
Alimentation
Cultures commerciales d'alimentation
Les cultures agricoles sont à la base de notre alimentation grâce à la biomasse végétale, élaborée au cours de la photosynthèse et soutenue par les agriculteurs qui apportent intrants, travail et machinerie. Cette production agricole peut être mesurée en termes de rendements ou de prix du marché. Certains modes de cultures peuvent avoir des effets néfastes sur d'autres services écosystémiques (perte de biodiversité, érosion, coulées de boues, pollution de l'eau et des sols par des pesticides et engrais, etc.) alors que d'autres types de gestion assurent une fourniture équilibrée de SE.
Produire un indicateur unique quelque soit le type de production agricole considérée est en soi un exercice difficile. Nous ne pouvons en effet raisonnablement sommer les productions des rendements en tonnes/ha, puisque cela signifierait qu'une tonne de fraises est équivalent à une tonne de betteraves, ce qui est bien évidemment faux. Si on remplaçait la culture de betteraves par la culture de fraises et inversement, les rendements seraient bien différents.
Il existe trois méthodes pour contourner le problème:
- Etudier la production fictive de l'écosystème (et non réelle) comme si tous les sols étaient cultivés avec un seul type de culture (par exemple maïs) sur tout le territoire. Cela revient à évaluer les qualités agronomiques des sols et à leur attribuer un rendement fictif sur base d'une ou plusieurs hypothétiques cultures uniques. Cet indicateur ne propose pas d'évaluer l'offre du service, mais bien la capacité de l'écosystème à le fournir.
- Transformer les rendements par culture de quantités métriques (par exemple en tonnes/ha) en quantités énergétiques (Joules) sur base de tables alimentaires. Ces quantités énergétiques sont ensuite elles sommables entre les cultures.
- S'affranchir de la valeur des rendements et de fournir des évaluations quantitatives sur base monétaire, à l'aide d'indicateurs issus des statistiques économiques agricoles.
C'est cette troisième méthode qui est calculée et cartographiée pour la Wallonie dans l'outil Nature Value Explorer.
Dans l'outil, la production de produits agricoles fait référence aux cultures agricoles qui sont récoltées dans une zone d'étude donnée. Le bénéfice qui en est tiré est considéré comme égal à la valeur ajoutée des biens produits sur ces parcelles. Cette valeur peut être cartographiée en croisant l'information sur le type de cultures (parcellaire agricole anonyme) par ha pour une année donnée et la marge standard brute de ces cultures par ha.
Ainsi, l'outil propose une évaluation quantitative et monétaire, la quantification se base sur une carte d'utilisation des sols (parcellaire agricole anonyme) et sur les comptes des profits et pertes des exploitations agricoles basés sur le concept de marge brute standard (données fournies par le SPW - ARNE - direction de l'analyse économique agricole). L’évaluation monétaire se base sur la marge brute standard par hectare ou unité de bétail. Elle se définit comme la valeur de la production par hectare ou tête de bétail moins les coûts de facteurs de production variables.
L'indicateur de marge brute ne convient pas aux cultures fourragères. Pour ces cultures, les prix du marché ne peuvent être utilisés car la majorité des cultures fourragères ne sont pas vendues, mais utilisées comme aliments pour animaux. Une méthode alternative consiste à diviser les marges brutes des exploitations bovines (exploitation laitières et viandeuses confondues) par les superficies des parcelles de cultures fourragères de l'exploitation. On obtient ainsi un facteur de rendement par ha de cultures fourragères.
Les marges brutes standard par grand type de culture et les estimations pour le fourrage résultent d'une analyse réalisée par la Direction de l'analyse économique agricole (SPW ARNE/DEMNA).
Cultures non commerciales d'alimentation (privés ou collectifs)
Des potagers et vergers sont mis en place par des particuliers ou des collectivités comme source d'appoint de nourriture. Au même titre que les agriculteurs, ils soutiennent l'activité photosynthétique des plantes en apportant divers intrants (travail, outils, engrais, etc.). Ce service peut être mesuré notamment en termes de rendements ou par le nombre de personnes pratiquant cette activité. Il va souvent de pair avec les services culturels de loisirs productifs car cette activité est souvent pratiquée pour le plaisir.
Élevage commercial
Les agriculteurs élèvent des animaux pour ensuite les commercialiser à destination de l'alimentation humaine. Ce service peut se mesurer par la production de viande, de lait, d'œufs ou de miel, par la consommation des ménages ou encore par leurs prix de vente. Il peut interagir avec de nombreux services avec un effet et une intensité variable en fonction du type de gestion agricole. Par exemple, les prairies peuvent contribuer à la régulation des inondations et de l'érosion alors que des cultures fourragères intensives peuvent limiter ces deux services de régulation.
Élevage non commercial
Des élevages sont mis en place par des particuliers ou des collectivités comme source d'appoint de nourriture. Au même titre que les éleveurs, ils prennent soin de ces animaux. Ce service peut être mesuré par la production de viande, d'œufs, de lait ou de miel ou par le nombre de personnes pratiquant cette activité. Il va souvent de pair avec les services culturels de loisirs productifs car cette activité est souvent pratiquée pour le plaisir.
Animaux sauvages terrestres
Une variété d'animaux sauvages sont chassés pour la consommation humaine. Ces animaux se développent au sein des écosystèmes qui sont sources pour eux de nourriture, de zones de repos et de reproduction. Ce service peut être mesuré par la quantité d'animaux chassés, par le nombre de chasseurs ou par le prix de vente du gibier. Il va souvent de pair avec les services culturels de loisirs productifs car cette activité est souvent pratiquée pour le plaisir.
Plantes et champignons sauvages terrestres comestibles
Une variété de végétaux et de champignons sauvages peut être collectée par l'être humain pour sa propre consommation. La photosynthèse couplée aux cycles des nutriments et de l'eau assure le développement des végétaux alors que seuls ces deux derniers cycles interviennent dans la croissance fongique. Ce service peut être mesuré par la quantité de champignons ou de plantes collectés ou par le nombre de personnes pratiquant cette activité. Il va souvent de pair avec les services culturels de loisirs productifs car cette activité est souvent pratiquée pour le plaisir. En outre, la loi sur la conservation de la nature de 1973 impose des restrictions strictes à la récolte.
Poissons, crustacés et mollusques élevés dans les eaux douces
L'aquaculture permet le développement de poissons, crustacés et mollusques destinés à la consommation humaine. Ce service peut être mesuré par divers indicateurs tels que la production aquacole, la demande des ménages et le prix du marché. En fonction du type d'aquaculture pratiqué, ce service peut interagir négativement avec certains services de régulation en étant responsable de pollution de l'eau et/ou d'introduction d'espèces exotiques ou au contraire entrer en synergie avec d'autres services, par exemple, en limitant la pression de pêche sur les espèces sauvages.
Poissons, crustacés et mollusques sauvages d'eau douce
Une variété de poissons, de crustacés et de mollusques peuvent être pêchés et ensuite consommés. Ils se développent au sein des écosystèmes aquatiques, qui sont sources pour eux de nourriture et constituent des zones de repos et de reproduction. Ce service peut être mesuré par le nombre de poissons, crustacés et mollusques pêchés ou par le nombre de personnes pratiquant la pêche. Il va souvent de pair avec les services culturels de loisirs productifs car cette activité est souvent pratiquée pour le plaisir.
La Wallonie offre une grande variété de milieux propices à la pêche, avec des salmonidés présents dans les rivières ardennaises au sud, et des carnassiers et cyprinidés plus fréquents au nord du Sillon Sambre et Meuse, notamment dans les grands cours d’eau, canaux et plans d’eau. Trois types de zones de pêche sont définis : eaux calmes, eaux mixtes et eaux vives, chacune avec ses propres règles de prélèvement et périodes d’ouverture.
Certaines espèces sont totalement protégées et leur pêche est interdite, comme le saumon atlantique ou l’anguille européenne. Pour les espèces autorisées, des tailles minimales de capture sont imposées, par exemple 60 cm pour le brochet en eaux calmes, ou 24 cm pour la truite fario. La pêche étant principalement récréative, elle peut être comptabilisée à la fois comme service alimentaire et culturel, ce qui pose un risque de double comptage.
L’évaluation monétaire repose notamment sur le prix des permis de pêche, qui varient entre 12 € et 120 € par an. Des ressources en ligne comme parcoursdepeche.be permettent de localiser les parcours et les sociétés de pêche.
Le secteur aquacole produit environ 250 tonnes de poissons parmi lesquels 80 % sont des truites. L'essentiel de la production est destiné au repeuplement des eaux de surface : rivières mais aussi étangs de pêche. Il existe neuf entreprises de transformation / abattage représentant 155 emplois en Wallonie.
Au total, 24.8 kg de produits aquatiques (poissons et fruits de mer) sont consommés en moyenne par an et par habitant en Belgique; principalement parmi les poissons: du cabillaud (35%) et du saumon (33%). La truite ne représente que ± 4% du volume total de poissons avec une consommation apparente de ± 350g par habitant et par an en Belgique.
La valeur de la production totale importée en Belgique est de 68 millions d' euros représentant un import de 19 284 tonnes. En Belgique, l'importation des poissons vivants représente 3 300 tonnes / an et l'importation de truites vivantes en Wallonie est de 1 500 tonnes /an.
Retrouvez l'information sur le portail du collège des producteurs
Plantes d'eau douce comestibles
Une variété de végétaux aquatiques peut être consommée, l'exemple le plus connu étant la lentille d'eau. Ces plantes se développent grâce à leur activité photosynthétique. Le service qu'elles rendent peut être mesuré par la quantité de plantes aquatiques collectées ou par le nombre de personnes pratiquant cette activité. Il va souvent de pair avec les services culturels de loisirs productifs car cette activité est souvent pratiquée pour le plaisir.