• K0 - Calestienne

A compléter

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Communes de Tellin et de Rochefort.

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Service public de Wallonie, Département de la Nature et des Forêts, Cantonnement de Saint-Hubert, avenue Nestor Martin, 10A, 6870 Saint-Hubert (Tél. : 061/61.21.20 - Fax: 061/61.37.68).

Conservation d'un remarquable ensemble de végétations forestières calcicoles incluant des érablières de ravin et une hêtraie à laîche digitée. Le statut Natura 2000 donné au Bois d'Ellinchamps est censé protéger dans un bon état de conservation deux habitats d'intérêt communautaire: la hêtraie calcicole à tendance neutrophile (HIC 9150) et l'érablière de ravins hygrosciaphile à scolopendre (HIC 9180).

L'intégrité du bois est mise à mal par une prochaine exploitation forestière d'envergure annoncée par le martelage de plusieurs centaines d'arbres au printemps 2021 (voir PAQUAY, 2021). La coupe ne constituera pas une destruction d'habitat d'intérêt communautaire. Son impact sera par contre globalement négatif sur l'état de conservation des habitats et habitats d'espèces mentionnés du fait même de la récolte de gros bois et d'arbres morts, entraînant inévitablement une diminution des éléments pourvoyeurs actuels ou futurs de micro-habitats liés aux stades de sénescence auxquels sont liés les espèces forestières spécialisées.

Inventaires faunistiques souhaitables

La gestion du site semble toujours soumis au régime forestier et l'exploitation est limitée à des coupes périodiques dans le taillis.

Le Bois d'Ellinchamps est une propriété communale sur laquelle la circulation est libre sur les chemins et sentiers dûment indiqués. Tout le bas du versant en contact avec la plaine de la Lesse est parcouru par un chemin venant du pont de la Lesse (en face du château de Resteigne) qui permet d'admirer aisément les richesses floristiques du site. L'accès peut cependant être limité en cas de chasse ou de travaux.

Le Bois d'Ellinchamps se trouve au cœur de la Calestienne, entre les villages de Belvaux (au nord) et de Resteigne (au sud-ouest), à cheval sur les communes de Rochefort (province de Namur) et de Tellin (prov. de Luxembourg).

Faisant face au massif des Pairées, il couvre le versant droit d'un méandre de la Lesse, constitué principalement de roches calcaires du Givétien. Ce flanc escarpé d'un dénivelé de 100 m s'étale en arc de cercle sur près de 2500 m, entre la Carrière de la Lesse, qui en a entamé l'extrémité occidentale (en face du château de Resteigne), et le lieu-dit «Aux Communes», au sud-est de Belvaux. L'exposition est orientée vers le nord et le nord-ouest. L'altitude varie de 180 m dans la plaine alluviale de la Lesse, à 280 m sur le plateau de Carroi.

Le Bois d'Ellinchamps appartient au bassin hydrographique de la Meuse et au district phytogéographique mosan.

Le Bois d'Ellinchamps est une forêt d'une quarantaine d'hectares à forte dominance feuillue indigène, allant de la hêtraie pure dans le nord à des faciès plus mélangés en haut de pente et au sud. Couvrant le versant escarpé d'un méandre de la Lesse faisant face au massif des Pairées, il s'agit d'un des boisements climaciques sur calcaire les plus intéressants de Lesse et Lomme.

D'après THILL (1964) et CLAESSENS (1992), on peut y reconnaître les associations végétales suivantes:

- une hêtraie calcicole à laîches (Carici-Fagetum) à Carex digitata, Sorbus aria, S. torminalis, Cornus mas, Rhamnus cathartica, Daphne mezereum, Neottia nidus-avis, Cephalanthera damasonium, etc.;

- une érablière-tiliaie de ravin (Tilio-Aceretum) avec Tilia platyphyllos, Fraxinus excelsior, Ulmus glabra, Acer pseudoplatanus, Actaea spicata, Asplenium scolopendrium, et une strate muscinale très développée;

- une aulnaie-frênaie alluviale (Stellario-Alnetum) renfermant Alnus glutinosa, Fraxinus excelsior, Aconitum lycoctonum subsp. vulparia, etc.;

- une pelouse à Sesleria caerulea abritant aussi Globularia bisnagarica, Cotoneaster integerrimus, Rosa spinosissima, etc.;

- des lisières forestières à Sambucus ebulus, Digitalis lutea, Helleborus foetidus, Vincetoxicum hirundinaria, Gymnadenia conopsea, ...

Des relevés effectués en 2003 (G. Bottin et P. Verté) dans le cadre de la cartographie du site Natura 2000 ont permis d'identifier ou de caractériser plus précisément certains habitats dont:

- une prairie de fauche de basse altitude peu à moyennement fertilisée, localisée dans une petite clairière dans le sud-ouest du site, avec e.a. Agrimonia eupatoria, Vicia sepium, Trisetum flavescens, Arrhenatherum elatius, Trifolium pratense, Potentilla reptans, Myosotis arvensis, Leucanthemum vulgare, Crepis biennis, Trifolium repens, Medicago lupulina, Festuca rubra, Medicago sativa, Convolvulus arvensis, Hieracium pilosella, Centaurea scabiosa, Silene latifolia subsp. alba, Helianthemum nummularium, Bromus hordeaceus, Hypericum perforatum, Holcus lanatus, Linum catharticum, Poa trivialis, Euphorbia cyparissias, Lotus corniculatus, Potentilla reptans, Heracleum sphondylium, Primula veris, Prunus spinosa, Geranium columbinum, Plantago media, Prunus spinosa, Cirsium arvense.

- une chênaie-charmaie subatlantique calciphile, avec Cornus mas, Fagus sylvatica, Prunus spinosa, Helleborus foetidus, Crataegus laevigata, Crataegus monogyna, Viburnum lantana, Brachypodium pinnatum, Daphne mezereum, Hedera helix, Euphorbia amygdaloides, Corylus avellana, Viola riviniana, Acer campestre, Carex digitata.

D'après L. Wibail (DEMNA) sur base d'observations plus récentes, la partie principale consiste en une forêt située sur un versant caillouteux à charge calcaire de la vallée de la Lesse. Les habitats en présence sont la hêtraie calcicole à tendance neutrophile (habitat d'intérêt communautaire – HIC - de code 9150), plus ou moins mélangée, avec des faciès tendant vers la chênaie au nord du site, ainsi que l'érablière de ravins hygrosciaphile à scolopendre (HIC prioritaire code 9180) dans les zones de sol plus instable, généralement en haut de pente.

La structure forestière est une ancienne futaie équienne en cours d'irrégularisation, présentant une régénération naturelle dense en de nombreux endroits, à différents stades de développement, avec une canopée à couvert variable selon la localisation. Le hêtre domine sur la majorité de la surface, en particulier dans les 2/3 sud de la réserve, mais on retrouve également des essences typiques de l'érablière (tilleul, érable, régénération d'orme des montagnes) sur certains pierriers. La strate arbustive présente également des espèces calciclines à calcicoles, comme le cornouiller mâle, l'érable champêtre ou la clématite.

Ce bois ne relève pas des forêts anciennes d'après la couche cartographique d'ancienneté des forêts, mais on y retrouve plusieurs espèces indicatrices de forêts anciennes montrant que l'habitat a déjà récupéré une partie du cortège des espèces sensibles au déboisement. Ces espèces de forêt ancienne sont Carex digitata, Euphorbia amygdaloides, Lamium galeobdolon, Mercurialis perennis, Viola reichenbachiana, Allium ursinum, Anemone nemorosa, Carex remota, Hordelymus europaeus, Hypericum hirsutum, Melica uniflora, Neottia nidus-avis, Paris quadrifolia, Phyteuma spicatum, Polygonatum multiflorum et Ranunculus auricomus.

La liste des plantes vasculaires inventoriées dans les limites du Bois d'Ellinchamps au cours des vingt dernières années (2000-2020) comporte pas moins de 253 espèces dont 8 orchidées et une dizaine d'autres espèces protégées par la législation wallonne. La plupart des espèces mentionnées antérieurement ont été revue durant cette période. Certaines ont été ajoutées récemment, comme la graminée Hordelymus europaeus ou encore Ophrys apifera et Gentianella germanica notés sur la lisière sud, non loin de la zone de contact avec la carrière de la Lesse. L'occurrence de certains taxons mériterait par ailleurs d'être vérifiée, en particulier celle des deux sous-espèces de Bromus ramosus (actuellement considérées comme des espèces valides au sein du genre Bromopsis). C'est le cas aussi de Globularia bisnagarica et Carex brizoides, entre autres.

Du point de vue purement floristique, relevons encore la présence des trois sureaux indigènes (Sambucus ebulus, S. nigra, S. racemosa) ainsi que de nos trois espèces de sceaux de Salomon (Polygonatum multiflorum, P. odoratum, P. verticillatum), ce qui n'est pas banal!

Si la flore du Bois d'Ellinchamps est bien connue, en revanche son peuplement faunistique demeure largement sous-documenté, en dehors peut-être des oiseaux. Ainsi, moins de 200 espèces animales ont été notées jusqu'à présent dans les limites du site, ce qui est peu et indique surtout le manque de recherches.

Parmi les oiseaux, le pic noir (Dryocopus martius), le pic vert (Picus viridis), le pic épeiche (Dendrocopos major), la sittelle torchepot (Sitta europaea), le pigeon colombin (Columba oenas) et le gobemouche gris (Muscicapa striata) sont des nicheurs cavernicoles réguliers. Le grand corbeau (Corvus corax) est souvent aperçu survolant le site, sa reproduction étant établie en plusieurs points des environs. Les futaies sont également fréquentées par le pouillot siffleur (Phylloscopus sibilatrix), tandis que la plaine alluviale de la Lesse est le domaine du martin-pêcheur (Alcedo atthis) et de la bergeronnette des ruisseaux (Motacilla cinerea).

Les données concernant les mammifères restent très fragmentaires: en dehors de la présence du sanglier (Sus scrofa), du raton-laveur (Procyon lotor) et du blaireau d'Europe (Meles meles), les seules autres informations disponibles sont d'ordre chiroptérologiques. En effet, une ancienne minière appélée «Trou Saint-Nicolas», localisée à la pointe nord-est du bois, a été aménagée en 2006 par le GT Plecotus car elle sert de gîte hivernal pour au moins cinq espèces de chauves-souris, dont les deux rhinolophes.

L'herpétofaune ne semble comporter actuellement que la salamandre tachetée (Salamandra salamandra), amphibien typiquement sylvicole, et l'orvet fragile (Anguis fragilis).

Quant aux invertébrés, on manque cruellement de données mis à part l'un ou l'autre groupe plus populaire, comme les papillons diurnes (26 espèces). Trois espèces de coléoptères carabidés, Abax ovalis, Platynus (= Agonum) livens et Molops piceus observés en 2018 (R. Hendrickx et al.) méritent cependant d'être épinglés: ce sont en effet trois espèces sylvicoles sténotopes, c'est-à-dire sensibles aux variations inhabituelles de leur milieu et ayant généralement une répartition très localisée au sein de leur aire de distribution (voir DESENDER et al. 2008).

A compléter

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Divers

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