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Enjeux biologiques

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Les habitats naturels à restaurer

Le projet LIFE-Lomme vise la restauration de trois groupes d'habitats: les habitats tourbeux, les fonds de vallées et les forêts feuillues.

Les tourbières et les milieux qui y sont étroitement associés (landes humides, bas-marais, etc) se rencontrent essentiellement sur les hauts plateaux ardennais. Ces milieux ont en effet besoin de conditions particulières pour se développer : température fraîche, pluviosité abondante, sols pauvres et peu perméables ; ces facteurs résultent notamment en une humidité très importante du sol. Ce sont précisément ces conditions particulières qui apportent un grand intérèt biologique à ces milieux. On y rencontre toute une série d'espèces dites boréo-montagnardes, c'est-â-dire inféodées aux zones froides et principalement la région boréale (Scandinavie) et les montagnes. Parmi les espèces typiques de ces milieux, on citera p.ex. la nacré de la canneberge (papillon), le tétras lyre (oiseau), la bruyère, la cordulie arctique (libellule).

Ces habitats étaient relativement répandus par le passé (notamment du fait de la pratique extensive du pâturage et du fauchage) mais ont subi un drainage très important pour la plantation de résineux (épicéa principalement). Ces plantations massives datent pour la plupart de la loi de 1847 sur la ‘mise en valeur des terres incultes'. Asséchés par les drains et reclus dans de toutes petites zones, les habitats tourbeux sont à présent fortement dégradés. Or, la production sylvicole dans ces zones détrempées est loin d'être rentable. On peut observer par endroits des épicéas âgés d'une bonne quarantaine d'années et... pas plus hauts de 2m ! Ce sont dans ces zones improductives que le LIFE-Lomme va promouvoir la restauration et la gestion de tourbières, landes humides, etc.

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Photo de toubière au Grand Passage

Tourbière tremblante

Les anciennes cartes topographiques sont des documents précieux: elles nous renseignent sur l'occupation antérieure du sol et donc sur le potentiel de restauration de la végétation d'un habitat donné. En effet, le sol est un véritable réservoir de graines ; certaines comme la Callune peuvent persister et conserver leur pouvoir germinatif dans le sol pendant plus de 60 ans ! Lors de la réouverture du milieu par des travaux de restauration, cette banque de graines va profiter de la remise en lumière du sol pour germer et fonder de nouvelles populations

Troufferies de Libin - carte 19°S

Troufferies de Libin, fin du 19° siècle (source : MET)

Les fonds de vallée ont également été largement enrésinés. Les sols alluviaux sont en effet productifs pour la sylviculture. Toutefois, d'un point de vue écologique, cette situation est déplorable. Les rus, ruisseaux, riviéres et fleuves constituent naturellement un réseau ininterrompu pouvant bénéficier au déplacement de maintes espèces : les poissons et la flore/faune aquatique bien entendu, mais aussi, p.ex., des papillons qui profitent de cette ouverture du milieu pour se déplacer. La situation devrait s'améliorer avec le nouveau code forestier et l'arrêté du gouvernement wallon relatif au régime préventif en Natura 2000. Ce dernier impose en effet que « dans les propriétés de plus de 5 ha de forêt, la plantation, la replantation et le semis artificiel de résineux sur une largeur de 12 m de part et d'autre de tous les cours d'eau » soit interdite ; « cette distance est portée à 25 m sur les sols alluviaux et hydromorphes à nappe temporaire». Le projet LIFE visera essentiellement à dégager les cours d'eau des semis naturels d'épicéas qui, de plus, acidifient l'eau et altèrent fortement les conditions par leur ombrage très important toute l'année.

Les fonds de vallées étaient historiquement ouverts de par les pratiques agro-pastorales traditionnelles (encore une fois) : pâture et/ou fauchage extensifs.

Prairie alluviale

Prairie alluviale (source : Equipe LIFE-Plateau des Tailles)

Carte Vallée du Marsault - 1933

Vallée du Marsault en 1933 (source : MET)

Lorsque des anciennes prairies alluviales ont été enrésinées, divers indices sont encore présents en sous-bois pour nous confirmer l'historique de la parcelle.

La forêt feuillue est l'habitat dit climacique dans la plus grande partie de nos régions, c'est-à-dire l'habitat qui se régénérerait naturellement sans interventions de l'homme. Or cette forêt est elle aussi dégradée de diverses manières, notamment la densité très restreinte en bois mort ou en vieux arbres et la difficulté de la forèt à se régénérer elle-même. Ces problèmes sont (principalement) le fruit de deux facteurs : un ‘incident climatique' en 1998 et la forte densité de la grande faune. L'incident climatique consistait en un refroidissement brutal des températures, accompagné de vents froids et soutenus. Cet incident est à l'origine de décollements d'écorce qui ont ouvert la porte à des champignons et à des insectes se nourrissant du bois (e.g. les scolytes). Les arbres attaqués par ces ‘ravageurs' ont été systématiquement coupés et exportés de manière régulière. Or cette exploitation implique de fréquents passages d'engins lourds en forêt (exportation des grumes, exploitation des houppiers), à l'origine d'un compactage significatif des sols. Le hêtre, p.ex., est très sensible à ce compactage qui accentue sa fragilité et provoque de nouvelles dégénérescences et mortalités d'arbres. Quant á la grande faune (cervidés, sangliers), sa densité est telle qu'elle empêche les jeunes arbres à se développer car ils lui servent de nourriture ou sont fragilisés par l'écorçage et le frottis des bois sur le tronc.

Hêtraie

Hêtraie ardennaise