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148 - Marais de Basse Nimelette

Site de Grand Intérêt Biologique (SGIB)

Synonymes :Marais de Rièzes / Eau Noire à la Haute Nimelette / Marais de la Frontière et Ri de France
Communes :Chimay
Cantonnements DNF :Chimay
Surface :32.45 ha
Coordonnées :X Lambert : 150951 - Y Lambert : 71456
Voir la localisation avec la cartographie dynamique
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué.

Intro

Brève description

Le marais de Basse Nimelette s'étend en bordure de l'Eau Noire près du village de Rièzes, dans la Thiérache belge, aux confins de la province du Hainaut à la frontière avec les Ardennes françaises. La zone centrale du site, constituant l'essentiel de la réserve naturelle agréée de la Basse Nimelette (3,6 ha), comporte une mosaïque de mégaphorbiaes à reine des prés, de cariçaies, de prairies humides, d'anciennes pâtures plus sèches, de roselière à baldingère, de bois marécageux ainsi que de traces d'exploitations de tourbe. L'intérêt botanique est important, avec la présence notamment de la wahlenbergie (Wahlenbergia hederacea), de la violette des marais (Viola palustris), du trèfle d'eau (Menyanthes trifoliata), de différentes laîches (Carex spp.) et orchidées sauvages, etc. Le peuplement herpétologique compte au moins cinq espèces d'amphibiens et trois reptiles. Des oiseaux comme la cigogne noire (Ciconia nigra) et la pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) fréquentent l'endroit durant la période de nidification. Le Marais de la Frontière, situé à l'ouest le long du Ri de France, petit affluent de l'Eau Noire, renferme notamment des mégaphorbiaies à reine des prés et angélique et des fragments de bas-marais acide à orchis tacheté (Dactylorhiza maculata). Il s'agit d'une ancienne station de la rare gentiane pneumonanthe (Gentiana pneunomanthe), en voie de disparition dans la région. Une partie de cette zone humide est en cours de reboisement par les saules (Salix spp.) et le peuplier tremble (Populus tremula). Les menaces qui pèsent sur les secteurs non protégés sont l'enrésinement, la création d'étangs d'agrément, l'eutrophisation et l'atterrissement des marais. Le site est inscrit en grande partie dans le réseau Natura 2000 au sein du périmètre dénommé "Haute vallée de l'Eau Noire".

Carto

Régions naturelles

  • L1 - Thiérache belge

Limites administratives

Ancienne(s) commune(s)SurfaceNouvelle(s) commune(s)Province(s)
Rièzes32.45 haCHIMAYHAINAUT

Cantonnements DNF

Cantonnement(s)SurfaceDirection(s)
Chimay32.45 haMons

Mentions dans d'autres inventaires de sites

A compléter

Site classé

Site non classé.

Propriétaire(s)

Privé(s) Oui  ONG Oui  Communes Oui  Région Non  Autres publics Non

Sites protégés

Code du siteNom du siteSurface
6695Basse Nimelette3,5 ha

Espèces

Espèces de valeur patrimoniale

TaxonStatut de protectionListe rougeStatutAnnéeRep*ProtectionSource
Animaux - Vertébrés - Mammifères
Micromys minutusNonNon1998dossier d'agrément
Animaux - Vertébrés - Oiseaux
Acrocephalus palustrisOuiNonnicheur1998dossier d'agrément
Alcedo atthisOuiNon1998dossier d'agrément
Ardea albaOuiNonMigr.-hiv.2014Divers obs.
Ciconia nigraOuiOuiZone de nourrissage2018Divers obs.
Dryocopus martiusOuiNon2014Divers obs.
Emberiza schoeniclusOuiOuinicheur1998dossier d'agrément
Lanius collurioOuiNon2015V. Leirens, M. Lambert
Luscinia megarhynchosOuiNon1998dossier d'agrément
Pernis apivorusOuiNon2009Divers obs.
Saxicola rubicolaOuiNonnicheur1998dossier d'agrément
Streptopelia turturOuiOuinicheur1998dossier d'agrément
Animaux - Vertébrés - Amphibiens
Ichthyosaura alpestrisOuiNon2009Divers obs.
Lissotriton helveticusOuiNon2009Divers obs.
Pelophylax kl. esculentusOuiNon2009Divers obs.
Rana temporariaOuiNon2018Divers obs.
Animaux - Vertébrés - Reptiles
Anguis fragilisOuiNon2018Divers obs.
Zootoca viviparaOuiNon> 10 ex.2018Divers obs.
Invertébrés - Insectes - Papillons diurnes
Argynnis paphiaNonNon2005P. Goffart
Boloria seleneNonNon2004T. Kinet
Brenthis inoNonNon2005P. Goffart
Carterocephalus palaemonNonNon> 20 ex. en 20042005T. Kinet
Lycaena tityrusNonNon2004T. Kinet
Melitaea diaminaNonNon2004S. Claerebout
Invertébrés - Insectes - Orthoptères
Metrioptera roeselii2005P. Goffart, V. Fichefet
Stethophyma grossum2005P. Goffart, V. Fichefet
Plantes - Plantes supérieures
Calamagrostis canescens2015P. Dupriez, S. Carbonnelle
Calla palustris
Carex brizoides1998dossier d'agrément
Carex elongata1998dossier d'agrément
Carex rostrata2009P. Dupriez
Carex vesicaria2015P. Dupriez, S. Carbonnelle
Comarum palustre1998dossier d'agrément
Dactylorhiza fuchsii
Dactylorhiza maculata2005P. Goffart, V. Fichefet
Dactylorhiza majalis
Hydrocotyle vulgaris
Menyanthes trifoliata1998dossier d'agrément
Narcissus pseudonarcissus1998dossier d'agrément
Platanthera chlorantha1998dossier d'agrément
Potamogeton polygonifolius1998dossier d'agrément
Pulmonaria montana1998dossier d'agrément
Scorzonera humilis1998dossier d'agrément
Scutellaria minorprésence ancienne
Selinum carvifolia2005P. Goffart, V. Fichefet
Succisa pratensis2009P. Dupriez
Viola palustris2015P. Dupriez, S. Carbonnelle
Wahlenbergia hederacea2015P. Dupriez, S. Carbonnelle

Nombre d'espèces confidentielles en plus de celles citées ci-dessus : 1

Commentaires sur la faune

A compléter

Commentaires sur la flore

A compléter

Espèces exotiques

Plantes: Aster lanceolatus, Impatiens glandulifera, Picea abies, Picea sitchensis.

Animaux: Pacifastacus leniusculus.

Conservation

Objectifs de conservation

Protection d'un ensemble de milieux de grand intérêt botanique, entomologique et ornithologique, rares en Thiérache : prairies tourbeuses, prairies de fauche et bas-marais acides de type ardennais.

Menaces

Changement d'affectation des parcelles : enrésinement du fond de vallée, remblayage ou draînage de zones humides, creusement d'étangs de pêche...
Abandon de la gestion traditionnelle extensive : prolifération de la mégaphorbiaie au détriment des communautés vivantes des prés humides et des bas-marais acides, fermeture paysagère de la vallée due à une prolifération des fourrés de saules en plaine alluviale...
Eutrophisation par les eaux de ruissellement provenant des habitations voisines et des champs cultivés des environs du site

Recommandations

- agrandissement et consolidation de la réserve naturelle par l'acquisition de parcelles supplémentaires ;
- développement et recherche de nouveaux partenariats pour la gestion de la réserve naturelle par le pâturage extensif.

Plan de gestion

On prévoit le maintien des milieux ouverts, en préservant toutefois quelques massifs d'arbustes pour l'avifaune et la beauté du paysage. Dégagement des anciennes fosses d'extraction de tourbe.
Le plan de gestion prévoit le dégagement par débroussaillage du talus schisteux et des zones de suintement, l'abattage des épicéas Sitka, et le contrôle par abattage et débroussaillage de l'avancée des saules et des bouleaux aux abords de la mare et dans les prairies. Ces dernières seront fauchées et le produit de la fauche évacuée.
Une grande partie de l'aulnaie et des saussaies seront toutefois traités en réserve intégrale. Tous les arbres morts seront laissés sur place. Seules quelques coupes seront entreprises pour contrôler l'avancée des saules et aulnes dans les zones ouvertes.
A plus long terme, une gestion par le pâturage extensif au moyen de bovins ou d'équins pourrait être éventuellement envisagée sur une partie de la réserve. Ce pâturage sera programmé durant la période s'étalant de septembre à février et s'effectuerait en rotation avec d'autres sites. Dans cette optique, il faudra clôturer l'entièreté de la réserve.

Accès du public

L'accès au public de la réserve naturelle sera limité dans le cadre de visites guidées, lors des chantiers de gestion ou toute autre activité organisée dans le site et avalisée par la commission de gestion.

Les véhicules motorisés et vélos tout terrain ne seront pas admis dans la réserve, à l'exception des engins agricoles et autres destinés à la gestion du site (fauche, débroussaillage, ...).

Les études scientifiques seront suscitées et menées après accord de la commission de gestion.

Pour des motifs de sécurité publique, de protection d'espèces ou de travaux de gestion, la commission de gestion peut interdire temporairement certains accès.

Détails

Description physique

Le marais de Basse Nimelette se trouve en Thiérache belge, dans la plaine alluviale de l'Eau Noire, un peu à l'est du village de Rièzes. La partie centrale constituant la réserve naturelle agréée de la Basse Nimelette (gérée par Natagora) s'étend en rive droite de cette rivière, entre celle-ci et la route N519 L'Escaillère-Baileux. Le site comprend également le vallon d'un petit affluent de rive gauche, le Ri de France qui marque également ici, tout comme l'Eau Noire, la frontière entre la province de Hainaut et les Ardennes françaises.

A hauteur de Basse Nimelette, l'Eau Noire coule du sud vers le nord et sa vallée, relativement peu encaissée, a une largeur maximale de 250 m. Le Ri de France prend sa source à l'ouest de Rièzes et marque physiquement la frontière française sur toute sa longueur (soit 3,5 km), avant de se jeter dans l'Eau Noire à proximité de la réserve naturelle. Il s'écoule au fond d'un vallon peu profond large d'une centaine de m et orienté dans l'axe ouest-est. L'altitude moyenne de la vallée tourne autour de 300 m et des versants 320 m.

Le sous-sol est formé de quartzites et phyllades du massif cambrien de Rocroi. Excepté pour le talus schisteux surplombant le site à proximité de la route, le sol des prairies et des abords du ruisseau sont formés d'alluvions modernes des vallées.

D'après HUART (1984) qui a étudié le tronçon de l'Eau Noire situé entre Haute-Nimelette et les Forges Jean Petit, cette rivière est de type ardennais avec des eaux peu minéralisées, au pH assez bas (pH 7) et de qualité excellente.

Le site se trouve dans la région continentale et au sein du district phytogéographique ardennais.

Description biologique

Le marais de Basse Nimelette est formé d'anciennes prairies, de prés de fauche abandonnés et de vestiges de tourbières. Il comprend:

- une saulaie et une aulnaie à Carex elongata;
- d'anciens prés de fauche à l'abandon caractérisés par la très grande abondance de Calamagrostis canescens accompagné de Angelica sylvestris, Filipendula ulmaria, Lysimachia vulgaris, Phalaris arundinacea, Stachys palustris, Cirsium palustre, Scutellaria galericulata;
- d'anciennes prairies pâturées dominées par Deschampsia cespitosa, Angelica sylvestris, Succisa pratensis, Lysimachia vulgaris, Juncus acutiflorus, Caltha palustris, Lychnis flos-cuculi, Holcus lanatus, Juncus effusus, J. conglomeratus, Rumex acetosa, Carex ovalis;
- d'anciennes prairies pâturées envahies par Angelica sylvestris;
- des cariçaies à Carex rostrata (occupant probablement l'emplacement d'anciennes fosses d'exploitation de tourbe);
- des magnocariçaies à Carex acutiformis;
- des jonchaies acutiflores à Juncus acutiflorus, Molinia caerulea, Lotus pedunculatus, Viola palustris, Ranunculus flammula, Carex rostrata, Stellaria alsine, Valeriana repens;
- des fonds fangeux à Callitriche stagnalis, Scirpus sylvaticus, Solanum dulcamara, Epilobium obscurum, Stellaria alsine,...;
- une mare forestière, très ombragée, envahie de potamots (Potamogeton cf.natans) et de Lemna minor;
- des groupements rudéralisés riches en Urtica dioica et d'une roselière à Typha latifolia en contrebas d'une évacuation d'eau;
- des tourbières à Sphagnum div. sp. (non vues);
- de belles populations de Wahlenbergia hederacea accompagné de Viola palustris, Scutellaria minor etc., dans un layon récemment fauché;

Une abondante floraison de Narcissus pseudonarcissus se produit au printemps.

Pour la partie agréée du site, le dossier de la demande d'agrément (Natagora, 1998) nous en dresse la description suivante :

Dans la partie nord de la réserve, un talus schisteux occupe la partie inférieure du versant: on y trouve une zone de suintement où fleurissent la violette des marais et la walhenbergie. Cette zone surplombe une aulnaie marécageuse entourant une mare par endroits très profonde, vestige de l'ancienne tourbière exploitée; cette mare reçoit une partie des eaux de ruissellement provenant de la route et des champs cultivés situés en amont. Une auréole d'eutrophisation est bien visible à l'entrée de la réserve. En contrabs, la majorité de la réserve est constituée d'un marais composé d'une mosaïque de groupements végétaux: mégaphorbiaie à reine des prés, prairie à calamagrostis des marais, complexe de cariçaies et de prairies du Molinion, prairies plus sèches anciennement pâturées et, aux abords de l'Eau Noire, une mégaphorbiaie à baldingère. Toute cette zone alluviale est périodiquement inondée. L'ensemble de la réserve est fortement recolonisé par les saules et les bouleaux; la partie sud du site a été partiellement plantée de résineux.

Les groupements végétaux les plus caractéristiques observables dans la réserve sont les suivants:

1) auréole d'eutrophisation: Cette zone à l'entrée de la réserve reçoit les eaux de ruissellement de la route, des habitations voisines et des champs cultivés situés en amont. Y dominent: Phalaris arundinacea, Typha latifolia, Urtica dioica, avec Alopecurus pratensis, Angelica sylvestris, Caltha palustris, Calystegia sepium, Cirsium palustre, Cruciata laevipes, Equisetum fluviatile, Filipendula ulmaria, Galeopsis tetrahit, Galium aparine, Galium mollugo, Juncus effusus, Lysimachia vulgaris, Poa trivialis, Rumex crispus, Scirpus sylvaticus, Scrophularia auriculata, Scrophularia nodosa, Valeriana repens, ...

2) mégaphorbiaie à reine des prés: Cette végétation dominée par la reine des prés s'étend près de la zone eutrophisée. On y note en outre Filipendula ulmaria (var. ulmaria et var. denudata), Achillea ptarmica, Cirsium palustre, Equisetum fluviatile, Epilobium hirsutum, Epilobium palustre, Galeopsis tetrahit, Lycopus europaeus, Poa trivialis, Scutellaria galericulata, Valeriana repens, ainsi que quelques pieds de Comarum palustre et Succisa pratensis.

3) prairie mésophile à fromental: Ce faciès se trouve en lisière des terrains voisins et correspond probablement à la partie anciennement pâturée du site sur des sols moins humides. On y relève, pour les graminées, Arrhenatherum elatius et Holcus lanatus, qui dominent, avec Alopecurus pratensis, Deschampsia cespitosa, Poa trivialis. Rumex acestosa est abondant, avec Aegopodium podagraria, Angelica sylvestris, Carex nigra, Carex vesicaria, Cirsium palustre, Dryopteris carthusiana, Galeopsis tetrahit, Galium aparine, Galium palustre, Galium uliginosum, Juncus acutiflorus, Juncus effusus, Lathyrus pratensis, Lychnis flos-cuculi, Lycopus europaeus, Lysimachia vulgaris, Plantago lanceolata, Potentilla erecta, Ranunculus acris, Ranunculus flammula, Scorzonera humilis, Stellaria graminea, Urtica dioica, Valeriana repens, ... C'est en lisière que se développe une population d'environ une dizaine de pieds de la pulmonaire des montagnes (Pulmonaria montana).

4) complexe de cariçaies et de prairies du Molinion: Dans les endroits les plus humides, on rencontre un ensemble de cariçaies et de prairies où les espèces de l'alliance du Molinion sont encore bien représentées: Achillea ptarmica, Agrostis canina, Angelica sylvestris, Arrhenatherum elatius, Caltha palustris, Cardamine pratensis, Carex acuta, Carex acutiformis, Carex nigra, Carex ovalis, Carex rostrata, Carex vesicaria, Cirsium palustre, Deschampsia cespitosa, Dryopteris carthusiana, Epilobium hirsutum, Epilobium palustre, Epilobium tetragonum, Galium saxatile, Galium uliginosum, Holcus lanatus, Juncus acutiflorus, Juncus bufonius, Juncus effusus, Molinia caerulea, Myosotis scorpioides, Narcissus pseudonarcissus, Lotus pedunculatus, Lychnis flos-cuculi, Lysimachia vulgaris, Potentilla erecta, Scirpus sylvaticus, Scorzonera humilis, Scutellaria galericulata, Succisa pratensis, Viola palustris, ... A proximité se trouve une population de Calamagrostis canescens et par endroits, très dispersés, Comarum palustre, ainsi que quelques rares pieds de Menyanthes trifoliata aux abords de la zone tourbeuse. Ces deux espèces sont les derniers témoins de l'existence d'une ancienne tourbière sur le site. Aucune sphaigne ni aucune linaigrette n'y ont malheureusement été retrouvées. Quelques pieds de Dactylorhiza maculata et Platanthera chlorantha se rencontrent par endroits.

5) roselière à baldingère: Les parties de la réserve situées en bordure de la rivière et régulièrement inondées lors des crues sont occupées par une roselière dominée par Phalaris arundinacea, avec Achillea ptarmica, Carex acuta, Carex acutiformis, Lycopus europaeus, Lysimachia vulgaris, Ranunculus flammula, Scutellaria galericulata, et Bidens frondosa, Glyceria fluitans, Sparganium erectum dans les endroits les plus mouilleux.

6) talus schisteux: Les arbres et arbustes qui occupent cette zone sont : Alnus incana, Betula pendula, Crataegus monogyna, Picea abies, Populus tremula, Prunus spinosa, Quercus robur, Rosa canina, Salix caprea, ... Au niveau de la strate herbacée, on relève une série d'espèces dont certaines sont caractéristiques des sols secs et acides: Centaura cf. jacea, Cytisus scoparius, Dactylis glomerata, Deschampsia flexuosa, Echium vulgare, Epilobium angustifolium, Galium mollugo, Glechoma hederacea, Heracleum sphondylium, Holcus mollis, Leucanthemum vulgare, Medicago lupulina, Rumex acetosella, Sedum telephium, Senecio ovatus, Stellaria holostea, Tanacetum vulgare, Teucrium scorodonia, ...

7) zone de suintement: Située en contrebas du talus où sourd une source, cette zone recolonisée par les arbustes est occupée par un tapis de mousses, ainsi que d'une végétation clairsemée, avec : Cirsium palustre, Filipendula ulmaria, Juncus bufonius, Juncus effusus, Ranunculus ficaria, mais surtout Viola palustris et Wahlenbergia hederacea, encore bien représentées.

8) aulnaie marécageuse: La strate arborée est dominée par Alnus glutinosa et Betula pendula. Crataegus monogyna, Crataegus laevigata, Prunus spinosa, Ribes rubrum, Ribes uva-crispa, Sambucus nigra, Sambucus racemosa, Salix sp., Viburnum opulus constituent la strate arbustive. Dans la strate herbacée, on retrouve les espèces déjà citées précédemment; on peut toutefois signaler la présence de Carex elongata, Mentha aquatica et Polygonum bistorta.

9) mare: La mare, fort ombragée, située au centre de l'aulnaie, correspond à l'ancienne exploitation de tourbe. On y remarque entre autres: Callitriche sp., Glyceria fluitans, Lemna minor, Potamogeton polygonifolius, ...

10) bosquets de colonisation: Le marais n'a plus été fauché ni pâturé depuis de nombreuses années, les arbres et arbustes l'envahissent peu à peu. On y note surtout: Betula alba, Betula pendula, Salix aurita, Salix x rubra, ... Sous les vieux saules, on trouve: Ajuga reptans, Anemone nemorosa, Caltha palustris, Carex elongata, Dryopteris carthusiana, Epilobium tetragonum, Juncus acutiflorus, Lotus pedunculatus, Lycopus europaeus, Ranunculus ficaria, Sparganium erectum et Viola palustris.

11) plantation de résineux: Picea sitchensis domine, avec quelques Picea abies. Cette plantation n'a pas été entretenue et est peu productive en raison du terrain mal drainé et des crues régulières.

Monument naturel

Etang en aval de la réserve.

Monument historique

Aucun monument.

Histoire du site

L'extraction de tourbe s'est poursuivie jusqu'à la seconde guerre mondiale. Ensuite les parcelles ont été drainées et enrésinées. Le fond du vallon est occupé surtout par d'anciens prés de fauche et prairies à l'abandon. La carte de Ferraris montre des prairies humides en bordure d'un vaste étang.

L'étang de Nimelette, tout proche du site, a été créé pour les besoins de la métallurgie locale. Les activités des la forge ont duré plusieurs siècles et ont cessé vers 1850. L'étang de Nimelette s'étendait autrefois jusqu'aux abords du site protégé; en témoigne l'ancienne digue entourant le plan d'eau à l'entrée du site et servant de sentier et limite pour cette partie de la réserve. Ce plan d'eau, envahi peu à peu par l'aulnaie, est très profond et résulte de l'exploitation de la tourbe au siècle passé. La tourbe extraite servait de litière ou plus rarement était utilisé comme combustible. La pêche à la truite était encore florissante vers 1950; la présence de la loutre était régulière aux abords de l'étang.

Les prairies tourbeuses étaient fauchées pour le foin mais surtout pour la litière. Les baldingères ont servi pour emballer les carrelages et poteries fabriquées à Bourlers. Des plantations de Sitka ont été effectuées avant 1940, la plupart des plants ont péri suite au mauvais drainage du terrain.

Les parties les plus sèches du site ont été pâturées occasionnellement en été jusque dans les années soixante. (source: demande d'agrément, Natagora, 1998)

Divers

Sources

Natagora

Répondants de l'information

Natagora

Date de la dernière modification de la fiche

2020-10-27