
La typologie des services écosystémiques
Typologie wallonne - Wal-ES
CICES Belgique
La typologie CICES Belgique est une adaptation de la classification internationale CICES, tenant compte de la densité de population et des usages multifonctionnels du sol. Elle est la classification de référence belge pour les services écosystémiques, compatible avec les standards internationaux. Son élaboration repose sur une consultation d’experts belges issus de divers secteurs : administration, groupes d'appui aux politiques ou centres de recherche.
La communauté de pratique BEES a soutenu cette approche en rassemblant les acteurs concernés et en promouvant les services écosystémiques. Elle facilite l’engagement dans des initiatives nationales et internationales.
Classification CICES
La classification CICES (Common International Classification of Ecosystem Services) est une typologie standardisée de services écosystémiques (SE) gérée notamment par l'Agence Européenne de l'Environnement.
Elle a été développée dans un objectif de comptabilité environnementale afin que cette classification soit compatible avec le cadre conceptuel des comptes environnementaux et économiques des Nations Unies.
La typologie CICES a été construite sur base des typologies existantes (MEA et TEEB). Le but n'est pas de les remplacer mais bien de faciliter le passage de l'une à l'autre et de les compléter. La classification CICES distingue trois grandes catégories de services (production, régulation, culturels), mais exclut les services de support et abiotiques comme les ressources minérales du sol (roches, sables, sels, métaux précieux, ...), les ressources d'origine biologique mais non renouvelables à l'échelle du génération humaine (charbon, pétrole, gaz, ...), le vent, le soleil, ... Elle ne prend en compte que les services "biotiques" dépendants du vivant. La version actuelle est la version 5.2 publiée en 2018.
TEEB
TEEB (the Economics of Ecosystem and Biodiversity) , en 2010, a repris cette typologie en l’adaptant, excluant les services de support (définis par TEEB comme des processus écologiques) et ajoutant les "services habitats" afin de montrer l'importance des écosystèmes dans la fourniture d'habitats pour les espèces migratoires ou encore dans la protection du patrimoine génétique. TEEB met l’accent sur les bénéfices économiques de la biodiversité et les coûts de son déclin.
MEA
Le MEA (Millenium Ecosystem Assessment) est une initiative lancée au début du millénaire visant à évaluer les conséquences des perturbations des écosystèmes sur le bien-être humain. Publié en 2005, il a défini la première typologie internationale des services écosystémiques, répartis en quatre catégories : production, régulation, culturels et support. Il visait à informer les décideurs et le public sur les impacts des perturbations des écosystèmes sur le bien-être humain et des possibilités de réagir à ces perturbations.
IPBES
Créée en 2012, l’IPBES renforce l'interface entre la science et les décideurs. Analogue au GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), elle a pour mission d'assister les gouvernements et de renforcer les moyens des pays émergents sur les questions de biodiversité, sous l'égide de l'Organisation des Nations unies (ONU). Elle rassemble les experts de la biodiversité et des services écosystémiques et produit en toute indépendance des rapports périodiques d'évaluation vulgarisés. Cette interface science-politique a pour objectifs la conservation et l'utilisation durable de la biodiversité, sous-tendant le bien-être humain sur le long terme et le développement durable.
En 2018, ses experts ont proposé une nouvelle typologie des services écosystémiques (Voir Díaz, S. et al. 2018 Assessing nature's contributions to people. Science 359, 270–272), appelés "Contributions de la nature aux personnes" (NCP). Cette typologie distingue les contributions matérielles, non-matérielles et régulatrices de la nature.
Bien que cette approche se veuille plus intégrée, elle est critiquée pour sa terminologie ambiguë et sa proximité avec les typologies classiques (production, régulation, culturels). L'appellation "nature" plutôt que "les écosystèmes" ou "la biodiversité" génère tout autant d'ambiguïtés et les nouvelles catégories proposées ne sont guère différentes des services de production (CN matérielles), des services de régulation (CN régulatrices) et des services dit culturels (CN non-matérielles). À noter que l'approche des services écosystémiques a évolué depuis 2010 (TEEB) et est maintenant beaucoup plus inclusive de la diversité des valeurs qui doivent être prise en compte.
Ces experts soulignent toutefois l'importance d'un service qui est peu mis en valeur dans les autres typologies : le maintien des options futures qui met en avant la capacité des écosystèmes, des habitats, des espèces ou du patrimoine génétique à continuer d'assurer à long terme les différents services écosystémiques. Ils ciblent notamment les enjeux de résilience des écosystèmes face aux changements environnementaux et le potentiel pour des bénéfices futurs encore inconnus ("assurances pour le futur") que la biodiversité pourrait assurer (médecine, développement de nouveaux matériaux, sources d'informations (biomimétisme)).
Ils proposent aussi d’intégrer les impacts négatifs de la biodiversité (maladies, espèces invasives…), souvent ignorés dans les typologies traditionnelles mais pertinents pour une évaluation complète.
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