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Enjeux biologiques

Le projet LIFE Ardenne liégeoise a essentiellement pour but la restauration d'habitats naturels typiques des sols humides à tourbeux visés par l'Annexe I de la Directive Habitats, comme les landes humides à tourbeuses (4010), les tourbières hautes actives (7110*) et dégradées (7120), les tourbières de transition (7140), les mégaphorbiaies (6430), les prés humides relevant du Molinion (6410), les boulaies tourbeuses (91D0*), les chênaies pédonculées à bouleaux et molinie (9190), et les aulnaies riveraines (91E0*).

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Tourbière de transition

Mégaphorbiaie

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Boulaie tourbeuse

Aulnaie riveraine

Il a aussi pour objectif la restauration de milieux plus secs imbriqués au sein des zones humides : les landes sèches (4030), les genévrières (5130), les nardaies (6230*), les prés maigres de fauche (6520), les hêtraies à luzule blanche (9110). Il permet également de restaurer des habitats non considérés comme d'intérêt communautaire, mais d'une grande valeur patrimoniale à l'échelle wallonne, tels les bas-marais acides, les prairies humides et les aulnaies marécageuses à sphaignes.

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Lande sèche

Genévrière

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Hêtraie à luzule

Bas-marais acide

Il contribue aussi à développer le potentiel d'accueil d'espèces remarquables visées par la Directive Oiseaux, comme le pic cendré, le pic noir, la gélinotte, la pie grièche grise, ... Divers papillons rares, menacés et/ou protégés, liés aux zones humides, bénéficieront également du projet, dont une espèce visée par l'Annexe II de la Directive Habitats : le cuivré de la bistorte (Lycaena helle).

Ce projet permet enfin d'améliorer la connectivité des sites encore intéressants pour la biodiversité typique des zones humides et de terminer la restauration du réseau de sites humides et de fonds de vallées tout au long de la crête ardennaise

On espère ainsi restaurer dans le périmètre du projet un minimum de 500 ha d'habitats de grand intérêt biologique ouverts ou forestiers feuillus. Grâce aux moyens humains et de gestion qui seront mis en œuvre, ce projet LIFE+ permettra donc de donner une toute autre dimension aux objectifs de conservation menés actuellement dans la région, tant dans les réserves naturelles domaniales et agréées qu'en dehors.

Pourquoi restaurer ces habitats ?

En Ardenne, au-dessus de 500 mètres d'altitude, les conditions climatiques sont assez particulières. Il fait plus froid et surtout, en raison du relief, il pleut abondamment. Les quantités annuelles dépassent souvent 1300 mm, contre 600 mm en moyenne dans les autres régions de Wallonie. Toute cette eau tombe sur un sol imperméable, argileux, qui repose sur un socle rocheux composé principalement de schistes et de phyllades, roches dans lesquelles l'eau ne s'infiltre que très difficilement. Elle s'accumule donc sur les reliefs peu accidentés des plateaux, formant de larges zones marécageuses, les fagnes.

Jusqu'au 10ème siècle, avant l'installation des premiers villages sur les hauts plateaux de l'Ardenne, la région était couverte par une vaste forêt dominée par le Hêtre, le Chêne et le Bouleau. Avec l'arrivée de l'Homme dans ces régions, cette forêt primaire fut progressivement défrichée par ce dernier qui avait besoin de bois pour se chauffer et construire ses maisons, mais aussi et surtout besoin d'espace pour ses activités agricoles, élevages et cultures. Ces pratiques ont façonné et entretenu les milieux désormais ouverts, tels que de vastes landes, prairies et marais et ont permis la mise en place d'une riche biodiversité.

A partir de la première moitié du 19ème siècle, la révolution agricole – mécanisation et engraissement des sols – a provoqué l'abandon de grandes étendues de ces milieux ouverts, inexploitables selon les techniques modernes. Ces parcelles, devenues incultes, ont été massivement plantés de résineux exotiques et drainées lorsqu'elles étaient trop marécageuses. Cet enrésinement massif a provoqué un nouveau grand bouleversement des paysages, ainsi qu'une perte importante de biodiversité. Ces milieux ne sont désormais présents en Wallonie que sur de faibles surfaces sur les hauts plateaux ardennais.

Qualifiés d'habitats d'intérêt communautaire par l'Union européenne, ces milieux sont importants pour la survie d'espèces typiques, telles que les sphaignes ou les libellules. Au-delà de la restauration locale, il est également important de reconnecter ces habitats entre eux, de façon à permettre aux différentes populations de circuler d'un milieu à un autre. Face aux changements climatiques – des moyennes de températures plus élevées, notamment - la restauration de ces milieux naturels est d'autant plus nécessaire pour augmenter leur capacité de résilience.

De plus, ces milieux assurent également ce qu'on appelle des « services écosystémiques » non négligeables. A travers les processus biologiques des écosystèmes naturels, les milieux humides en bon fonctionnement rendront des services tels que le stockage de carbone ou l'amélioration de la qualité de l'eau. Indirectement, ils contribuent également au développement d'activités touristiques en lien avec la nature. Le projet LIFE Hautes Fagnes a réalisé une étude socio-économique de l'impact du projet au niveau local, régional et global, consultable via ce lien.

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