En collaboration avec le DNF (Cantonnement d'Aywaille) et des propriétaires forestiers publics (communes de Ferrières, Aywaille, Arlon et le CPAS de Bruxelles), le projet LIFE Vallées ardennaises met en œuvre diverses actions de restauration et de protection des forêts alluviales et de versants dans la vallée de la Lembrée. Le gestionnaire des cours d'eau (Services techniques de la Province de Liège) mène quant à lui des actions concrètes sur les cours d'eau.
La Lembrée
La Lembrée est un petit affluent de la rive droite de l'Ourthe. Elle prend sa source sur les plateaux fagnards non loin du hameau de Paradis. Cette vallée très variée comprend des milieux forestiers et des milieux ouverts à la fois sur sols calcaire et ardennais.
Conventions trentenaires
Le projet LIFE dispose d'une action permettant la mise sous convention de terrains, dans le but de restaurer et de protéger les forêts alluviales et de pente qu'on retrouve dans le périmètre du projet. Dans la vallée de la Lembrée, le projet LIFE a déjà pu obtenir l'accord de quatre propriétaires publics, via la signature d'une convention trentenaire, en vue de protéger et restaurer plusieurs hectares de terrains dont la plupart sont ou étaient auparavant enrésinés. Ces parcelles, difficilement accessibles ou sur terrains peu productifs, sont en général peu intéressantes pour la culture de résineux, donc peu rentables. C'est pourquoi le projet LIFE propose aux propriétaires de ce type de parcelles de les conventionner, en vue de protéger les habitats naturels et d'y abandonner la sylviculture résineuse au profit de la forêt feuillue naturelle, d'un grand intérêt écologique. Les propriétaires publics avec lesquels le projet LIFE a signé des conventions sont les communes de Ferrières, Aywaille, Arlon et le CPAS de Bruxelles.
Travaux de restauration écologique
Grâce aux propriétaires forestiers qui mettent leurs terrains à disposition du LIFE (via un rachat ou une convention trentenaire), celui-ci dispose ainsi de maitrise foncière sur laquelle des travaux de restauration écologique vont pouvoir être réalisés. Il s'agit principalement de conversion de parcelles dédiées à la sylviculture résineuse en parcelles dédiées à la conservation de la nature (remise en place de forêts feuillues par la régénération naturelle), de coupes de semis résineux au sein des forêts feuillues en place et dans les parcelles désenrésinées, la plantation d'arbres et la mise en place d'exclos à certains endroits (là où la régénération naturelle peut être insuffisante, par exemple : dans un contexte de présence du castor, etc.), ou encore la création de mares connectées au cours d'eau (annexes hydrauliques).
Actions sur les cours d'eau
Les gestionnaires des cours d'eau sont également associés au projet LIFE Vallées ardennaises et mettent en œuvre des actions concrètes au niveau des cours d'eau. Il s'agit de trois actions principales :
Aménagement d'obstacles à la libre circulation des poissons : dans la vallée de la Lembrée, plusieurs obstacles artificiels sont prévus d'être aménagés pour que les poissons puissent à nouveau remonter librement le ruisseau ;
Restauration du lit mineur du cours d'eau : pas d'action particulière prévue dans la vallée de la Lembrée ;
Aménagement de gués forestiers : pas d'action particulière prévue dans la vallée de la Lembrée.
Obstacle à la libre circulation des poissons sur la Lembrée (Ferrières)
Aménagement d'obstacles à la libre circulation des poissons
Des obstacles sur un cours d'eau (barrage, moulin, buse, etc.) se révèlent souvent infranchissables pour les poissons. Dès lors, ils constituent une entrave à la circulation de ceuxi-ci dans le cours d'eau et contribuent à une régression de leurs populations. Il est donc essentiel d'aménager ces obstacles pour permettre aux poissons de pouvoir à nouveau circuler et pour ainsi augmenter la connectivité écologique des milieux aquatiques d'eau courante.
C'est pourquoi la Province de Liège, gestionnaire du cours d'eau, a planifié, dans le cadre du projet LIFE Vallées ardennaises, d'aménager ces obstacles. Pour permettre de supprimer l'obstacle sans compromettre l'alimentation en eau du bief lié à l'ouvrage, un aménagement bien particulier est prévu. Le barrage actuel, qui permet de retenir suffisamment d'eau pour le bief, sera complètement supprimé et remplacé par plusieurs pré-barrages dont la pente sera nettement moins élevée, pour permettre le franchissement de l'obstacle par les poissons.
 Photo aérienne de l'obstacle non aménagé, et son bief |
Photos : LIFE Vallées ardennaises