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3560 - Fayen-Bois

Site de Grand Intérêt Biologique (SGIB)

Synonymes :Fayenbois - Fayembois
Communes :Liège
Cantonnements DNF :Liège
Surface :26.8 ha
Coordonnées :X Lambert : 239825 - Y Lambert : 147565
Voir la localisation avec la cartographie dynamique
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Intro

Brève description

Situé à l'est de l'agglomération liégeoise, sur le rebord du plateau de Herve, le domaine de Fayen-Bois est depuis de nombreuses années le rendez-vous des promeneurs, des écoliers et autres mouvements de jeunesse. Ce remarquable espace vert périurbain de 26 ha, classé comme site depuis 1977, a une longue histoire particulièrement mouvementée et constitue aujourd'hui un refuge pour une riche biodiversité. A l'origine parc de château, il est devenu propriété de la ville de Liège à la fusion des communes et était soumis au régime forestier jusqu'en 2008, sa gestion étant donc maintenant assurée par les services communaux. La couverture forestière est largement dominée par les feuillus indigènes et comprend plusieurs arbres pluricentenaires, de taille impressionnante. Un petit cours d'eau, le ruisseau du Fond de Houlleux, y prend sa source et y a creusé un vallon au relief marqué. Ses abords sont occupés par des éléments de frênaie-aulnaie rivulaire, habitat fort intéressant caractérisé notamment par la présence de la laiche espacée (Carex remota), de la laiche à épis pendants (Carex pendula) et de la dorine à feuilles opposées (Chrysosplenium oppositifolium). C'est aussi le lieu de reproduction de la salamandre tachetée (Salamandra salamandra), amphibien menacé et de plus en plus rare sur le territoire communal. Jusqu'en 2015, le bois se prolongeait à l'ouest, en direction du RAVeL n° 5, par une étendue de prairie et un vieux verger, aujourd'hui transformés en lotissement qui se veut «écologique». A titre compensatoire, un espace dévolu à l'amélioration de la biodiversité a été désigné en lisière du bois. En dépit de ses multiples richesses, le domaine de Fayen-Bois ne bénéficie toujours d'aucun statut de protection et n'a pas été inscrit dans le réseau Natura 2000.

Carto

Régions naturelles

  • F6 - Entre-Vesdre-et-Meuse

Limites administratives

Ancienne(s) commune(s)SurfaceNouvelle(s) commune(s)Province(s)
Jupille-sur-MeuseLIEGELIEGE

Cantonnements DNF

Cantonnement(s)SurfaceDirection(s)
LiègeLiège

Mentions dans d'autres inventaires de sites

A compléter

Propriétaire(s)

Ville de Liège

Privé(s) Non  ONG Non  Communes Oui  Région Non  Autres publics Non

Gestionnaire

Thomas HALFORD, Service de Gestion forestière, Gestion de l'Espace public, Ville de Liège

Espèces

Espèces de valeur patrimoniale

TaxonStatut de protectionListe rougeStatutAnnéeRep*ProtectionSource
Animaux - Vertébrés - Mammifères
Meles melesOuiNon2018Y. Mahaux
Animaux - Vertébrés - Oiseaux
Athene noctuaOuiNon2012J.-F. Denotte
Columba oenasOuiNon2020Divers obs.
Dendrocopos mediusOuiNon2020J. Lesage
Phoenicurus phoenicurusOuiNon2017Divers obs.
Phylloscopus trochilusOuiNon2012B. Losson
Strix alucoOuiNon2016J.-Y. Baugnée
Animaux - Vertébrés - Amphibiens
Ichthyosaura alpestrisOuiNon2010Divers obs.
Rana temporariaOuiNon2020Divers obs.
Salamandra salamandraOuiNonRepr.2021Divers obs.
Invertébrés - Mollusques
Limax cinereoniger2016J.-Y. Baugnée

Commentaires sur la faune

Mammifères (données divers obs. 2005-2020): Capreolus capreolus, Meles meles, Sciurus vulgaris.

Oiseaux (données divers obs. 2005-2020): Apus apus, Ardea cinerea, Athene noctua, Buteo buteo, Carduelis carduelis, Certhia brachydactyla, Coccothraustes coccothraustes, Columba oenas, Columba palumbus, Dendrocopos major, Dendrocopos medius, Erithacus rubecula, Fringilla coelebs, Garrulus glandarius, Linaria cannabina, Parus major, Phoenicurus phoenicurus, Phylloscopus collybita, Phylloscopus trochilus, Pica pica, Picus viridis, Psittacula krameri, Pyrrhula pyrrhula, Regulus ignicapilla, Regulus regulus, Sitta europaea, Strix aluco, Sylvia atricapilla, Troglodytes troglodytes.

Amphibiens (données divers obs. 2005-2020): Ichthyosaura alpestris, Rana temporaria, Salamandra salamandra.

Papillons diurnes (données divers obs. 2005-2020): Aglais urticae, Anthocharis cardamines, Aphantopus hyperantus, Celastrina argiolus, Inachis io, Lycaena phlaeas, Maniola jurtina, Ochlodes sylvanus, Pararge aegeria, Pieris brassicae, Pieris napi, Pieris rapae, Polygonia c-album, Polyommatus icarus, Pyronia tithonus, Vanessa atalanta, Vanessa cardui.

Orthoptères (données P. Hauteclair, 2016): Chorthippus biguttulus, Chorthippus brunneus, Chorthippus parallelus, Conocephalus fuscus, Leptophyes punctatissima, Meconema thalassinum, Pholidoptera griseoaptera, Tettigonia viridissima.

Coccinelles (données P. Hauteclair et J.-Y. Baugnée, 2016): Coccinella quinquepunctata, Coccinella septempunctata, Halyzia sedecimguttata, Harmonia axyridis, Propylea quatuordecimpunctata, Psyllobora vigintiduopunctata.

Mollusques (données J.-Y. Baugnée, 2016; J. Delcourt, 2020): Aegopinella nitidula, Arion hortensis, Arion silvaticus, Clausilia bidentata, Discus rotundatus, Limax cinereoniger, Limax maximus, Merdigera obscura, Monachoides incarnatus, Oxychilus cellarius, Phenacolimax major, Tandonia budapestensis, Vallonia costata.

Commentaires sur la flore

Plantes vasculaires (données S. Delaitte, 2009; M. Seleck, 2015; P. Hauteclair, 2016): Acer platanoides, Acer pseudoplatanus, Achillea millefolium, Aegopodium podagraria, Aesculus hippocastanum, Aethusa cynapium, Agrostis capillaris, Agrostis stolonifera, Alliaria petiolata, Alopecurus pratensis, Anagallis arvensus subsp. arvensis, Arrhenatherum elatius, Artemisia vulgaris, Arum maculatum, Athyrium filix-femina, Atriplex patula, Atriplex prostrata, Betula pendula, Bidens cernua, Brachypodium sylvaticum, Bromus hordeaceus, Buddleja davidii, Capsella bursa-pastoris, Cardamine flexuosa, Cardamine pratensis, Carduus crispus, Carex pendula, Carex remota, Carpinus betulus, Castanea sativa, Centaurea cyanus, Cerastium fontanum, Cerastium glomeratum, Chaenorhinum minus, Chaerophyllum temulum, Chelidonium majus, Chenopodium album, Chenopodium polyspermum, Chrysosplenium oppositifolium, Circaea lutetiana, Cirsium arvense, Cirsium vulgare, Conyza canadensis, Corylus avellana, Crataegus monogyna, Crepis capillaris, Cynosurus cristatus, Dactylis glomerata, Daucus carota, Deschampsia cespitosa, Dryopteris carthusiana, Dryopteris dilatata, Dryopteris filix-mas, Echinochloa crus-galli, Elymus repens, Epilobium angustifolium, Epilobium montanum, Epilobium parviflorum, Epilobium tetragonum, Erigeron acris, Fagus sylvatica, Fallopia japonica, Festuca gigantea, Fraxinus excelsior, Fumaria officinalis, Galeopsis tetrahit, Galinsoga quadriradiata, Galium aparine, Geranium pusillum, Geranium pyrenaicum, Geranium robertianum, Geum urbanum, Glechoma hederacea, Glyceria declinata, Gnaphalium uliginosum, Hedera helix, Heracleum sphondylium, Holcus lanatus, Hordeum murinum, Hyacinthoides hispanica, Hypericum perforatum, Hypochaeris radicata, Ilex aquifolium, Impatiens noli-tangere, Juncus bufonius, Juncus effusus, Lactuca serriola, Lamium galeobdolon (incl. subsp. argentatum), Lapsana communis, Lemna minor, Lemna minuta, Linaria vulgaris, Lolium perenne, Lonicera periclymenum, Luzula multiflora, Luzula sylvatica, Lysimachia nemorum, Malus domestica, Matricaria discoidea, Matricaria maritima subsp. inodora, Matricaria recutita, Medicago lupulina, Melica uniflora, Mercurialis annua, Milium effusum, Oenothera deflexa, Oxalis acetosella, Papaver rhoeas, Persicaria lapathifolia, Persicaria maculosa, Phalaris canariensis, Picea abies, Plantago lanceolata, Plantago major, Poa annua, Poa nemoralis, Poa trivialis, Polygonatum multiflorum, Polygonum aviculare, Polygonum hydropiper, Prunus avium, Prunus laurocerasus, Prunus padus, Prunus serotina, Quercus petraea, Quercus robur, Ranunculus acris, Ranunculus auricomus, Ranunculus ficaria, Ranunculus repens, Ribes rubrum, Ribes uva-crispa, Robinia pseudoacacia, Rumex acetosa, Rumex crispus, Rumex obtusifolius, Rumex sanguineus, Salix caprea, Sambucus nigra, Sambucus racemosa, Scrophularia nodosa, Senecio inaequidens, Senecio jacobaea, Senecio vulgaris, Setaria pumila, Silene dioica, Silene latifolia subsp. alba, Silene x hampeana, Sisymbrium officinale, Solanum dulcamara, Solanum nigrum, Sonchus asper, Sonchus oleraceus, Sorbus aucuparia, Stachys sylvatica, Stellaria media, Tilia platyphyllos, Trifolium dubium, Trifolium hybridum, Trifolium pratense, Trifolium repens, Trisetum flavescens, Ulmus glabra, Ulmus minor, Urtica dioica, Verbascum nigrum, Veronica chamaedrys, Veronica hederifolia s.l., Veronica montana, Viburnum opulus, Vicia hirsuta, Vicia sativa s.l., Vicia sepium, Vinca minor, Viola arvensis, Viscum album.

Espèces exotiques

Plantes: Aesculus hippocastanum, Buddleja davidii, Castanea sativa, Conyza canadensis, Fallopia japonica, Galinsoga quadriradiata, Hyacinthoides hispanica, Lamium galeobdolon subsp. argentatum, Lemna minuta, Matricaria discoidea, Oenothera deflexa, Phalaris canariensis, Picea abies, Prunus laurocerasus, Prunus serotina, Robinia pseudoacacia, Senecio inaequidens, Setaria pumila, Silene x hampeana.

Animaux: Harmonia axyridis, Psittacula krameri.

Conservation

Objectifs de conservation

Le domaine fut longtemps soumis au régime forestier, et donc géré par le Département Nature et Forêts, mais depuis 2008, l'entretien est revenu dans le giron communal. L'orientation de gestion de ce bois est la réserve intégrale en dehors de la sécurisation des chemins et des lisières.

Détails

Description physique

A compléter

Description biologique

La flore du domaine de Fayen-Bois a fait l'objet d'assez nombreuses observations mais qui sont restées pour la plupart inédites. La végétation, en revanche, ne semble pas encore avoir été caractérisée et cartographiée avec précision.

Les relevés effectués depuis 2009 font état de la présence de près de 180 espèces de plantes vasculaires à l'intérieur du domaine boisé mais également sur sa bordure ouest où s'étendait encore des prairies et un remarquable vieux verger, avant la construction du nouveau lotissement à partir de 2016.

La couverture forestière est largement dominée par les feuillus, pour la plupart indigènes, hormis les châtaigniers (Castanea sativa), marronniers d'Inde (Aesculus hippocastanum) et conifères, peu nombreux, dont pin sylvestre (Pinus sylvestris) et épicéa commun (Picea abies). Certains hêtres sont remarquables par leurs dimensions impressionnantes. D'après la cartographie des habitats réalisée par V. Bemelmans en 2014, l'habitat dominant est la chênaie-frênaie subatlantique neutrophile.

Moins bien représentée, la frênaie-aulnaie rivulaire se développe au niveau des sources et le long du ruisseau du Fond de Houlleux, sous la forme de cordon rivulaire, avec comme espèces typiques la laiche espacée (Carex remota), la laiche à épis pendants (Carex pendula), la dorine à feuilles opposées (Chrysosplenium oppositifolium), la cardamine amère (Cardamine amara), le lamier jaune (Lamium galeobdolon), le circée de Paris (Circaea lutetiana), la lysimaque des bois (Lysimachia nemorum), la laiche des bois (Carex sylvatica), la balsamine des bois (Impatiens noli-tangere), le géranium herbe à Robert (Geranium robertianum), la canche cespiteuse (Deschampsia cespitosa), ...

Les points d'eau sont peu nombreux et se réduisent à quelques mares forestières. En raison de l'eutrophisation de l'eau, la surface de ces mares est entièrement recouverte de lentilles d'eau (Lemna minor et L. minuta) qui empêchent le développement des herbiers aquatiques.

(à compléter...)

Monument historique

Château de Fayen-Bois (monument classé en 1968).

Histoire du site

La longue histoire du domaine de Fayen-Bois a été retracée en détail par BIZARRO (1995). Au plus loin que l'on puisse remonter, les premières traces d'une occupation datent du 9è siècle avec la construction de la chasse privée de Charlemagne (Boet-Breu). Au 11è siècle, l'Evêché de Verdun puis l'église de Liège sont propriétaires des terres.

Le toponyme actuel provient d'une famille, les de Fayin, propriétaire du lieu dès le 16è siècle: le bois de Fayin, transcrit en wallon Fayinboès, a donné en français Fayen-Bois. Sur les plans et cartes topographiques, l'endroit est souvent dénommé (incorrectement) Fayenbois ou encore Fayembois.

En 1619, Guillaume de Fayin, récemment annobli, fait construire le château de style Renaissance mosane, à l'emplacement d'une ancienne forteresse. Le château est habité à partir de 1625.

Au cours des 18 et 19è siècles, le domaine change plusieurs fois de propriétaires. Mais c'est surtout le baron Amédée de la Rousselière qui, dans le courant des années 1830, a réorganisé le parc boisé en y traçant de nouvelles allées et sentiers, en construisant des ponts de pierre dans les ravins pittoresques, en y érigeant des chalets et des grilles en fer forgé, ainsi qu'une porte monumentale à allure de ruine, suivant la vogue romantique qui régnait à l'époque.

En 1922, le domaine est acheté par la Société immobilière d'Affnay, laquelle revend l'année suivante le château et les terrains environnants à la famille Sépulchre-Nicolyesack, puis, en 1934, lotit le parc pour la construction de 122 villas.

En 1937, le bois est acquis par l'Etat belge pour une somme de 341.933 francs, et celui-ci le cède ensuite à la commune de Jupille sous conditions, pour 100.000 francs. A la même époque, l'Evêché de Liège devient propriétaire du château et de ses dépendances.

Pendant la seconde guère mondiale, le site est occupé par l'armée allemande puis est constitué par les Américains en camp pour prisonniers allemands.

Durant les années 1950, le château se trouve dans un piteux état et l'association des Amis de Fayen-Bois est alors créée pour tenter de le restaurer. En 1961, l'Evêché de Liège cède les bâtiments à l'asbl «Vacances et Loisirs», issue du Mouvement Ouvrier Chrétien.

Le château de Fayen-Bois est finalement classé comme monument en 1968 pour son intérêt artistique et esthétique. Il est acheté par la commune de Jupille en 1972 peu avant l'effondrement de la toiture, l'année d'après. Après la fusion des communes de 1977, le château, dans un état de délabrement avancé, intègre le patrimoine de la Ville de Liège. En 1994, les ruines sont cédées à l'asbl «Promotion des Ainés» via un bail emphythéotique de 99 ans. A partir de ce moment, le château, c'est-à-dire le corps de logis seigneurial qui subsistait, a fait l'objet d'une longue restauration qui s'est terminée en l'an 2000. Actuellement, les trois ailes basses qui entourent le château abritent une maison de repos appelée «La Clairière de Fayenbois».

Divers

Date de la dernière modification de la fiche

2022-02-17