Ces actions seront prévues au sein de parcelles déjà sous statut de protection (RFI, RFD, RND ou RNA forestières) ou de parcelles adhérant au projet au travers des actions B1 et B2. Afin d'en optimiser les bénéfices écologiques, les actions seront autant que possible utilisées en synergie. Une combinaison de travaux sera donc souvent mise en oeuvre pour assurer la restauration optimale d'une parcelle.
C1. Elimination des résineux isolés dans les forêts naturelles
Cette action a pour objectif l'élimination de résineux provenant de la régénération naturelle de peuplements voisins et ceci pour un minimum 300 ha de forêts naturelles (forêts de versants, habitats rocheux intercalés et forêts alluviales). De croissance rapide, les semis résineux spontanés peuvent devenir envahissants et menacer l'avenir des habitats forestiers naturels, en remplaçant à court terme l'emprise au sol destinée à la régénération naturelle feuillue et, à plus long terme les arbres adultes du peuplement. Tant dans les forêts de versants pour les chauves-souris qu'au niveau des forêts alluviales pour les espèces des cours d'eau, les cinq espèces visées par le projet bénéficieront de l'élimination des résineux, dans la mesure où cette mesure vise à restaurer la qualité des habitats naturels qu'elles fréquentent. De façon analogue, même si le projet ne vise pas directement ces oiseaux, les espèces forestières d'intérêt communautaire telles que les pics ou encore la Cigogne noire ( Ciconia nigra ) profiteront de cette action. En outre, en vue de pérenniser cette action, les plans de gestion (F5) devront inclure un passage récurrent d'élimination de ces semis après la fin du projet LIFE. La gestion en sera sous la responsabilité du DNF ou des propriétaires signataires de conventions trentenaires.
Annelation des résineux isolés | Coupe sans exportation des résineux isolés | Coupe des résineux isolés le long de la Warche à Xhoffraix |
C2. Nettoyage des coupes forestières
L'objectif à atteindre par cette action est le nettoyage de minimum 50 ha de parcelles désenrésinées, au sein des 150 ha prévus dans l'action B3. Ce nettoyage consistera en un rassemblement des rémanents par peignage en andains ou en tas et/ou en l'élimination des semis naturels de résineux présents en sous-étage du peuplement, avant ou après mise à blanc.
Rassemblement des rémanents par peignage en tas |
C3. Plantations de feuillus indigènes et protections
Cette action concerne la plantation de minimum 75 ha de feuillus indigènes. Selon le contexte, des options techniques ont été prédéfinies (plantations sans protection contre les ongulés/le castor, plantations protégées avec gaines individuelles, plantations protégées par une clôture forestière). Les plantations se feront par taches mais également sous forme linéaire de long des berges afin de recréer des cordons rivulaires arborés. Elles pourront aussi bien concerner des versants avec régénération naturelle défaillante, des sites déboisés en vue de réduire l'érosion ou encore des milieux ouverts pour la création de cordons rivulaires dans le cadre de la lutte ciblées contre les plantes exotiques envahissantes. Les essences seront choisies parmi les espèces typiques du cortège des habitats forestiers ciblés (forêts de pente, forêts et cordons rivulaires).
Plantation avec protections dans la vallée de la Lienne |
C4. Restauration du régime hydrologique du lit majeur
L'objectif de cette action est la restauration du régime hydrologique des parcelles alluviales là où celui-ci a été dégradé en lien avec les actions humaines et ce pour un minimum 30 ha de parcelles alluviales. Cette restauration comprendra par exemple le bouchage de fossés, la création (ou la reconnexion) d'annexes hydrauliques, le creusement de mares ou de petites retenues d'eau.
Parcelle d'épicéas drainée | Annexe hydraulique sur l'Aisne près du Moulin de La Fosse |
C5. Lutte ciblée contre les plantes exotiques envahissantes
Cette action vise sur minimum 10 ha , l ' élimination et la prévention de l'installation de plantes exotiques envahissantes ciblées (essentiellement la Balsamine de l'Himalaya Impatiens glandulifera et dans une moindre mesure, la Renouée du japon Fallopia japonica , uniquement sur les parcelles forestières alluviales restaurées.
C6. Levées d'obstacles à la libre circulation de la faune aquatique
L'action concerne l'aménagement ou la suppression de minimum 38 obstacles identifiés prioritaires et répartis comme suit : 11 obstacles sur les cours d'eau de 1ère catégorie (DCENN) et 27 obstacles sur les cours d'eau de 2ème catégorie (Services techniques provinciaux). D'autres obstacles identifiés, non prioritaires, pourront être aménagés suivant les opportunités et le budget disponible.
Levée d'obstacle sur l'Aisne
C7. Aménagements hydro-morphologiques du lit mineur
L'action vise la renaturation d'un linéaire de minimum 2600 m de berges et/ou de lit mineur des berges des rivières et ruisseaux concernés. La nature des travaux mis en œuvre sera adaptée au cas par cas selon la configuration locale des tronçons de cours d'eau concernés. Parmi les types d'aménagements possibles, à titre d'exemples, on a la plantation de végétation hélophyte, la pose d'enrochements, la création de caches à poissons, la reconnexion du lit mineur à d'anciennes annexes hydrauliques, la remise à ciel ouvert de tronçons couverts ou encore la renaturation de berges.
Exemple de proposition de restauration à Ouren: augmentation de la diversité des microhabitats aquatiques par mise en place d'éléments fixes dans le lit de la rivière et végétalisation des berges |
C8. Aménagements des gués forestiers
L'action vise l'aménagement de minimum 7 gués forestiers pour diminuer l'apport de sédiments fins dans les cours d'eau fréquemment traversés par des engins et véhicules. Parmi ceux-ci, 7 gués prioritaires sont déjà désignés; 3 autres gués identifiés, non prioritaires, pourront être aménagés suivant les opportunités et le budget disponible.
Les types d'aménagements envisagés, à titre d'exemples sont le durcissement des rampes d'accès ou du fond du cours d'eau, la canalisation locale des écoulements d'eau latéraux et/ou la mise en place de déflecteur ou encore la construction ou réparation d'un pont ou d'une passerelle.
Exemple de proposition d'aménagement : gué à Auel. | Le pont déjà instable a été détruit par la crue de juillet 2021. Sa reconstruction sera également l'opportunité d'y aménager un gîte artificiel pour les chauves-souris (voir C10). | Aménagement du gué forestier sur l'Ourthe orientale à la confluence du ruisseau de Tavigny |
C9. Renforcement des populations de Margaritifera margaritifera et Unio crassus
L'objectif de cette action est le renforcement des populations relictuelles de moules d'eau douce, par l'élevage suivi de la réintroduction de jeunes individus. Cette action prévoit le lâcher de 2000 moules perlières âgées de 3-5 ans, dans deux affluents de l'Our et de 4000 mulettes épaisses âgées de 2 ans, dans les sites Natura 2000 BE33062 et BE34031.
C10. Aménagements en faveur des chauves-souris
Cette action vise l'amélioration de la capacité d'accueil pour les chauves-souris par l'installation de 150 gîtes artificiels en forêt et l'aménagement de 10 ouvrages d'art (ponts et barrages). Les espèces visées sont le Grand murin Myotis myotis , le Murin de Bechstein Myotis bechsteinii et le Murin des marais Myotis dasycneme .
Aménagement de gîtes en forêt | La pose par grappes de trois modèles différents permet aux chauves-souris de choisir la structure qui leur conviennent le mieux |