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D. Travaux de gestion périodique

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Les landes humides et les prairies de fond de vallée sont des milieux naturels résultant de pratiques agro-pastorales traditionnelles. Pour en maintenir le caractère ouvert et y éviter l'embroussaillement trop important, il est nécessaire de pratiquer une gestion. Celle-ci peut prendre trois formes :

- Un débroussaillage tous les 5 à 10 ans. Le débroussaillage vise simplement à limiter l'expansion des jeunes arbres et arbustes au sein du milieu ouvert. Il se réalise manuellement et permet d'être très sélectif au besoin. Par exemple, maintien de quelques arbustes qui formeront rapidement un bosquet dense, offrant un micro-climat contrasté par rapport au milieu ouvert et propice au développement de nombreux insectes servant à leur tour de nourriture aux oiseaux, reptiles et autres.

Le débroussaillage est réalisé environ tous les 5 à 10 ans, en fonction de la vitesse à laquelle se développent les arbres et arbustes. Cette technique présente l'avantage de laisser les milieux ouverts évoluer dans le temps : lande parsemée de bosquets très épars après le passage de la débroussailleuse, évoluant progressivement vers une lande davantage arbustive, avant la gestion suivante. Lorsque plusieurs sites sont gérés de celle manière dans une même région, et pour autant que le débroussaillage soit opéré en alternance entre les sites, la région offre un panel de landes (ou de prairies) à des stades divers de recolonisation et donc satisfaisant les besoins écologiques d'un nombre plus important d'espèces que ne le ferait une gestion homogène sur l'ensemble des sites.

- Une fauche tardive réalisée par un agriculteur.

- Un pâturage extensif réalisé par un agriculteur.

D1. Préparation de l'infrastructure de pâturage

En comparaison à la fauche, le pâturage génère une certaine hétérogénéité du milieu. En fin de saison de pâturage, on remarque un contraste dans la hauteur de végétation ou dans la densité de petites broussailles entre des zones contenant beaucoup de végétaux bien appréciés par le bétail et les zones en contenant moins. Par ailleurs, le passage répété du bétail à certains endroits entraine une mise à nu du sol, ce qui favorise la germination d'espèces végétales nécessitant beaucoup de lumière et/ou peu de compétition entre espèces.

Ici aussi il peut être nécessaire de délimiter des zones refuges, mais pas pour les mêmes raisons qu'avec la fauche. En effet, le bétail alterne ses zones de brout au cours des jours et de la saison. La petite faune a donc tout loisir de se déplacer pour éviter d'être piétinée ou avalée. Par contre, la saison de pâturage s'étalant généralement sur plusieurs mois, la floraison et la formation de graines de certaines plantes se déroulera inévitablement pendant cette saison. Lorsque la pâture abrite une population de plantes rares ou menacées, on pourra cloisonner cette population et la rendre inaccessible au bétail, au moins pendant la période la plus sensible du cycle de vie de la plante.

Ajoutons que les charges en bétail (nombre de bêtes par hectare) sont très faibles, afin de préserver en permanence des zones de refus, jouant également le rôle de refuge pour la petite faune.

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Vache Highland pâturant la Fagne de Wiaupont (Domaine Provincial de Mirwart).

D2. Préparation à une gestion par fauche

La fauche peut être manuelle ou mécanisée. Dans le premier cas, la main d'oeuvre nécessaire est très importante, même pour des sites de superficie réduite. Généralement, la fauche manuelle est réalisée par des groupes de bénévoles impliqués dans la gestion du site.

Le plus souvent, toutefois, c'est une fauche mécanisée qui sera pratiquée à l'aide d'un tracteur agricole. La technique est très efficace pour gérer l'embroussaillement d'un site. Mais tous les sites ne se prêtent pas à cette gestion qui nécessite un accès aisé pour la machine, un sol portant et non caillouteux, un microrelief du sol plane. Lorsque cela est possible, on privilégiera l'exportation du foin en dehors du terrain, afin de ne pas enrichir celui-ci par la matière organique en décomposition. Les cortèges d'espèces végétales que l'on souhaite préserver sont en effet souvent dépendants de sols pauvres en nutriments.

Une fauche tardive typiquement après le 15 juillet laisse le temps aux plantes de produire leurs graines et donc de se multiplier avant d'être coupées. La faune tire également profit d'une fauche tardive : par exemple les oiseaux nichant au sol auront eu le temps d'élever leur couvée, les larves de papillons auront eu le temps d'éclore, etc.

Le passage de la machine est plutôt brusque pour la petite faune. Pour éviter les dégâts aux populations d'insectes, reptiles et autres, de larges zones refuges sont préservées et non fauchées. La localisation des zones refuges dans une lande ou une prairie peut être maintenue pendant plusieurs années ou peut alterner d'année en année.