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1780 - Château d'Emblève

Site de Grand Intérêt Biologique (SGIB)

Synonymes :Rocher du Château d'Amblève
Communes :Aywaille, Sprimont
Cantonnements DNF :Aywaille
Surface :44 ha
Coordonnées :X Lambert : 240945 - Y Lambert : 130953
Voir la localisation avec la cartographie dynamique
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué.

Intro

Brève description

Le site du château d'Emblève (souvent erronément orthographié Amblève) s'étend en Condroz oriental, sur le versant droit de la vallée de l'Amblève entre Aywaille et Martinrive. Du château, il ne reste plus que quelques ruines accrochées au sommet de la falaise qui domine la rivière du haut de ses quelque 60 mètres de hauteur. Il s'agit d'un site classé en 1953 et d'après les écrits historiques son origine remonterait au 10ème siècle. Cet affleurement, l'un des plus imposants de la région, est constitué de calcaires à crinoïdes gris-bleu en bancs massifs, plongeant directement dans l'Amblève. Exposé plein sud, il porte une végétation calcicole et thermophile de très grand intérêt avec la présence, notamment, de la biscutelle ou lunetière (Biscutella laevigata), la fétuque pâle (Festuca pallens), le libanotis des montagnes (Seseli libanotis), le rosier pimprenelle (Rosa spinosissima), l'hippocrepide en ombelle (Hippocrepis comosa), la seslérie bleuâtre (Sesleria caerulea), etc. Ces rochers exposés sont aussi colonisés par des communautés de lichens peu banales. Leur versant nord, dominant le vallon forestier, est couvert par une érablière à scolopendre (Asplenium scolopendrium). Mais l'essentiel de la quarantaine d'hectares du site est occupé par des hêtraies et des chênaies-charmaies calcicoles, à la flore non moins riche et intéressante. L'orchis mâle (Orchis mascula), le camérisier (Lonicera xylosteum) et le bois gentil (Daphne mezereum) compte parmi les herbacées représentatives de ces forêts. La faune locale, encore peu documentée, comprend plusieurs éléments remarquables comme le lézard des murailles (Podarcis muralis), cantonné à la falaise, la salamandre tachetée (Salamandra salamandra) qui se reproduit dans le ruisselet forestier qui s'écoule au nord de la falaise, de même qu'une libellule très discrète et localisée, le cordulégastre bidenté (Cordulegaster bidentata). La majeure partie du versant droit de l'Amblève entre Aywaille et Martinrive est inscrite au réseau Natura 2000 dans le site BE33017 - Basse vallée de l'Amblève.

Carto

Régions naturelles

  • K2 - Calestienne orientale

Limites administratives

Ancienne(s) commune(s)SurfaceNouvelle(s) commune(s)Province(s)
RouvreuxSPRIMONT (partim ???)LIEGE

Cantonnements DNF

Cantonnement(s)SurfaceDirection(s)
AywailleLiège

Mentions dans d'autres inventaires de sites

A compléter

Site classé

A compléter

Propriétaire(s)

A compléter

Privé(s) Non  ONG Non  Communes Non  Région Non  Autres publics Non

Gestionnaire

A compléter

Biotopes

Biotopes WalEUNIS

CodeNomReprésentativitéSurfaceSource
C1.32Végétation flottant librement des eaux eutrophesN2000
C1.33Végétation enracinée submergée des eaux eutrophesN2000
C1.34Végétation flottante enracinée des eaux eutrophesN2000
C2.1Sources et ruisseaux de sourceN2000
C3.24Communautés d'hélophytes non graminoïdes (de taille moyenne)N2000
C3.62Bancs de gravier des rivièresN2000
E1.29Pelouses à [Festuca pallens] des rochers calcairesN2000
E2.11aPâtures permanentes intensivesN2000
E2.11bPrairies pas ou peu fertiliséesN2000
E5.2aOurlets xéro-thermophiles
E5.411Mégaphorbiaies nitrophiles et hygrophilesN2000
F3.1bFourrés thermophiles calcairesN2000
G1.211Frênaies-aulnaies des ruisselets et des sources
G1.66Hêtraies calcicoles médio-européennesN2000
G1.A17Chênaies-charmaies subatlantiques calciphilesN2000
G1.A1daChênaies-frênaies subatlantiques neutrophiles sur sol hydromorphe (paraclimacique)N2000
G1.A1dbChênaies-frênaies subatlantiques neutrophiles - substitution à la hêtraieN2000
G1.A2Frênaies non-riverainesN2000
G1.A41aErablaies-tillaies à scolopendreN2000
G1.A8ErablaiesN2000
G3.FcaPlantations de conifères en milieu calcaire (ou calcarifère) hormis celles en milieu humide ou en fond de valléeN2000
G4.FcPlantations mixtes à mélange intime de feuillus et de résineuxN2000
G5.8aMises à blanc, clairières, trouées récentes en milieu calcaire mésique à xériqueN2000
H3.2aVégétation des fentes et crevasses des rochers calcaires ensoleillésN2000
J1.5Immeubles abandonnés des villes et villagesN2000
J3.3Carrières et sablières abandonnéesA. Remacle
J4.2Réseau routierN2000

Espèces

Espèces de valeur patrimoniale

TaxonStatut de protectionListe rougeStatutAnnéeRep*ProtectionSource
Animaux - Vertébrés - Mammifères
Eptesicus serotinusOuiOuiPrésence estivale2011GT Plecotus
Myotis daubentoniiOuiOuiPrésence estivale2017M. Château
Nyctalus leisleriOuiOuiPrésence estivale2017M. Château
Pipistrellus nathusiiOuiOuiPrésence estivale2017M. Château
Pipistrellus pipistrellusOuiOuiPrésence estivale2017GT Plecotus
Animaux - Vertébrés - Oiseaux
Alcedo atthisOuiNonNicheur (Amblève)2020Divers obs.
Bubo buboOuiOui2009S. Pirotte
Ciconia nigraOuiOui2021Divers obs.
Dendrocopos mediusOuiNon2020Divers obs.
Dryocopus martiusOuiNon2015Divers obs.
Animaux - Vertébrés - Amphibiens
Salamandra salamandraOuiNon2020Divers obs.
Animaux - Vertébrés - Reptiles
Natrix natrixOuiOui2020Divers obs.
Podarcis muralisOuiNon2020Divers obs.
Invertébrés - Insectes - Libellules
Cordulegaster bidentataOuiOui2016R. Cors
Plantes - Plantes supérieures
Actaea spicata2003A. Remacle
Arabis hirsuta2003A. Remacle
Asplenium scolopendrium2022Divers obs.
Avenula pratensis2009S. Pirotte
Berberis vulgaris2009S. Pirotte
Biscutella laevigata2022Divers obs.
Carex digitata2021Divers obs.
Cerastium pumilum2016R. Cors
Ceterach officinarum2021Divers obs.
Daphne mezereum2021A. Remacle, G. Pirard
Dryopteris affinis2003A. Remacle
Festuca pallens2016Divers obs.
Gymnocarpium robertianum2003A. Remacle
Helianthemum nummularium2022Divers obs.
Hippocrepis comosa2009S. Pirotte
Hypericum montanum2007O. Schott
Koeleria macrantha2009S. Pirotte
Lonicera xylosteum2007O. Schott
Melica ciliata2006O. Schott
Myriophyllum verticillatum2006O. Schott
Neottia nidus-avis2003A. Remacle
Noettia ovata2007A. Remacle, O. Schott
Nymphaea albaIntroduit ?2006DEMNA
Orchis mascula2022Divers obs.
Orchis purpureaJL Gathoye
Polystichum aculeatum2021A. Remacle, H. Dreze
Prunus mahaleb2020Divers obs.
Rhamnus cathartica2009S. Pirotte
Rosa micrantha2009S. Pirotte
Rosa spinosissima2022Divers obs.
Sanicula europaea2003A. Remacle
Seseli libanotis2022Divers obs.
Silene nutans2020Divers obs.
Vincetoxicum hirundinaria2009S. Pirotte
Mycètes - Lichens
Acrocordia conoidea2003D. Ertz
Caloplaca erythrocarpa2003D. Ertz
Lecanora crenulata2003D. Ertz
Verrucaria elaeina2003D. Ertz

Commentaires sur la faune

Données à compléter.

Commentaires sur la flore

Données à compléter.

Espèces exotiques

Plantes: Alnus incana, Cotoneaster horizontalis, Fallopia japonica, Impatiens glandulifera, Larix decidua, Picea abies, Pinus nigra subsp. nigra

Conservation

Objectifs de conservation

A compléter

Menaces

A compléter

Recommandations

A compléter

Plan de gestion

A compléter

Accès du public

A compléter

Détails

Description physique

Le site du château d'Emblève (souvent erronément orthographié Amblève) s'étend en Condroz oriental, sur le versant droit de la vallée de l'Amblève entre Aywaille et Martinrive.

Du château, il ne reste plus que quelques ruines accrochées au sommet d'une imposante falaise dominant la rivière du haut de ses quelque 60 mètres de hauteur. L'origine de ce site archéologique, classé en 1953, remonterait au 10ème siècle, d'après les écrits historiques. Le périmètre tel que défini dans cette fiche ne se limite cependant pas à la falaise, mais englobe également l'ensemble du vallon forestier situé plus au nord, dont le fond est emprunté par un ruisselet qui rejoint l'Amblève juste en aval des affleurements, ainsi que le massif boisé situé de part et d'autre du chemin menant, vers l'est, à la carrière de Florzé.

Exposée plein sud, la falaise est l'un des affleurements les plus importants de la région, avec un sommet culminant à 180 m d'altitude, alors que son seuil, plongeant directement dans l'Amblève, est à 120 m. En largeur, son développement atteint 200 m. Elle est constituée de calcaires à crinoïdes gris-bleu en bancs massifs appartenant à la Formation de l'Ourthe d'âge tournaisien. Du point de vue tectonique, la falaise est située sur le flanc sud du Synclinal de Comblain-au-Pont à cœur viséen (DEJONGHE et JUMEAU, 2007).

Description biologique

Le versant droit de la vallée de l'Amblève d'Aywaille à Martinrive présente un grand intérêt écologique et renferme des habitats et espèces à haute valeur patrimoniale. La majeure partie est d'ailleurs inscrite au réseau Natura 2000 dans le site BE33017 - Basse vallée de l'Amblève. DUVIGNEAUD (1984) s'était intéressé aux pelouses sèches souvent très intéressantes qui se sont développées sur ce versant souvent très thermophile.

Les rochers du château d'Emblève (généralement orthographié erronément Amblève) constituent la zone centrale d'un périmètre d'une quarantaine d'hectares qui regroupe un vallon parcouru par un ruisseau affluent de l'Amblève, une petite carrière désaffectée, plusieurs sources, les ruines d'une ancienne forteresse, des forêts sur calcaire, les rives naturelles de la rivière ainsi qu'une mare située au pied du versant boisé. L'identification des habitats y a été réalisée dans le cadre de la cartographie du site Natura 2000, sur base de relevés effectués en 2006-2007 (O. Schott – DEMNA).

Les forêts sur calcaire sont dominantes et occupent l'essentiel de la surface du périmètre. Elles comprennent principalement des hêtraies calcicoles médio-européennes et des chênaies-charmaies subatlantiques calciphiles dont la flore typique est composée de Quercus robur, Carpinus betulus, Acer pseudoplatanus, Ulmus glabra, Prunus avium, Tilia platyphyllos, Acer campestre, Clematis vitalba, Lonicera xylosteum, Viburnum lantana, Ribes uva-crispa, Hedera helix, Carex digitata, Arum maculatum, Mercurialis perennis, Viola reichenbachiana, Neottia ovata, Neottia nidus-avis, Primula veris, Orchis mascula, ...

On y remarque aussi des chênaies-frênaies neutrophiles, parfois sur sols hydromorphes, avec Fraxinus excelsior, Sorbus aucuparia, Athyrium filix-femina, Sambucus nigra, Cornus sanguinea, Polygonatum multiflorum, Carex sylvatica, Ranunculus ficaria, Potentilla sterilis, Glechoma hederacea, Geum urbanum, Adoxa moschatellina, Ajuga reptans, Paris quadrifolia, Brachypodium sylvaticum, Stachys sylvatica, Lonicera periclymenum,

Une carrière de pierre a été jadis exploitée dans la partie amont du vallon, actuellement sous couverture forestière. Sa flore, particulièrement intéressante, a été inventoriée en 2003 par A. Remacle comporte notamment Acer campestre, Euonymus europaeus, Cystopteris fragilis, Polystichum aculeatum, Neottia nidus-avis, Neottia ovata, Gymnocarpium robertianum, Daphne mezereum, Oxalis acetosella, Hieracium pilosella, Lamium galeobdolon, Veronica montana, Sanicula europaea, Carex flacca, Dryopteris carthusiana, Dryopteris affinis subsp. borreri, Ribes uva-crispa, Viburnum opulus, Gymnocarpium robertianum, Valeriana officinalis, Filipendula ulmaria, Sedum album, Cardamine impatiens, Carex sylvatica, Helleborus foetidus, Ranunculus auricomus, Senecio ovatus, Actaea spicata, Mercurialis perennis, Asplenium scolopendrium, Echium vulgare, Carex digitata, Carlina vulgaris, Ceterach officinarum, Arabis hirsuta, Clinopodium vulgare.

L'imposante falaise portant les ruines du château surplombe l'Amblève de près de 60 mètres. Ces bancs de calcaires crinoïdiques exposés plein sud portent une végétation de grand intérêt, et notamment des pelouses rupestres à fétuque pâle. Le cortège floristique est remarquable du fait qu'il compte nombre d'espèces rares dont Avenula pratensis, Biscutella laevigata, Ceterach officinarum, Seseli libanotis, Festuca pallens, Rosa micrantha ou encore Rosa spinosissima, poussant aux côtés de plantes plus régulières dans ce type d'habitat: Melica ciliata, Silene nutans, Medicago lupulina, Scabiosa columbaria, Sesleria caerulea, Arabis hirsuta, Koeleria macrantha, Potentilla neumanniana, Sedum album, Hippocrepis comosa, Vincetoxicum hirundinaria, Saxifraga tridactylites, Erophila verna, Leucanthemum vulgare, Campanula rotundifolia, Arenaria serpyllifolia, Erodium cicutarium, Ranunculus bulbosus, Galium odoratum, Trisetum flavescens, Cerastium pumilum, Sanguisorba minor, Echium vulgare, Centaurea scabiosa, Asplenium trichomanes, Asplenium ruta-muraria, Verbascum thapsus, Origanum vulgare, Teucrium scorodonia, Helianthemum nummularium, Hieracium pilosella, Prunus spinosa, Lotus corniculatus, Hypericum perforatum, Poa compressa, Cornus mas, Anthoxanthum odoratum, Trifolium campestre, Carex digitata, Geranium columbinum, Arrhenatherum elatius, Plantago media, Rhamnus cathartica, Ligustrum vulgare, Berberis vulgaris, Vicia sepium, Campanula persicifolia, Fragaria vesca, Geranium molle, etc.

Cette falaise abrite également des communautés de lichens qui ont été inventoriés par ERTZ (2003) qui y a noté 27 taxons. La présence de Caloplaca erythrocarpa sur les rochers éclairés de crête, confère au site un intérêt cryptogamique important. Cette espèce calcicole thermophile méditerranéenne-atlantique est devenue en effet très rare en Belgique. Elle a disparu depuis longtemps de ses rares stations du district brabançon et n'est plus connu qu'au sein du district mosan. En outre, de petites parois abritées des précipitations hébergent Diplotomma alboatrum (= Buellia alboatra), Dirina stenhammari, Lecanora crenulata, Verrucaria macrostoma f. furfuracea, ... et des rochers ombragés portent Acrocordia conoidea, Verrucaria elaeina, etc. Cependant, le fort escarpement d'une grande partie de l'affleurement, n'a pas permis d'y réaliser un inventaire exhaustif.

Une érablière de ravin à Asplenium scolopendrium couvre le versant nord ombragé de la falaise.

L'Amblève, au pied des rochers, est bordée d'une étroite ripisylve là où les arbres peuvent s'installer, ainsi qu'une végétation herbacée occupant les bancs de graviers dont des peuplements de Petasites hybridus, Phalaris arundinacea, Lythrum salicaria, Salix viminalis, mais aussi des massifs de plantes invasives dont Fallopia japonica et Impatiens glandulifera.

Le seul point d'eau stagnante est une mare située au pied du versant, en lisière de la pâture occupant la banquette alluviale de l'Amblève, juste en amont des rochers. Alimentée par trois sources, elle héberge une végétation rivulaire variée composée de Filipendula ulmaria, Eupatorium cannabinum, Scirpus sylvaticus, Juncus effusus, Galium palustre, Glyceria maxima, Alisma plantago-aquatica, Mentha aquatica, Sparganium erectum, Scrophularia nodosa, Lycopus europaeus, etc. Dans et sur l'eau évoluent Spirodela polyrhiza, Lemna minor, Nymphaea alba, Myriophyllum spicatum et même le rare Myriophyllum verticillatum.

L'inventaire de la faune locale semble actuellement très lacunaire. Pour ce qui est des vertébrés, cinq espèces de chauves-souris y ont été détectées en chasse pendant la saison estivale et plusieurs oiseaux forestiers fréquentent le site, dont le pic noir (Dryocopus martius), le pic mar (Dendrocopos medius) et la cigogne noire (Ciconia nigra).

Le lézard des murailles (Podarcis muralis) se cantonne sur la falaise mais l'importance de sa population est difficile à estimer. La couleuvre à collier (Natrix natrix) est pour le moment le seul serpent observé dans le secteur.

La salamandre tachetée (Salamandra salamandra) se reproduit dans le ruisselet et les sources du vallon forestier. Le même milieu est fréquenté par une libellule rare, à savoir le cordulégastre bidenté (Cordulegaster bidentata).

Monument naturel

A compléter

Monument historique

A compléter

Histoire du site

A compléter

Divers

Sources

Natura 2000

Répondants de l'information

J.-L. GATHOYE (SPW-DEMNA-DNE)

Date de la dernière modification de la fiche

2023-11-16