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Enjeux biologiques

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Vue sur tourbièreAuf Deutsch



Les habitats naturels à restaurer

Le projet LIFE Hautes Fagnes a visé la restauration de 1400 hectares de landes, de tourbières et de bois tourbeux sur le Plateau des Hautes Fagnes (habitats visés par l'annexe 1 de la Directive Habitats CE/92/43).

Les principaux enjeux du projet furent de reconvertir des sols majoritairement tourbeux, recouverts de molinie ou plantés d'épicéas (peu productifs) en :

       - tourbières ré-ennoyées accumulant à nouveau la tourbe,

       - landes entretenues par fauchage ou pâturage,

       - forêts feuillues adaptées aux conditions écologiques des milieux.

1.   Les tourbières et les milieux qui y sont étroitement associés (landes humides, bas-marais, etc) se rencontrent essentiellement sur les hauts plateaux ardennais. Ces milieux ont en effet besoin de conditions particulières pour se développer : température fraîche, pluviosité abondante, sols pauvres et peu perméables ; ces facteurs résultent notamment en une humidité très importante du sol. Ce sont précisément ces conditions particulières qui apportent un grand intérêt biologique à ces milieux. On y rencontre toute une série d'espèces dites boréo-montagnardes, c'est-à-dire inféodées aux zones froides et principalement la région boréale (Scandinavie) et les montagnes. Parmi les espèces typiques de ces milieux, on citera p.ex. la nacré de la canneberge (papillon), le tétras lyre (oiseau), la linaigrette, la sphaigne, la drosera.

Ces habitats étaient relativement répandus par le passé (à l'origine, 2000 hectares de tourbières sur le plateau des Hautes Fagnes) notamment du fait de la pratique extensive du pâturage et du fauchage, mais ont subi un drainage très important pour la plantation de résineux (épicéa principalement). Ces plantations massives datent pour la plupart de la loi de 1847 sur la 'mise en valeur des terres incultes'. Asséchés par les drains et reclus dans de toutes petites zones, les habitats tourbeux sont à présent fortement dégradés. Or, la production sylvicole dans ces zones détrempées est loin d'être rentable. On peut observer par endroits des épicéas âgés d'une bonne quarantaine d'années et... pas plus hauts de 2m ! Ce sont dans ces zones improductives que le LIFE Hautes Fagnes va promouvoir la restauration et la gestion de tourbières, landes humides, etc.

Photo de toubière au Grand Passage

Tourbière tremblante

Le sol est un véritable réservoir de graines ; certaines comme la Callune peuvent persister et conserver leur pouvoir germinatif dans le sol pendant plus de 60 ans ! Lors de la réouverture du milieu par des travaux de restauration, cette banque de graines va profiter de la remise en lumière du sol pour germer et fonder de nouvelles populations

2.   Les landes sont des milieux pauvres en éléments nutritifs, et la végétation y dépasse rarement le stade d'arbustes. Les landes se sont installées dans les clairières naturelles avant le Moyen-Âge. Elles se sont ensuite agrandies et répandues avec l'arrivée des pratiques agro-pastorales (pâturage, essartage,...).

Il existe deux types de landes :

   - les landes sèches , que l'on retrouve sur des sols secs où la couche de tourbe est quasi absente, et constituées de callune, de myrtilles, d'airelles (remplaçant les hêtres d'origine).

   - les landes tourbeuses , qui sont des milieux devenus rarissimes que l'on retrouve sur les sols légèrement tourbeux (moins de 50 centimètres de tourbe). On y retrouve des bruyères quaternées, des gentianes, qui se développent sur des sols occupés jadis par les chênes et les bouleaux.

Lande sèche.jpg

Lande sèche

3.   À l'origine, les forêts feuillues occupaient l'essentiel de la superficie du plateau fagnard (mis à part les 2000 hectares de tourbières). Au fil du temps, ces forêts ont été peu à peu transformées en un paysage de landes par des pratiques agropastorales : pâturage, extraction de tourbe, récolte de litière pour les étables, culture, coupe des arbres, etc. Le pâturage avait donc un impact considérable sur le paysage : il empêchait la régénération de la forêt puisque les animaux piétinaient le sol et se nourrissaient.

Aujourd'hui, les forêts feuillues sont devenues rares sur le haut plateau. Or, la biodiversité de ces forêts feuillues naturelles est plus importante que dans une plantation monotone d'épicéas (excepté les vieilles plantations d'épicéas, âgées de 70-80 ans, où la biodiversité augmente). le sizerin flammé, la gélinotte des bois, ou encore le chat sauvage sont des espèces rares qui seront favorisées par le développement de ces milieux.

Hêtraie

Hêtraie ardennaise