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2160 - Sources de la Woltz

Site de Grand Intérêt Biologique (SGIB)

Synonymes :Vallée de la Woltz
Communes :Gouvy
Cantonnements DNF :Vielsalm
Surface :54.84 ha
Coordonnées :X Lambert : 262876 - Y Lambert : 92775
Voir la localisation avec la cartographie dynamique
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué.

Intro

Brève description

La zone des sources de la Woltz est située en Ardenne orientale, tout près du Grand-Duché de Luxembourg, plus précisément au sud du village de Limerlé, sur le territoire de la commune de Gouvy. La source principale de ce sous-affluent de la Sûre se trouve au nord du Bois de Rouvroy, à l'ouest du RAVeL Gouvy-Bastogne qui emprunte l'ancienne ligne ferroviaire 163. Quelques centaines de mètres au nord-est, une source alimente un petit embranchement secondaire à l'endroit dénommé "Al Boûse" et plusieurs autres encore donnent naissance à un petit affluent partant du lieu-dit "La Dalle". Le cours d'eau circule à travers un paysage agricole dominé par les prairies intensives et les cultures mais qui a connu une politique d'enrésinement intense tout au long du 20e siècle. Malgré tout, des végétations semi-naturelles de grand intérêt ont subsisté ici et là dans cette tête de bassin transfrontalier. Plusieurs parcelles ont été acquises au cours des années 2000 par l'association Natagora en vue d'y constituer la réserve naturelle de la Vallée de la Woltz, agréée depuis avril 2019 par la Région wallonne pour une surface d'environ 12 ha. Ces parcelles, disséminées en quatre ensembles sur une distance de 3,5 km, renferment des prés de fauche humides à bistorte (Persicaria bistorta) et canche cespiteuse (Deschampsia cespitosa), des mégaphorbiaies à reine des prés (Filipendula ulmaria), des fragments de prairies de fauche submontagnardes peu fertilisées à gesse des montagnes (Lathyrus linifolius), fenouil des Alpes (Meum athamanticum) et petit rhinanthe (Rhinanthus minor), des jonçaies acutiflores et plus localement des bas-marais acides avec entre autre le comaret (Comarum palustre), la laîche noire (Carex nigra) ou encore la laîche blanchâtre (Carex canescens). L'avifaune nicheuse est surtout représentée par des passereaux comme le tarier pâtre (Saxicola rubicola), la pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) ou encore le pipit des arbres (Anthus trivialis), mais d'autres espèces telles que la cigogne noire (Ciconia nigra) et le milan royal (Milvus milvus) fréquentent le site à la recherche de nourriture. Parmi les papillons de jour, seul groupe d'insectes quelque peu documenté pour la réserve, deux espèces ressortent particulièrement: il s'agit du nacré de la bistorte (Boloria eunomia) et du cuivré de la bistorte (Lycaena helle), très représentatifs des prairies humides ardennaises mais partout en fort déclin. La vallée de la Woltz, y compris la petite parcelle isolée du Cornelysmillen, figure dans les limites du Parc Naturel des Deux Ourthes. Ce site bénéficie implicitement du statut de protection conféré aux espèces protégées qui y sont présentes, parmi lesquelles plusieurs espèces d'intérêt communautaire.

Carto

Régions naturelles

  • L9 - Ardenne orientale

Limites administratives

Ancienne(s) commune(s)SurfaceNouvelle(s) commune(s)Province(s)
Limerlé54.84 haGOUVYLUXEMBOURG

Cantonnements DNF

Cantonnement(s)SurfaceDirection(s)
Vielsalm54.84 haMarche-en-Famenne

Mentions dans d'autres inventaires de sites

A compléter

Site classé

A compléter

Propriétaire(s)

Privé(s) Oui  ONG Oui  Communes Oui  Région Non  Autres publics Non

Sites protégés

Code du siteNom du siteSurface
6789Vallée de la Woltz12.1454 ha

Espèces

Espèces de valeur patrimoniale

TaxonStatut de protectionListe rougeStatutAnnéeRep*ProtectionSource
Animaux - Vertébrés - Oiseaux
Acrocephalus palustrisOuiNonNicheur2012J. Debieve
Anthus trivialisOuiNonNicheur2017P. Collas et al.
Ciconia nigraOuiOui2015Divers obs.
Corvus coraxOuiOui2019P. Collas
Dryocopus martiusOuiNon2018P. Collas
Emberiza citrinellaOuiNonNicheur2019P. Collas
Gallinago gallinagoOuiOuiMigr.-hiv.2013S. Rouxhet
Lanius collurioOuiNonNicheur2019P. Collas et al.
Lanius excubitorOuiOuiHiv. - nicheur possible2019P. Collas et al.
Milvus milvusOuiOui2019P. Collas et al.
Saxicola rubicolaOuiNonNicheur2015P. Collas
Streptopelia turturOuiOuiNicheur possible2019P. Collas
Sylvia currucaOuiNonNicheur possible2011Divers obs.
Animaux - Vertébrés - Reptiles
Zootoca viviparaOuiNon2011J. Taymans
Invertébrés - Insectes - Papillons diurnes
Aporia crataegiNonNon2019P. Collas
Boloria eunomiaOuiOui2018P. Collas, C. Thomas
Boloria seleneNonNon2014P. Collas
Callophrys rubiNonNon2011P. Collas, J. Taymans
Lycaena helleOuiOui2018P. Collas, C. Thomas
Pyrgus malvaeNonOui2011P. Collas, J. Taymans
Invertébrés - Insectes - Papillons nocturnes
Callimorpha dominula2011P. Collas
Euplagia quadripunctaria2014P. Collas
Invertébrés - Insectes - Coléoptères
Dytiscus marginalis2009D. Parkinson
Plantes - Plantes supérieures
Carex canescens2011P. Collas, J. Taymans
Carex echinata2018P. Collas
Carex rostrata2010P. Collas
Centaurea nigra2019P. Collas
Comarum palustre2017P. Collas, J. Taymans
Meum athamanticum2019P. Collas
Persicaria bistorta2019P. Collas, J. Taymans
Ranunculus fluitans2011P. Collas, J. Taymans
Viola palustris2017P. Collas

Commentaires sur la faune

Mammifères (données P. Collas et al. 2009-2019): Capreolus capreolus, Lepus europaeus, Meles meles, Vulpes vulpes.

Oiseaux (données P. Collas et al. 2009-2019): Accipiter nisus, Acrocephalus palustris, Aegithalos caudatus, Alauda arvensis, Anthus trivialis, Buteo buteo, Buteo lagopus (hiv. 2011), Carduelis cannabina, Carduelis carduelis, Chloris chloris, Ciconia nigra, Columba palumbus, Corvus corax, Coturnix coturnix, Cyanistes caeruleus, Dendrocopos major, Dryocopus martius, Emberiza citrinella, Falco tinnunculus, Fringilla coelebs, Gallinago gallinago, Lanius collurio, Lanius excubitor, Milvus milvus, Motacilla flava, Parus major, Phylloscopus collybita, Pyrrhula pyrrhula, Regulus regulus, Saxicola rubetra (migr.), Saxicola rubicola, Streptopelia turtur, Sylvia atricapilla, Sylvia communis, Sylvia curruca, Turdus pilaris, Turdus viscivorus.

Reptiles (données J. Taymans, 2011): Zootoca vivipara.

Amphibiens (données J. Taymans, 2011; P. Collas, 2014): Pelophylax sp., Rana temporaria.

Lépidoptères (données P. Collas, D. Klaessens et al. 2009-2019): Aglais urticae, Anthocharis cardamines, Aphantopus hyperantus, Aporia crataegi, Araschnia levana, Boloria selene, Callimorpha dominula, Coenonympha pamphilus, Euplagia quadripunctaria, Gonepteryx rhamni, Inachis io, Lasiommata megera, Ochlodes sylvanus, Pieris brassicae, Pieris napi, Thymelicus sylvestris, Vanessa atalanta, Vanessa cardui.

Libellules (données P. Collas, D. Klaessens et al. 2009-2019): Calopteryx virgo, Coenagrion puella, Enallagma cyathigerum, Libellula depressa, Pyrrhosoma nymphula.

Orthoptères (données D. Klaessens et al. 2014): Chrysochraon dispar, Omocestus viridulus.

Commentaires sur la flore

Plantes supérieures (données P. Collas et J. Taymans 2009-2019): Achillea millefolium, Achillea ptarmica, Aegopodium podagraria, Agrostis canina, Agrostis capillaris, Ajuga reptans, Alchemilla xanthochlora, Alopecurus pratensis, Alopecurus geniculatus, Alisma plantago-aquatica, Angelica sylvestris, Betula pendula, Betula pubescens, Calluna vulgaris, Caltha palustris, Campanula rotundifolia, Cardamine hirsuta, Cardamine pratensis, Carex canescens, Carex echinata, Carex nigra, Carex ovalis (= leporina), Carex pallescens, Carex rostrata, Carex vesicaria, Centaurea nigra, Cerastium fontanum, Cirsium arvense, Cirsium palustre, Cirsium vulgare, Comarum palustre, Cytisus scoparius, Deschampsia cespitosa, Deschampsia flexuosa, Dryopteris carthusiana, Equisetum palustre, Epilobium angustifolium, Epilobium ciliatum, Fallopia convolvulus, Festuca rubra, Filipendula ulmaria, Galeopsis tetrahit, Galium aparine, Galium mollugo, Galium palustre, Galium uliginosum, Galium saxatile, Glyceria fluitans, Gnaphalium uliginosum, Heracleum sphondylium, Hieracium laevigatum, Holcus mollis, Holcus lanatus, Hypericum humifusum, Hypericum maculatum, Hypericum perforatum, Juncus acutiflorus, Juncus bufonius, Juncus bulbosus, Juncus effusus, Lathyrus linifolius, Lemna minor, Leucanthemum vulgare, Linaria vulgaris, Lotus corniculatus, Lotus pedunculatus, Luzula campestris, Lychnis flos-cuculi, Lycopus europaeus, Lysimachia vulgaris, Malva moschata, Mentha aquatica, Mentha arvensis, Molinia caerulea, Myosotis scorpioides, Meum athamanticum, Papaver rhoeas, Persicaria bistorta, Persicaria maculosa, Phalaris arundinacea, Phleum pratense, Picea abies, Pimpinella saxifraga, Plantago lanceolata, Poa pratensis, Poa trivialis, Polygonum aviculare, Populus tremula, Populus x canadensis, Potentilla erecta, Prunus serotina, Ranunculus flammula, Ranunculus fluitans, Ranunculus repens, Rhinanthus minor, Rubus idaeus, Rumex acetosa, Rumex acetosella, Rumex obtusifolius, Salix aurita, Sambucus nigra, Sambucus racemosa, Scrophularia nodosa, Senecio ovatus, Senecio sylvaticus, Sorbus aucuparia, Sparganium erectum, Stachys palustris, Stellaria alsine, Stellaria graminea, Tanacetum vulgare, Typha latifolia, Urtica dioica, Valeriana dioica, Valeriana officinalis, Veronica chamaedrys, Veronica officinalis, Viburnum opulus, Vicia cracca, Vicia sepium, Viola palustris, Viola tricolor.

Espèces exotiques

Plantes: Epilobium ciliatum, Picea abies, Prunus serotina.

Conservation

Objectifs de conservation

Conservation d'un fond de vallée ardennais d'intérêt botanique, entomologique et ornithologique et restauration des habitats semi-naturels typiques (prés de fauche humides, bas-marais acides, mégaphorbiaies, ...).

Menaces

A compléter

Recommandations

Vu la méconnaissance de la faune locale, des inventaires sont hautement souhaitables.

Suivi de l'évolution de la population de nacré et de cuivré de la bistorte.

Plan de gestion

Un plan de gestion de la RNA "Vallée de la Woltz" est détaillé dans le dossier de demande d'agrément déposé en 2012 par J. Taymans pour le compte de Natagora. Ce plan de gestion est consultable au Cantonnement DNF de Vielsalm.

Différentes mesures de gestion ont eu lieu sur le site depuis les premiers achats de terrain en 2004: élimination de plantations d'épicéas à l'emplacement d'anciennes prairies, restauration de bas-marais acides, creusement de mares... Ces travaux ont été menés principalement dans le cadre des actions de deux projets Interreg transfrontaliers successifs intitulés "Projet Interreg de restauration des Fonds de vallées" (2004-2012).

Accès du public

La vallée de la Woltz est relativement isolée et peu de voiries carrossables permet d'y accéder, en particulier les parcelles qui forment la réserve naturelle agréée. Les parcelles situées le plus à l'ouest sont toutefois directement contiguës à la voie lente du RAVeL qui relie Gouvy à Bastogne (ligne 163). La parcelle la plus au nord, la plus proche du village de Limerlé, est directement accessible par la rue de la Dalle. Les autres zones sont plus difficilement joignables.

L'accès de la réserve naturelle au public sera limité dans le cadre de visites guidées, lors des chantiers de gestion ou toute autre activité organisée dans le site et avalisée par la commission de gestion.

Les véhicules motorisés et vélos tout terrain ne seront pas admis dans la réserve, à l'exception des engins agricoles et autres destinés à la gestion du site (fauche, débroussaillage, ...).

Les études scientifiques seront suscitées et menées après accord de la commission de gestion.

Pour des motifs de sécurité publique, de protection d'espèces ou de travaux de gestion, la commission de gestion peut interdire temporairement certains accès.

Détails

Description physique

Les sources de la Woltz sont situées en Ardenne orientale, tout près du Grand-Duché de Luxembourg, plus précisément au sud du village de Limerlé, sur le territoire de la commune de Gouvy.

Ce cours d'eau belgo-luxembourgeois appartient au bassin hydrographique du Rhin, en tant que sous-affluent de la Sûre (Sauer en allemand), elle-même affluent de la Moselle originaire de l'Ardenne belge, d'une longueur de 206 km avec un bassin versant de 4240 km2.

La Woltz correspond à l'une des têtes du bassin versant de la Sûre, dont la source "officielle" se trouve au nord du Bois de Rouvroy, 200 m à l'ouest du RAVeL Gouvy-Bastogne qui emprunte l'ancienne ligne ferroviaire 163. Une série d'autres sources alimentent de petits ruisselets qui tous rejoignent rapidement la rive gauche de la Woltz. L'une d'elles sourd à l'endroit dénommé "Al Boûse", quelque 1300 m au nord-est de la première, mais la plupart de ces sources sont concentrées au lieu-dit "La Dalle", au sud de la Baraque Dupont, principalement situées au sein d'un peuplement d'épicéas. De sa source principale jusqu'à la frontière grand-ducale, la Woltz parcourt près de 4000 m dans l'axe ouest-nord/est et montre un dénivelé assez faible, l'altitude passant de 490 m à 450 m. La qualité physico-chimique des eaux de la rivière est assez bonne, ce qui s'explique par un environnement rural dépourvu de noyaux d'habitats, de fermes et d'industries et par la quasi absence de réseau routier (en dehors de chemins agricoles ou forestiers).

Les parcelles constituant la réserve naturelle agréée dite "Vallée de la Woltz" sont disséminées tout le long de la rivière et de ses embranchements secondaires sur près de 4 km. Une petite parcelle isolée se trouve par ailleurs le long du Klengelbaach, petit affluant de rive droite de la Woltz coulant à quelques centaines de m au sud de celle-ci et faisant frontière entre la Belgique et le Grand-Duché.

La région, assez typique de l'Ardenne herbagère, montre un relief relativement peu accusé, mollement vallonné, la Woltz ayant creusé un vallon peu encaissé en comparaison avec d'autres vallées proches. Le paysage est de type agricole, largement dominé par les prairies, les cultures et les plantations résineuses.

Le site repose majoritairement sur des sols limono-caillouteux à charge schisto-phylladeuse, à drainage naturel favorable et à horizon B structural (sols Gbbfi1-2-3-5). Il existe aussi plus localement quelques poches de sols à drainage naturel pauvre à très pauvre (Ggx1 et fGix2) et des fonds de vallons limoneux (S).

Le site se trouve dans la région biogéographique continentale et dans le district phytogéographique ardennais.

Description biologique

Se situant aux confins de la Belgique et du Grand-Duché de Luxembourg, dans une région isolée et très peu habitée, la vallée de la Woltz demeure largement méconnue des naturalistes et son intérêt biologique n'est donc que très partiellement documenté.

Les informations disponibles concernent essentiellement les parcelles constituant la réserve naturelle propriété de l'association Natagora, soit une douzaine d'hectares au total. La végétation et la flore de cette réserve sont décrites en détail dans la demande d'agrément rédigée pour le compte de Natagora par J. Taymans et déposée à la Région wallonne en janvier 2012. Les informations qui suivent sont essentiellement tirées de ce dossier.

De façon très synthétique, les communautés végétales de la réserve de la Vallée de la Woltz peuvent être réparties en trois grands ensembles: les milieux aquatiques, les milieux liés à la dynamique forestière, les prairies humides.

Les milieux aquatiques

Le ruisseau de la Woltz (ou Weyerbach) et ses petits affluents de rive gauche présentent des eaux de bonne qualité et des berges à caractère naturel colonisées par une végétation touffue. Le cours amont de certains affluents peut temporairement s'assécher durant la période d'étiage (étés secs). La flore aquatique ne semble pas encore avoir fait l'objet d'un inventaire détaillé. On relèvera cependant la présence d'un peuplement de renoncule flottante (Ranunculus fluitans) dans la Woltz aval.

Outre les eaux courantes, le site comporte plusieurs petites mares aux eaux mésotrophes qui ont été créées par obstruction de tronçons d'anciens drains, dans le cadre du Projet Interreg de restauration des Fonds de vallées (2004-2012). Ce sont en général des mares de faible profondeur permanentes ou temporaires destinées à permettre la réinstallation des espèces typiques des bas-marais acides. Elles sont rapidement colonisées par diverses plantes comme des joncs (Juncus effusus, Juncus bulbosus, Juncus acutiflorus, ...) et des laîches (Carex spp.).

Les milieux liés à la dynamique forestière

On distingue plusieurs types de végétations plus ou moins bien caractérisés selon les endroits mais dont l'évolution peut être très dynamique dans certains cas:

- des boisements pionniers correspondant le plus souvent à la forêt mélangée à bouleau (Betula spp.), tremble (Populus tremula), sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia) et saule marsault (Salix caprea): il s'agit de recrûs naturels colonisant de petites parcelles de prairies abandonnées ou de mises à blanc d'épicéas non replantées.

- des fourrés tempérés à viorne obier (Viburnum opulus), sureau noir (Sambucus nigra), sureau à grappes (Sambucus racemosa), framboisier (Rubus idaeus) et cerisier tardif (Prunus serotina) s'installant sur des coupes forestières.

- des fourrés de genêts à balais (Cytisus scoparius).

- des communautés d'herbacées des coupes et mises à blanc s'installant durant les premières années suivant l'exploitation et constituées d'espèces acidophiles telles que l'agrostis commun (Agrostis capillaris), la houlque molle (Holcus mollis), le séneçon des bois (Senecio sylvaticus), le séneçon de Fuchs (Senecio ovatus), le jonc épars (Juncus effusus), etc.

Les prairies humides

Les prairies humides occupaient jadis la plus grande partie du vallon de la Woltz et de ses affluents. Elles furent exploitées pour la production de foin et de litière. Du fait de leur isolement et de l'évolution des pratiques agricoles, ces prairies ont été progressivement abandonnées puis largement enrésinées au cours du 20e siècle. Certaines parcelles oubliées se sont reboisées spontanément par des feuillus ou sont restées à l'état de prairie, notamment sous l'action de broutage des cervidés, bien présents dans la région. Les reliques de ces prairies humides qui ont subsisté au fil du temps sont en partie intégrées dans la réserve naturelle de la Woltz. On peut y reconnaître les groupements suivants:

- la prairie abandonnée à reine des prés (Filipendula ulmaria), angélique sauvage (Angelica sylvestris), valériane officinale (Valeriana officinalis), bistorte (Persicaria bistorta), baldingère (Phalaris arundinacea), lysimaque vulgaire (Lysimachia vulgaris), ...

- la prairie de fauche submontagnarde peu fertilisée, avec la gesse des montagnes (Lathyrus linifolius), le petit rhinanthe (Rhinanthus minor), la véronique petit-chêne (Veronica chamaedrys), le petit boucage (Pimpinella saxifraga), l'achillée millefeuille (Achillea millefolium), alchémille vert-jaunâtre (Alchemilla xanthochlora), la centaurée noire (Centaurea nigra), la campanule à feuilles rondes (Campanula rotundifolia), l'épervière lisse (Hieracium laevigatum), ...

- la prairie de fauche humide peu à moyennement fertilisée, présente en mosaïque avec les autres types de formations prairiales, caractérisées par l'abondance de la canche cespiteuse (Deschampsia cespitosa) et de la bistorte (Persicaria bistorta), avec aussi l'angélique sauvage (Angelica sylvestris), le cirse des marais (Cirsium palustre), le scirpe des bois (Scirpus sylvaticus), le gaillet des fanges (Galium palustre), le populage (Caltha palustris), le lotier des fanges (Lotus pedunculatus), etc.

- la prairie humide oligotrophe, présente très localement sur de petites surfaces, souvent mosaïque avec des fourrés de saules et des prairies de fauche humides, avec comme espèces caractéristiques la molinie (Molinia caerulea), la violette des marais (Viola palustris), la tormentille (Potentilla erecta), l'agrostis des chiens (Agrostis canina), le gaillet du Harz (Galium saxatile), la luzule champêtre (Luzula campestris), la laîche des lièvres (Carex ovalis), l'achillée sternutatoire (Achillea ptarmica), le jonc à tépales aigus (Juncus acutiflorus), etc.

- le bas-marais acide représenté sur le site par un groupement fragmentaire à comaret (Comarum palustre), laîche noire (Carex nigra), violette des marais (Viola palustris), valériane dioïque (Valeriana dioica), laîche à bec (Carex rostrata), cirse des marais (Cirsium palustre).

- de petites plages de jonçaie acutiflore et de cariçaie s'observe également ponctuellement.

La diversité floristique de la vallée de la Woltz peut être considérée comme assez moyenne sur base des informations disponibles. On y a recensé une centaine d'espèces de plantes supérieures mais aucune donnée ne semble exister pour les bryophytes, les algues, les lichens et la fonge.

Bien que très partiellement connu, l'intérêt faunistique du site est souligné par la présence de diverses espèces patrimoniales.

L'avifaune nicheuse est surtout représentée par des passereaux comme le tarier pâtre (Saxicola rubicola), la pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) ou encore le pipit des arbres (Anthus trivialis), mais d'autres espèces telles que la cigogne noire (Ciconia nigra) et le milan royal (Milvus milvus) fréquentent le site à la recherche de nourriture.

Parmi les papillons de jour, seul groupe d'insectes quelque peu documenté pour la réserve, figurent plus particulièrement le nacré de la bistorte (Boloria eunomia) et le cuivré de la bistorte (Lycaena helle), deux espèces très représentatives des prairies humides ardennaises mais partout en fort déclin.

Monument naturel

A compléter

Monument historique

A compléter

Histoire du site

A l'époque de Ferraris (fin du 18e siècle), la vallée de la Woltz était entièrement occupée par des prairies humides et les alentours par des landes à bruyères piquetées d'arbres et d'arbustes, et traversés par un réseau de chemins et de sentiers. Les portions boisées se limitaient à quelques petits massifs feuillus, surtout dans le sud de la zone.

Une part importante de ces prairies fut enrésinée au cours du 20è siècle et seules subsistaient localement de petites enclaves de prairies progressivement abandonnées.

Les parcelles constituant la réserve naturelle agréée de la vallée de la Woltz ont été acquises à partir de 2004 dans le cadre de deux projets Interreg transfrontaliers successifs intitulés "Projet Interreg de restauration des Fonds de vallées" (2004-2012).

L'agrément de la réserve a été accordé par arrêté du Gouvernement wallon daté du 25 avril 2019.

Biblio

Divers

Sources

Natagora

Répondants de l'information

Natagora

Date de la dernière modification de la fiche

2020-05-08