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Les actions du projet

Le projet LIFE "plateau des Tailles" s'est décliné en une série d'actions qui se sont succédées dans le temps et ont en définitive abouti aux résultats présentés ci-dessous : actions préparatoires, maîtrise foncière des sites, travaux de restauration, mise en place de la gestion des sites, actions de communication et de sensibilisation.

Logo LIFELogo Natura2000Logo Projet LIFE Plt Tailles

Bandeau du projet LIFE Plateau des Tailles

A. Actions préparatoires et plans de gestion

Les actions concrètes sur le terrain ont été précédées d'une préparation minutieuse pendant laquelle ont été rassemblées ou collectées toutes les informations utiles à la mise en oeuvre du projet LIFE (action A1) : identification des propriétaires, données écologiques, statuts de protection. Des prospections de terrain ont permis d'obtenir de précieuses informations sur les sites : cartographie de la végétation, relevés biologique, cartographie des drains et de l'épaisseur de tourbe, relevés topolographiques, évaluation de la valeur économique des peuplements résineux. Les différentes autorisations officielles requises ont été sollicitées et obtenues avant la réalisation des travaux. Toutes ces informations ont été utilisées afin de définir les plans de restauration des sites (action A2), puis, à la fin du projet, pour définir les plans de gestion future (Action A3, voir aussi "AfterLIFE").

GrandPassageEpaisseurTourbe_recadr.jpg (JPG-715 ko)

Carte des épaisseurs de tourbe, préalable à la réalisation de la digue en palplanches en bordure de la tourbière haute du Grand Passage

B. Négociations avec les propriétaires et achat de terrains

La réalisation des travaux de restauration n'a été possible qu'après avoir obtenu l'accord des propriétaires concernés. Un gros travail de prise de contact et de négociation a donc précédé la phase de réalisation des travaux. En définitive, ce sont des centaines de petits propriétaires privés qui ont adhéré au projet, pour la plupart en revendant leurs parcelles pour constituer de nouvelles réserves naturelles (action B1). Quelques propriétaires privés ont également signés une convention de longue durée pour garantir l'affectation nature de leur terrain. Quant aux communes (Manhay, La-Roche-en-Ardenne et Houffalize), elles ont acceptés la restauration et la mise sous statut de réserve naturelle domaniale de plusieurs centaines d'hectares de propriétés communales (action B2). Il est à noter que, malgré l'implication de leur gestionnaire forestier comme partenaire de projet (sprl D. Bemelmans), la majorité des grands propriétaires forestiers privés du plateau ont refusé d'adhérer au projet LIFE.

C. Travaux de restauration des habitats naturels

Dans les zones plantées d'épicéas, la restauration a débuté par l'abattage et l'exportation des arbres (action C1a). Cette opération a fait appel au circuit classique de la filière du bois, la plupart des bois ayant été vendus au profit de leur propriétaire. En cas d'exploitation des épicéas avant terme, les propriétaires ont bénéficié du versement d'indemnités de compensation du préjudice économique. Afin d'éviter les dégâts aux sols tourbeux et marécageux, les machines étaient le plus souvent équipées de chenilles ou de pneus larges et circulaient sur les branches des épicéas abattus.

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Circulation des porteurs sur lits de branches

Débardeuse sur larges roues

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Après l'exploitation des épicéas

Les jeunes épicéas issus de la régénération naturelle ont quant à eux été broyés. Ici encore, la nature des sols a imposé l'utilisation de pelleteuses chenillées portant un broyeur au bout de leur bras. Dans les zones les plus instables, les machines ont même dû circuler sur des plateaux flottants afin d'éviter l'enlisement. Sur les larges coupes, les branches issues de l'exploitation ont soit été broyées, soit mises en tas (action C1b).

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Nettoyage d'une coupe par peignage

Broyage des semis naturels d'épicéas

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Coupe récente après broyage des branches

Dans les zones tourbeuses encore ouvertes quoique dégradées, plusieurs techniques de restauration ont été mises en oeuvre (action C1c). De vastes surfaces de landes envahies par la molinie ont été décapées ou fraisées. Sur la surface de tourbe remise à nu, les graines des plantes typiques des tourbières peuvent à nouveau germer et se développer, qu'elles soient restées enfouies dans la tourbe ou qu'elles soient apportées par le vent après le décapage. Dans certaines zones, nous avons également repiqué des plants de linaigrettes ou semé des fragments de sphaigne pour accélérer la recolonisation par la végétation des tourbières.

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Etrépage d'une molinaie de détourbage

Etrépage en action

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Raclage du résidu du fraisage

Dans les grandes zones ouvertes inaccessibles aux machines, les épicéas isolés ont été soit abattus, soit annelés (action C1d). Cette dernière technique consiste à peler un anneau de l'écorce près de la base du tronc afin d'empêcher la circulation de la sève et entraîner la mort de l'arbre. Ces épicéas morts sur pied fourniront un milieu de vie idéal pour beaucoup de champignons et d'insectes xylophages.

Un large volet du projet consistait à restaurer l'hydrologie des sites (action C2), pour la plupart drainés. L'objectif de cette opération consistait à retenir un maximum d'eau sur les sites en neutralisant le réseau de drainage. Cela a été accompli par la mise en place d'innombrables bouchons d'argile sur les drains ainsi que par la construction de digues. En amont de ces digues, composées pour la plupart d'argile ou de tourbe, des plans d'eau de faible profondeur se sont formés, dans lesquels se développe maintenant la végétation typique des marais tourbeux, prélude à la formation future de nouvelles tourbières hautes. Dans les zones de tourbe profonde, des digues en palplanches de PVC ont été mises en place. La construction de ces digues, assez coûteuse, demande beaucoup de soin mais les résultats sont spectaculaires.

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Mise en place d'une digue en palplanches

Circulation sur plateaux flottants

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Construction d'une digue minérale

Dans les hêtraies et en bordure des zones tourbeuses ouvertes, différentes techniques de régénération de la forêt feuillue ont été utilisées (action C3). Des clôtures en treillis ont été construites pour protéger certaines zones du grand gibier, créant des exclos de 1 à 2 ha disséminés dans la forêt. Des milliers de jeunes arbres ont également été plantés, soit dans les clôtures, soit protégés par un manchon de treillis plastique. Enfin, des boutures de saules ont été repiquées et de larges surfaces ont été semées avec des graines de sorbier et de bouleau. Ces opérations de semis artificiels ont souvent été précédées par un travail du sol en surface pour faciliter la germination. Cette opération a également été réalisée dans les hêtraies afin de faciliter la germination des faines.

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Mise en place d'une clôture de protection

Préparation des sorbes avant semis

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Travail du sol en hêtraie

D. Mise en place de la gestion récurrente des sites restaurés

Les semis naturels d'épicéas qui se sont développé sur les sites restaurés ont été éliminé une première fois, avant la fin du projet (action D1). Afin de permettre la gestion ultérieure des zones ouvertes par pâturage (action D3), de grands enclos ont été mis en place pour accueillir des vaches rustiques adaptées aux conditions du terrain (la plupart du temps, vaches écossaises de race «Highland Cattle»). Quant aux surfaces destinées à être fauchées (action D2), elles ont également été préalablement travaillées, la plupart du temps par fraisage et aplanissement du sol, opérations qui permettront le passage ultérieur de la faucheuse.

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Fauche de préparation au pâturage

Pâturage extensif avec des vaches écossaises

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Epandage de foin sur un pré de fauche restauré

E. Communication et sensibilisation

Pendant toute la durée du projet, les actions de communication ont été multipliées afin de faire connaître le projet, de diffuser ses résultats et d'expliquer ses objectifs (action E1) : séances de présentation, articles, balades guidées, interventions radio et télévisée. Une dynamique participative bénévole a été également amorcée par l'équipe de projet, via la création d'une antenne régionale de NATAGORA et l'organisation de nombreux chantiers bénévoles de gestion, en collaboration avec les associations locales. Quatre sentiers didactiques, mis en place pendant le projet et financé grâce aux indemnités versées aux communes, permettent aux visiteurs de découvrir les sites et les réalisations du projet LIFE (voir "Sentiers de découverte". Enfin, une série de documents de vulgarisation ont été réalisés et largement diffusés : plaquette, bulletin semestriel d'information, panneaux didactiques, rapport simplifié (voir "publications").

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Balade guidée

Chantier bénévole de gestion

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Pose d'un caillebotis

F. Monitoring scientifique des sites restaurés

Dès le début du projet, des relevés biologiques standardisés ont été réalisés afin de mettre en place un suivi objectif de l'impact biologique des travaux du projet (action F2) : évolution des populations d'espèces menacées, mise en place des habitats naturels sur les surfaces restaurées. Pour ce faire, différents groupes d'espèces indicatrices ont été plus particulièrement ciblés : flore, oiseaux, papillons, libellules. Ce suivi scientifique est actuellement poursuivi après la fin du projet, grâce au concours des scientifiques du DEMNA et d'un groupe de naturalistes bénévoles.

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Mis en ligne le - Mis à jour le 31/01/2012