Les chauves-souris forment un groupe de mammifère très diversifié. Sur les 23 espèces de notre faune, 21 sont régulières (càd observées chaque année) et des colonies de mise bas sont connues pour 16 d’entre elles.  La plupart des espèces sont rares et ont connu un déclin marqué dans le tournant du 20ième siècle. Leur place élevée dans les chaines trophiques et leurs exigences en matière d’habitat nous renseignent sur la qualité et la santé de notre environnement.

Toutes nos espèces sont protégées par la Directive Habitat (annexe IV) et 7 d'entre elles figurent sur l’annexe II. Leur présence a contribué à la désignation des sites Natura 2000 et nécessite un suivi et une évaluation périodique leur état de conservation.

Pourquoi un suivi est nécessaire?

Les chauves-souris sont nocturnes et discrètes, ce qui rend leur recensement complexe. Pour mieux connaître leur statut et l'évolution des populations, plusieurs méthodes complémentaires sont mises en œuvre. Chacune apporte des informations précieuses pour la conservation.

Suivi en hibernation

Cette méthode consiste à compter les individus qui hibernent dans les grottes ou les sites souterrains équivalents ("hibernaculi"). Elle s’applique principalement à la dizaine d'espèces cavernicoles comme les Murins et les Rhinolophes.

Elle présente deux avantages majeurs :

  • Elle permet le calcul de tendances de population robustes.
  • Elle est basée sur une méthodologie simple qui est transposée dans les différentes régions et pays européens.

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© Quentin Smits

Suivi des colonies estivales

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© Quentin Smits

En été, certaines espèces anthropophiles s’installent dans des bâtiments. Le suivi consiste à compter les individus dans les colonies de reproduction ou les groupes de mâles, soit par observation directe, soit par comptage en émergence.

Les pièges photographiques apportent une dimension dynamique à ces suivis. Ils sont particulièrement utiles pour des espèces à fort enjeu de conservation (rhinolophes, grands murins, oreillards gris…).

Des projets innovants testent également la pose et le suivi de nichoirs en forêt ou sur des ouvrages d’art, avec des résultats prometteurs. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le projet LIFE Vallée ardennaise.

Inventaires acoustiques

Le suivi des chiroptères sur leurs territoires de chasse est possible via des détecteurs d’ultrason et/ou des enregistreurs automatiques. Ces techniques non invasives, sont en plein développement. Elles font désormais partie des outils courants pour collecter des informations de présence dans des lieux parfois inaccessibles (nacelles ou mâts d’éoliennes, sites forestiers, entrées de cavités souterraines) et sur des périodes plus ou moins longues.

Le DEMNA collabore avec le DNF et Plecotus pour la collecte de données et l’élaboration d’une base de données spécifique. Le DEMNA contribue à la mise en œuvre du projet DASA porté par l’IRNSB DASA_FicheTech_F.

Ce suivi

  • produit des informations sur la distribution et l’utilisation de l’espace par les chiroptères (modélisation des habitats).
  • permet le calcul de tendance de population pour les espèces non cavernicoles.

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© Quentin Smits

Capture et radio-télémétrie

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© Quentin Smits

La capture permet l’identification des espèces difficiles à discerner par des méthodes classiques et d'obtenir des informations biologiques (sex-ratio, âge, état sexuel et sanitaire). Elle permet aussi d’effectuer des prélèvements (sang, peau, poils, guano et parasites) qui peuvent servir de support pour des travaux taxonomiques et/ou génétiques.

La capture est également un prérequis pour des suivis spécifiques par radio-télémetrie ou plus récemment par GPS (voir rapports ci-dessous). Ces techniques permettent selon les objectifs spécifiques poursuivis de collecter des informations utiles à la conservation des espèces comme l’identification des territoires chasse, de zones de transit, du home-range, de nouveaux gites et colonies de reproduction.

En savoir plus

Groupe de Travail Plecotus,
Ce groupe de travail est actif dans le suivi des chauves-souris via une convention entre Natagora et le Service Public de Wallonie (SPW).

Liste des projets - La biodiversité en Wallonie
Plusieurs projets liés au suivi des chiroptères sont soutenus par le SPW.  Pour en prendre connaissance, effectuer une recherche avec les mots-clés "Chiroptères" ou "Chauves-souris"

Publications

recherche-des-arbres-gites-des-chiropteres-dans-le-massif-forestier-de-saint-michel-freyr

Recherche des arbres gîtes des chiroptères dans le massif forestier de Saint-Michel Freyr (2025)

Les arbres servant de gîtes pour les chiroptères des milieux forestiers restent encore relativement méconnus. Dans une optique de gestion, leur sauvegarde est pourtant essentielle à la conservation de ces espèces. Au cours de cette étude, 29 individus appartenant à 9 espèces différentes de chauves-souris ont été capturées et marquées afin de pouvoir identifier les arbres-gîtes au moyen d’un suivi par télémétrie. Les résultats ont permis d’identifier 29 gîtes différents, parmi lesquels 26 sont des gîtes arboricoles appartenant à 4 essences différentes. La majorité sont des arbres vivants, ne présentant pour la plupart pas de dendro-microhabitats évidents pour un observateur au sol. Par ailleurs, un suivi de quelques-uns de ces arbres-gîtes au moyen de pièges photographiques n’a pas permis de mettre en évidence une interaction négative entre les colonies de chauves-souris et le raton laveur, espèce exotique envahissante soupçonnée de pouvoir occasionner un phénomène de prédation.
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Autres publications issues du marché public de services visant à étudier l’activité et la mortalité des chauves-souris sur des parcs éoliens forestiers en Wallonie: