
Le suivi des mammifères
Le monitoring des espèces animales, et tout particulièrement des mammifères terrestres, est pris en charge par le Département de l'Étude du Milieu naturel et agricole (DEMNA) du Service public de Wallonie (SPW). Le suivi de la faune sauvage répond à différents impératifs légaux en fonction du statut de l’espèce.
Les espèces ciblées
Les espèces protégées : Ces espèces font l’objet d’évaluations régulières de leur statut de conservation, dont celles qui nécessitent un rapportage obligatoire auprès de l’Europe (Directive Habitats). Ces évaluations permettent d’accentuer les efforts de protection. Ceux-ci peuvent passer par des plans d’action ou, dans certaines situations conflictuelles, par l'indemnisation des dégâts qu'elles ont occasionnés. Déroger à leur protection est également possible dans certaines situations précises.
Les espèces "gibier" (loi sur la chasse) : Ces espèces sont régulées par la chasse en l’absence de prédateurs et sont globalement en pleine expansion démographique. Elles font l’objet de mesures de gestion via l’imposition de quotas de chasse (par exemple pour le cerf). A l’inverse, les espèces de petit gibier, inféodées à la plaine agricole et à des habitats dégradés, sont soumises à des plans de gestion pour les maintenir et les rétablir (par exemple pour la perdrix).
Les espèces exotiques envahissantes : Ces espèces sont également soumises à un rapportage obligatoire (Règlement EEE). Elles font l’objet de mesures d’éradication ou de contrôle, priorisées en fonction de leur abondance et des désagréments qu’elles causent.
© Muscardin : Jean Delacre, cerf : Nicolas Van Hove, raton laveur : Philippe Moës
Les méthodes de suivi
Le suivi opportuniste
Pour orienter de manière adaptée la gestion, le suivi des espèces est donc primordial. Dans la plupart des cas, il s’agit d’un suivi de type opportuniste réalisé par des naturalistes capables d’identifier les espèces et soucieux de partager leurs données (via observations.be par exemple).
Ce suivi permet d’établir des cartes de distribution et d’analyser leur évolution à long terme. Le monitoring peut être réalisé en réseau, à partir d’observateurs formés à la reconnaissance d’indices afin de détecter l’émergence d’espèces rares ou discrètes (par exemple le réseau loup dans la zone de colonisation).
Le suivi ciblé, professionnel
Lorsqu’un protocole d’échantillonnage est établi et que l’effort d’observation est cadré, la standardisation apportée aux observations permet d’évaluer de manière robuste les tendances populationnelles sur le court ou le moyen terme. Il s’agit alors d’inventaires réalisés par des professionnels avec des moyens particuliers (indices nocturnes pour le cerf, réseaux de pièges photographiques,...).
Le suivi individuel par marquage ou identification génétique permet d’estimer une population de manière non-biaisée mais est réservée davantage à la recherche scientifique (capture - marquage – recapture) ou au suivi d’espèces à enjeu majeur (génotypage des loups installés en Wallonie).
Les autres suivis thématiques
Certaines espèces font également l’objet d’un suivi sanitaire, d’une évaluation de la diversité génétique ou des performances physiques, afin d’estimer leur fitness évolutif (ou valeur sélective).
Photo de bandeau © Jean Delacre