa quiétude essentielle, ce qui rendent rares ses rencontres avec l'homme. Il ne représente, par ailleurs, aucun danger pour celui-ci.

Description morphologique

Le Lynx boréal est le plus grand félin de nos régions : sa hauteur au garrot va de 55 à 70 cm et sa longueur tête-corps varie de 80 à 130 cm. La queue, relativement courte (20 à 25 cm), est toujours terminée par un manchon noir. Le poids oscille de 16 à 24 kg chez les femelles et de 20 à 30 kg chez les mâles. Le lynx présente des pinceaux de poils de 2 à 4 cm sur le sommet des oreilles ainsi que des favoris épais. La couleur du pelage va du beige-gris en hiver au brun-roux en été. Les taches sombres typiques de son pelage permettent d'identifier chaque individu.

Sources : Thiry, V. (2007). Réactualisation : ULiège 2020.

Législation

Législation régionale (Conservation de la Nature)

  • LCN 1973 : Annexe 2a

    Cette espèce est mentionnée dans l'Annexe 2a du décret du 6 décembre 2001 modifiant la Loi du 12 juillet 1973 de la Conservation de la Nature qui indique (Article 2) que cette espèce est intégralement protégée (espèce strictement protégées en vertu de l'annexe IVa de la Directive 92/43/CEE et de l'annexe II de la Convention de Berne). Cette protection implique l'interdiction :

    • 1° de capturer et de mettre à mort intentionnellement de spécimens de ces espèces dans la nature ;
    • 2° de perturber intentionnellement ces espèces, notamment durant la période de reproduction, de dépendance, d'hibernation et de migration ;
    • 3° de détruire ou de ramasser intentionnellement dans la nature ou de détenir des oeufs de ces espèces ;
    • 4° de détériorer ou de détruire les sites de reproduction, les aires de repos ou tout habitat naturel où vivent ces espèces à un des stades de leur cycle biologique ;
    • 5° de naturaliser, de collectionner ou de vendre les spécimens qui seraient trouvés blessés, malades ou morts ;
    • 6° de détenir, transporter, échanger, vendre ou acheter, offrir aux fins de vente ou d'échange, céder à titre gratuit les spécimens de ces espèces prélevés dans la nature, y compris les animaux naturalisés, à l'exception de ceux qui auraient été prélevés légalement avant la date d'entrée en vigueur de la présente disposition ainsi qu'à l'exception de celles de ces opérations qui sont constitutives d'une importation, d'une exportation ou d'un transit d'espèces animales non indigènes et de leurs dépouilles ;
    • 7° d'exposer dans des lieux publics les spécimens.

    Les interdictions visées aux points 1°, 2°, 5°, 6° et 7° de l'alinéa précédent s'appliquent à tous les stades de la vie des espèces animales visées par le présent article, y compris les oeufs, nids ou parties de ceux-ci ou des spécimens.

    Les Articles 5 et 5bis définissent les modalités de dérogations aux mesures de protection des espèces animales et végétales. Voir l'AGW du 20 novembre 2003 relatif à l'octroi de dérogations aux mesures de protection des espèces animales et végétales (M.B. 20.01.2004).

Législation régionale (Chasse et pêche)

  • Aucune réglementation

Législation fédérale

  • Aucune réglementation

Convention internationale

  • Berne - Annexe 3

    Convention de Berne, annexe 3 : Toute exploitation de la faune sauvage énumérée à l'annexe III est réglementée de manière à maintenir l'existence de ces populations hors de danger. Ces mesures comprennent notamment: a) l'institution de périodes de fermeture et/ou d'autres mesures réglementaires d'exploitation; b) l'interdiction temporaire ou locale de l'exploitation, s'il y a lieu, afin de permettre aux populations existantes de retrouver un niveau satisfaisant; c) la réglementation, s'il y a lieu, de la vente, de la détention, du transport ou de l'offre aux fins de vente des animaux sauvages, vivants ou morts.

Directives européennes

  • CE/92/43 - Annexe 2

    Directive Faune-Flore-Habitat, annexe 2 : espèce dont l'habitat doit être protégé.

  • CE/92/43 - Annexe 4

    Directive Faune-Flore-Habitat, annexe 4 : espèce strictement protégée, la capture et la mise à mort intentionnelle est interdite tout comme la perturbation des phases critiques du cycle vital et la destruction de leurs aires de repos et de leurs sites de reproduction.

Autres législations régionales

  • Aucune réglementation

Distribution

Distribution en Belgique :Flandre, Wallonie

Sources :Libois (1997), Onkelinx (1997)

Statut de présence :Hi : hivernant
Indigenat :A vérifier
Type de distribution :Po : ponctuelle
Distribution en Europe :

Sauf exceptions, le lynx boréal était jadis présent dans toute l'Europe avant d'en disparaître quasi complètement. Dès 1800, il ne subsistait plus que dans les forêts boréales de montagne mais certaines de ces populations relictuelles ont également fini par s'éteindre. Quelques derniers noyaux de populations ont survécu dans le nord de l'Europe, dans les Carpates et probablement dans les Balkans, jusqu'à ce que des réintroductions soient menées en France, en Suisse, en Italie ou encore en Slovénie dès la fin des années '60 à partir d'individus principalement issus des Carpates slovaques (Libois, 2006).

Distribution en Belgique :

L'espèce a disparu de Belgique vraisemblablement entre le XVème et le XVIIème siècles, comme dans de nombreuses autres régions d'Europe.

Distribution en Wallonie :

Le lynx a choisi la vallée de la Semois pour établir ses quartiers. C'est ce que démontrent des photos prises en 2020 (voir actualité). Les 6 mois qui séparent les deux clichés permettent de considérer que ce lynx n'est pas de passage, mais semble bien établi en Wallonie.  Il est en revanche trop tôt pour parler de « population ».

Ce n'est pas la première fois que l'espèce foule le sol wallon. Quelques observations avaient été signalées dans l'est du pays (massifs forestiers aux frontières allemande et française) avant 1990, mais n'avaient pu être validées faute de preuves matérielles. Cependant, de nouvelles observations ont été confirmées depuis une quinzaine d'années dans l'Hertogenwald et dans le Limbourg hollandais (où des indices réguliers ont été relevés à proximité de Fouron). L'origine de ces animaux est difficile à établir, raison pour laquelle des pièges à poil ont été placés dans la Semois afin d'en savoir plus sur l'individu qui s'y est installé (voir actualité).

Sources : Libois (2006), SPW (2021)

Ecologie

Ecologie :

La fragmentation des habitats forestiers combinée à une chasse démesurée et à une réduction des proies disponibles dans certaines régions ont largement contribué au déclin ou à l'éradication du lynx dans une grande partie de l'Europe. Malgré cela, l'aire de répartition de l'espèce, bien que discontinue, reste très étendue, et le félin peut y fréquenter des habitats très variés suivant les régions : En Asie centrale, il fréquente sans difficulté les steppes et milieux ouverts peu boisés alors qu'en Europe, il est plutôt inféodé aux grands massifs forestiers.

Chez nous, ce sont préférentiellement les zones boisées que ce félin fréquente, quelle qu'en soit l'essence dominante, et du moment que des proies y sont disponibles. Le lynx trouvera également en forêt des abris et gîtes en abondance, loin des hommes. L'augmentation conséquente des populations d'ongulés au cours des dernières décennies rendent nos habitats forestiers favorables à cette espèce. Toutefois, la distance entre les foyers de population actuels en Europe de l'Ouest (Allemagne, France), n'est pas de nature à faciliter la recolonisation de nos régions par le lynx pour l'instant, la dispersion des individus s'effectuant de proche en proche à partir des noyaux de présence de l'espèce.

Les domaines vitaux des individus sont très grands : de 100 à 250 km², les femelles utilisant des espaces généralement moins étendus que les mâles. Ils sont solitaires sauf durant la période d'accouplement, la femelle élève ensuite seule sa progéniture. Une fois adolescents, les jeunes quitteront le domaine vital de leur mère et partiront en quête d'un territoire.

Il est important de surveiller l'évolution de la situation en Région wallonne pour adopter si nécessaire des mesures spécifiques à la préservation des individus recensés sur le territoire régional.

Sources : Libois R., 2006 ; Thiry V., 2007. Réactulisation : ULiège 2020.

Statut

Liste Rouge

Espèce menacée :Oui
Statut :RE : éteinte régionalement

Espèce invasive

Liste :NE

Divers