La pollution est l’une des pressions majeures qui fragilisent la biodiversité à l’échelle mondiale. Elle prend des formes multiples :

  • Chimique (pesticides, engrais, métaux lourds) qui contaminent sols, eaux et organismes vivants.
  • Atmosphérique (oxydes d’azote, particules fines, ozone troposphérique) qui altèrent la santé des plantes et des animaux.
  • Plastique et déchets solides, responsables d’ingestions et d’enchevêtrements chez la faune.
  • Sonore et lumineuse, qui perturbent les cycles biologiques, la reproduction et les comportements de nombreuses espèces.

Ces pollutions affectent les écosystèmes en modifiant les conditions abiotiques, en réduisant la qualité des habitats et en favorisant des espèces opportunistes au détriment des espèces sensibles. Elles perturbent des processus essentiels comme la pollinisation, la régulation des ravageurs et la fertilité des sols. À long terme, elles contribuent à l’effondrement des réseaux trophiques et à la diminution des services écosystémiques.

En Wallonie, la pollution exerce un impact significatif sur la biodiversité, en particulier dans les milieux agricoles et forestiers :

  • Pollution des sols : près de 5 700 hectares sont identifiés comme pollués, principalement autour des sites industriels et des anciennes zones d’activités.
  • Qualité de l’air : les concentrations d’ozone et de particules fines dépassent régulièrement les seuils critiques pour la végétation, affectant la croissance des plantes et la santé des écosystèmes.
  • Pollution diffuse agricole : Contrairement à la pollution ponctuelle, la pollution diffuse affecte les sols et les eaux de manière généralisée et difficilement localisable. Elle résulte principalement des retombées atmosphériques et des pratiques agricoles intensives, notamment l’épandage d’engrais azotés et phosphatés ainsi que l’utilisation de pesticides. Ces apports excessifs entraînent une eutrophisation des milieux aquatiques, la contamination des nappes phréatiques et la dégradation des zones humides. Ils perturbent les cycles biologiques, réduisent la fertilité des sols et contribuent à la raréfaction des insectes pollinisateurs. Bien que des progrès aient été réalisés depuis les années 1990 (réduction des apports en phosphore, interdiction de certains produits nocifs), la pression reste élevée. La dispersion des polluants ne respectant pas les frontières, la lutte contre la pollution diffuse nécessite des actions coordonnées à l’échelle régionale, nationale et internationale.
  • Pollution lumineuse : la Wallonie agit pour limiter ses effets sur la faune nocturne (chauves-souris, insectes), via des plans d’éclairage raisonné et des projets pilotes dans les communes.

Ces pressions s’ajoutent aux autres menaces (fragmentation des habitats, espèces invasives, changement climatique), aggravant le déclin des espèces. 

Pour inverser cette tendance, la Wallonie mise sur :

  • La réduction des pollutions diffuses par des pratiques agricoles plus durables.
  • La gestion des sites pollués et la restauration des sols.
  • Des actions ciblées contre la pollution lumineuse et sonore.
  • L’intégration de la biodiversité dans les politiques de qualité de l’air et de l’eau.

Sources