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Le plan After LIFE

Au delà des objectifs liés au développement de la biodiversité locale, le projet LIFE induit une série de retombées socio-économiques positives, déterminantes pour son acceptation locale, et qui mérite d'être mise en évidence. Après la fin des travaus de restauration, la réponse biologique des milieux restaurés ne s'est pas faite attendre, comme l'atteste les observations réalisées dans le cadre du monitoring scientifique des sites ou les observations des naturalistes. Enfin, un système de gestion coordonné et réaliste a été mis en place afin de pérenniser au mieux les investissements réalisés pendant la durée du projet.

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Bandeau du projet LIFE Plateau des Tailles

Les retombées socio-économiques positives du projet LIFE

Comme nous l'avons vu, la mise en oeuvre du projet était tributaire de l'adhésion des propriétaires des sites, publics ou privés, dont l'accord était requis pour réaliser les travaux de restauration. Pour la plupart de ces propriétaires, la conservation de la biodiversité ne constituait pas leur première préoccupation. Dès lors, les retombées positives indirectes du projet LIFE ont dû être mises en avant et amplifiées afin de susciter l'adhésion des différents acteurs externes.

Les forêts ardennaises sont avant tout des lieux de production de bois. Elles soutiennent une filière économique vitale pour la région. Dans ce contexte, le déboisement définitif de plusieurs centaines d'hectares de plantations d'épicéa n'a été possible que parce que ces surfaces n'étaient plus rentables pour le forestier. Elles pouvaient donc être abandonnées sans préjudice économique important. En effet, les sols marécageux des tourbières et des fonds de vallée rendaient l'exploitation du bois laborieuse et coûteuse. En outre, les travaux menés par le projet pour restaurer les forêts feuillues apportaient une plus-value économique directe, bien comprise et appréciée par les acteurs locaux.

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Plantation d'épicéa improductive sur sol tourbeux

Les chasses, dont la location constitue une autre source importante de revenus de la forêt, sont également gagnantes. Les grandes zones ouvertes créées sont très attractives pour les chasseurs à l'affût. Et elles constitueront par ailleurs une nouvelle source de nourriture pour le gibier et contribueront à diminuer la pression - trop importante - du gibier sur la forêt feuillue. Preuve de ces effets positifs et bien que l'adhésion des chasseurs au projet est restée très frileuse, le prix de location des territoires de chasses incluant les sites LIFE a augmenté.

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La mise en place des exclos démontre l'impact négatif du grand gibier sur la forêt feuillue

Protéger les arbres contre le gibier, une solution durable ?

Une autre plus-value concerne les ressources locales en eau. Les zones humides du plateau comprennent de nombreux captages qui alimentent en eau potable les villages environnants. La restauration de tourbières, qui jouent à la fois un rôle de filtre et de stockage de l'eau de pluie, va permettre de garantir la protection durable de cette précieuse ressource.

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Les tourbières restaurée contribuent à la protection des précieux captages d'eau potable

Enfin, le tourisme n'est pas en reste puisque quatre circuits de promenades, jalonnés de panneaux didactiques et de deux tours d'observation ont été créés. Ils traversent des sites restaurés qui ont acquis une grande valeur paysagère.

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Le sentier didactique de Samrée...

... le jour de son inauguration.

Les premières réponses biologiques aux travaux de restauration

Le suivi scientifique des sites restaurés permet déjà d'observer les effets positifs du projet en terme d'accroissement de la biodiversité. La vitesse avec laquelle la végétation colonise les zones de travaux est parfois étonnante. Ainsi, nous nous réjouissons de voir la sphaigne et les autres plantes typiques des tourbières (linaigrettes, laîches,...) partir à la conquête des innombrables nouveaux plans d'eau. La colonisation des mises à blanc par les plantes des landes, callune en tête, est elle aussi spectaculaire. La végétation exubérante des fonds de vallée humides explose littéralement tandis que les jeunes arbres feuillus s'épanouissent dans les clôtures de protection, à l'abri des appétits du gibier.

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Colonisation explosive des sphaignes et des linaigrettes dans les plans d'eau

La lande réapparaît sur les zones déboisées

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Les zones étrépées, paradis des sphaignes et des laîches

Du côté des insectes, les libellules sont à la fête, et plusieurs espèces rares de libellules des tourbières) leucorrhine douteuse, aeschne des joncs, agrion hasté, orthetrum bleuissant) voient leur populations s'accroître ou coloniser de nouveaux sites. Parmi les papillons, le très rare nacré de la canneberge a colonisé deux nouveaux sites, tout comme le cuivré écarlate. Le nacré et le cuivré de la bistorte attendent de pied ferme la réapparition de cette dernière dans les fonds alluviaux libérés des épicéas.

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Les oiseaux ont été les premiers à réagir aux travaux de restauration. Au printemps, les sites retentissent des chants du Pipit des arbres, du Pipit farlouse et du Tarier pâtre. On ne compte plus les migrateurs, bécassines, chevaliers, sarcelles, grues, busards qui profitent des sites restaurés pour une halte migratoire. Des nicheurs prestigieux, très rarement notés au plateau des Tailles, ont fait leur apparition : Torcol fourmilier, Alouette lulu, Faucon hobereau, Vanneau huppé, Bruant des roseaux. Toutes ces merveilles attirent bien évidemment les naturalistes de tous poils, qui pourront témoigner à l'avenir de l'évolution de la biodiversité du plateau des Tailles, que nous espérons aussi importante et rapide qu'elle est prometteuse.

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Bécassine des marais - Gallinago gallinago

Grue cendrée - Grus grus

La gestion des sites après la fin du projet LIFE

L'acquisition du statut de réserve naturelle (domaniale ou agréée) offre d'excellentes garanties quant à la prise en charge future de la gestion des sites. Les sites en RND seront gérés par la Région Wallonne (DNF) tandis que les nouvelles réserves Natagora seront entretenues par cette association.

Une opération capitale de gestion consistera à éliminer périodiquement les semis spontanés d'épicéas qui viendront dans un premier temps coloniser les zones restaurées. D'autres plantes envahissantes devront également être surveillées et limitées au besoin, mais sur des surfaces limitées : fougère aigle, genêt à balais, balsamine de l'Himalaya. Un contrôle de la recolonisation par les arbres feuillus devra être effectué localement.

Les différentes digues et clôtures mises en place seront régulièrement inspectées afin de s'assurer de leur bonne étanchéité. L'équipement des différents sentiers didactiques sera entretenu.

Enfin, les gestionnaires veilleront au bon déroulement et à la continuité du pâturage extensif et de la fauche par la dizaine d'agriculteurs avec lesquels des conventions de partenariat ont été conclues. Actuellement, ce ne sont pas moins de 150 ha de zones restaurées qui sont gérées par fauche tardive ou pâturage extensif.

Ces différentes opération de gestion et de suivi "After LIFE" ont été décrites en détails dans un plan After LIFE coordonné et approuvé par toutes les parties. Le document de base de ce plan peut être librement téléchargé (PDF en français (PDF-373 ko) -PDF in english (PDF-378 ko)).

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Mis en ligne le - Mis à jour le 31/01/2012